Accueil > 08- Livre Huit : ACTUALITE DE LA LUTTE DES CLASSES > Les Frères musulmans soutiennent le pouvoir militaire pour en finir avec (...)

Les Frères musulmans soutiennent le pouvoir militaire pour en finir avec la révolte ouvrière et aider les classes dirigeantes. Leur modèle est celui du parti bourgeois islamiste de Turquie...

jeudi 17 février 2011, par Robert Paris

Alors que les travailleurs continuent de se mobiliser et n’ont pas confiance dans la dictature militaire, les Frères musulmans, principale force d’opposition, ont dit "avoir confiance dans l’armée pour entamer le processus démocratique" !!! Immédiatement après la chute de Moubarak, les Frères musulmans ont accepté samedi d’entamer des négociations avec le vice-président égyptien Omar Souleimane pour chercher une issue à la crise politique.

Les Frères musulmans, que l’on appelle volontiers la principale force de l’opposition en Égypte mais pas d’opposition à l’exploitation, au pouvoir militaire ni à l’impérialisme, ont salué, vendredi, "l’armée qui a tenu ses promesses" et le "combat" du peuple égyptien, après l’annonce du départ du président contesté Hosni Moubarak. "Nous saluons le grand peuple d’Égypte et son combat (...), nous saluons l’armée qui a tenu ses promesses", a déclaré Issam el-Aryane, haut responsable et porte-parole de la puissante confrérie. "Nous célébrons ce moment avec le peuple égyptien et nous poursuivrons le chemin", a-t-il indiqué, refusant d’évoquer sa stratégie pour la suite.

Les Frères musulmans ont assuré à plusieurs reprises qu’ils ne recherchaient pas le pouvoir. Cette force d’opposition, la mieux structurée, a tenté d’adopter un profil bas au sein du mouvement de révolte sans précédent qui secouait l’Égypte depuis le 25 janvier. Elle suscite la crainte des Occidentaux, qui redoutent l’instauration d’un régime islamique après le départ de M. Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans, mais les Frères musulmans disent qu’ils ne sont pas en faveur d’un État religieux.

Il est à remarquer que les Frères musulmans ambitionnent officiellement reproduire l’exemple turc où c’est l’armée qui leur donne le pouvoir politique pacifiquement et où le parti islamiste au pouvoir développe l’économie dans l’intérêt de la bourgeoisie !

Des responsables américains du renseignement ont estimé que les Frères musulmans ne constituaient pas une organisation "monolithique", jugeant floues leurs positions sur l’évolution politique du pays.

Cela n’a rien d’étonnant malgré la tentation pendant de longues années de faire croire que les Frères étaient contre le système, contre le capitalisme, contre l’impérialisme. Rien de tout cela n’est vrai...

Depuis que la classe ouvrière est entrée dans la danse en Egypte, les Frères se sont modérés de plus en plus au point de combattre contre les grèves... Ils ont même failli ne pas participer du tout à la révolution et ont mis quatre jours sous la pression de leur base jeune pour se décider...

Par exemple, en 2007... Dans l’usine textile d’Espania dans la ville de Mansura, menacée de privatisation, près de 300 ouvrières, portant toutes le foulard, déclarèrent qu’elles s’y opposaient. Elles nous ont raconté qu’elles étaient allées trouver le représentant parlementaire islamiste de la ville de Mansura (élu en 2005), mais il annonça qu’il soutenait la privatisation et la vente de l’usine, donc qu’il s’opposait à leur grève. Et même si elles portaient toutes le foulard, elles lui ont dit d’aller se faire voir !

Lors de la grève des ouvriers du textile de Al Mahallah al Koubra du 6 avril 2008, les Frères Musulmans n’ont ni appelé ni participé à la grève, ni dénoncé la féroce répression policière consécutive.

Le père de l’une des victimes dans les manifestations du 6 avril 2008 s’en prend aux Frères Musulmans

Les Frères Musulmans, force politique d’opposition souvent citée dans les médias, n’a que très peu d’influence dans les usines, et ne joue aucun rôle dans l’actuelle mobilisation des travailleurs égyptiens. Les dirigeants de ce parti, qui viennent des milieux d’affaires et des classes moyennes, sont hostiles à toute action organisée de la classe ouvrière. Les accusations du gouvernement sur l’implication des Frères Musulmans dans les grèves sont autant de mensonges éhontés. Le soi-disant rôle des Frères Musulmans a servi de prétexte à l’arrestation de 18 de ses membres. Bien que ce parti mène des actions de charité auprès des plus pauvres, il faut rappeler qu’il s’agit d’un parti pro-capitaliste et réactionnaire, à l’image du Hamas.

Les Frères Musulmans étaient tout aussi inquiets que Moubarak des mouvements de grève, qui échappent à leur contrôle. Ils cherchent à diviser les travailleurs chrétiens et musulmans.

Ces grèves confirmaient que la classe ouvrière est une force majeure de la société égyptienne. Elle apprend à s’organiser indépendamment des bureaucraties du syndicat officiel et du PND.

Comment peut-on comprendre la neutralité et la non-implication des Frères Musulmans dans les grèves ouvrières en Egypte avant le mouvement de 2011 ?

D’abord, et depuis leur création dans les années 1920, les Frères Musulmans n’ont jamais été intéressés par les questions dites « sociales » et se situent à droite en matière de politique économique.

Pour eux, les ouvriers représentent plus une matière à propagande religieuse que des sujets sociopolitiques à part entière.

Ils ont, par exemple, approuve une loi récente sur les baux agricoles qui liquide la réforme agraire des années 1950 et permet aux propriétaires fonciers de récupérer leurs terres au détriment des paysans.

Ils ne se sont jamais opposés aux politiques de privatisation du secteur public mis en oeuvre par le gouvernement depuis plus de vingt ans, la seule réserve qu’ils avaient émise concernait la vente à des investisseurs étrangers…

Les Frères Musulmans se sont donc toujours positionnés en matière économique dans le camp de l’économie capitaliste radoucie par quelque intervention sociale des pouvoirs publics pour alléger les malheurs des pauvres.

L’origine sociale des Frères Musulmans peut fournir une explication : issus des classes moyennes, comme leur fondateur Hassan Banna, les Frères Musulmans recrutent traditionnellement et majoritairement des cadres moyens et des étudiants de l’enseignement supérieur.

Cependant, la société égyptienne a connu ces dernières années des transformations radicales qui ont mis en avant l’urgence de la question sociale. En effet, les politiques de privatisation, de restructuration et de transformation économiques ont profondément déstabilisé la société égyptienne : effondrement des classes moyennes, paupérisation des ouvriers et paysans, accroissement du chômage
et disparition des petits métiers qui permettaient la survie d’une importante partie des classes populaires.

Plus récemment, une inflation record et la flambée des prix des produits alimentaires et des loyers ont déclenché des mouvements de protestation et de revendication qui ont rassemblé, au-delà des ouvriers et des artisans, de larges secteurs d’employés et de salariés (enseignants, médecins, journalistes, juges).

Les Frères Musulmans se sont trouves impliqués dans un mouvement qui touchait désormais les classes moyennes.

C’est ainsi que leur groupe parlementaire a participé à des discussions concernant la politique sociale au sein de l’assemblée nationale pendant les années 2000-2005 et plus récemment a des débats houleux sur les privatisations du secteur public, les revendications sociales et salariales, la gestion des administrations locales, les comptes des organismes sociaux, la flambée des prix des matières de première nécessité.

Signalons en outre qu’en 2006, les Frères Musulmans ont présenté pour la première fois de leur histoire des candidats aux élections syndicales ouvrières.

Pourtant, lors de la grève des ouvriers du textile de Al Mahallah al Koubra du 6 avril, les Frères Musulmans n’ont ni appelé ni participé à la grève, ni dénoncé la féroce répression policière consécutive.

Depuis l’assassinat du président Anouar el-Sadate - coupable d’avoir fait la paix avec Israël - par une branche officiellement dissidente des Frères Musulmans, l’organisation n’a plus officiellement mené d’actions violentes en Egypte et en retour, même si elle est interdite depuis 1954, son activité a été tolérée dans certaines limites par Moubarak.

En fait, les Frères Musulmans étaient même très utiles au Raïs. Il a usé et abusé pendant trois décennies du risque représenté par les Frères Musulmans pour obtenir le soutien de l’Occident et surtout des Etats-Unis. Cela a parfaitement fonctionné. Depuis 1979, l’Egypte est le deuxième pays au monde derrière Israël en terme d’aide venue des Etats-Unis selon un document publié le mois dernier par le Service de recherche du Congrès américain.

Les Frères Musulmans maintenus en vie mais sous étroit contrôle par le pouvoir ont adopté une stratégie de long terme élargissant peu à peu leur rôle social. Ils gèrent des hôpitaux, des dispensaires, des centres de rééducation, des organisations charitables, des écoles, des banques…

Le mouvement avait aussi choisi de ne plus combattre directement le régime de Moubarak. Ils ont ainsi voté pour la reconduction de Fathi Sorour (l’un des hauts responsables du régime) au perchoir de l’Assemblée du peuple. Ils ont également applaudi le discours du président Moubarak au parlement, et sont en contact régulier avec le gouvernement des États-Unis.

Maintenant ils appellent au calme, à laisser Tantaoui mettre en place la démocratie... comme si c’était possible !

Seule la classe ouvrière est la force capable d’aller jusqu’au bout de cette révolution et il est indispensable que, prenant conscience de ce rôle politique, elle s’organise de manière autonome dans des conseils ouvriers révolutionnaires, qu’elle adopte un programme politique et pas seulement des revendications pour elle-même, qu’elle s’adresse ainsi aux paysans et à toutes les couches de la société et postule au pouvoir !

Un texte à lire de Husam TAMMAM et
Patrick HAENNI (extraits) :

Les tergiversations des Frères autour de la grève générale du 6 avril 2008 et des
mobilisations conséquentes illustrent bien le problème que représente pour eux
une participation à des démarches protestataires.
Le « jour de la colère », dénomination choisie par les organisateurs de la grève
générale du 6 avril 2008, qui entendaient réagir de manière globale contre le
chômage, les emprisonnements politiques, l’absence de libertés et la cherté de la
ville, ne fut pas, ou peu, islamiste.
Dans un premier temps, lors d’une visite d’un groupe du « Mouvement des Jeunes
du 6 Avril » au Bureau de la Guidance, le responsable des Frères pour la
coordination avec les forces nationales réaffirme le refus des Frères de participer à
la grève. Fortement critiqués pour leur passivité, ils participent timidement à la
seconde grève générale qui a lieu le 4 mai. Contrairement à la première où les
ouvriers, notamment ceux des usines de Mahalla al-Kubra, se sont fortement
mobilisés, celle-ci se solde par un échec. A l’occasion de la célébration du premier
anniversaire de la grève, le 6 avril 2009, les Frères refusent à nouveau, dans un
premier temps, de participer.

La suite : LES FRÈRES MUSULMANS ÉGYPTIENS
FACE À LA QUESTION SOCIALE :
AUTOPSIE D’UN MALAISE SOCIO-THÉOLOGIQUE
Husam TAMMAM
Patrick HAENNI

LA CLASSE OUVRIÈRE EST EN LUTTE

mercredi les mouvements de grève pour réclamer une hausse des salaires, malgré les appels du nouveau pouvoir militaire à reprendre le travail.

Des arrêts de travail et des rassemblements ont été signalés dans le delta du Nil, les villes le long du canal de Suez, au Caire et dans la deuxième ville du pays, Alexandrie (nord).

Le secteur bancaire était aussi perturbé, obligeant la Bourse du Caire, fermée depuis le 27 janvier, à rester le rester encore jusqu’à dimanche au moins.

Nombre des conflits sociaux ont débuté ces derniers jours, dans le sillage de la révolte qui a chassé M. Moubarak du pouvoir après trois décennies de règne, et fait 365 morts et 5.500 blessées en 18 jours (25 janvier-11 février) selon un bilan publié mercredi par le ministère de la Santé.

L’armée, à laquelle M. Moubarak a remis le pouvoir, a mis en garde mardi contre les conséquences "désastreuses" de nouveaux mouvements sociaux. Elle s’est dite "consciente" des problèmes sociaux et économiques tout en soulignant qu’ils "ne pouvaient être résolus avant la fin des grèves et des sit-in".

Les employés de la plus grande usine d’Egypte, Misr Filature et Tissage (24.000 employés) ont repris leur grève à Mahallah, dans le delta du Nil, pour réclamer hausses de salaires et meilleures conditions de travail.

Une grève a aussi paralysé une autre grande usine textile à Helwan, dans la banlieue sud du Caire. A Ismaïliya, sur le canal de Suez, des employés des services publics de l’irrigation, l’éducation et la santé ont protesté devant le gouvernorat pour demander de meilleurs salaires, selon des témoins.

Cette situation sociale difficile s’ajoute à la crise du tourisme, au point mort depuis des semaines alors que cette période de l’année correspond à la haute saison.

Le tourisme rapporte environ 13 milliards de dollars par an au pays. Il représente 6% du PIB et, directement ou indirectement, près de 10% de l’emploi.

Environ 40% de la population égyptienne vit en-dessous du seuil de pauvreté, établi à deux dollars par jour et par personne. Le salaire minimum, fixé en 2010 à environ 70 dollars, est proche de ce seuil.

L’Egypte a appelé la communauté internationale à soutenir son économie. Au plus fort de la révolte, l’économie a perdu au moins 310 millions de dollars par jour, selon une note du Crédit Agricole, qui a abaissé ses prévisions de croissance 2011 pour l’Egypte de 5,3% à 3,7%.

La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, est attendue le 22 février en Egypte, l’UE ayant d’ores et déjà offert son aide économique au Caire.

Sur le plan politique, un membre de la commission chargé de modifier la Constitution a confirmé que les amendements seraient prêts dans une dizaine de jours et soumis à référendum d’ici deux mois.

Cette révision était l’une des principales revendications des manifestants, pour qui la Constitution était taillée sur mesure pour l’ex-président. Le référendum doit être suivi dans plusieurs mois d’élections législatives et présidentielle.

Malgré les appels répétés de l’armée à la reprise du travail, des Egyptiens ont poursuivi, mercredi 16 février, les mouvements de grève entamés pour réclamer des augmentations de salaire. Des arrêts de travail et des rassemblements ont été signalés dans de nombreux endroits, en particulier dans le delta du Nil, le long du canal de Suez, au Caire, et dans la deuxième ville du pays, Alexandrie.
Cliquer-ici !

Nombre de ces conflits ont débuté ces derniers jours, avant d’être suspendus mardi, jour férié marquant l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet. Le secteur bancaire a également été perturbé, obligeant la Bourse du Caire à rester fermée jusqu’à dimanche au moins.

Après avoir suspendu leur grève dimanche, les employés de la plus grande usine d’Egypte ont repris leur mouvement mercredi pour réclamer hausses de salaire et meilleures conditions de travail. Faiçal Naoucha, un des organisateurs du mouvement, a précisé que le personnel de l’entreprise publique Misr Filature et Tissage, qui emploie quelque 24 000 personnes à Mahallah, dans le delta du Nil, demandait aussi le départ de deux des directeurs de l’usine.

Une grève était aussi en cours dans un autre grande usine textile, à Helwan, dans la banlieue sud du Caire. A Ismaïliya, sur le canal de Suez, des employés des services publics de l’irrigation, l’éducation et la santé, ont protesté devant le gouvernorat pour demander de meilleurs salaires, ont indiqué des témoins.

40 % DE LA POPULATION SOUS LE SEUIL DE PAUVRETÉ

Cette situation sociale difficile s’ajoute à la crise du tourisme, au point mort depuis plusieurs semaines alors que cette période de l’année correspond à la haute saison. Le tourisme rapporte environ 13 milliards de dollars par an au pays. Il représente 6 % du PIB et, directement ou indirectement, près de 10 % de l’emploi.

L’armée "est consciente des conditions sociales et économiques que traverse la société, mais ces problèmes ne peuvent pas être résolus avant la fin des grèves et des sit-in", a-t-elle dit mardi, selon l’agence d’information officielle MENA. Environ 40 % de la population égyptienne vit en dessous du seuil de pauvreté, établi à 2 dollars par jour et par personne.

L’Egypte a appelé, mardi, la communauté internationale à soutenir son économie, durement affectée par la crise. Au plus fort de la révolte, l’économie égyptienne perdait au moins 310 millions de dollars par jour, selon une note du Crédit agricole, qui a abaissé ses prévisions de croissance 2011 pour l’Egypte de 5,3 % à 3,7 %.

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a fait savoir qu’elle se rendrait mardi prochain en Egypte, où elle devrait être le premier responsable étranger important à effectuer une visite depuis le départ, vendredi, de l’ancien président, Hosni Moubarak.

Messages

  • Je pense qu’une grande partie du succès des FM tient en ce qu’ils étaient utiles à la fois au pouvoir en place et à l’étranger.
    Pour le pouvoir, ils étaient la raison de sa légitimité : « c’est nous ou les FM ». Le régime a toujours oscillé en leur direction entre le laisser-faire et la répression. Le jeu consistait à ne pas leur donner trop de pouvoirs tout en leur accordant un certain espace de liberté afin de montrer à quel point ils pouvaient être une force mobilisatrice importante. Les manifestations contre les caricatures danoises en sont la parfaite illustration. Dans un pays sous état d’urgence où toute manifestation est interdite, voilà que des milliers de personnes investissent les rues avec la bénédiction de l’État. Quel effet ont pu avoir de telles foules vociférantes contre les blasphémateurs Occidentaux ?
    En Occident, le spectre des Frères Musulmans permet aux dirigeants de faire le grand écart entre la promotion de la démocratie dans le monde d’une part et le soutien aux dictatures policières d’autre part. Moubarak est certes un dictateur qui opprime son peuple, mais il est aussi un allié stratégique de poids dans cette région tourmentée. Un autre régime, même non-islamiste, sera-t-il aussi « conciliant » envers Israël ? La rue égyptienne est peu encline à la guerre avec Israël, mais elle est aussi très sensible au sort des Palestiniens. Aucun régime égyptien tenant sa légitimité de son peuple ne sera aussi conciliant avec Israël que ne le fut le régime de Moubarak. Par conséquent, le régime Moubarak aide au maintien du statu quo dans la région et l’épouvantail des FM permet de justifier aux yeux des opinions publiques occidentales le soutien à la dictature.

  • « L’opposition » officielle égyptienne indique néanmoins qu’elle soutient l’armée. Après avoir souligné la nécessité de « la loi et l’ordre » vendredi, Mohammed ElBaradei a déclaré dimanche : « Nous avons confiance en l’armée et nous faisons appel au peuple afin qu’il lui donne la chance de mettre en œuvre ce qu’elle a promis ».

    Mohamed el-Katatni, un dirigeant des Frères musulmans, a déclaré : « L’objectif principal de la révolution a été atteint. »

    Ces déclarations montrent clairement qu’aucune base n’existe dans la classe capitaliste égyptienne, ou chez ses bailleurs de fonds à Washington ou dans les capitales des autres puissances impérialistes, pour une véritable démocratie. Les demandes élémentaires des travailleurs et des masses opprimées – pour de meilleurs salaires et conditions de vie, pour l’égalité sociale et pour la fin de la domination impérialiste – sèment la crainte parmi toutes les sections de l’establishment politique. Aux prises avec un soulèvement de masse de la classe ouvrière, qui menace leurs intérêts de classe élémentaires, l’ « opposition » pro-capitaliste réagit en appuyant la dictature.

  • Soucieux d’éviter une paralysie du pays, l’armée a exhorté, avec un succès mitigé, les Egyptiens en grève pour obtenir des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail à mettre fin à leurs mouvements, qui font tache d’huile depuis la chute de Moubarak.

    Les grèves, dont le point commun est le sentiment nouveau de pouvoir s’exprimer librement, affectent le secteur bancaire, la grande usine textile de Mhalla el Koubra, l’aéroport du Caire, le secteur métallurgique, mais aussi des professions aussi variées que la police et les guides touristiques.

    La formulation prudente de l’appel à la reprise du travail lancé lundi par l’armée, qui marque de facto un changement de ton par rapport au style autoritaire du passé, ne plait pas à tous.

    "L’armée doit employer un langage plus ferme envers les gens", a estimé le directeur de la chambre des industries métallurgiques, Saïd Hanfi, en accusant certains grévistes de chercher seulement à profiter de la situation politique.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.