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Quelques brèves remarques sur la politique de l’extrême gauche en France face à la crise

vendredi 1er juillet 2011, par Robert Paris

Les « solutions » d’extrême gauche pour les travailleurs face à la crise ?

 Face aux fermetures et licenciements, réclamer du travail pour « sa boite » ? « Les travailleurs de PSA-Citroën Aulnay réclament qu’on produise la nouvelle voiture chez eux, ce qui leur donnerait du travail jusqu’en 2016 … » selon la CGT tenue par le groupe d’extrême gauche Lutte Ouvrière. Cette organisation écrit : « Peugeot-Citroën est un des trusts les plus riches du pays. Il n’est pas en difficulté. » Comme si la politique des trusts était seulement une question de « difficultés » économiques. S’attaquer aux travailleurs d’une entreprise importante qui a mené des luttes, c’est un objectif politique de classe pour le patronat et il faut le dire…Lutte ouvrière écrit : « Sa fermeture serait un drame pour les travailleurs qui seront mis dehors. Mais cela sera aussi une catastrophe pour tous les jeunes de ce département sinistré. » au lieu de développer une argumentation montrant que les travailleurs pourraient être une force prenant la tête des chômeurs de la région et des boites moyennes et petites qui y licencient.

 Face à une attaque générale, se battre entreprise par entreprise ? Au même moment où PSA menace l’emploi, des milliers de travailleurs de l’Automobile sont eux-mêmes attaqués : Les salariés de la Fonderie de Bretagne, l’ex-SBFM, à Caudan, de MBF Technologies, à Saint-Claude, de l’usine de connectique automobile Molex de Villemur-sur-tarn (Haute-Garonne), de l’usine Sealynx à Charleval (Eure) sont licenciés ou vont l’être par Renault et PSA. Vont-ils trouver une manière de se battre ensemble avec les salariés de PSA Aulnay sur le slogan : la nouvelle voiture pour Aulnay ?

 Proposer une lutte pays par pays ? « Les grecs ont raison de se battre ». « Les peuples arabes ont raison de se battre », etc…Est-ce que « les Grecs » sont face à la crise grecque qui ne concernerait pas les travailleurs (et les capitalistes) de France ? Non ! Ce sont notamment les capitalistes de France qui attaquent les travailleurs en Grèce ! Et si les travailleurs en Grèce étaient battus, ce serait également une défaite pour les travailleurs en France…

 Quand la classe ouvrière cherche une lutte d’ensemble, suivre les syndicats ? Devons-nous, sous prétexte de « solidarité avec le peuple grec » rester ici sans critique de la stratégie des centrales (journées nationales d’action sans organisation des travailleurs) ?

 Lutte ouvrière explique ainsi la situation actuelle : « Partout en Europe, la classe capitaliste essaie de préserver, voire d’augmenter le profit de ses entreprises en bloquant les salaires, en faisant faire plus de travail par moins de travailleurs, en aggravant l’exploitation. » La crise serait donc un prétexte pour nous faire payer puisque les riches ont de l’argent, nous disent-ils. C’est faux : même riche et plus riche que jamais, le capitalisme est dans une nouvelle phase, nécrophile dans laquelle il s’autodétruit et cela change tout pour la lutte des travailleurs qui ne peut en rester à la défense économique sous peine d’aller à la catastrophe. Lutte Ouvrière écrit dans son éditorial, comme si rien n’était changé et qu’il n’y avait rien de neuf depuis 2008, « c’est bien cela, le mécanisme de l’économie capitaliste. Aux deux bouts de la chaîne, ce sont ceux qui travaillent, produisent et font vivre la société qui sont sacrifiés pour enrichir des parasites. (…) Le but est de prélever sur les classes exploitées ce qui est transféré à la classe capitaliste. » C’est faux : depuis l’effondrement du capitalisme de 2008, les capitalistes mènent une lutte politique pour faire ravaler aux travailleurs leurs perspectives de classe. Faire croire que la situation actuelle, ce sont seulement des riches qui veulent nous faire payer la crise, que c’est seulement une lutte économique entre riches et pauvres, c’est nous faire renoncer à la lutte politique du prolétariat pour donner une nouvelle direction à toute la société.

 Quel combat de classe ? Dire aux travailleurs qu’il faudra lutter sans leur dire pourquoi on nous a battus dans notre dernière lutte des retraites pour ne parler que de celle-là ? L’édito de LO écrit ; « Il faudra des luttes puissantes pour imposer ces deux objectifs. » Mais dites nous plutôt comment faire en sorte qu’une lutte comme celle des retraites ne mène pas à une défaite. Et d’abord ayez le courage de nous dire que nous avons été battus du fait de la politique de l’intersyndicale. Seule la vérité peut nous permettre de nous battre dans les luttes à venir…

 Suivisme vis-à-vis des appareils réformistes syndicaux, n’est-ce pas une accusation grave qui doit être prouvée ?

Lisons ensemble le texte du cercle organisé par Lutte ouvrière tel qu’il est diffusé par son site et intitulé "Les syndicats hier et aujourd’hui" en pleine trahison syndicale du mouvement des retraites :

"Dans le mouvement en cours, ce qui est marquant c’est l’attitude des confédérations syndicales. L’an dernier, en 2009, elles n’avaient proposé aucune stratégie pour donner une suite aux deux journées de mobilisation réussies de janvier et de mars. Elles avaient profité du traditionnel défilé du 1er Mai pour enterrer le mouvement avant de disperser les réactions, catégorie par catégorie, dès la rentrée de septembre.

Depuis le début de la lutte actuelle, en juin, elles se démènent pour mobiliser les travailleurs comme leurs propres militants. Elles n’ont pas cessé leur effort durant les congés d’été et ont appelé à une journée de grève nationale dès la rentrée de septembre. Depuis, elles ont proposé une stratégie et un calendrier d’action pour entraîner, d’une journée de grève sur l’autre, plus de travailleurs dans la rue.

Bernard Thibault a envoyé une lettre à chaque syndiqué dans laquelle il appelait « à généraliser la tenue d’assemblées générales pour définir ensemble et démocratiquement le rythme, la forme et les modalités de la reconduction de la grève à partir du 13 octobre ». La confédération et certaines fédérations ont de leur côté pris des dispositions en vue de reconduire la grève.

Même François Chérèque n’a pas rompu le front uni des organisations, le gouvernement ne lui ayant pas fait, à ce jour, la moindre concession qui justifierait son retrait du front syndical.

Nous ne savons pas jusqu’ou les confédérations sont prêtes à aller. Ce que nous pouvons constater, c’est que quand elles le veulent et dans une situation de mécontentement, elles sont capables de mobiliser les travailleurs.

Elles avaient déjà eu la même attitude en 1995 quand Juppé premier ministre avait attaqué en même temps le mode de financement et de gestion de la Sécurité sociale, le régime de retraites des fonctionnaires et les régimes dits « spéciaux » de la SNCF, de l’EDF et autres entreprises alors encore publiques.

En 1995, c’était déjà les centrales syndicales, en particulier FO et la CGT, qui avaient lancé les grèves et mis toute la force de leurs structures dans la balance pour lancer le mouvement. Comme aujourd’hui, les dirigeants des confédérations l’avaient fait dans l’intérêt des appareils syndicaux, pour la défense de leurs prérogatives.

Pour montrer qu’ils sont indispensables, pour regagner du crédit, les dirigeants syndicaux ont fait le choix de mobiliser les travailleurs.

Le capital des directions syndicales, c’est leur influence auprès de la classe ouvrière, c’est leur capacité à l’encadrer. Depuis des années, du fait justement de leurs atermoiements, de leur politique prônant la « participation » et la « co-gestion », les confédérations syndicales, y compris la plus importante d’entre elles, la CGT, ont perdu de l’influence et même la confiance d’une partie de leurs propres militants. Elles ont besoin aujourd’hui de reconquérir cette influence. Et le mouvement actuel le leur permet."

Le terme de suivisme est-il trop fort ?

 La classe ouvrière n’a pas à faire face à quelques méchants bureaucrates d’un syndicalisme par ailleurs bien sous tout rapport. Non, le réformisme est mort quand le capitalisme s’auto-détruit. C’est différent. Il faut des organisations autonomes des masses en lutte, des comités de grève, des comités de lutte, des comités de quartier, qui se fédèrent, décident de leurs revendications,d e leurs perspectives, deviennent les moyens de transformer la classe exploitée en une classe dominante. c’est cela que l’organisation Lutte Ouvrière ne dit pas et ne dira pas...

Remarquons que si LO n’oublie pas de parler de l’importance du syndicat et du parti, il oublie assez systématiquement l’importance des comités ouvriers. Ainsi, peut-il parler de grèves avec occupation sans souligner la nécessité de comités de grève et de contrôle économique sans parler des comités ouvriers que cela nécessite. Dans ces conditions, le contrôle peut avoir un caractère purement réformiste, qu’il soit exercé par des organismes étatiques, par des groupes syndicaux ou par des organismes de collaboration de classe comme les CE...

Rappelons que Lo croit ou prétend employer ainsi la méthode de Trotsky dans le Programme de transition alors que ce texte écrivait :

"Toute grève avec occupation pose dans la pratique la question de savoir qui est le maître dans l’usine : le capitalisme ou les ouvriers. Si la grève avec occupation soulève cette question épisodiquement, le COMITÉ D’USINE donne à cette même question une expression organisée. Élu par tous les ouvriers et employés de l’entreprise, le Comité d’usine crée d’un coup un contrepoids à la volonté de l’administration. A la critique que les réformistes font des patrons de l’ancien type, ceux qu’on appelle les "patrons de droit divin", du genre de Ford, en face des "bons" exploiteurs "démocratiques", nous opposons le mot d’ordre des comités d’usine comme centres de lutte contre les uns et les autres. Les bureaucrates des syndicats s’opposeront, en règle générale, à la création de comités d’usine, de même qu’ils s’opposeront à tout pas hardi dans la voie de la mobilisation des masses. Il sera, cependant, d’autant plus facile de briser leur opposition que le mouvement aura plus d’ampleur. Là où les ouvriers de l’entreprise, dans les périodes "calmes", appartiennent déjà tous aux syndicats (closed shop), le comité coïncidera formellement avec l’organe du syndicat, mais il en renouvellera la composition et en élargira les fonctions. Cependant, la principale signification des comités est de devenir des états-majors de combat pour les couches ouvrières que le syndicat n’est, en général, pas capable d’atteindre. C’est d’ailleurs précisément de ces couches les plus exploitées que sortiront les détachements les plus dévoués à la révolution. Dès que le comité fait son apparition, il s’établit en fait une DUALITÉ DE POUVOIR dans l’usine. Par son essence même, cette dualité de pouvoir est quelque chose de transitoire, car elle renferme en elle-même deux régimes inconciliables : le régime capitaliste et le régime prolétarien. L’importance principale des comités d’usine consiste précisément en ce qu’ils ouvrent, sinon une période directement révolutionnaire, du moins une période pré-révolutionnaire, entre le régime bourgeois et le régime prolétarien. Que la propagande pour les comités d’usine ne soit ni prématurée ni artificielle, c’est ce que démontrent amplement les vagues d’occupations d’usines qui ont déferlé sur un certain nombre de pays. De nouvelles vagues de ce genre sont inévitables dans un prochain avenir. Il est nécessaire d’ouvrir à temps une campagne en faveur des comités d’usine pour ne pas se trouver pris à l’improviste.
 Le "secret commercial" et le contrôle ouvrier sur l’industrie Le capitalisme libéral, fondé sur la concurrence et la liberté du commerce, a disparu bien loin dans le passé. Le capitalisme monopoliste, qui l’a remplacé sur la scène, non seulement n’a pas réduit l’anarchie du marché, mais lui a donné, au contraire, un caractère particulièrement convulsif. La nécessité d’un "contrôle" sur l’économie, d’une "direction" étatique, d’une "planification" est maintenant reconnue - au moins en paroles - par presque tous les courants de la pensée bourgeoise et petite-bourgeoise, du fascisme à la social-démocratie. Pour les fascistes, il s’agit surtout d’un pillage "planifié" du peuple à des fins militaires. Les sociaux-démocrates cherchent à vider l’océan de l’anarchie avec la cuillère d’une "planification" bureaucratique. Les ingénieurs et les professeurs écrivent des articles sur la "technocratie". Les gouvernements démocratiques se heurtent, dans leurs tentatives poltronnes de "réglementation", au sabotage insurmontable du grand capital. Le véritable rapport entre exploiteurs et "contrôleurs" démocratiques est caractérisé de la meilleure façon par le fait que messieurs les "réformateurs", saisis d’une sainte émotion, s’arrêtent au seuil des trusts, avec leurs "secrets" industriels et commerciaux. Ici règne le principe de la "non-intervention". Les comptes entre le capitaliste isolé et la société constitue un secret du capitaliste : la société n’a rien à y voir. Le "secret" commercial est toujours justifié, comme à l’époque du capitalisme libéral, par les exigences de la "concurrence". En fait, les trusts n’ont pas de secrets l’un pour l’autre. Le secret commercial, à l’époque actuelle, est un complot constant du capital monopoliste contre la société. Les projets de limitation de l’absolutisme de "patrons de droit divin" restent de lamentables farces tant que les propriétaires privés de moyens sociaux de production peuvent cacher aux producteurs et aux consommateurs les machinations de l’exploitation, du pillage, de la tromperie. L’abolition du "secret commercial" est le premier pas vers un véritable contrôle de l’industrie. Les ouvriers n’ont pas moins de droits que les capitalistes à connaître les "secrets" de l’entreprise, du trust, de la branche d’industrie, de l’économie nationale toute entière. Les banques, l’industrie lourde et les transports centralisés doivent être placés les premiers sous la cloche d’observation. Les premières tâches du contrôle ouvrier consistent à éclairer quels sont les revenus et les dépenses de la société, à commencer par l’entreprise isolée ; à déterminer la véritable part du capitaliste individuel et de l’ensemble des exploiteurs dans le revenu national ; à dévoiler les combinaisons de coulisses et les escroqueries des banques et des trusts ; à révéler enfin, devant toute la société, le gaspillage effroyable de travail humain qui est le résultat de l’anarchie capitaliste et de la pure chasse au profit. Aucun fonctionnaire de l’État bourgeois ne peut mener à bien ce travail, quels que soient les pouvoirs dont on veuille l’investir. Le monde entier a observé l’impuissance du président Roosevelt et du président du conseil Léon Blum en face du complot des "60" ou des "200 familles". Pour briser la résistance des exploiteurs, il faut la pression du prolétariat. Les comités d’usine, et seulement eux, peuvent assurer un véritable contrôle sur la production, en faisant appel - en tant que conseillers et non comme "technocrates" - aux spécialistes honnêtes et dévoués au peuple : comptables, statisticiens, ingénieurs, savants, etc. En particulier, la lutte contre le chômage est inconcevable sans une organisation large et hardie de GRANDS TRAVAUX PUBLICS. Mais les grands travaux ne peuvent avoir une importance durable et progressiste, tant pour la société que pour les chômeurs eux-mêmes, que s’ils font partie d’un plan général, conçu pour un certain nombre d’années. Dans le cadre d’un tel plan, les ouvriers revendiqueront la reprise du travail, au compte de la société, dans les entreprises privées fermées par suite de la crise. Le contrôle ouvrier fera place, dans ces cas, à une administration directe par les ouvriers. L’élaboration d’un plan économique, même le plus élémentaire - du point de vue des intérêts des travailleurs, et non de ceux des exploiteurs - est inconcevable sans contrôle ouvrier, sans que les ouvriers plongent leurs regards dans tous les ressorts apparents et cachés de l’économie capitaliste. Les comités des diverses entreprises doivent élire, à des conférences correspondantes, des comités de trusts, de branches d’industrie, de régions économiques, enfin de toute l’industrie nationale dans son ensemble. Ainsi, le contrôle ouvrier deviendra l’ "ECOLE DE L’ÉCONOMIE PLANIFIÉE". Quand l’heure aura sonné, le prolétariat par l’expérience du contrôle se préparera à diriger directement l’industrie nationalisée."

 Mais à l’extrême gauche en France, il n’y a pas que Lutte Ouvrière. Et le NPA, que propose-t-il face à la crise du système ?

Voici son texte :

"Dans la puissante mobilisation pour le retrait de la contre-réforme des retraites s’affirme le refus de payer la crise du capitalisme. Avec son cortège de licenciements, d’expulsions et de vies broyées, cette crise globale est celle d’un système qui entraîne l’humanité dans une impasse économique, écologique et civilisationnelle. En prendre toute la mesure, y opposer des réponses anticapitalistes, tels sont les objectifs du texte Nos réponses à la crise. Avec ce document, le NPA ne prétend pas détenir le « parfait mode d’emploi » pour y parvenir, mais apporter sa contribution, conscient que les solutions s’écriront dans le combat commun et qu’elles seront pour beaucoup inédites.
Derrière leur discours sur la « moralisation du capitalisme », les dirigeants des grandes puissances ont sanctuarisé les revenus du patronat. Non seulement les plus riches reçoivent des cadeaux fiscaux accélérant l’endettement public, mais ils perçoivent ensuite les intérêts de la dette. Les classes dirigeantes ont redoublé d’ardeur dans la guerre sociale. Le sud de l’Europe leur sert de laboratoire ; les populations y affrontent des plans d’austérité d’une rare violence, concoctés par des gouvernements « socialistes ». Mais tous les pays sont peu à peu concernés. En France, des retraites aux hôpitaux en passant par le logement et l’éducation, c’est tout le système social qui est attaqué. La violence économique s’accompagne de régressions démocratiques et de la montée des extrêmes droites. L’idéologie néo­libérale ayant du plomb dans l’aile, les classes dominantes s’efforcent d’instrumentaliser les problèmes écologiques pour s’en prendre aux revenus et aux conditions de vie des exploitéEs. Mais rien n’est fait pour arrêter la crise du climat, des écosystèmes, de la biodiversité, de l’eau et des sols.
La sortie de crise nécessite un renversement du rapport de forces par la mobilisation pour rejeter les plans d’austérité, imposer des mesures d’urgence et porter un gouvernement de rupture, un gouvernement par et pour les travailleurs.
Les profits exorbitants, confisquant une part toujours plus importante de la richesse produite, sont à l’origine de la spéculation et de la crise financière. Il est urgent de défendre nos vies contre leurs profits, d’augmenter les salaires, de garantir à chacunE un revenu décent, d’interdire les licenciements et la précarité. De permettre à toutes et tous de travailler, moins longtemps, moins durement, d’étendre la protection sociale, le salaire socialisé, de garantir l’accès au logement, l’eau, l’énergie, les transports tout en préservant les ressources et le climat avec des services 100 % publics.
Contrairement à ce que vantent tant d’idéologues libéraux, démocratie et marché ne font pas bon ménage, bien au contraire ! Il est urgent de conquérir le droit de décider et contrôler, ce droit réservé aujourd’hui à une minorité. Conquérir la démocratie suppose donc de rompre avec des institutions vouées à la défense des privilégiés, rompre avec l’Europe de la finance pour construire l’Europe des travailleurs et des peuples, en finir avec le militarisme et l’impérialisme.
Il est urgent de prendre le contrôle du secteur financier avec trois mesures clés : l’annulation de la dette illégitime, la socialisation du système de crédit et le contrôle des capitaux.
Derrière ces urgences, il y a l’indispensable rupture avec le capitalisme et le productivisme, s’appuyant sur le développement de l’auto-organisation et des expériences d’autogestion. Cette rupture est nécessaire à la mise en œuvre d’une planification écologique et démocratique organisant rationnellement la production.
Sortir de la crise, c’est aller vers une autre société, celle du partage, de la coopération des peuples, de la liberté et de l’émancipation, du développement humain réconcilié avec l’impératif écologique : le socialisme du xxie siècle."

Quelques brèves remarques là encore :

1°) C’est une crise du libéralisme et du productivisme plus que du capitalisme que l’on nous décrit là.

2°) La lutte à laquelle on nous appelle n’est pas clairement une lutte de classe

3°) On nous parle d’une grande mobilisation des retraites sans jamais nous dire que c’est une défaite et quelle en est la cause. Or des révolutionnaires ne devraient jamais faire passer des défaites pour des victoires et jamais non plus refuser d’appeler un chat un chat et un ennemi comme l’Intersyndicale un ennemi...

Messages

  • non a la division des travailleurs, les patrons nous jouent l arnaque, virons les ! Pas besoin d eux et de leur esclavage ; nous voulons de quoi vivre alors refusons d abord que certains exploites soient en permanence exclus de ce droit. Non aux licenciements, fin de missions, fins de droits, rsa de misere, non a ce systeme, vive l union de tous les exploites.

  • Citoyens ! Plus de cent mille ouvriers sont jetés à la rue en ile de France et dans d’atures villes Le gouvernement au service des patrons a déclaré la guerre au prolétariat des usines, des pme, precaires, se debrouillant entre chomage et petits boulots. La bourgeoisie s’est unie avec les reformistes pour tenter de nous diviser. Elle a l’intention de contraindre les ouvriers au moyen de la faim à demander grâce. Son objectif est de désorganiser la lutte pour les salaires et contre sa propre crise qui jette de plus en plus de travailleurs hors des entreprises. Notre interet n est pas de produire dans son usine coute que coute car cela nos camarades de renault vilvorde ont vu ou cela les menait ! Non ceux qui vous font croire ca vous mene dans le mur et negocieront dans votre dos la fermeture complete quand vous serez suffisamment decourages par une lutte perdue d avance. Seul la lutte generale contre tous licenciements sans distinctions d usines ou de statuts, prive public, de regions, de pays , peut etre 1perspective serieuse de nature a changer le rapport des forces. Les ouvriers tunisiens, antillais, espagnols, grecs ou americains subissent tout de suite la meme attaque d un systeme qui coule et qui veut entrainer tous les opprimes dans sa chute plutot que d etre renverse comme les dictateurs le sont en ce moment !

  • Lutte ouvrière explique ainsi la situation actuelle : « Partout en Europe, la classe capitaliste essaie de préserver, voire d’augmenter le profit de ses entreprises en bloquant les salaires, en faisant faire plus de travail par moins de travailleurs, en aggravant l’exploitation. » La crise serait donc un prétexte pour nous faire payer puisque les riches ont de l’argent, nous disent-ils. C’est faux : même riche et plus riche que jamais, le capitalisme est dans une nouvelle phase, nécrophile dans laquelle il s’autodétruit et cela change tout pour la lutte des travailleurs qui ne peut en rester à la défense économique sous peine d’aller à la catastrophe. Lutte Ouvrière écrit dans son éditorial, comme si rien n’était changé et qu’il n’y avait rien de neuf depuis 2008, « c’est bien cela, le mécanisme de l’économie capitaliste. Aux deux bouts de la chaîne, ce sont ceux qui travaillent, produisent et font vivre la société qui sont sacrifiés pour enrichir des parasites. (…) Le but est de prélever sur les classes exploitées ce qui est transféré à la classe capitaliste. » C’est faux : depuis l’effondrement du capitalisme de 2008, les capitalistes mènent une lutte politique pour faire ravaler aux travailleurs leurs perspectives de classe. Faire croire que la situation actuelle, ce sont seulement des riches qui veulent nous faire payer la crise, que c’est seulement une lutte économique entre riches et pauvres, c’est nous faire renoncer à la lutte politique du prolétariat pour donner une nouvelle direction à toute la société.

  • Le terme de suivisme est-il trop fort ?

    La classe ouvrière n’a pas à faire face à quelques méchants bureaucrates d’un syndicalisme par ailleurs bien sous tout rapport. Non, le réformisme est mort quand le capitalisme s’auto-détruit. C’est différent. Il faut des organisations autonomes des masses en lutte, des comités de grève, des comités de lutte, des comités de quartier, qui se fédèrent, décident de leurs revendications,d e leurs perspectives, deviennent les moyens de transformer la classe exploitée en une classe dominante. c’est cela que l’organisation Lutte Ouvrière ne dit pas et ne dira pas...

    Remarquons que si LO n’oublie pas de parler de l’importance du syndicat et du parti, il oublie assez systématiquement l’importance des comités ouvriers. Ainsi, peut-il parler de grèves avec occupation sans souligner la nécessité de comités de grève et de contrôle économique sans parler des comités ouvriers que cela nécessite. Dans ces conditions, le contrôle peut avoir un caractère purement réformiste, qu’il soit exercé par des organismes étatiques, par des groupes syndicaux ou par des organismes de collaboration de classe comme les CE...

    Rappelons que Lo croit ou prétend employer ainsi la méthode de Trotsky dans le Programme de transition alors que ce texte écrivait :

    "Toute grève avec occupation pose dans la pratique la question de savoir qui est le maître dans l’usine : le capitalisme ou les ouvriers. Si la grève avec occupation soulève cette question épisodiquement, le COMITÉ D’USINE donne à cette même question une expression organisée. Élu par tous les ouvriers et employés de l’entreprise, le Comité d’usine crée d’un coup un contrepoids à la volonté de l’administration. A la critique que les réformistes font des patrons de l’ancien type, ceux qu’on appelle les "patrons de droit divin", du genre de Ford, en face des "bons" exploiteurs "démocratiques", nous opposons le mot d’ordre des comités d’usine comme centres de lutte contre les uns et les autres. Les bureaucrates des syndicats s’opposeront, en règle générale, à la création de comités d’usine, de même qu’ils s’opposeront à tout pas hardi dans la voie de la mobilisation des masses.

  • « Quand la courbe de la politique descend, la bêtise s’installe dans la pensée sociale. Le précieux talent de la généralisation politique a disparu on ne sait ou, sans laisser de traces ».

    Léon Trotsky

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