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Pourquoi la catastrophe nucléaire du Japon est bien pire que Tchernobyl ?

mardi 12 avril 2011, par Robert Paris

Le niveau de l’accident à la centrale de Fukushima a été relevé par le gouvernement japonais et TEPCO au maximum, soit au niveau 7.

Mais il ne s’agit toujours pas de nous dire la vérité...

Si on n’a cessé au début de comparer les divers accidents nucléaires, c’était juste pour mieux la camoufler.

Sept sur l’échelle des accidents nucléaires, c’est le niveau le plus haut. Le Japon a porté mardi son estimation de la gravité de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi à 7, soit le niveau maximal et le même que l’accident de Tchernobyl en 1986. Les experts soulignent cependant que les conséquences des deux accidents sont incomparables.

Il s’agit encore d’une manière de cacher la réalité et d’instiller doucement une part de vérité dans un océan de mensonge pendant que la contamination, elle, gagne les océans...

Les ingénieurs de Tokyo Electric Power (Tepco), l’exploitant de la centrale, ne parviennent toujours pas à reprendre le contrôle du site de Fukushima-Daiichi, où un incendie a été maîtrisé mardi. Deux répliques du séisme du 11 mars ont encore ébranlé le Japon lundi et mardi, sans infliger de dégâts supplémentaires à la centrale de Fukushima-Daiichi. L’estimation de la gravité de l’accident nucléaire porte sur la situation initiale et non sur la situation actuelle.

"Il s’agit d’une évaluation préliminaire qui doit être entérinée par l’Agence internationale de l’Energie atomique", a déclaré un responsable de l’agence japonaise de sûreté nucléaire (Nisa), qui a effectué cette annonce.

En fait, il y a contamination bien au delà de ce qui est reconnu. L’air, l’eau, la terre, les aliments, les plantes, les animaux sont durablement menacés durablement. Au delà même du Japon ...

Bien des hypothèses font état de risques autrement catastrophiques : eau pénétrant dans une centrale, faille sismique sous une centrale, explosion d’une centrale, fusion, etc...

Un crime capitaliste contre l’humanité

Selon Natalia Mironova, experte nucléaire russe qui était présente lors de la catastrophe de Tchernobyl, Fukushima est bien plus grave : "Les conséquences seront beaucoup plus dramatiques, à la fois économiquement mais aussi concernant le nombre de victimes humaines".

"A Tchernobyl, la catastrophe était à son comble au bout de deux semaines, ensuite, nous avons repris le contrôle de la situation. Ici, quatre réacteurs sont encore en fusion, nous cherchons une solution depuis plus de trois semaines et rien n’avance".

Au Japon, l’industrie de l’énergie nucléaire, comme partout dans le monde, est opérée sur la base du profit privé, conférant aux propriétaires des sociétés, aux fournisseurs et aux opérateurs une incitation continuelle à faire des économies aux dépens de la sécurité afin d’engraisser leurs objectifs économiques – notamment depuis que des dérogations gouvernementales spéciales dispensent l’industrie d’une responsabilité financière en cas de catastrophe.

Le réacteur de Fukushima, qui est vieux de 40 ans, a été conçu selon une technique fournie par General Electric et qui est actuellement loin d’être à la pointe du progrès. Cette conception dépassée se retrouve une demi-douzaine de fois dans d’autres installations nucléaires au Japon et au moins 21 fois aux Etats-Unis, dont le réacteur Toms River au New Jersey, à 100 kms à l’Est de Philadelphie et à 150 kms au Sud de Manhattan.

L’opérateur du complexe de Fukushima, Tokyo Electric Power (TEPCO), a un bilan médiocre concernant les questions de sécurité. En 2003, l’ensemble de ses 17 usines nucléaires avaient été provisoirement fermées suite à un scandale concernant la falsification de rapports d’inspection. Un autre scandale concernant la falsification de données avait eu lieu en 2006.

Selon le Los Angeles Times, « Les critiques ont depuis longtemps exprimé leur inquiétude quant à la sécurité des installations nucléaires japonaises, dont certaines remontent aux années 1970 et 1980. Fukushima est depuis longtemps dans la ligne de mire des critiques, tout comme la centrale nucléaire de Hamaoka qui se trouve à quelque 150 kms à peine au Sud-Ouest de Tokyo et qui est perchée sur une ligne de faille.

Le sismologue japonais, Katsuhiko Ishibashi, de l’université de Kobé avait démissionné en 2005 d’un comité élaborant les règles de sûreté pour les réacteurs parce que ses craintes concernant la construction de réacteurs nucléaires sur des lignes de faille avaient été ignorées. Il a dit au Times, « Le Japon est un archipel sujet aux tremblements de terre et sur son front de mer se trouvent 54 centrales nucléaires. C’est comme un kamikaze portant des grenades à la ceinture. »
La forte dépendance du Japon pour l’énergie nucléaire – les 54 usines comptent pour 30 pour cent de l’actuelle production énergétique, un chiffre qui est censé augmenter de 50 pour cent d’ici 2030 avec la construction de davantage d’usines – est le résultat de décisions prises par l’élite dirigeante japonaise au cours des ces quatre dernières décennies. En 1973, lorsque la guerre israélo-arabe avait provoqué un embargo pétrolier décrété par les pays de l’OPEP, touchant durement l’économie mondiale et particulièrement le Japon, l’énergie nucléaire ne représentait qu’une petite partie de l’approvisionnement énergétique du Japon.

Comme le souligne le World Nuclear Alliance sur son site Internet, « Le Japon dépendait d’importations de combustibles fossiles notamment de pétrole du Moyen Orient (en 1974, le pétrole produisait 66 pour cent de l’électricité). Cette vulnérabilité géographique et en raison de la dépendance pétrolière devint cruciale en raison du choc pétrolier en 1973. La réévaluation de la politique énergétique domestique résulta dans une diversification et notamment dans un vaste programme de construction de centrales nucléaires. Une forte priorité fut accordée à la réduction de la dépendance du pays aux importations pétrolières. »
Dans une économie mondiale rationnellement planifiée, l’installation de dizaines de centrales nucléaires sur des lignes de faille les plus actives de la planète, et dans une des régions qui a la plus forte densité de population, serait considéré comme un cas de négligence grave, voire de folie. Mais, dans l’économie capitaliste d’Etats-nations rivaux, il était impératif que la bourgeoisie japonaise s’assure, sur le plan national, d’un approvisionnement énergétique adéquat, étant donné que le pays ne dispose que de peu de pétrole et de gaz et que le charbon est insuffisant.

La population frappée par le tsunami et la catastrophe nucléaire sont quasi abandonnés à eux-mêmes dans le froid, sans couverture, sans nourriture, sans soins, sans logements et doivent se débrouiller seuls. Ceux de la zone contaminée sont encore plus abandonnés et le gouvernement refuse de les évacuer....Dans la zone proche de la centrale, la peur s’ajoute au dénuement. « L’inquiétude et la colère du peuple de Fukushima sont à leur comble », a témoigné Yuhei Sato, le gouverneur de la préfecture. « Il y a 500 refuges où sont installées 100 000 personnes. Elles ont absolument besoin de combustible pour se chauffer mais les vivres, les produits de première nécessité et le carburant n’arrivent pas », s’est-il plaint.w

"Sommes-nous abandonnés ?" Un appel dans le désert a été lancé par le maire de Minami Soma, une commune située à proximité de la zone de confinement de 30 km autour de la centrale de Fukushima, dans laquelle les habitants sont appelés à rester calfeutrés chez eux. "Plus aucun secours n’arrive, ni médicaments, ni essence, ni kérosène. Nous sommes isolés", a-t-il témoigné.

Plus de 20 000 personnes restent isolées, sans secours, sans nourriture ni eau. C’est le cas de hameaux dont les routes d’accès ont été coupées, mais aussi de la poussière d’îles le long de la côte. Une partie de leurs habitants ont été secourus par hélicoptère quatre jours après le tsunami : ils n’avaient plus rien pour s’alimenter. Un demi-million de personnes bivouaquent dans 2 400 centres d’accueil ouverts par les autorités locales. Eux aussi souffrent du froid en raison du manque de combustible.

Emmitouflés jusqu’à la tête, se serrant autour de poêles, ils répondent aux questions des journalistes des télévisions. Certains tremblent encore ; d’autres ont peine à retenir leurs sanglots. Une mère âgée désespère de pouvoir retrouver son fils… D’autres, abattus, semblent prostrés. Ils attendent sans savoir vraiment quoi car les seules informations qu’ils ont sont celles diffusées par les télévisions, accentuant l’anxiété. Ils ont tout perdu et ils risquent, pour ceux qui sont proches de la centrale nucléaire de Fukushima, d’être irradiés. Sans pouvoir fuir. Pour le maire du bourg de Tomizuka, non loin de la centrale, "l’Etat doit préciser l’étendue de la zone dangereuse, et nous dire où aller".

Les camions de transport refusent désormais de s’approcher de cette zone où les particules radioactives ont pu être dispersées. Le manque d’essence paralyse les secours : les approvisionnements arrivent dans les centres urbains mais ne peuvent pas être acheminés dans les campagnes.

A Minami Sanriku (département de Miyagi), petite ville de 17 000 habitants dont 10 000 sont portés disparus, le maire, Jin Sato, n’a reçu aucune directive du pouvoir central, sinon de demander à la population de rester chez elle. "J’écoute la radio pour savoir ce qui se passe. L’Etat a construit ces centrales, c’est à lui de nous aider", dit-il. Située dans une zone qui pourrait être irradiée, la petite ville ne reçoit pratiquement pas de secours en essence, médicaments ou nourriture.

Un milieu riche et puissant dont le coeur bat au ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI), qui a la haute main sur la politique nucléaire, et dont les ramifications comprennent la Fédération des compagnies d’électricité (FEPC), l’Agence de sûreté industrielle et nucléaire (NISA), les groupes industriels qui construisent les centrales - Toshiba et Hitachi en tête - et les opérateurs.

Ce lobby, qui voit d’anciens hauts fonctionnaires des ministères et agences liés au nucléaire "pantoufler" dans des compagnies d’électricité, est passé maître dans l’art de verrouiller l’information. Il finance d’importantes campagnes publicitaires dans la presse et à la télévision pour assurer que le nucléaire est parfaitement sûr.

Sous-informés par les autorités, de plus en plus conscients du risque d’une catastrophe dont ils sont, pour la plupart, dans l’incapacité d’évaluer la gravité, les Japonais sont désormais d’autant plus inquiets que fait aujourd’hui surface, à la lecture de la presse et grâce aux témoignages d’experts nucléaires diffusés sur des chaînes privées de télévision ou sur des blogs, l’arrière-plan nauséabond de ce drame : la puissance de ce que, par pudeur, on nomme le "lobby nucléaire" et qui est une mafia du crime capitaliste.

Alors que la compagnie TEPCO est toujours plus irresponsable dans sa gestion des centrales, n’informe nullement sur les risques, ne prend pas de mesure sérieuse, l’Etat japonais n’exerce toujours aucun contrôle autonome sur la radioactivité ou sur les mesures à prendre dans les centrales, n’intervient pas directement pour lutter contre la catastrophe annoncée, ne prend aucune mesure sérieuse contre le risque nucléaire, n’apporte qu’une aide très faible aux sinistrés mais il est tout à fait mobilisé pour aider les capitalistes....

Ensuite, la crise nucléaire japonaise n’a rien d’un incident nucléaire de type courant, pas même comme Tchernobyl.

En effet, c’est la capitale du troisième pays capitaliste au monde qui est directement menacée de radiations ou de fuite massive de sa population.

Et c’est bel et bien les choix des capitalistes et gouvernants japonais qui sont en cause. Ce sont ces choix qui ont mené à construire des centrales en bord de mer au pays des tsunamis. Ce sont eux qui mènent aujourd’hui à minimiser les risques pour obliger les populations à continuer à travailler dans des zones contaminées.

Ce sont les trusts automobiles qui poussent à la reprise du travail des les entreprises sous-traitantes de l’automobile et travaillant dans la région de la centrale de Fushima.

C’est le trust de l’énergie TEPCO déjà responsable des dysfonctionnements qui ont causé la catastrophe qui impose à ses salariés de travailler dans une zone contaminée sans matériel suffisant de protection...

Les trois principales banques et d’autres sont en discussion pour fournir pour 2.000 milliards de yens de prêts d’urgence à Tepco, a-t-on appris la semaine dernière.

Parallèlement, les émissions de billets de trésorerie ont bondi de plus de 50% lors de la première semaine après la catastrophe, les nouvelles offres totalisant quelque 1.100 milliards de yens. Les taux pour le papier à un ou deux mois montaient à plus de 0,2%, contre 0,11% avant le 11 mars, rapporte le quotidien Nikkei de dimanche.

Après le désastre, la Banque du Japon a injecté des montants records dans le système bancaire pour maintenir un bon niveau de crédit à destination des entreprises touchées. Elle a aussi accru ses achats de billets de trésorerie.

L’action de la société Tokyo Electric Power (Tepco) qui exploite les centrales nucléaires en difficulté a perdu 23,5 %. Par contre les cours des sociétés du btp se sont envolés, en perspective des besoins de reconstruction liés au séisme et au tsunami. Le constructeur japonais Shimizu a par exemple gagné 11,01 % sur la dernière séance. Les agences de notation Moody’s et Standard & Poor’s ont affirmé aujourd’hui qu’elles n’allaient pas dégrader les notes japonaise, pour l’instant du moins. Officieusement on sait que la fiabilité de la signature japonaise est durablement dépréciée. On estime que les dégâts liés au séisme pourraient coûter jusqu’à 150 milliards de dollars. Comment le Japon qui avait déjà un niveau d’endettement élevé, une croissance économique faible va payer le coût de la construction au prix d’une longue austérité économique ? De plus les coupures d’électricité, la paralysie des moyens de transport, les arrêts de production industrielle pourraient bien coûter des points de croissance à l’économie japonaise. Le Japon pourrait même replonger en récession économique. Est-ce qu’alors les agences de notation seront encore aussi clémentes ? Certains économistes font référence au séisme de Kobé de 1995. A la suite de cet évènement l’économie japonaise avait été revitalisée grâce à la reconstruction, dit-on. La croissance économique avait été de 2,6 % en 1996. Mais à cette époque l’Etat japonais avait encore les moyens d’agir. Déjà la Banque du Japon a injecté 131 milliards d’euros en 2011. Cette somme n’est consacrée qu’à la stabilisation des marchés boursiers pour éviter le krach à la bourse de Tokyo. Ne va t-il pas falloir procéder à une nouvelle injection de fonds, lorsque que l’on constate que la bourse de Tokyo s’effondre malgré cette intervention ? La banque centrale japonaise ne peut même pas procéder à une détente monétaire puisqu’elle pratique déjà une politique du taux zéro. L’économie japonaise ne peut plus compter sur ses institutions.

Pour tenter de l’endiguer, la Banque du Japon a abaissé au début du mois d’octobre son taux directeur dans une fourchette de 0,0% à 0,1%, renouant en pratique avec la politique du taux zéro, et amplifié son dispositif d’assouplissement monétaire.

Selon des traders et des informations de presse, la Banque du Japon a acheté plus de 25 milliards de dollars. Emboîtant le pas à la Banque du Japon, la Banque de France, la Bundesbank allemande, la Banque d’Angleterre et la Banque centrale européenne sont également intervenues.

La Banque du Japon agit parallèlement en injectant des liquidités dans l’économie frappée par la double catastrophe du 11 mars.

Le Japon a lancé mardi une mise en garde aux marchés contre toute tentative de faire remonter le yen, quatre jours après une intervention coordonnée du G7 pour stabiliser le cours de la devise nippone.

La devise a flambé la semaine dernière en raison de spéculations sur un rapatriement par les entreprises japonaises d’une partie de leurs actifs à l’étranger afin de faire face aux besoins de la reconstruction du pays, dévasté par un séisme et un tsunami et confronté à une grave crise nucléaire.

Aujourd’hui le principal crime du gouvernement et des classes dirigeantes au Japon est de refuser de dire à la population qu’il faut quitter la zone contaminée, y compris probablement Tokyo...

Rappelons que, lors du bombardement nucléaire de Hiroshima et Nagazaki, le nombre de victimes avait été multiplié par le fait que la population de ces villes ignorait le risque pour les survivants du bombardement de rester près de zones radioactives.

Aujourd’hui, nouveau massacre nucléaire du monde capitaliste contre le Japon et la population ignore une fois de plus le danger de rester sur place... Nouveau crime qui se rajoute à celui d’avoir construit des centrales sur zone de séismes et de tsunamis !!!

Un troisième crime consiste à laisser mourir les survivants de faim et de froid...

Rappelons que, si le Japon est connu comme l’un des pays les plus riches du monde, il détient un record parmi les "pays riches", celui de la proportion de la population vivant au dessous du seuil de pauvreté (avant le séisme) avec 14% contre 7% en France !!!.....

Des ingénieurs et des techniciens de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, de même que des pompiers et d’autres personnes irradiés mourront rapidement ou lentement de diverses maladies, dans d’atroces souffrances. Sans parler des conséquences incalculables sur l’environnement (sol, eau, air, etc.) non seulement au Japon, mais aussi ailleurs dans le monde. Car les particules radioactives poussées par des vents voyagent sur des milliers de kilomètres dans toutes les directions. Les frontières n’existent plus dans le nucléaire.

Les effets de cette catastrophe perduront pendant de nombreuses années puisqu’il n’existe aucun remède miracle pour faire disparaître toutes les traces d’un accident d’une telle gravité. Tchernobyl en Ukraine est un autre exemple révélateur des énormes conséquences sur la population. Des milliers de personnes subissent encore les effets des radiations (malformations, cancers, etc.). Personne n’est à l’abri d’un accident nucléaire, malgré les assurances des gouvernements. Les faits sont là pour le démontrer.

La catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon est "bien pire" que celle de Tchernobyl de 1986 en Ukraine, a estimé aujourd’hui à Washington une spécialiste russe de l’énergie atomique.

"Tchernobyl était comme l’explosion d’une bombe sale. La nouvelle bombe sale, c’est Fukushima, et elle va coûter encore plus cher" en termes humains et économiques, a averti Natalia Mironova, ingénieur thermodynamique qui est devenue l’un des principaux adversaires du nucléaire dans son pays après la catastrophe de 1986.

"Fukushima est bien pire que Tchernobyl", a-t-elle déclaré devant des journalistes, estimant que l’accident nucléaire japonais pourrait dépasser celui de la centrale soviétique sur l’échelle internationale de mesure de gravité. Au niveau "sept", l’accident de Tchernobyl, considéré comme le plus grave de l’histoire du nucléaire civil, occupe le sommet de cette "Echelle internationale des événements nucléaires et radiologiques".

"Tchernobyl était au niveau sept alors qu’il n’y avait qu’un seul réacteur accidenté et que la catastrophe n’a duré que deux semaines", a relevé Mme Mironova. A Fukushima, "nous en sommes à trois semaines et quatre réacteurs sont dans un état très dangereux", a-t-elle ajouté.

La Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) a lancé mercredi un appel international pour obtenir la "levée du secret sur les contaminations de l’air".

L’association, qui surveille la progression du panache radioactif en provenance du Japon, n’avait pas encore détecté mercredi en début de soirée son arrivée en France métropolitaine.

Depuis dix jours, "des stations de mesures réparties sur l’ensemble de notre planète enregistrent les niveaux de radioactivité de l’air et suivent pas à pas l’évolution de la radioactivité dans l’espace et dans le temps mais veillent jalousement à ce que ces données restent secrètes", selon la Criirad.

"Cette situation est choquante en temps normal, totalement inacceptable en situation d’urgence radiologique. Et d’autant plus inacceptable que ce réseau de mesure est financé par l’argent public", juge-t-elle dans un communiqué.

La Criirad, qui a sollicité en vain plusieurs organisations pour obtenir ces données (Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires, CEA en France), "lance un appel international, invitant citoyens, associations, scientifiques, élus de tous pays à se mobiliser" pour exiger que les résultats sur la contamination de l’air soient "mis à disposition du public et servent à sa protection".

Messages

  • La fabrication des combustibles est dominée par le Japon. Cependant, AREVA(1), Mitsubishi Heavy Industries Ltd (MHI), Mitsubishi Material Corp. (MMC) et Mitsubishi Corporation (MC) ont signé en décembre 2008 un accord quadripartite pour établir une coentreprise (la MNF) spécialisée dans le combustible nucléaire. MNF intègrera le développement, la conception, la fabrication et la commercialisation de combustible nucléaire. En 2009, la compagnie japonaise Kansai-Sojitz a signé avec AREVA pour la prise d’une participation de 2,5% du capital de la holding de la Société d’enrichissement du Tricastin (SET). CEZUS, filiale d’AREVA, présente au Japon depuis plus de 20 ans, fournit directement et indirectement une part significative du zirconium(2) consommé au Japon. En septembre 2009, elle a pris une participation de 33% du capital du fabricant de tubes japonais Zirco Products. Cette société est un client de longue date de CEZUS. Cette alliance permettra à AREVA de renforcer considérablement ses parts de marché au Japon, tout en développant des synergies industrielles avec ses usines européennes. Pour finir, CERCA, autre filiale d’AREVA et leader mondial dans la fabrication de combustibles pour les réacteurs de recherche, fournit 100% du marché japonais…

  • Melox, filiale d’Areva et leader mondial de la fabrication de MOX, écarte toute responsabilité : "En l’état actuel des connaissances et d’après nos experts, il n’y a pas d’incidence particulière lié au fait d’avoir du combustible MOX dans le réacteur", a indiqué la responsable de la communication de Melox, Nathalie Bonnefoy. "L’événement qui touche cette centrale est vraiment indépendant du type de combustible utilisé. La vraie problématique, c’est le refroidissement du cœur du réacteur", a-t-elle ajouté, sans manquer de rappeler l’un des arguments en faveur du MOX, le fait qu’il « recycle » une partie des matières irradiées. Mais le Mox lui-même n’est pas retraité après utilisation, doit-on préciser.

    Début 2010, 38 réacteurs étaient chargés en MOX dans le monde : 36 en Europe, dont 20 en France, un aux Etats-Unis et un au Japon. Et deux nouvelles commandes ont été passées pour des réacteurs situés au Japon, selon Greenpeace. » (Source : JDD.fr 25/03/2011)

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