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Egypte : le maréchal Tantaoui, nouveau pharaon d’Egypte, prétend interdire les grèves ouvrières mais l’Egypte entière est en train de se mettre en grève. Il veut manipuler les soldats contre le peuple travailleur et il faut que les soldats, eux aussi, entrent en grève...

mardi 15 février 2011, par Robert Paris

Grève des travailleurs du gaz et du pétrole

Grève des travailleurs de l’Opéra du Caire

Grève des journalistes et travailleurs de la presse

Grève des fonctionnaires

Grève du Textile

Grève des employés de banque

Grève des média

Grève du Tourisme

Grève de la sidérurgie

Grève partout ...

Des grèves ont éclaté dans toutes les branches de l’industrie : chez les travailleurs des télécom, les mécaniciens du secteur ferroviaire, dans les arsenaux de Port-Saïd, et aussi grèves de plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers d’usines de charbon, de coton, de textile, de médicaments, de ciment, etc.

L’armée égyptienne, aux commandes du pays depuis que le président Hosni Moubarak a démissionné et lui a remis le pouvoir, a appelé lundi citoyens et syndicats à cesser les grèves, au moment où les mouvements sociaux prenaient de l’ampleur.

Tantaoui, l’ami intime de Moubarak au pouvoir ou la tentation de la répression anti-ouvrière pour écraser le soulèvement prolétarien...

Le Conseil suprême des forces armées, qui a salué samedi la contribution de Hosni Moubarak à l’histoire du pays, n’a pas souhaité récupérer les milliards qu’il a volés ni supprimer l’état d’urgence, ni en finir avec l’ensemble des détournements de richesses organisés par l’armée et par bien d’autres profiteurs, ni supprimer les traités liant l’Egypte et l’impérialisme, ni programmer la fin de la misère, du manque d’emplois, de logements, de services publics, etc, etc...

Il n’a programmé qu’une seule chose : que rien ne change, ce qu’il appelle l’ordre !!!

Le Conseil suprême des forces armées "appelle les citoyens et les syndicats professionnels et ouvriers à assumer leur rôle de la meilleure manière".

"Nous espérons que tout le monde préparera le climat favorable à la gestion des affaires du pays en cette période délicate jusqu’à ce qu’elles soient remises au pouvoir civil légitime et élu par le peuple", a poursuivi le Conseil dans un communiqué lu par un militaire à la télévision d’Etat.

L’armée explique son appel par la nécessité de "réaliser la sécurité et la stabilité du pays et des citoyens et pour garantir que la production continue dans tous les organismes de l’Etat", dans un communiqué lu par un militaire à la télévision d’Etat.

Malgré l’injonction de l’armée, la révolution continue et toute l’Egypte entre en grève ...

De la sidérurgie aux média en passant par le secteur du Tourisme, et surtout la paysannerie, tout le prolétariat d’Egypte entre en lutte...

Au menu : revendications sociales et salariales et grogne contre la hausse des prix des produits de première nécessité. Grèves dans des secteurs aussi divers que l’industrie pétrolière, les médias, la sidérurgie ou l’industrie textile.

Les salaires dans la fonction publique sont insignifiants et se situent autour de 35 ou de 40 euros par mois. À titre indicatif le kilo de viande se vend à 9€ !

Même la police a défilé hier pour demander une hausse des salaires et scander à son tour : « Le peuple, la police, une seule main ! »

Les employés des société privées se mettent aussi en grève et arpentent les rues où sont domiciliées leurs entreprises respectives : « À bas ! À bas ! Mon-sieur ! Shé-rif ! » « Mais qui est Monsieur Shérif ? » demande une voisine. « Le patron ! » répond une salariée.

Les archéologues, les fonctionnaires du ministère de la Culture et les guides touristiques ont pris d’assaut ce matin le Haut Conseil des Antiquités présidé par Zahi Hawass qui, non solum a été maintenu au gouvernement sed etiam a été bombardé ministre des Antiquités. Colère et furie des personnes citées plus haut pour qui l’homme au chapeau est une icône de l’usurpation et de la corruption. Au pied de son bureau des centaines de manifestants crient : « Descends ! Descends ! » ou « Voleur ! Voleur ! Qu’as-tu fait de mon musée ! »

Le lendemain de la chute de Hosni Moubarak, première des revendications de la révolution égyptienne, les ouvriers d’Égypte poursuivent leurs grèves et leurs occupations pour revendiquer leurs droits volés sous la présidence de Moubarak et ses gouvernements successifs.

Ainsi, ce samedi 12 février,

— 4000 ouvriers des minoteries de l’est du Delta (Ismailiya, Mansoura, Suez, Port Said) se sont mis en grève pour une hausse de 70% de leurs salaires, « humaniser » leurs moyens de transports, réduire les sanctions, aligner tous les salaires sur ceux des CDI, départ du directeur financier.

— Les 1200 employés de la sucrerie de El Fayoum entament leur deuxième jour de grève pour relever leurs salaires (1200 LE pour un ouvrier qualifié) au niveau de ceux de la sucrerie El Nil (5000 LE pour le même poste) réintégrer les licenciés, dont le syndicaliste Ashraf Abd El Yunis, pour avoir défendu leurs droits, et juger les cadres qui ont détourné l’argent de l’entreprise, dont le PDG, qui a 80 ans, a amassé plus de 30 millions, se moque de son devenir et de celui de ses employés.

— Après avoir refusé une augmentation de 11%, les 10.000 employés de la poste poursuivent leur grève pour relever leurs salaires au niveau de ceux de leurs camarades aux télécommunications et relever les salaires des diplômes en formation permanente sur ceux des diplômes à l’embauche, embaucher les CDI, licencier les consultants issus de l’armée aux salaires exorbitants.

— Les milliers de salariés de la pétrochimie et du ministère de l’agriculture, poursuivent des grèves avec occupation, pour l’embauche des CDI et le remboursement des écarts de salaires avec les CDD depuis leur premier contrat.

— 9000 employés de l’usine d’aluminium de Naga Hamadi menacent de grève si le PDG n’est pas suspendu et jugé pour les fonds détournés à l’usine pour sa fortune personnelle.

— 1500 employés de l’hopital public de Kafr El Zayat ont cessé leur occupation le 11 février après avoir obtenu la démission de deux directeurs qui les humiliaient, leurs retards de salaires, l’embauche des CDI.

Des centaines de milliers de travailleurs d’Égypte se sont mis en grève ou ont occupé leurs entreprises au cours des jours précédents en solidarité avec la révolution et pour réclamer leurs droits volés sous le régime de Moubarak.

Vive la lutte des travailleurs d’Égypte ! Continuons ensemble pour rendre effectifs les mot d’ordre de la révolution égyptienne : « Changement, liberté, justice sociale ».

Ainsi, ce que l’on observe aujourd’hui n’est plus la foule compacte de Tahrir, mais des dizaines, voire des centaines de petits groupes plus déterminés que jamais à ce que, secteur par secteur, justice soit faite.

L’armée égyptienne, qui a pris les commandes du pays depuis la démission de l’ancien président Hosni Moubarak sous la pression populaire, a appelé, lundi 14 février, citoyens et syndicats à cesser les mouvements de grève qui prennent de l’ampleur dans le pays au nom de "la sécurité et de la stabilité du pays et des citoyens et pour garantir que la production continue dans tous les organismes de l’Etat".

"Il a été remarqué que certains secteurs de l’Etat organisent des protestations malgré le retour à la vie normale et des conditions où toutes les catégories du peuple sont censées être solidaires", notent les militaires. "Les Egyptiens honorables voient que ces protestations en ce moment délicat mènent aux conséquences négatives suivantes : l’atteinte à la sécurité de l’Etat ; la perturbation et l’entrave à la production et au travail dans des secteurs de l’Etat ; l’entrave aux intérêts des citoyens ; l’impact négatif sur l’économie nationale."

"QUI N’EST PAS EN GRÈVE ?"

Disant toujours s’exprimer au nom du peuple, l’armée évoque aussi la possibilité que la poursuite des mouvements sociaux puisse "préparer le terrain à des éléments irresponsables pour qu’ils commettent des actes illégaux, ce qui exige de tous les citoyens honnêtes de conjuguer leurs efforts pour amener la patrie à bon port". "Nous espérons que tout le monde préparera le climat favorable à la gestion des affaires du pays en cette période délicate jusqu’à ce qu’elles soient remises au pouvoir civil légitime et élu par le peuple", a poursuivi le conseil.

Les militaires "appellent les citoyens, les organisations professionnelles et les syndicats à jouer pleinement leur rôle". Depuis plusieurs jours, des employés des secteurs des transports, de la banque, du pétrole, du textile et même des médias officiels, et certains organismes du gouvernement sont en grève pour demander une augmentation salariale et de meilleures conditions de travail, selon le responsable de cette organisation indépendante. "Il est difficile de dire exactement combien de personnes sont en grève et où. Qui n’est pas en grève ?" a souligné, lundi, le chef du Centre des services pour les syndicats et les ouvriers.

Les choses n’ont pas traîné.

À peine le dictateur Moubarak chassé par le peuple et exilé à Charm-El-Cheikh, l’armée égyptienne a pris ouvertement le pouvoir qu’elle détient de fait, depuis 1952, après le renversement du roi Farouk par les officiers nationalistes révolutionnaires dont Gamal Abdel Nasser.

Le peuple a abattu une dictature de 30 ans, et l’État-Major rafle la mise.

Cherchez l’erreur…

C’est la révolution « ordonnée » et « crédible » dont rêvait l’Occident.

Mais à peine les occupants de la place Tahrir avaient-ils terminé leur Osterputz et rendu les lieux à l’infernale circulation automobile, qu’ils ont compris à quelle sauce ils étaient consommés.

Et ils sont revenus s’y installer bien décidés à ne pas se laisser voler leur victoire par d’ex-maréchaux à la soviétique. Et cette fois, l’armée, prétendue neutre, les a délogés vite fait. Faut pas pousser !

Et dans le même temps, les grèves se multiplient dans les entreprises, dont beaucoup sont précisément la propriété des militaires, de haut rang, il va sans dire.

Bref, la révolution confisquée, provisoirement, a encore des perspectives d’avenir.

Et ce n’est ni la dissolution de l’Assemblée, frauduleusement élue, ni la mini révision constitutionnelle annoncée, ni même la date, lointaine, des élections qui feront oublier le putsch à froid réalisé au nez et à la barbe du monde.

On est sûr que bientôt, le peuple demandera à l’armée : qui t’a fait Raïs ?

Si les militaires égyptiens avaient été vraiment des démocrates, ils auraient organisé une transition en y associant des représentants de tous les partis, de toutes les associations, et surtout de tous les occupants de la place Tahrir, et d’ailleurs qui représentent eux véritablement le pouvoir populaire.

Mais allez demander ça à des chefs militaires !

La classe ouvrière a convaincu les classes dirigeantes de se débarrasser de Moubarak mais c’est pour mieux écrser le mouvement de masse ouvrier.

Des appels ont commencé à circuler pour une grève générale et les premiers arrêts de travail ont été signalés dans les jours précédant le départ de Moubarak. Le 10 février des dizaines de milliers de travailleurs étaient en grève, la vague de grève la plus importante depuis les mouvements de grève dans le textile de 2007-2008 qui avaient été durement réprimés. Des grèves ont éclaté dans différentes administrations, dans les transports en commun du Caire et les chemins de fer. Dans la zone du canal de Suez 3000 ouvriers du pétrole se mettaient en grève. Dans la région industrielle de l’Egypte, le delta où se trouve l’essentiel de l’industrie égyptienne, on signalait une grève de 4000 ouvriers à l’usine chimique Al Nasr à Helwan, de 2000 ouvriers (en fait surtout des ouvrières) à l’usine textile de la même ville, 2000 également à l’usine Sigma Pharmaceuticals de Quesna ; à Al Mahalla, la capitale de l’industrie textile, l’épicentre des luttes de 2007-2008, une grève générale illimitée était déclenchée le 10 février à la Misr Spinning and Weaving Textils Factory, la plus grande usine d’Egypte, qui emploie 24 000 personnes, etc. Les revendications portent sur les salaires, très bas (le salaire minimum est de 70 dollars par mois), l’amélioration des conditions de travail, l’embauche définitive des travailleurs précaires, etc. Toutes ces grèves, dont nous n’avons probablement qu’un petit aperçu, se sont déclenchées indépendamment du syndicat officiel qui a comme fonction de maintenir la paix sociale et d’empêcher les luttes ouvrières. Encore partielles, elles sont de bonne augure pour l’avenir, à condition que les travailleurs réussissent à s’organiser sur des bases de classe, indépendamment non seulement des structures syndicales vendues aux patrons et à l’Etat bourgeois et en rejetant tous les faux frères qui voudraient les utiliser pour leurs objectifs bourgeois (comme ceux qui ont fait arrêter la grève de la Misr Spinning and Wearing Textiles Factory après le départ de Moubarak).

Alors que l’Arabie Saoudite et l’Autorité palestinienne, mortellement effrayées par le mouvement des masses, ont toute suite affirmé leur soutien à Moubarak, le gouvernement américain a multiplié les pressions pour une « transition politique et pacifique », c’est-à-dire pour que celui-ci cède la place, seule façon de prévenir des affrontements aux risques incalculables : le fusible Moubarak devait sauter pour protéger le capitalisme des décharges à haute tension qu’un déchaînement de la lutte des classes dans le plus grand pays du Moyen-Orient ne manquerait pas de produire, avec des retombées dans toute la région. Au sein du régime, les proches alliés de Moubarak ont sans doute caressé l’idée d’une alternative à l’iranienne ou à la chinoise : l’écrasement de la contestation, après que l’inévitable lassitude ait au moins momentanément calmé l’ardeur des manifestants. Les cercles bourgeois les plus influents, ceux qui sont le plus représentés parmi les chefs militaires, ont jugé ce scénario trop risqué, comme l’a trouvé de son côté l’impérialisme américain.

L’armée égyptienne a été rapidement mobilisée pour canaliser la foule, protéger les édifices, les biens et les services essentiels, tout en laissant la police se salir les mains dans la répression. Complètement absents des premières grandes manifestations, les Frères Musulmans, la seule force d’opposition importante que le gouvernement ait laissé se développer, ont essayé de prendre le train en marche : leur rôle sera irremplaçable demain pour maintenir l’ordre bourgeois. Aujourd’hui, les chefs militaires, après avoir annoncé la dissolution du parlement et la suspension de la constitution, promettent le retour du pouvoir aux civils dans 6 mois ; entre-temps ils élaboreront une nouvelle constitution.

Quelles que soient les formes que prendra le changement de régime, le pouvoir politique bourgeois demeure intact en Egypte ; pire, l’Armée, principal pilier de ce pouvoir, ressort momentanément auréolée de cette transition. Mais les prolétaires égyptiens apprendront vite, s’ils ne s’en doutent pas encore, que c’est contre eux que vont se mobiliser les successeurs de Moubarak, que c’est sur eux que va s’abattre à nouveau la répression de la police et de l’armée, et que pour défendre leurs intérêts ils devront lutter seuls, sans les petits-bourgeois démocrates, nationalistes ou religieux.

La révolution n’est pas finie !!

Il reste à mettre en grève les soldats !!!

L’Etat égyptien n’est pas celui du peuple travailleur !!

Il faut l’abattre !!!

Les mouvements sociaux se multipliaient à travers l’Egypte après le départ du président Hosni Moubarak, ont indiqué lundi des grévistes et un organisme indépendant spécialisé dans les affaires sociales.

Des employés des secteurs bancaire, du transport, du pétrole, du textile et même des médias officiels et certains organismes du gouvernement sont en grève pour demander une augmentation salariale et de meilleures conditions de travail, a affirmé à l’AFP le responsable du Centre des services pour les syndicats et les ouvriers (CTWS), Kamal Abbas.

« Il est difficile de dire exactement combien de personnes sont en grève et où », a-t-il dit, en se demandant « qui n’est pas en grève ? ».

Plusieurs syndicats étant présidés par des partisans du régime de Hosni Moubarak, les travailleurs ont peu de canaux officiels pour faire part de leurs doléances.

« En plusieurs endroits, les travailleurs veulent le limogeage de hauts responsables accusés de corruption », selon M. Abbas.

La différence de salaires entre la direction et les employés est l’un des principaux problèmes. De nombreux travailleurs demandent notamment une couverture médicale et leur titularisation, ont également indiqué des grévistes.

Au Caire, des milliers de travailleurs ont manifesté devant l’Union des travailleurs égyptiens, contrôlée par l’Etat, pour exiger la démission de son président Hussein Megawer, très impopulaire, et des membres de son conseil d’administration, qu’ils accusent de corruption.

Au moins 3.000 employés de l’Autorité des transports (publique) ont poursuivi leur grève pour le cinquième jour consécutif en exigeant le départ du conseil d’administration et de meilleurs salaires.

« Nous avons besoin de meilleurs conditions salariales. Ils nous envoient travailler avec des freins en mauvais état. Il n’y a pas d’entretien », a accusé l’un des manifestants.

Le personnel du ministère de la Main-d’Oeuvre a également protesté pour exiger le départ de la ministre Aïcha Abdel Hadi, membre du parti de M. Moubarak.

A Alexandrie, deuxième ville du pays, des milliers de personnels des banques, des hôpitaux, des magasins d’Etat et de l’industrie étaient en grève pour la troisième journée consécutive.

A Kerdassa, au sud de la capitale, plus de 5.000 ouvriers d’une grande entreprise textile ont entamé un sit-in pour réclamer de meilleurs conditions de travail et réclamer des contrats permanents et non plus provisoires.

D’autres mouvement sociaux ont été signalés à travers le pays dans les administrations ou le secteur privé.

Le mouvement ouvrier égyptien

Tout comme en Tunisie, le processus actuel en Égypte a été préparé par plusieurs vagues de luttes ouvrières qui ont secoué le pays depuis 2006 (voir ci-dessous les articles de Atef Saïd et Sellouma). Dans un article publié plusieurs jours avant la chute de Moubarak, l’intellectuel marxiste Samir Amin affirmait que la jeunesse diplômée urbaine était la composante essentielle du mouvement en Égypte, appuyée par des secteurs des classes moyennes cultivées et démocratiques et il ajoutait que « les choses pourraient changer si la classe ouvrière et les mouvements paysans entrent en scène, mais pour le moment cela ne semble pas être à l’agenda ».

Or, à partir du dimanche 6 février, avec l’appel au retour à la normalité et au travail martelé par le régime lui-même, un tournant a commencé à s’opérer avec l’entrée progressive du prolétariat égyptien sur la scène des événements. L’une après l’autre, plusieurs villes du pays ont vu s’engager des grèves et des occupations d’entreprises.

Dans une interview publiée le dimanche 6 février, Hossam el-Hamalawy, journaliste, bloggueur du site 3arabawy et membre du Centre d’études socialistes au Caire pointait déjà quatre premiers foyers : « Cela fait déjà deux jours que les travailleurs ont déclaré qu’ils ne retourneront plus au travail jusqu’à la chute du régime. Il y a quatre foyer de lutte économique. Une grève à l’usine sidérurgique à Suez, une fabrique de fertilisants à Suez, une usine de textile près de Mansoura à Daqahila, où les travailleurs ont expulsés le manager et autogèrent l’entreprise. Il y a également une imprimerie au sud du Caire où le patron a été viré et qui fonctionne en autogestion. »

Comme l’a informé le journal « Al-Ahram Online », les luttes ouvrères ont surtout commencé à gagner en intensité dans la ville-clé de Suez, avec en pointe les travailleurs du textile qui ont organisé une manifestation rassemblant 2000 travailleurs pour le droit à l’emploi à laquelle se sont joints 2000 jeunes. Dans le courant les jours suivants, les travailleurs ont occupé l’usine textile « Suez Trust » et 1000 ouvriers de la fabrique de ciment Lafarge entraient en grève tandis que leurs collègues de la cimenterie de Tora organisaient un sit-in pour protester contre leurs conditions de travail.

Dans le ville industrielle de Mahalla, l’étincelle est partie avec plus de 1500 ouvriers de l’entreprise Abu El-Subaa, qui ont manifesté en coupant les routes afin d’exiger le paiement des salaires. Ce sont ces mêmes travailleurs qui organisent régulièrement des sit-in depuis deux ans pour leurs droits.

Plus de 2000 travailleurs de l’entreprise pharmaceutique Sigma dans la ville de Quesna, se sont déclarés en grève afin d’exiger de meilleurs salaires et le versement de leurs bonus, suspendus depuis plusieurs années. Les travailleurs demandent également la destitution de la direction de l’entreprise qui menait une politique de répression brutale des activités syndicales.

Le mardi 8 février, les enseignants universitaires ont réalisé une marche de soutien à la révolution qui a rejoint les occupants de la Place Al-Tahrir. Les travailleurs des télécommunications du Caire ont alors entamé une grève au Caire, tandis que plus de 1500 travailleurs du secteur du nettoyage et de l’embellissement des espaces publics ont manifesté face au siège de leur administration à Dokki. Leurs revendications incluaient une augmentation salariale mensuelle pour atteindre 1200 livres égyptiennes. Ils demandaient aussi la généralisation des contrats à durée indéterminée et le renvoi du président du conseil d’administration.

L’éviction des bureaucrates syndicaux liés au régime et la conquête des libertés syndicales sont également au cœur des ces luttes ouvrières : d’après Al-Ahram, « le Vice-président du Syndicat des travailleurs égyptiens est séquestré depuis lundi (7 février) par des employés qui exigent sa démission immédiate ». Le mercredi 9 février, des journalistes se rassemblèrent au siège de leur syndicat pour exiger la destitution de leur responsable syndical nommé par le régime, Makram Mohamed Ahmed.

Le personnel technique ferroviaire à Bani Souweif engagea une grève qui s’étendit à tout le reste du secteur. Au moins deux usines d’armement à Welwyn se mirent en grève tandis que plusieurs milliers de travailleurs du secteur pétrolier ont organisé une manifestation face au Ministère du Pétrole à Nasr City et à partir du jeudi 10 février, ils furent rejoints par des collègues venant du reste du pays [Pour un tour d’horizon des différentes grèves recensées le 10 février].

C’est surtout à partir du mercredi 9 février que la vague de grèves se généralise dans tout le pays après l’annonce faite par Moubarak d’une augmentation des salaires de 15% pour les fonctionnaires. Ce jour-là également, les trois premiers syndicats indépendants du régime (celui des collecteurs d’impôts, des techniciens de la santé et de la fédération des retraités) ont manifesté ensemble face au siège de la Fédération égyptienne des syndicats afin d’exiger des poursuites judiciaires contre son président corrompu et pour la levée de toutes les restrictions imposées à l’encontre de la création de syndicats indépendants. Ce sont ces trois premiers syndicats autonomes qui, ensemble avec des travailleurs indépendants d’autres secteurs, ont créé le 30 janvier dernier la première Fédération égyptienne des syndicats indépendants (voir leur déclaration ci-dessous).

Il faut souligner ici le remarquable manifeste des métallos de la ville sidérurgique d’Helwan, qui ont organisé une grande marche le vendredi 11 février jusqu’à la place Al-Tahrir. Ce manifeste demandait :

« 1) Le départ immédiat du pouvoir de Moubarak et de tous les représentants du régime et la suppression de ses symboles ;

2) La confiscation, au profit du peuple, de la fortune et des propriétés de tous les représentants du régime et de tous ceux qui sont impliqués dans la corruption ;

3) La désaffiliation immédiate de tous les travailleurs des syndicats contrôlés par le régime ainsi que la création de syndicats indépendants et la préparation de leurs congrès afin d’élire leurs structures organisationnelles ;

4) La récupération des entreprises du secteurs public qui ont été privatisées, vendues ou fermées et leur nationalisation au profit du peuple, ainsi que la formation d’une administration publique pour les diriger, avec la participation des travailleurs et des techniciens ;

5) La formation de comités pour conseiller les travailleurs dans tous les lieux de travail et pour superviser la production, pour la fixation et la répartition des prix et des salaires ;

6) Convoquer une Assemblée constituante représentant toutes les classes populaires et tendances afin d’approuver une nouvelle constitution et élire des conseils populaires sans attendre le résultat des négociations avec le régime actuel. »

Mais ce qui aura sans doute été déterminant dans la chute de Moubarak, c’est qu’à partir du jeudi 10 février les travailleurs de la Compagnie du Canal de Suez des villes de Suez, Port-Saïd et Ismaïlia ont lancé une grève avec occupation illimitée des installations portuaires, menacant de perturber ainsi le trafic de navires. Plus de 6000 travailleurs se sont rassemblés également devant le siège de l’entreprise jusqu’à la satisfaction de leurs revendications salariales, contre la pauvreté et la déterioration des conditions de travail. Le canal de Suez est une source vitale de devises étrangères pour l’Égypte et un milllion et demi de barils de pétrole y transitent quotidiennement. Sa fermeture obligerait les cargos à faire le tour de l’Afrique et donc à rallonger leur voyage de sept à dix jours, ce qui aurait un impact sur les prix du pétrole et tous les échanges commerciaux en Europe et dans le monde.

Il ne fait aucun doute que cette vague de grèves massives et la perspective d’un canal de Suez bloqué ont été les éléments décisifs qui ont précipité la chute de Moubarak en renforcant la pression de Washington et des chefs de l’armée, peu rassurés quant à capacité et à l’obéissance des troupes du rang d’écraser ces grèves par une répression sanglante.

Quelles perspectives ?

Comme l’évoque Hossam El-Hamalawy, les grèves se poursuivent et se multipllient toujours dans tout le pays et dans tous les secteurs. Comme dans toute lutte ouvrière contre une dictature, les revendications sociales pour les salaires, les conditions de travail sont étroitement liées aux demandes pour les libertés syndicales et démocratiques, contre un régime corrompu et parasitaire qui accapare au profit d’une élite minoritaire les richesses, plongeant dans la misère l’immense majorité sociale.

Tout comme en Tunisie, la chute du dictateur provoque en Égypte une explosion de luttes sectorielles, d’autant plus fortes qu’elles furent depuis trop longtemps contenues et étouffées par l’absence de liberté syndicale. Ces luttes ouvrières exacerbent à leur tour les contradictions de classe, y compris au sein de la coalition anti-Moubarak, entre les tenants d’une révolution démocratique et sociale qui va jusqu’au bout, jusqu’à la satisfaction de l’ensemble des exigences populaires, et les secteurs bourgeois ou petits-bourgeois qui veulent au contraire y mettre un terme le plus rapidement possible.

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Messages

  • "QUI N’EST PAS EN GRÈVE ?"

    Disant toujours s’exprimer au nom du peuple, l’armée évoque aussi la possibilité que la poursuite des mouvements sociaux puisse "préparer le terrain à des éléments irresponsables pour qu’ils commettent des actes illégaux, ce qui exige de tous les citoyens honnêtes de conjuguer leurs efforts pour amener la patrie à bon port". "Nous espérons que tout le monde préparera le climat favorable à la gestion des affaires du pays en cette période délicate jusqu’à ce qu’elles soient remises au pouvoir civil légitime et élu par le peuple", a poursuivi le conseil.

    Les militaires "appellent les citoyens, les organisations professionnelles et les syndicats à jouer pleinement leur rôle". Depuis plusieurs jours, des employés des secteurs des transports, de la banque, du pétrole, du textile et même des médias officiels, et certains organismes du gouvernement sont en grève pour demander une augmentation salariale et de meilleures conditions de travail, selon le responsable de cette organisation indépendante. "Il est difficile de dire exactement combien de personnes sont en grève et où. Qui n’est pas en grève ?" a souligné, lundi, le chef du Centre des services pour les syndicats et les ouvriers.

    Les choses n’ont pas traîné.

    À peine le dictateur Moubarak chassé par le peuple et exilé à Charm-El-Cheikh, l’armée égyptienne a pris ouvertement le pouvoir qu’elle détient de fait, depuis 1952, après le renversement du roi Farouk par les officiers nationalistes révolutionnaires dont Gamal Abdel Nasser.

    Le peuple a abattu une dictature de 30 ans, et l’État-Major rafle la mise.

    Cherchez l’erreur…

  • Egypte : le maréchal Tantaoui, nouveau pharaon d’Egypte prétend interdire les grèves ouvrières mais l’Egypte entière est en train de se mettre en grève. Il veut manipuler les soldats contre le peuple travailleur mais il faut que les soldats, eux aussi, entrent en grève...

    Grève des travailleurs du gaz et du pétrole

    Grève des travailleurs de l’Opéra du Caire

    Grève des journalistes et travailleurs de la presse

    Grève de l’industrie pétrolière

    Grève du Textile

    Grève des employés de banque

    Grève des média

    Grève du Tourisme

    Grève de la sidérurgie

  • Egypte : le maréchal Tantaoui, nouveau pharaon d’Egypte prétend interdire les grèves ouvrières mais l’Egypte entière est en train de se mettre en grève. Il veut manipuler les soldats contre le peuple travailleur mais il faut que les soldats, eux aussi, entrent en grève...

  • Egyptian state workers took to the streets of Cairo demanding higher pay Monday, prompting the ruling military council to call for an end to further chaos in the capital.

    Ambulance drivers, police officers, public transport workers and members of Egypt’s Youth and Sports Organization were among the thousands of individuals protesting in Cairo and nearby Giza on Monday.

    A statement from the military council called for an end to the latest strikes and protests, so that it can get Egypt back into a normal routine following the resignation of President Hosni Mubarak.

    The statement said that such demonstrations threaten Egypt’s security and prosperity and give "irresponsible parties" an opportunity to commit "illegal acts."

    The military took power from Mubarak on Friday, after 18 days of massive anti-government demonstrations in Cairo’s Tahrir Square forced the long-time president’s resignation.

    Mubarak fled the capital and was reported to be staying at his residence in the Egyptian resort town of Sharm el-Sheikh.

    But Egypt’s U.S. ambassador revealed Monday that the former president may have fallen into ill-health in recent days.

    Ambassador Sameh Shoukry told NBC’s "Today" show that Mubarak was "possibly in somewhat of bad health."

    Shoukry did not provide further information on the ousted president’s condition, though two Egyptian newspapers have reported that the 82-year-old Mubarak is depressed and refusing to take medication.

    Also Monday, the military council cleared out nearly all remaining protesters who have been camped out in Tahrir Square since the anti-Mubarak protests began in late January.

  • Sweeping protests in Cairo and beyond are turning what has been a Tahrir-specific uprising to a nationwide revolution.

    Professionals, workers and employees across the nation staged protests demanding better working conditions. Some are first-timers, while others demonstrated before. Yet they all gathered on the basis that the time is ripe for such moves.

    Some protests were preceded by other months-old strikes. Public transport authority employees and workers started Thursday a protest in front of their central office in Gabal al-Ahmar area in Cairo. Thousands chanted demands for better wages, bonuses and health care.

    “We know that senior employees earn thousands of pounds and we earn pennies. That’s why we’re here,” shouted Wafaa Khayri, a cashier in the authority who earns LE289 a month. Khayri joined a protest for the first time, although drivers working for the authority had staged strikes previously last summer to demand better working conditions. Only now were they joined by employees.

    Protesters said their strike has nothing to do with the Tahrir Square strike that began on 25 January and that holds the ouster of President Hosni Mubarak and his regime as its main demand.

    “We have nothing to do with Tahrir, and we do not have political demands. Our demands are merely concerned with pay and bonuses,” Shawki Naguib, a driver, told Al-Masry Al-Youm.

    Some professional protests were staged by first-timers. In Dokki, employees of the Egyptian Phone Directory, which falls under the government-owned Telecom Egypt, gathered to demand better working conditions. “We’re here to ask for raises, due bonuses, transportation fees and better health care packages,” one call-center employee told Al-Masry Al-Youm.

    He added that, while their demands were separate from the Tahrir Square protesters’ demands, they had been inspired to raise their voices by events in the square. “We are not talking about politics. But we saw from Tahrir that we could express our opinion out loud—and that’s why we’re protesting,” he said.

    Kamal Abbas, director of the independent Center for Trade Union and Worker Services, is not surprised by the pronounced disconnect between workers and the Tahrir uprising. “There has been no real leadership for workers, while their syndicates have always been co-opted by the regime. Now those syndicates are completely toppled,” he said.

    Abbas also stresses that no political party has been involved in politicizing labor cadres, so that their demands might transcend mere economic considerations.

    Nevertheless, other professionals’ protests were directly linked to the politicized Tahrir uprising. Mohammad Tokhy, a medical student from Ain Shams University in Cairo, took part in a march staged by thousands of medical students on Qasr al-Aini Street.

    “We’re here to remove the regime of Hosni Mubarak. I want the end of the president and the National Democratic Party. They are all corrupt,” Tokhy told Al-Masry Al-Youm. The call for the protest was made via Facebook. A sea of white coats stretched for about one kilometer down Qasr al-Aini Street on Thursday as trainee doctors, pharmacists and dentists from around the country hit the streets.

    Senior medical students have also staged several protests throughout the course of 2010 to demand better employment conditions.

    The traditionally more politicized workers of Helwan and Mahalla also staged protests on Thursday.

    “The joining of workers and employees into the general uprising moves the revolution miles ahead,” Abbas notes. “It’s an indication that the end [of the regime] is fast approaching.”

  • In Suez, Cairo, Luxor, Mahalla, Menya, Quesna…workers are protesting in support of the struggle for democracy and to demand the respect of their social and trade union rights. Many sectors are involved including textiles (Mahalla Spinning Company, Misr Spinning and Weaving Company), cement (Helwan Cement Company), coal (Helwan Coke Company), tourism, telecoms, and the pharmaceutical industry (Sigma in Quesna). Several companies linked to the Suez Canal Company are also concerned, although maritime traffic has not been affected. Public sectors, such as education and the postal service have also been affected by this widespread movement.

  • As labor strikes continued, the Egyptian Trade Unions Federation (ETUF) said Sunday that it will schedule a meeting with Prime Minister Ahmed Shafiq to discuss labor problems and the future of syndicate activity in Egypt.

    The ETUF board members agreed in their emergency meeting following "political developments in the country" that syndicate heads would compile a list of their demands and present it to the ETUF’s board on Tuesday which will, in turn, present it to Shafiq.

    Meanwhile, workers continued their protests and strikes across Egypt demanding better wages and an end to corruption.

    In Cairo, tens of employees from the Egyptian Company for Agricultural and Rural Development and Forestation workers gathered in front of the Ministry of Agriculture demanding the appointment of staff on temporary contracts.

    Workers said their wages range between LE 40 and LE 259 and some of them work on four-month renewable contracts.

    Employees at the General Authority for Veterinary Services protested in front of the ministry demanding the resignation of newly-appointed manager, Mona Mehrez, accusing her of corruption.

    "She was discharged from the Animal Health Research Institute after employees there complained about her corruption but she was shortly appointed as the head of the authority," said Omar Abdel Moneim, an employee.

    In Helwan, 400 workers from Textile Equipment Company went on strike demanding the increase of incentives and annual profit shares and the implementation of delayed promotions.

    In Menufiya, workers at Masr Menufiya textile factory organized a sit-in in front of Mubarak industrial zone’s insurance office in Qwesna to protest against the exclusion of the 10 percent annual raise from their salaries.

    About 1,000 workers from the Egyptian-American Steel company in Sadat City organized a sit-in for the second consecutive day demanding an increase in their wages and obtaining health insurance and meal incentives.

    "We are trying to compile these problems and we will discuss it with the prime minister," said Hussein Megawer, head of ETUF.

    "The ETUF is an independent syndicate organization and we refuse the politicization of our work and being affiliated with any political party," added Megawer, a National Democratic Party (NDP) MP for Maadi.

    The board said they support the demands of the revolution and described reform policies of the previous government headed by Ahmed Nazif as a failure.

    Megawer participated in protests supporting former president Hosni Mubarak in response to anti-government protests in Tahrir Square. He is accused by workers of corruption and restricting syndicate activity due to his close ties with the NDP.

    The Center for Trade Union and Workers’ Services (CTUWS) previously filed a complaint to the Prosecutor General requesting an investigation into the sources of Megawer’s wealth.

    They accused Megawer of exploiting his position as president of ETUF and chairman of the manpower committee in parliament as well as combining his post as president of ETUF with his post as a member of the Board of Directors of Suez Cement Company.

    According to CTUWS, the Public Funds Prosecution started its investigations and asked all concerned authorities to provide their certified records.

    Megawer denied these accusations, stressing the integrity of his 46-year-long career.

    "There was a similar complaint filed against me in 2008 and was investigated by the public prosecution but they found nothing," he said.

    The Independent Syndicate for Real Estate Tax Workers organized a protest in front of the ETUF, demanding the resignation of Megawer along with the federation’s board.

    “The federation has become a center for fighting the activities of labor syndicates. Now we are demanding an investigation into its corruption and demanding the resignation of its board and allowing workers to form their independent syndicates freely,” said Kamal Abu Eita, head of the first independent syndicate in Egypt.

    "Megawer is part of a regime that has lost its legitimacy during the current revolution. That’s why we are demanding his resignation and an investigation into the sources of his fortune and his $2 million annual income," Kamal Abbas, general coordinator of CTUWS, previously told Daily News Egypt.

    Five ETUF board members filed a complaint to the Prosecutor General on Saturday requesting an investigation into "Abbas’ secret activities, financed by foreign entities in order to execute a plan threatening the security of the country through the denigration of the official trade union organization, sowing discord among workers and destabilizing enterprises by bringing production to a standstill."

    Thousands of workers from several oil and gas companies are on strike, protesting in front of the Ministry of Petroleum, in Nasr City. The workers have several economic and political demands, including putting an end to abusive management practices such as sacking workers who speak up for their rights, reinstating the sacked workers, raising salaries that roughly average LE400, establishing an independent union, impeaching the corrupt oil minister Sameh Fahmy, and stopping gas exports to Israel.

    Egyptian state workers took to the streets of Cairo demanding higher pay Monday, prompting the ruling military council to call for an end to further chaos in the capital.

    Ambulance drivers, police officers, public transport workers and members of Egypt’s Youth and Sports Organization were among the thousands of individuals protesting in Cairo and nearby Giza on Monday.

    A statement from the military council called for an end to the latest strikes and protests, so that it can get Egypt back into a normal routine following the resignation of President Hosni Mubarak.

    The statement said that such demonstrations threaten Egypt’s security and prosperity and give "irresponsible parties" an opportunity to commit "illegal acts."

    The military took power from Mubarak on Friday, after 18 days of massive anti-government demonstrations in Cairo’s Tahrir Square forced the long-time president’s resignation.

    Mubarak fled the capital and was reported to be staying at his residence in the Egyptian resort town of Sharm el-Sheikh.

    But Egypt’s U.S. ambassador revealed Monday that the former president may have fallen into ill-health in recent days.

    Ambassador Sameh Shoukry told NBC’s "Today" show that Mubarak was "possibly in somewhat of bad health."

    Shoukry did not provide further information on the ousted president’s condition, though two Egyptian newspapers have reported that the 82-year-old Mubarak is depressed and refusing to take medication.

    Also Monday, the military council cleared out nearly all remaining protesters who have been camped out in Tahrir Square since the anti-Mubarak protests began in late January.

    Cairo slowly returns to normal routines

    Despite the wave of labour-related demonstrations on Monday, freelance journalist Jessica Gray said Cairo’s business sector was coming back to life, after the recent anti-government protests had left businesses in limbo for nearly three weeks.

    "People are really coming back to work, you know, all the taxis are around, the buses and the food-sellers, all the restaurants are open and the banks and schools are opening up again," Gray told CTV’s Canada AM during a telephone interview from Cairo on Monday.

    Egypt’s ruling military council has said its goal is to get Egypt back to normal as quickly as possible, while maintaining security in the country.

    On the weekend, the military council dissolved parliament, suspended the Egyptian constitution and the promised to hold elections at a future date.

    The powerful military also reached out to the opposition youth movement that helped topple Mubarak and his government.

    Protesters Wael Ghonim and Amr Salama were among the youth representatives who met with the military on the weekend.

    They posted a message on Facebook about the talks, saying that the military has pledged to "go after corrupt people no matter what their position current or previous."

    The youth leaders were encouraged to start political parties and the military said it would meet with those parties regularly.

    "We felt a sincere desire to protect the gains of the revolution and an unprecedented respect for the right of young Egyptians to express their opinions," Ghonim said.

    Mark Sedra, a senior fellow at the Centre for International Governance Innovation, said the Egyptian military should work to include opposition groups in any interim government that may be put together after the dismantling of Mubarak’s regime.

    "First of all, the military has to reassure the people that it actually is going to hand over power, it has tried to do that in various statements," Sedra said in an interview from Kitchener, Ont., on Monday morning.

    "But I think it has to even go a step further and reach out to opposition groups to form some sort of interim government that is going to include civilians. It won’t just be ruled by decree by the military high command."

    When it comes to elections, Sedra said that the military must establish "a clear timetable," so that Egyptians can be reassured that their hard-fought revolution is safe.

  • Thousands of Egyptian state employees, from ambulance drivers to policemen and transport workers, protested Monday in Cairo to demand better pay and conditions in a wave of labor unrest unleashed by the uprising that ousted President Hosni Mubarak.

    Outside the Nile-side TV and state radio building, hundreds of public transport workers demonstrated to demand better pay. Several hundred protesters from the state Youth and Sports Organization also protested Monday in Tahrir, or Liberation, Square with similar demands.

    Across the Nile River in the Giza district, hundreds of ambulance drivers staged a protest, also to demand better pay and permanent jobs. They parked at least 70 ambulances on a roadside along the river, but did not block the main road where they protested.

    In downtown Cairo, some 200 policemen demonstrated for better pay for a second day. They also want to clear the name of the hated police, further tarnished by the deadly clashes between protesters and security forces. Some carried portraits of policemen killed in the clashes.

    The employees of the company had held a protest blocking railway tracks in front of the Cairo train station making it difficult for passengers to leave or enter the station.

    The employees are demanding better wages and proper contracts.

    In Helwan 20 km off Cairo, some 150 workers of the Egyptian Society of Iron and Steel, the leading company of iron production, are protesting in front of the company’s administrative office, asking for their raises and proper contracts.

  • Égypte : les grèves ouvrières
    Depuis hier, des grèves sur les salaires éclatent en Égypte, dans la foulée du mouvement pour le départ de Moubarak : grève à l’aéroport du Caire, dans des entreprises du Canal de Suez, dans les usines textiles de Mahallah, et dans la ville industrielle de Helwan.

    Que le prolétariat d’Égypte entre en lutte, s’organise sur la base de ses revendications propres, c’est ce que redoutent à la fois Moubarak, les Frères musulmans, la bourgeoisie égyptienne et l’impérialisme. 10fevrier 2011

  • Après la révolte politique, les mouvements sociaux se multiplient en Egypte. Cette situation a amené l’armée, qui détient les pleins pouvoirs depuis la chute d’Hosni Moubarak, à appeler lundi à l’arrêt des grèves pour ne pas entraver la reprise économique. Des mouvements de protestation ont aussi eu lieu lundi au Bahreïn et au Yémen.

    En Egypte, des arrêts de travail et des manifestations ont lieu dans les transports, la banque, le pétrole, le textile et même des médias officiels et certains organismes gouvernementaux, pour demander des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail. Le conseil suprême des forces armées a déclaré dans un communiqué que "les Egyptiens honorables voient que ces protestations en ce moment délicat" ont des "conséquences négatives" pour le pays.

    La Bourse du Caire, fermée depuis plus de deux semaines, a fait savoir qu’elle ne reprendrait pas ses activités avant dimanche (premier jour ouvré de la semaine en Egypte) en raison des perturbations dans le secteur bancaire. Au pied du sphinx et des célèbres pyramides de Guizeh, plusieurs centaines de guides touristiques égyptiens, au chômage technique faute de clients, ont organisé un rassemblement pour appeler les visiteurs à revenir.

  • L’armée essaie de prendre le contrôle des luttes sans trop apparaitre pour ce qu’elle est : une force de répression en faveur des riches...

    Des arrêts de travail et des manifestations ont eu lieu ces derniers jours dans les secteurs des transports, de la banque, du pétrole, du textile et même au sein de médias officiels et de certains organismes gouvernementaux, pour demander des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail.

    Inquiète de la tourmente économique que traverse l’Egypte, l’armée égyptienne a en outre prévenu que de nouvelles grèves seraient "désastreuses" pour le pays.

    L’armée "est consciente des conditions sociales et économiques que traverse la société, mais ces problèmes ne peuvent pas être résolus avant la fin des grèves et des sit-in", a dit le conseil, cité par l’agence officielle Mena.

    Les mouvements sociaux étaient suspendus mardi, jour férié marquant l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet, mais ils menaçaient de reprendre dans plusieurs secteurs-clés.

    Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a appelé "la communauté internationale à fournir un soutien à l’économie égyptienne durement affectée par la crise politique qui a déferlé sur le pays".

    Au pic de la révolte, l’économie égyptienne perdait au moins 310 millions de dollars par jour, selon une note récente du Crédit Agricole, qui a abaissé ses prévisions de croissance 2011 pour l’Egypte de 5,3% à 3,7%.

  • Comme en Tunisie, après sa révolution, l’Egypte doit maintenant faire face à de nombreux mouvements sociaux, notamment des fonctionnaires. Une grève a ainsi éclaté à Egyptair qui a dû réduire le nombre de ses vols.

    Depuis lundi 14 février, la compagnie aérienne égyptienne est affectée par un mouvement de grève. Ainsi, hier, elle n’a programmé que 31 vols internationaux et 12 dessertes intérieures, contre 145 liaisons quotidiennes en temps normal. Et certains vols sont encore annulés aujourd’hui, comme ceux au départ du Caire et à destination d’Amsterdam, Berlin, Budapest, Brussels, Madrid (un vol sur deux annulé) ou encore Tokyo.

    Sur son site Internet, Egyptair a publié une liste des vols internationaux qu’elle pense assurer du 14 février au 26 mars 2011. Mais le document date du 6 février et comme le rappelle une note de bas de page, « tous les vols annoncés sont susceptibles de changer en fonction de la situation » dans le pays. Il est donc recommandé de contacter la compagnie avant de se rendre à l’aéroport.

    Depuis lundi, des milliers de fonctionnaires égyptiens, dont les salariés de la compagnie aérienne nationale, se sont mis en grève pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail, dans la foulée du soulèvement qui a poussé au départ le président Hosni Moubarak.

    Vive la lutte de la classe ouvrière, seul avenir de tous ceux qui veulent le changement en Egypte !!!

  • Trois jours après le départ du président Moubarak, les mouvements sociaux se sont multipliés en Egypte. Les grèves touchent des secteurs divers mais vitaux comme la finance, le transport, le pétrole et le textile. Les revendications des fonctionnaires tiennent en trois mots : plus d’argent !

    Il est vrai qu’un salarié du secteur public touche en moyenne l’équivalent de 50 euros par mois. C’est peu, trop peu pour faire face à l’inflation. Au cours des dernières années, le prix du sucre a été multiplié par cinq.

    Autre scandale, d’après les grévistes, l’important écart de salaire entre les employés et leur direction, accusée de surcroît de se remplir les poches avec de l’argent public. La colère contre ce système de corruption largement répandu dans le pays est immense et l’appel de l’armée à l’arrêt des grèves a donc peu de chances d’être entendu.

    Selon le Centre des services pour les syndicats et les ouvriers, les grèves seront reconduites pour les prochains jours.

    Des milliers de fonctionnaires égyptiens se sont mis en grève et ont manifesté lundi au Caire et dans d’autres villes du pays pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail, dans la foulée du soulèvement qui a poussé au départ le président Hosni Moubarak. L’armée désormais au pouvoir a rapidement réagi, appelant les contestataires à cesser le mouvement de grogne.

    Des centaines de salariés des transports publics ont défilé près du bâtiment de la radio publique, alors que ceux de l’Organisation gouvernementale de la Jeunesse et des Sports manifestaient sur la désormais célèbre place Tahrir. Sur l’autre rive du Nil, dans la capitale, des centaines de conducteurs d’ambulance se sont également rassemblés avec des revendications similaires.

    La Banque centrale d’Egypte, de son côté, a décidé de fermer ses bureaux dans tout le pays en raison de la grève des employés de la Banque nationale et de plusieurs autres institutions bancaires du pays. Un mouvement de grève affecte aussi la compagnie aérienne nationale EgyptAir, qui a programmé seulement 31 vols internationaux et 12 dessertes intérieures ce lundi, contre au total 145 liaisons quotidiennes. L’agence officielle Mena a fait état de manifestations dans d’autres villes, dont Assouan (sud) et Alexandrie (nord).

    Pour la deuxième journée consécutive, par ailleurs, plusieurs centaines de policiers ont manifesté lundi devant le ministère de l’Intérieur, pour réclamer de meilleurs salaires mais aussi plaider leur cause. Nombre de ces policiers affirment ne pas être responsables de la répression qui a coûté la vie à de nombreux manifestants fin janvier. "C’est dur pour nous de retourner au travail, parce que les gens nous détestent", expliquait un capitaine. La police est honnie en Egypte, pour sa brutalité et sa corruption durant les années Moubarak.

    Aux commandes du pays depuis la démission du président Moubarak, l’armée a rapidement fait comprendre qu’elle ne tolérerait pas que le mouvement de grogne prenne de l’ampleur. Dans un communiqué lu à la télévision nationale, un porte-parole du Conseil suprême des forces armées en a appelé à la responsabilité de chacun pour qu’en cette "période cruciale" de l’Egypte, un climat apaisé puisse permettre la transition promise par les militaires vers un gouvernement civil élu.

    La poursuite des grèves et manifestations, avertit l’armée, mettrait en péril l’économie du pays et permettrait à des "éléments irresponsables" de perpétrer des "actes illégaux". Le communiqué ne fournit pas d’autres détails.

    Parallèlement, les généraux au pouvoir ont rencontré dimanche des représentants des groupes de jeunes et cyber-militants à l’origine du soulèvement.

    Wahel Ghonim, qui a émergé comme un des porte-parole du mouvement, a jugé cet entretien encourageant. Les militaires, a-t-il expliqué sur sa page Facebook lundi, ont annoncé que des amendements à la Constitution -suspendue dimanche- seraient préparés dans les dix jours par un comité indépendant, puis soumis à référendum dans deux mois. "Nous avons senti un désir sincère de protéger les gains de la révolution et un respect sans précédent pour le droit des jeunes Egyptiens à exprimer leurs opinions", a déclaré Wahel Ghonim.

    Les guides et professionnels du tourisme ont eux aussi manifesté lundi devant les pyramides, à Gizeh près du Caire, pour appeler les touristes à revenir en Egypte. "Dites à tout le monde que l’Egypte est sûre. Nous sommes prêts à accueillir des millions et des millions de gens comme avant. S’il vous plaît, revenez", a lancé Shahindar Adel, un guide.

  • De violents affrontements ont opposé dans la nuit de mardi à mercredi la police à des manifestants dans le centre du Caire, faisant plusieurs blessés. La police antiémeute a tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants place Tahrir, qui fut l’épicentre en janvier et février des rassemblements hostiles au régime du président déchu Hosni Moubarak. Le secteur a été bouclé par les forces de l’ordre et les autorités ont coupé l’électricité. Un reporter de la chaîne de télévision satellitaire égyptienne al-Hayat a parlé de "guerre de rue entre police et manifestants".

    Selon un responsable des services de sécurité, les troubles ont éclaté dans la soirée de mardi quand un groupe d’hommes a investi un bâtiment où se tenait une cérémonie à la mémoire de victimes du soulèvement qui a renversé Hosni Moubarak. Les affrontements se sont ensuite déplacés aux abords de l’immeuble de la télévision d’État dans le centre du Caire, puis vers la place Tahrir qui se trouve à proximité. Mais des militants pro-démocratie ont aussi accusé la police d’avoir attaqué les familles des victimes du soulèvement du début de l’année qui voulaient participer à la cérémonie commémorative.

    "Après qu’on leur eut interdit d’entrer, des heurts ont éclaté entre les familles et les gardes de sécurité. La police est intervenue et a commencé à battre les familles des martyrs", a écrit le militant pro-démocratie Arabawy sur son blog. Des témoins ont affirmé que des bus remplis de jeunes gens armés de bâtons et de couteaux sont arrivés sur les lieux pour semer le chaos, rappelant les méthodes utilisées par l’ancien régime contre ses adversaires. La télévision a montré des manifestants scandant "le peuple veut le départ du maréchal", en référence au maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées qui dirige le pays depuis le départ de Hosni Moubarak.

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