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Quel est le bilan des écologistes français arrivés au pouvoir

dimanche 26 août 2012, par Robert Paris

Quel est le bilan des écologistes français arrivés au pouvoir

1°) Hollande-Ayrault n’excluent pas d’autoriser un jour l’exploitation des gaz de schistes sous quelques conditions et de commencer à travailler pour développer des dossiers en ce sens pour contrer l’opinion publique défavorable. Les écologistes-ministres ne protestent pas officiellement. Sur la question des gaz de schistes : on apprend qu’Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif, s’alignant sur les récents propos du candidat Hollande, souhaite rouvrir le dossier des permis d’exploration/exploitation, en vertu de la « sacro-sainte » croissance. Et cela, sans même tenir compte du vote unanime des députés socialistes sur la question de la limitation des explorations et des exploitations. Aujourd’hui, Madame Duflot, préférant son portefeuille de ministre au programme de son parti, juge elle-même qu’il ne faut pas s’opposer à l’exploitation.

2°) Monsieur Fabius, a fait preuve d’indécence en éludant le risque que le MOX français a fait peser sur le monde entier lors de la catastrophe de Fukushima. Il propose maintenant de renforcer la collaboration nucléaire avec le Japon. Cette attitude nie au peuple japonais, qui souhaite sortir du nucléaire, son droit de déterminer sa propre politique énergétique.

Les écologistes n’ont pas été pris par surprise. Dès le lundi 7 novembre, Hollande disait vouloir "préserver la construction d’un [réacteur nucléaire] EPR" à Flamanville (Manche). Le soir même de la signature d’un accord à minima entre les écologistes et Hollande, ce dernier modifiait seul un paragraphe concernant le MOX, le combustible le plus dangereux qu’Areva fournit notamment au Japon.

Le gouvernement est le meilleur auxiliaire de l’industrie nucléaire, que ce soit en intervenant militairement au Niger, dans l’alliance avec les trusts nucléaires japonais, notamment à Fukushima, ou encore par les aides au nucléaire industriel. Pas un mot des Duflot et autres… Sur le nucléaire, Monsieur Hollande a indiqué ne pas se sentir concerné par l’accord signé avec EE-LV. Après avoir confirmé la politique impérialiste d’Aréva au Niger, si cela n’était pas assez clair, il a lui même décidé de l’avènement rapide des réacteurs de 4è génération, dont le projet "ASTRID" (en coopération CEA/Bouygues). Il s’est par ailleurs empressé de confirmer solennellement son adhésion au maintien de l’arme nucléaire.

Le changement en matière de nucléaire ne semble pas pour demain. À l’issue d’une rencontre le 12 juin avec le président nigérien, Mahamadou Issoufou, François Hollande s’est prononcé pour une accélération de la mise en exploitation par Areva de la future mine géante d’uranium d’Imouraren (Niger), prévue fin 2013. « Si ça peut aller plus vite, nous y sommes favorables. Tout ce qui peut être fait pour le développement, pour l’activité économique doit être réalisé dans les meilleurs délais », a ainsi déclaré le président français. De quoi réjouir la multinationale, propriété de l’État français, qui importe du Niger près de 40 % de son uranium. Une fois traité, l’uranium sert de combustible aux réacteurs nucléaires. « Il s’agit là d’une claire perpétuation des mécanismes de la Françafrique, pour le plus grand profit du lobby nucléaire (Areva) et au détriment de la démocratie en Afrique », dénonce l’Observatoire du nucléaire, association créée par l’ancien animateur du Réseau sortir du nucléaire, Stéphane Lhomme.

Les deux mines actuellement exploitées par le groupe français, dans la région d’Arlit, n’ont plus que dix à vingt ans de production devant elles. Areva s’est donc assuré en 2008 les droits de la mine géante d’Imouraren, potentiellement la deuxième plus grande mine d’uranium du monde (5 000 tonnes par an). La multinationale a prévu d’y investir 1,2 milliard d’euros. Son exploitation fera passer le pays du 6e au 2e rang mondial des producteurs d’uranium, juste derrière le Kazakhstan, où Areva est également implantée.

De nombreuses études indépendantes ont révélé les boues radioactives et les énormes masses de déchets radioactifs stockées à l’air libre, à proximité de la ville d’Arlit. La contamination radioactive contribue à la désertification et à l’assèchement des nappes phréatiques, sur fond d’exploitation des travailleurs . Le gouvernement se contente de dire : ne parlons pas des risques pour les ouvriers et les populations de cette exploitation de l’uranium au Niger !!!

3°) Le faux écologisme qui n’est rien d’autre qu’une manière de développer des profits des trusts en prétendant favoriser le développement durable et les économies d’énergie est soutenu par le nouveau gouvernement : aides sur fonds publics aux trusts automobile, maintien de décembre 2012 pour date butoir de suppression des lampes à incandescence pour favoriser les lampes dites à économie d’énergie qui sont des lampes dangereuses comme les lampes au mercure !

4°) dans de multiples domaines où de véritables problèmes de pollution posent des questions à la santé publique comme l’amiante, l’huile de palme, pollution chimique, poussières dangereuses des gaz d’échappement automobile et autres, aucune avancée gouvernementale…

5°) Sur les permis de forage en Guyane : malgré les risques démesurés qui devront être supportés au cœur d’un site d’une incroyable richesse écologique, François Hollande a fait le choix des multinationales et des lobbys. Pire encore, il a démis de ses fonctions Madame Bricq, éphémère ministre de l’écologie, qui avait osé suspendre ces permis d’exploration.

6°) Les grands projets inutiles continuent leurs cheminements – à commencer par l’aéroport de Notre Dame des Landes, petit joujou du premier ministre Ayrault.

7°) Il refuse enfin de désobéir aux directives européennes au sujet des prix de l’électricité et du gaz, alors mêmes que ces orientations bafouent le droit à l’énergie pour toutes et tous. Ainsi, une simple tentative de régulation des prix du gaz est immédiatement cassée par le Conseil d’Etat qui agit à rebours de l’intérêt général.

8°) Dans le cadre de la réforme de la PAC, Le Ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a mené une bataille inattendue et scandaleuse auprès de ses collègues européens, non seulement pour revenir sur les obligations en matière d’agriculture biologique, mais également en luttant contre toute conditionnalité.

9°) Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre n’est pas favorable à la satisfaction ni même à la simple écoute des revendications des chômeurs et chômeuses. Les 2 000 CDI supplémentaires annoncés à Pôle emploi constituent un début mais on est loin du compte dans la mesure où le chômage continue à progresser. La priorité du moment reste la nécessité d’associer les organisations de chômeurs et le MNCP au dialogue social qui est proposé par le gouvernement. En matière de lutte contre le chômage, rien ne se fera sans les chômeurs eux-mêmes.

Mais EELV sont contents de leur participation au pouvoir capitaliste ! La presse rapporte ainsi l’université d’été des écologistes :

« Les journées d’été des écologistes ont pris fin vendredi après trois jours de débats à Poitiers, qui ont consacré l’arrivée des écologistes dans l’exécutif.

"Nous sommes désormais en responsabilité. Ces responsabilités nous devons les assumer et être fiers d’avoir ces postes-là", a lancé Pascal Durand qui s’exprimait devant les militants pour la première fois en tant que secrétaire national d’EELV.

Le rôle des écologistes au gouvernement était l’un des thèmes principaux de ces universités d’été EELV. Pour la première fois de son histoire, le parti est en effet représenté au Sénat, à l’Assemblée nationale et dans l’exécutif.

Pascal Durand a d’ailleurs profité de sa prise de parole pour interpeller Benoît Hamon, ministre délégué à l’Economie solidaire assis au premier rang aux côtés de Cécile Duflot, ministre du Logement.
"Pour les écologistes, ce ne peut pas être le ministère de l’Intérieur qui doit résoudre le problème" des Roms, a-t-il lancé sous des applaudissements nourris.

Les débats au premier jour s’étaient aussi emballés à propos de la question du traité budgétaire européen, dénoncé par nombre de ténors écologistes, au grand dam de Daniel Cohn-Bendit.
Sur le sujet Pascal Durand "veut être le garant d’un débat de fond", "n’oublions jamais que nous sommes le seul parti européen et fédéraliste", a-t-il dit. Le débat n’est pas fini, plusieurs députés ou sénateurs EELV, tel Jean-Vincent Placé, ont affirmé leur intention de voter "non".

Le projet de loi autorisant la ratification du traité doit être examiné en Conseil des ministres le 19 septembre avant son passage au Parlement.

Comme toujours chez les écologistes, les journées se sont terminées en musique, l’ex-candidate EELV à la présidentielle, Eva Joly, et Cécile Duflot effectuant quelques pas de danse. »

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