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Côte d’Ivoire : il n’y a pas deux présidents, il n’y a pas deux Etats, il n’y a pas deux armées, il n’y en a aucun pour le peuple travailleur. Une seule perspective : la révolte sociale comme dans le reste du monde !!!!

mercredi 2 mars 2011, par Abdel

Les victimes se multiplient

L’enfer s’installe dans la durée...

La guerre et la guerre civile menace les simples travailleurs se rendant au boulot...

Loin d’être une protection, les forces armées sont une menace pour tous ...

Avec le face à face violent des deux camps de la bourgeoisie et de leurs bandes armées et milices, le peuple travailleur est plus que jamais dans la misère, plus que jamais victime d’exactions, plus que jamais au chômage, sans nourriture, sans sécurité, sans avenir...

Il y a en a assez de cette situation qui dure et prend en otages les travailleurs et tous les milieux populaires !!!

Nous subissons le coût de la vie, le chômage et le chômage technique, le blocage des banques, la pénurie et la misère, les menaces multiples...

C’est tout ce que les classes dirigeantes ivoiriennes et internationales ont à nous proposer : nous enfoncer sans cesse dans la misère et la dictature avec comme avenir de devenir un nouveau Rwanda !!!

C’est à nous de nous donner un autre avenir comme l’ont fait les peuples tunisien, égyptien ou libyen et comme le font de nombreux peuples à leur suite.....

Ce n’est pas les patrons qui sont solidaires de notre situation. Nous qui avons déjà risqué notre vie pour nous rendre simplement au travail nous retrouvons avec des salaires coupés ou supprimés....

Il est clair qu’aujourd’hui la seule chose qui fonctionne est la solidarité entre travailleurs.

Il est clair que l’ennemi d’un travailleur n’est pas le travailleur d’une autre ethnie, d’une autre région, d’une autre origine, d’une autre religion, d’un autre pays !!!!

Il faut unir les travailleurs contre ceux qui les exploitent et les jettent dans la misère...

Assez des deux camps, assez entendu parler de Gbagbo et de Ouattara !!! Ce n’est pas eux qui nous donneront à manger ! C’est notre travail !!!!

Ce qui peut nous donner liberté et bien-être c’est notre combat ....

Comme les autres peuples, manifestons contre les bandes armées et pour le peuple travailleur, pour les jeunes, pour les femmes...

Ce n’est pas la "communauté internationale", ce n’est pas les chefs d’Etat africains, ce n’est pas des dialogues entre belligérants, ce n’est pas les grands pays impérialistes, ce n’est pas l’ONU qui vont nous sauver !!!

Travailleurs !!! Sauvons nous nous-mêmes !!!

Faisons tomber tous les pouvoirs, celui de Gbagbo et celui de Ouattara !!

Mettons en place le pouvoir du peuple travailleur de Côte d’Ivoire !!!!

L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes (Karl Marx)

TRAVAILLEURS, OÙ ALLONS-NOUS ?

À l’issue du deuxième tour des élections présidentielles, deux candidats revendiquent la victoire. La guerre est engagée entre les deux clans, celui du LMP et celui du RHDP, pour imposer sa victoire.

Les fusils sont sortis. Le nombre de morts s’élève déjà à plus de 170, selon des chiffres officiels. Les blessés se comptent par centaines. S’y ajoutent de nombreuses arrestations et des exactions arbitraires. Dans de nombreux quartiers pauvres, les machettes ont été aiguisées et sont gardées à portée de main. Des bandes de racketteurs sévissent. Les habitants vivent dans la crainte permanente d’éventuelles attaques venant d’un clan ou de l’autre.

Les travailleurs qui arrivent tant bien que mal à se rendre au travail dans cette situation d’insécurité et d’absence de transport en commun, même ceux-là arrivent difficilement à se nourrir. De nombreuses familles ouvrières vivent à la limite de la famine, tellement les prix ont augmenté.

Dans les usines, avant que n’éclate la crise actuelle, entre les sympathisants du LMP et les sympathisants du RHDP, c’était des plaisanteries. Mais aujourd’hui, les gens se méfient les uns des autres. Ça discute par affinité politique. On cherche à éviter la confrontation verbale, mais elle est inévitable si la discussion se limite à prendre parti pour l’un ou l’autre des deux hommes qui se proclament présidents tous les deux. Quand ça arrive, le ton monte. Mais jusque-là, on arrive le plus souvent à calmer les collègues, souvent en entamant des discussions sur nos conditions de travail qui sont communes, au-delà de nos appartenances ethniques ou politiques.

Pour l’instant, la division entre les travailleurs n’a pas encore atteint le seuil de l’irréparable. Les travailleurs de tous bords travaillent côte à côte dans les ateliers, les chantiers ou les bureaux, vivent côte à côte dans les mêmes quartiers.

Mais cette lutte pour le pouvoir entre RHDP et LMP risque d’entraîner les travailleurs à une confrontation plus ouverte et sanglante.

Travailleurs !

La guerre que se mènent deux leaders et leurs clans politiques respectifs n’est pas la nôtre ! Celui qui l’emportera y gagnera le droit d’occuper le palais présidentiel. Le clan du vainqueur y gagnera des postes et des positions : ministres, présidents d’institutions, hauts fonctionnaires, chefs des « corps habillés », directeurs d’entreprises d’État. Ils y gagneront le droit de vivre et de s’enrichir sur notre dos, de se servir dans les caisses de l’État, d’empocher l’argent de la corruption.

Mais nous, les travailleurs, qu’est-ce que nous pourrions gagner dans cette guerre civile fratricide, quelle qu’en soit l’issue ? Qui que ce soit qui l’emporte, nous n’aurons droit à rien, mais nous aurons à pleurer nos morts, nos blessés, nous désoler sur nos maisons transformées en ruines. Nous n’avons pas à verser ni notre sang ni nos larmes pour rien, simplement pour assurer le droit d’un des deux présidents concurrents à nous opprimer pendant les années qui viennent !

Un travailleur peut préférer tel président plutôt que tel autre. Mais chacun d’entre nous, en réfléchissant, se rendra compte qu’aucun des deux ne représente nos intérêts de travailleurs. Aucun ne prendra le parti des pauvres contre les riches, des ouvriers contre les patrons.

L’appel aux sentiments d’appartenance ethnique ne leur sert qu’à nous embrigader chacun dans son camp.

Si les dirigeants de tous ces partis politiques, pour arriver à leurs fins, réussissent à se servir des travailleurs comme des petits pions pour qu’ils s’entretuent entre eux, ce sont alors tous les pauvres qui payeront le prix du sang.

Nous les travailleurs, notre camp, c’est le camp des travailleurs. Nous sommes bété, burkinabé, baoulé, senoufo, agni, dioula, gouro, ébrié, dida, yakouba, etc. C’est nous qui faisons tourner l’économie de ce pays. Nous sommes ouvriers d’usines, manœuvres dans le bâtiment, petits employés de bureaux, journaliers, djobeurs, balayeurs, chauffeurs, femmes de salle, dockers, etc. Nous avons en commun de vivre de notre travail. Nous sommes la classe des pauvres. Nous avons tous besoin d’un salaire régulier qui nous permette de mener une vie honnête. Nous avons besoin d’augmentation de salaire. Nous avons besoin de nous loger. Nous avons besoin d’avoir accès aux hôpitaux. Nous avons besoin de scolariser nos enfants.

C’est cette communauté d’intérêts qui nous unit au-delà de nos sentiments pro-Gbagbo ou pro-Ouattara ; au-delà de notre appartenance ethnique, clanique, religieuse, tribale ou nationale.

Pour améliorer nos conditions de vie et de travail, ne serait-ce que pour rattraper le niveau de salaire qui était le nôtre il y a vingt ans, il nous faudra nécessairement unir nos forces pour affronter le patronat qui nous exploite. Aucun gouvernement n’est jamais venu à notre aide. Aucun ne le fera dans l’avenir. Si nous sortons divisés de cette crise, comment pourrons-nous alors faire face au patronat pour lui imposer des augmentations de salaire indispensables, pour ne pas crever de misère ?

Alors, camarades travailleurs, sachons éviter le piège qui est devant nous. Si nous nous divisons aujourd’hui entre deux camps politiques qui ne nous représentent pas, non seulement nous payerons le prix du sang, mais le chemin de l’unité sera plus difficile à trouver demain. Or, il nous faudra nécessairement nous retrouver tous ensemble pour affronter le patronat et le gouvernement, pour la défense de nos intérêts en tant que travailleurs.

Pas de guerre entre travailleurs ! Nos ennemis sont ceux qui nous exploitent, nous rackettent et nous oppriment ! UATCI

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