Accueil > 08- Livre Huit : ACTUALITE DE LA LUTTE DES CLASSES > Tunisie, Egypte, Maghreb, monde arabe : en route vers une démocratisation (...)

Tunisie, Egypte, Maghreb, monde arabe : en route vers une démocratisation plus ou moins forcée et un nouvel accès des peuples au bien-être, sous la poussée des révoltes mais en restant sous l’égide des classes dirigeantes et des Etats en place ?

samedi 19 février 2011, par Robert Paris

Tunisie, Egypte, Maghreb, monde arabe : en route vers une démocratisation plus ou moins forcée et un nouvel accès des peuples au bien-être, sous la poussée des révoltes mais en restant sous l’égide des classes dirigeantes et des Etats en place ?

Si aucune bourgeoisie du Maghreb, du monde arabe et d’Afrique noire n’a été, depuis les indépendances, capable de mettre en place une démocratie et une société prospère du type de celles des pays occidentaux, ce n’est certainement pas un effet du hasard.

Même la bourgeoisie sud-africaine, sous la pression de la révolution des travailleurs sud-africaine et des townships, n’a réussi qu’à réaliser une comédie pseudo-démocratique d’où le peuple travailleur est complètement exclu de même qu’il ne participe nullement à la richesse du pays…

Bien sûr, la fin de l’apartheid était une concession importante mais l’apartheid social contre les pauvres, donc contre les Noirs, s’est aggravé !

Dans la vague des révoltes en Afrique noire des années 1988 1991 qui avait couru du Gabon à la Côte d’Ivoire, on avait déjà voulu faire croire aux peuples qu’ils allaient accéder à la démocratie pâr le multipartisme… On voit aujourd’hui ce que cette illusion recouvrait quand on connait les dictatures et la misère qui y règne.

Dans certains des pays qui ont connu des vagues de révolte, les classes dirigeantes ont ensuite mené le pays vers des bains de sang, pour éradiquer cette révolte sociale. Cela a été le cas en Algérie comme au Rwanda ou au Congo.

L’Algérie a connu en 1988 une première révolte populaire dans e même mouvement que l’ensemble de l’Afrique noire. La classe dirigeant a alors fait mine de reculer devant la révolte populaire, accordant des prétendus droits démocratiques, notamment des droits syndicaux et d’association et surtout, comme en Afrique noire, le multipartisme. Mais c’était pour mieux faire rentrer le peuple dans le rang, faire semblant de changer la forme pour ne pas changer le fond. Ensuite, la classe dirigeante a enclenché la guerre contre les civils.

Aujourd’hui, alors qu’en pleine crise mondiale les peuples frappent à la porte, ces régimes prétendent se démocratiser brusquement de manière volontaire et faire accéder leurs populations à la prospérité, il y a de multiples raisons de se méfier.

Mais surtout, il n’y a aucune raison de croire à la volonté des classes dirigeantes ni à leur capacité de satisfaire les aspirations des peuples.

Messages

  • D’après les chiffres publiés samedi par Human Rights Watch (HRW), les forces de sécurité gouvernementales ont tué au moins 84 personnes en Libye durant les trois jours de manifestations. L’organisation s’appuie sur des témoignages de membres du personnel hospitalier et de témoins. L’ONG américaine appelle par ailleurs les autorités libyennes à "cesser immédiatement les attaques contre les manifestants pacifiques et les protéger des groupes armés pro-gouvernementaux."

    Selon un décompte de l’agence France-Presse, le nombre de morts s’élevait au moins à 41 dans la nuit de vendredi à samedi.

    Les manifestants libyens réclament le départ du colonel Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans.

  • Le processus révolutionnaire se poursuit en Egypte et en Tunisie malgré le désir de secteurs de la société attachés au statu quo, voulant que "tout change pour que rien ne change". Maintenant que les dictateurs (qu’on appelle "hommes forts" dans le langage conventionnel quand ils sont allié de l’occident et des états unis) ont été chassés par la mobilisation populaire, la dynamique qui s’instaure met en tension le pôle "démocratique" et le pôle "social". En effet si les populations se sont révoltées, ce sont tout autant contre la chape de plomb de régimes autoritaires que contre la misère auquels l’immense majorité des classes populaires étaient condamnée. Et ce second secteur est particulièrement dynamique. En effet, depuis le 11 février, le mouvement de grève en Egypte n’a pas cessé. Grèves et mobilisations persistent dans le pays. Un nouveau front social et politique s’ouvre aussi par la volonté de travailleurs combatifs de rompre avec la centrale syndicale "officielle" et corrompue. Des milliers de travailleurs des transports publics réclament la création de syndicats indépendants, rompant avec le syndicat contrôlé par l’Etat, c’est-à-dire la Fédération syndicale égyptienne (ETUF – Egyptian trade-union federation). Quelque 20’000 travailleuses et travailleurs du secteur textile étatisé de la région de Mahalla avancent la même revendication, selon le quotidien Al-Masry Al-Youm du 24 février 2011. Les travailleurs des transports publics affirment avoir déjà récolté 15’000 signatures soutenant cet objectif.

    Face à cette ébullition sociale, le gouvernement et une bonne partie de la bourgeoisie soucieuse de reprendre "les affaires" continuent d’insister sur la nécessité de « normaliser » la situation sociale en invoquant les « dangers » que ces mobilisations font courir à l’économie. Ils n’hésitent pas à calomnier le mouvement social pour revenir à "la paix des dividendes". Face à ces accusation, un regroupement de travailleurs combatifs a décidé de réagir et de répondre aux accusations.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.