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L’Algérie au bord de l’explosion ouvrière... après l’Egypte..

lundi 14 février 2011, par Robert Paris

Bouteflika, dehors !!!

La caste des généraux assassins, dehors !!!

Pouvoir assassin dehors !!!

Exploiteurs et impérialistes associés, dehors !!!

Dégage, dégage, dégage !!!}

La marche du 12 février 2011 : pas ridicule du tout quand on pense qu’Alger était bloqué par les forces de l’ordre, que personne ne pouvait venir de l’extérieur, que la plupart des forces de gauche et que le syndicat UGTA boycottaient la manifestation...

Outre les émeutes de janvier, le pays vit au rythme de grèves perlées depuis des semaines, dans les lycées contre la lourdeur des programmes, les universités contre les programmes inadaptés, les conditions de travail et les salaires bas : depuis deux jours les 100.000 personnels du paramédical sont en grève illimitée. La grève illimitée des paramédicaux se poursuit depuis mardi dans les établissements publics de la santé, alors que le ministère la déclare « totalement injustifiée ».

Irrité par les déclarations du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, le personnel paramédical ne compte pas surseoir de sitôt au mouvement de débrayage illimité, décrété mardi dernier. Rencontrés dans les différents établissements sanitaires d’Alger, les infirmiers se disent de plus en plus déterminés et mobilisés à aller jusqu’au bout. « Nous avons demandé au ministre d’ouvrir le dialogue avec notre syndicat, il a répondu par des menaces et des intimidations. Pis, il a qualifié notre débrayage d’illégal et dont le taux de suivi n’a pas dépassé le seuil des 11,24%.

Le ministre ment », a soutenu un infirmier rencontré dans un rassemblement observé à l’hôpital Mustapha Pacha. Indignés, les infirmiers ne comprennent pas le comportement du ministre qui tente par tous les moyens de minimiser leur mouvement de grève. « Si la carrière politique du ministre est derrière lui, comme il ne cesse de le ressasser, pourquoi se préoccupe-t-il tant de son image de marque ? Pourquoi veut-il étouffer dans l’œuf la colère des paramédicaux et celle des syndicats autonomes du secteur ? », s’est interrogé un syndicaliste.

« M. Ould Abbès a menacé de dégrader de leur poste de responsabilité les chefs de service. Il a même exercé des pressions sur les directeurs des hôpitaux et des polycliniques pour donner un faux pourcentage. Il a promis d’opérer des ponctions sur les salaires des grévistes. C’est triste », note M. Ghachi, porte-parole du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) Celui-ci, fiche de paie à l’appui, explique qu’avec 20 ans d’expérience, il ne dépasse pas les 25 000 DA. « Le personnel paramédical est la cheville ouvrière des différents services ; elle mérite un intérêt particulier si l’on veut que les malades soient bien pris en charge. Un infirmier débute avec 19 000 DA, c’est maigre », s’indigne une infirmière.

Grèves multiples (éducation, santé, banque publique, dockers du port d’Alger après les ouvriers de Arcelor Mittal Annaba ou la zone industrielle de Rouiba, les travailleurs communaux et les cheminots ou les travailleurs du tramway de Constantine, etc... ), toute la classe ouvrière pourrait se mettre en mouvement donnant une toute autre tournure à la révolte de la jeunesse et des quartiers de misère...

Les autorités multiplient les mesures ces dernières semaines pour prévenir tout débordement. Signe de l’inquiétude du régime : le président Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, a annoncé, jeudi, la levée prochaine de l’état d’urgence. Sans doute pour couper l’herbe sous le pied à la toute nouvelle Coordination nationale pour le changement et la démocratie qui appelle une marche le 12 février à Alger pour réclamer « la fin du système » et dont l’une des principales revendications est, justement, la levée de la cette mesure d’exception, en vigueur depuis février 1992. La marche a été cependant interdite par les autorités, comme d’ailleurs toute manifestation de rue dans la capitale, en dépit de la levée de l’état d’urgence. Deuxième concession : M. Bouteflika a affirmé, dans la foulée, que la télévision et la radio doivent « assurer la couverture médiatique de l’ensemble des partis et organisations nationales agréés en leur ouvrant équitablement leurs canaux », rapporte l’agence officielle APS. A la suite de violentes émeutes contre la vie chère, qui ont fait 5 morts et plus de 800 blessés, le gouvernement a annoncé une série de mesures portant sur la subvention des produits alimentaires de base importés.

Le Figaro écrit :

"Cette concession tactique, qui contraste avec l’arrogance habituelle des dirigeants algériens, révèle l’ampleur de la panique qui agite le sérail.

Que vous soyez un travailleur pauvre, un demandeur de logement ou un chef de famille nombreuse, le budget de l’Etat est là pour atténuer vos souffrances. Les revenus tirés de l’exportation des hydrocarbures permettent au gouvernement de Ouyahia de dégager 1200 milliards de dinars en tant que transferts sociaux. C’est ce qu’a affirmé hier Kamel Aïssani, directeur des transferts sociaux et de la protection sociale au ministère des Finances, au cours d’une rencontre à Alger avec le patronat pour expliquer les mesures prises au titre de la loi de finances 2011. Ces transferts sont l’équivalent de plus de 10 milliards de dollars. Ces décisions sont prises pour calmer le front social. Et elles ne sont pas les seules. L’initiative du ministère du Commerce de plafonner les prix du sucre et de l’huile jusqu’à août prochain entrent dans le même cadre. Un autre représentant du ministère des Finances est intervenu affirmant qu’il est possible que ces solutions pour réduire les prix soient étendues à une autre période au-delà du Ramadhan prochain. Le directeur général des impôts, Abderrahmane Raouïa, a souligné que même la réduction des taxes douanières pour l’importation du sucre visent à apaiser le front social. Même si cette manière de recourir systématiquement à l’importation n’est pas toujours du goût des opérateurs économiques. Le même responsable trouve qu’il n’y aura pas de problème pour financer le soutien des prix des légumes secs décidé par le Conseil des ministres. Plusieurs autres cadres du même ministère sont intervenus pour défendre l’action sociale du gouvernement.

Oui, ils ont peur de la classe ouvrière !!!

Les travailleurs en grève

La situation sociale dans la wilaya de Béjaïa est au bord de l’explosion. Plusieurs actions de protestation ont été observées hier et tout au long de la semaine passée. D’abord, les paramédicaux, qui, après avoir observé une grève la semaine passée au niveau de l’EPH de Amizour, sont revenus à la charge hier avec une marche pour demander l’application de leur statut particulier et dénoncer « les mensonges de la tutelle ». Une marche a été conduite depuis la direction de la santé jusqu’au siège de la wilaya où les revendications des paramédicaux ont été réitérées, notamment leur classement à la 11. Les paramédicaux se disent déterminés à maintenir la pression en dépit des menaces de révocation brandies par la tutelle. Ils étaient plus de 150 travailleurs à avoir pris part à cette marche pacifique.

La RN 26 est fermée à Allaghane pour la deuxième journée et El Kseur pour la quatrième journée par les travailleurs de la Vallée de l’EPBTP. Ces derniers ont barricadé la chaussée pour défendre leurs postes d’emploi. Si les travailleurs de l’unité de transformation de lait de la Vallée sont en voie de perdre leurs postes d’emploi à cause de la compression d’effectif qui sera opérée dans les prochains jours suite à la réduction draconienne des quotas de lait attribués à l’unité, ceux de l’EPBTP d’El-Kseur exigent le paiement de 19 mois de salaires et la réhabilitation, voire la relance, des activités de l’entreprise. Pour cela, ils passent à la vitesse supérieure et promettent de bloquer la chaussée jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Idem pour les travailleurs de l’unité de lait « La Vallée », qui ont pris contact avec nous hier pour dire que « notre action va se poursuivre advienne que pourra ». « Nous ne lèverons pas le blocus tant que nos revendication ne sont pas prises en charge », nous déclare Sofiane, un des employés de cette usine qui emploie 70 travailleurs en emploi direct et a généré plus de 200 emplois indirects depuis plus de dix ans maintenant. A Adekar, le siège de la daïra a été fermé par une grande foule de villageois. L’appel au dialogue du chef de daïra n’a eu aucun effet sur les protestataires qui ne veulent parler qu’au wali. « Ce dernier devrait ouvrir un pont, comme le précédent », déclarent-ils sur radio Soummam. Ils demandent, entre autres, l’approvisionnement de leurs foyers à partir du réservoir principal et la construction rapide du siège de l’AOC et de la bibliothèque communale. Une revendication maintes fois soulevée puisqu’ils affirment qu’« il y a un manque d’eau ». Il y a lieu de noter aussi la grève des transporteurs interurbains d’Oued Ghir et El Kseur qui protestent contre l’état de la route. L’Ugcaa est intervenue pour essayer de calmer les esprits et solliciter les autorités à réparer la route complètement délabrée depuis des mois, comme nous l’avons constaté de visu. A noter que les travailleurs du secteur de la jeunesse et des sports, en stage à Souk El Tenine, ont repris les cours après avoir dialogué avec un représentant du ministre dépêché sur les lieux. Ce dernier a été avisé de leurs revendications, entre autres le classement des éducateurs spécialisés et TS en sports à la 11 sans formation, ou le classement à la 12 avec formation et sans mémoire et travail de recherche car la plupart l’on déjà fait au cours de leur formation, nous dira un cadre qui a pris contact avec nous. Les grévistes comptent revenir à la charge si la tutelle ne se décide pas à agir pour satisfaire leurs revendications, affirme-t-on. Ils ont également demandé le versement immédiat de leurs salaires et prime de rendement du mois de janvier et février et autres rappels dans les plus brefs délais, au risque de voir le secteur s’engager dans une protestation qui fera tomber des têtes.

Les travailleurs algériens de l’entreprise sud-coréenne Daewoo, chargée de la réalisation du complexe GNL 3 à Bethioua, dont les travaux ont été lancés par le président de la République le 24 février 2009, ont observé hier un arrêt de travail pour protester contre les nombreux problèmes socioprofessionnels qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions.

Plusieurs travailleurs contactés ont indiqué que les nombreux appels au dialogue lancés en direction de leur employeur sont restés sans écho. « Nous n’avons même pas de réfectoire pour nos repas. Nous travaillons dur et pour manger, nous sommes contraints de descendre jusqu’au village de Bethioua pour acheter de la nourriture ou ramener des sandwiches avec nous de la maison.

Nous avons également réclamé la permanisation de ceux qui travaillent depuis le lancement du chantier. Nous avons aussi exigé des équipements de sécurité pour éviter d’éventuels accidents », affirment-ils.

Un délégué de l’union territoriale de l’UGTA s’est déplacé dans la matinée pour débattre avec les travailleurs de leurs conditions de travail et les inciter à la reprise de l’activité. A l’heure où nous mettons sous presse, les employés de Daewoo poursuivent leur mouvement.

Le complexe GNL 3, dont la livraison est prévue en 2012, produira 4,7 tonnes de gaz naturel liquéfié. Il produira également des dérivés de gaz, à l’instar de l’éthane, du propane et du méthanol. Le chantier de réalisation, lancé par le président de la République, en même temps que le projet d’ammoniac et d’urée dans la zone industrielle de Bethioua, emploie actuellement près de 2000 travailleurs.

C’est le cas des techniciens des services météorologiques qui devaient entamer un mouvement de grève illimitée à partir de ce lundi, au risque de paralyser ports et aéroports dont le trafic dépend principalement des données climatiques. Ce mouvement a pour objectif de revendiquer, entre autres, une augmentation des salaires des travailleurs, qui ne dépassent pas actuellement les 18 000 DA (182€00), disent-ils. Par ailleurs, le complexe sidérurgique d’El-Hadjar est de nouveau à l’arrêt après une décision des employés du site de cesser le travail à partir de 15h, hier, dimanche. Selon Smaïl Kouadria, secrétaire général du syndicat de l’entreprise, ce mouvement n’obéit à aucun mot d’ordre.

« Il est spontané et bien que nous, syndicalistes, n’ayons rien à voir avec ce mouvement, nous l’approuvons et le soutenons, car il reflète le souci des travailleurs de sauvegarder leur outil de travail », a-t-il déclaré. Les salariés dénoncent le manque d’effectifs, le manque d’investissements destinés à la réhabilitation des équipements de production, dont la cokerie, et l’insuffisance en matières premières. Les travailleurs ne se sont pas limités à l’arrêt des installations, ils ont également assiégé les locaux de la direction générale.

Toujours pour leur insertion dans le monde du travail, 100 jeunes ont observé un sit-in devant le siège de l’agence de l’emploi à Tébessa, pour dénoncer la crise du chômage et exiger des responsables de privilégier la main-d’œuvre locale, notamment dans le recrutement au profit des entreprises économiques comme Sonatrach. A Sétif, une centaine de chômeurs a bloqué la RN28 à Aïn-Oulman, au sud de la wilaya, appelant les responsables à trouver des solutions à leur situation en pensant à créer des postes d’emploi.

La même revendication était brandie par les jeunes de certaines communes de la région d’Illizi, qui se sont massés devant le siège de la Sonatrach et ont barré la route avec des pierres et des pneus incendiés. Les protestataires dénoncent la lenteur enregistrée dans l’application des promesses des autorités locales et des responsables de la société pétrolière afin de leur trouver des postes de travail. A Djelfa, les citoyens ont fermé la RN 1qui traverse le centre-ville en guise de protestation contre la dégradation de la prestation de services au niveau de la poste centrale.

Les émeutes reprennent en Algérie : Naciria, El Harrouch, Sidi Amar, Boumerdes…

Dans plusieurs localités de pays à travers quatre wilaya, des émeutes localisées ont repris. Des jeunes réclamant une vie digne, des emplois, des logements et plus de justice sociale dressent des barricades, bloquent des routes et affrontent les forces de l’ordre.

Naciria (Bouira)

De violentes émeutes ont éclaté ce mardi 8 février entre les forces de l’ordre et les chômeurs de la localité de Naciria, à 45 km à l’est de Boumerdès. Les affrontements ont débuté vers 14h, après l’intervention des forces de l’ordre qui ont tenté vainement d’ouvrir la RN12, fermée par de jeunes chômeurs.

Ces derniers réclament des postes d’emploi dans le cadre du nouveau dispositif de contrat de formation et d’insertion (CFI). La circulation automobile y a été bloquée durant plusieurs heures. Des dizaines passagers ont été contraints de faire un détour via les routes de Boumraou et Tizi n’Ali n’Slimane pour rejoindre leur destination.

Les échauffourées se sont déroulées dans un premier temps sur la RN12, avant de se propager vers d’autres quartiers de la ville.

El Harrouch (Skikda)

De violents affrontements entre des jeunes manifestants et des gendarmes ont eu lieu ce lundi 7 février à Toumiate, un village d’El Harrouch, à 30 km au sud de Skikda.

Le premier bilan de ces accrochages fait déjà état de 13 gendarmes et de 3 citoyens blessés. Plusieurs manifestants ont également été interpellés.

Ces événements ont eu lieu après le blocage de la RN3 qui relie Skikda et Constantine par des manifestants qui formulaient des doléances en relation avec leur quotidien.

Suite à l’échec des pourparlers engagés, les gendarmes ont chargé les manifestants en usant de bombes lacrymogènes pour les disperser et en interpellant plusieurs d’entre eux.

La route a été rouverte à la circulation vers 14h30 et les lieux vivaient encore un calme précaire.

Sidi Amar (Annaba)

Des centaines de chômeurs de la commune de Sidi Amar, dans la wilaya d’Annaba, ont repris possession de la voie publique mardi 8 février en début d’après-midi pour demander de l’emploi.

À 13h00, les deux principales voies d’accès à Chaïba à proximité du siège du groupe Sider et celle de la nouvelle cité AADL, dans la même commune, étaient fermées à la circulation automobile. Les manifestants ont bloqué les routes à l’aide d’objets hétéroclites et incendié des pneumatiques usagés. Il était pratiquement impossible d’accéder en voiture à cette agglomération forte de 70.000 habitants.

Bordj Menaïel (Boumerdes)

Près de 200 jeunes au chômage ont bloqué, hier, de 12h à 15h, la route nationale reliant Alger à Tizi Ouzou à hauteur de Bordj Menaïel, pour réclamer des emplois durables, a-t-on appris sur place. Les manifestants, qui ont utilisé des pierres et allumé des pneumatiques usagés, veulent des emplois durables et rejettent la formule du pré emploi, qu’ils jugent sans avenir. Des responsables de la mairie de Bordj Menaïel ont réussi à convaincre ces chômeurs de mettre fin à leur mouvement, avec la promesse de prendre en charge leur revendication.

Tazmalt (Bejaïa)

À Bejaïa, des travailleurs de la laiterie « la Vallée » de Tazmalt ont fermé à la circulation, la route reliant Bejaia à Alger au niveau de la localité d’Allaghen en signe de protestation contre la compression des effectifs dans leur entreprise. En effet, cette laiterie a décidé de se séparer d’une quarantaine de salariés en raison de la baisse de sa production, due à la réduction de son quota de poudre de lait.

Synthèse Radio Kalima
avec informations de presse, 8 février 2011.

Boumerdès : Les demandeurs d’emploi réinvestissent la rue

Les jeunes demandeurs d’emploi habitant les localités de Naciria et Bordj-Menaiel, sont revenus à la charge, ce mercredi 9 février, pour crier leur colère contre la malvie et les retards mis par les responsables concernés pour satisfaire leur revendication.

Les manifestants ont bloqué la RN12 à l’aide de pneus brûlés et de blocs de pierres. Des centaines d’automobiliste empruntant cette importante voie se sont retrouvés bloqués dans d’immenses embouteillages.

Certains se sont retrouvés dans l’obligation de faire un long détour, via la RN24, pour contourner les protestataires alors que d’autres ont carrément rebroussé chemin. Les protestataires réclament la tenue des promesses qui leur ont été tenues par les responsables de la daïra quant à leur recrutement dans le cadre du dispositif (CFI). Des dizaines d’entre eux avaient déposé leurs demandes au niveau de l’ANEM de Bordj-Menaiel, depuis plus de 15 jours. Mais à ce jour ils n’ont rien vu venir.

Prime de chômage ?

Certains d’entre eux exigent le versement de leurs salaires, croyant que l’État leur avait accordé une prime de chômage de l’ordre de 12000 DA/mois. Ils avaient formulé des dossiers après les rumeurs ayant circulé ces derniers jours sur le sujet.

Les responsables de la direction de l’emploi de la wilaya, disent avoir recensé plus de 8500 demandes. La même source ajoute que c’est tout le monde qui s’est mis à courir pour constituer leurs dossiers pour se faire délivrer une carte bleue afin d’en bénéficier. On a trouvé des noms de vielles femmes, d’étudiants, de commerçants…voire même de personnes qui vivent à l’étranger. La rumeur s’est répandue comme une traîné de poudre à travers toutes les communes de la région.

Les chômeurs de la région avaient observé plusieurs actions de protestations sur la RN 12, et se sont même affrontés avec les services de l’ordre pour réclamer la satisfaction de leur revendication. Mais ce n’est qu’aujourd’hui qu’on a daigné agir pour éclairer les choses, en organisant une rencontre avec les demandeurs d’emploi à la maison de la culture de Bordj-Menaiel.

Rassemblements, marches, routes bloquées et grèves, Le front social grogneLes citoyens redécouvrent le besoin de crier haut et fort leurs doléances multiples. Eau, routes, logements, salaires, éducation sont parmi les sujets de revendications qui reviennent. Mais la quête démocratique n’est jamais loin, Partis, syndicats et associations montent au créneau. Ils veulent tous un changement.

Le rendez-vous du 12 février prochain a focalisé toutes les attentions. C’est devenu le creuset de plusieurs revendications même si certains ont vite annoncé leur indifférence vis-à-vis de l’événement. Sans pour autant renoncer à toute forme de protestation. De toute façon, les citoyens n’attendent pas le signal d’une quelconque organisation pour battre le pavé. Même pas l’interdiction signifiée par la wilaya d’Alger concernant l’organisation des marches à Alger.

Cette ville n’est pas la seule à être victime de fièvre sociale. Hier, des centaines de chômeurs de la commune de Sidi Amar, dans la wilaya de Annaba, ont repris possession de la voie publique en début d’après-midi pour demander de l’emploi.

Oran, Tizi Ouzou, Béjaïa, mais aussi Skikda et Boumerdès sont concernées par les mouvements de mécontentement. Lundi dernier, ce sont des affrontements qui ont eu lieu à Skikda.

Les routes étaient coupées à Béjaïa et Tizi Ouzou. La grève d’hier initiée par les paramédicaux est un autre signe de la désespérance qui règne dans le pays. Et pourtant, depuis quelques jours, le Conseil des ministres a promis plusieurs mesures d’apaisement. Apparemment, elles n’ont pas eu l’effet escompté qui est celui de calmer le front social. Aux yeux des Algériens, les promesses ne remplissent jamais des ventres creux comme elles ne sont pas capables d’étancher la soif d’une ouverture des médias lourds. D’ailleurs, le gouvernement s’est muré derrière un langage bureaucratique, officiel, insipide, sans aucune emprise sur le vaste auditoire constitué de millions d’Algériens.

Seules quelques sorties médiatiques timides viennent tenter d’expliquer le message du gouvernement. Mustapha Benbada, ministre du Commerce, est mis en avant vu la conjoncture. Mais point de campagne de communication pour prêcher la bonne garde auprès des citoyens.

Cette réserve est là pour confirmer le fossé grandissant qui sépare les gouvernants des gouvernés. Mais reste-t-il encore un P/APC, un chef de daïra, un wali ou un ministre qui encore, prend langue avec le peuple ? Interdictions et bastonnades sont les moyens de communication préférés.

D’ailleurs, même le gouvernement égrène ses réalisations, par exemple, en matière de logements, mais les récepteurs restent sourds à ce discours. En fait, les citoyens qui sortent dans la rue veulent plus, voire autre chose.

Des organisations, de diverse nature, y ont vu une opportunité pour réclamer, qui une nouvelle Constitution, qui des élections anticipées. Fait nouveau, même les gouvernants n’hésitent plus à faire leur autocritique et aux partenaires d’un même gouvernement de se tirer dans les pattes.

C’est le président de l’APN qui sort de sa réserve pour réclamer plus de réalisations. Abdelaziz Ziari, le patron FLN de l’APN, croit que le gouvernement peut faire plus et mieux. Ils sont nombreux à être de son avis.
Les voix fusent de partout pour demander plus d’ouverture.

Et pas seulement des réformes qui ont jeté une armée de chômeurs dans la rue, sans oublier la flambée des prix que cela a provoqué. Plusieurs biens et services ne sont plus accessibles aux citoyens.

Ils étaient venus de partout. De Aïn Témouchent, Béjaïa, Médéa, Ouargla, Bouira, Skikda, Aïn Defla, Khemis Miliana… Plus d’une centaine de jeunes (et vieux) chômeurs se sont rassemblés, hier, devant le ministère du Travail. Un travail décent, un salaire digne, une protection sociale, tel est le credo du tout nouveau Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC).

Le siège du ministère du Travail, naguère considéré comme une citadelle imprenable pour les millions de chômeurs dont l’existence n’apparaît pas dans les statistiques officielles, l’a été davantage hier lors du rassemblement auquel a appelé le CNDDC. Le dispositif policier mis en place était des plus impressionnants pour contenir les irréductibles membres du Collectif des chômeurs suicidaires des wilayas du Sud, élargi depuis vendredi dernier en comité national sous l’égide du syndicat autonome Snapap. Les quartiers et ruelles adjacentes à la rue Mohamed Belouizdad (ex-rue de Lyon), où se trouve le siège du ministère du Travail, étaient bouclés dès la matinée par les forces antiémeute.

Le rassemblement s’est quand même tenu, soutenu par les jeunes d’Algérie pacifique, du Club des démocrates algériens, du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement, des groupes sociaux qui essaiment la Toile DZ. Un seul député, Tahar Besbès du RCD en l’occurrence, a fait le déplacement pour soutenir le mouvement des chômeurs.
Yacine Zaïd, de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, licencié en 2007 par une filiale de la multinationale britannique Compass, était l’un des premiers à « foncer » dans le « mur » de policiers déployés autour du ministère.
Il s’en sort avec quelques coups de trique et des lunettes cassées. « Ils (les dirigeants) se disent ouverts au dialogue et quand on est venus leur exposer pacifiquement nos doléances, on nous sort la matraque », dit-il. Plusieurs manifestants ont été molestés. Certains ont même été embarqués, puis relâchés quelques heures après.

Des slogans pleuvent, décapants, sentant le gaz moutarde : « El krassa machi daymine, khafou rab el alamin (le pouvoir n’est pas éternel, craignez Dieu ! », « Messassin dima (suceurs de sang) », « Rendez-nous le sang des martyrs ! » , « Djazaïr hora dimocratia (Algérie libre et démocratique) », « Barakat ! barakat min serkat el milliarate (Cessez ! Cessez de détourner l’argent public !) ».
Dans son intervention, Tahar Belabès, l’ancien porte-voix du collectif des chômeurs suicidaires de Ouargla et actuel coordinateur du CNDDC, a pointé du doigt la « maffia » des bureaux de main-d’œuvre (agences de l’emploi), dénoncé « le système des quotas » dans l’octroi de postes d’emploi qui profitent (d’abord) aux « connaissances », aux « rejetons de la nomenklatura », l’exploitation des travailleurs par les sociétés de catering, de sécurité et de gardiennage, les « négriers de l’emploi » qui « s’en mettent plein les poches et exploitent les travailleurs précaires ».
Il a lancé un appel à la « mobilisation générale » pour mettre un terme aux « pratiques maffieuses » qui parasitent le marché de l’emploi.

« Il y a lieu de s’interroger pourquoi le Sud connaît le plus grand nombre de tentatives de suicide de chômeurs alors que ses ressources souterraines profitent à toute l’Algérie », ajoute celui dont deux de ses frères, chômeurs impénitents, se sont déjà donnés la mort.
Le porte-parole du CNDDC, Samir Larabi, ancien journaliste à la Radio nationale, licencié après un mouvement de grève en mars 2010, a mis l’accent sur l’inefficience de tous les dispositifs d’emploi de jeunes (Ansej-CNAC). « Nous ne voulons pas devenir des patrons, nous voulons juste du travail. Un travail digne, un salaire décent. Nous voulons une vraie politique de l’emploi, qu’on mette fin au CCD, qu’on nationalise les entreprises stratégiques ; qu’on remette sur pied les entreprises communales. Nous voulons une allocation chômage à hauteur de 50% du SNMG pour tous les chômeurs. »
Reçus en délégation par des directeurs centraux du ministère, les membres du CNDDC n’ont même pas eu droit à des promesses. « Vos doléances sont entendues et seront répercutées en haut lieu, nous a-t-on dit.

Le peuple algérien veut un changement de régime et non un changement dans le régime.

Mais un changement du régime social et politique signifie un changement de système.

Il ne s’agit pas seulement du système des clans mais du système capitaliste !!!

Il est clair désormais que c’est la grève ouvrière qui est la force de changement....

Les travailleurs de la Banque de développement local (BDL) en étaient à leur troisième jour de grève et ne semblaient pas prêts de reprendre le travail tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. "Il n’est pas question de reprendre le travail tant que le directeur général et les responsables syndicaux qui sont à sa solde sont en place", a averti Ali Mahouche, lui-même syndicaliste de base, précisait-il pour marquer sa différence avec "les chefs".

Cette grève de la BDL, qui compte pas moins de 350 agences à l’échelle nationale, fait suite à une tentative d’immolation par le feu d’un agent de sécurité qui réclamait sa titularisation après plus de 20 ans de CDD.

Le secteur de la santé publique est également en proie à des perturbations en raison de la grève des personnels paramédicaux qui se poursuivait mercredi, comme l’a constaté l’Associated Press au CHU Mustapha, le plus grand hôpital d’Alger. Les paramédicaux revendiquent la promulgation de leur statut particulier, qui traîne depuis des années au niveau des services de la fonction publique, et demandent également à être intégrés dans le système LMD (Licence-master-doctorat) pour bénéficier d’une formation (Bac+4).

Pour Mme Khodja, représentante des paramédicaux au CHU Bachir-Mentouri de Kouba (banlieue est d’Alger) la corporation "ne veut plus des promesses et interpelle le ministère pour promulguer le statut particulier tel qu’il a été décidé par la commission syndicat/ministère". "Nous poursuivrons notre grève demain et si nos revendications ne sont pas concrétisées nous entamerons une grève illimitée à partir du 8 février", a-t-elle menacé.

La menace de grève plane encore sur le secteur de l’enseignement, après que le ministre de l’Education Boubekeur Benbouzid a obligé les enseignants à dispenser gratuitement des cours supplémentaires aux élèves des classes d’examens samedi, jour férié en Algérie. "Il n’est pas question de faire ces cours, encore moins gratuitement. L’administration pour une heure d’absence non justifiée, elle nous ampute trois journées de salaire", a expliqué à l’Associated Press Aziza Kebri, professeur de langue française et syndicaliste au sein de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF).

Mardi, à l’initiative de la Coordination locale, quelque 15.000 étudiants, selon les organisateurs, ont battu le pavé dans la ville de Tizi-Ouzou (capitale de Kabylie à 100km à l’est d’Alger) en exprimant des revendications à la fois pédagogiques et politiques.

Messages

  • Un rassemblement de soutien au peuple égyptien a été organisé hier à Alger. Initiée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, la manifestation qui devait prendre place au siège de la représentation diplomatique égyptienne, a été empêchée par les forces de sécurité.

    Quelques minutes après le début du rassemblement, alors que la foule se regroupait, les forces antiémeutes ont investi tout le périmètre y interdisant l’accès. Néanmoins, le dispositif sécuritaire important mis en place n’a pas empêché les participants de se regrouper en plusieurs de groupes. Hormis certains membres de la coordination, qui sont restés à côté de l’ambassade d’Egypte, le reste des participants s’est vu disperser et repousser.

    En d’autres termes, il y avait plus de policiers que de participants au rassemblement. Vers l’après-midi, le peu de participants qui restait, s’étant regroupé à une vingtaine de mètres du dispositif de police, a scandé des slogans anti-Moubarak. Se sont donc sur des slogans comme « A bas les dictatures » ou encore « Quitte, quitte Moubarak, tu es un sanguinaire », que les membres de la coordinations ont voulu faire entendre leur voix. « L’heure est venue pour que tombe tous les systèmes dictatoriaux », a lancé, pour sa part, un des manifestants.

    La situation en Egypte étant encore sous tension et confuse, la coordination a indiqué que jusqu’à la chute du régime de Moubarak, il tiendra des rassemblement hebdomadaire en soutien à la révolte populaire qui s’est élevée contre le président égyptien depuis deux semaines déjà.

    Le mouvement de coordination nationale a, par ailleurs, annoncé que son engagement pour la marche du 12 prochain est maintenu. Il lancera, de ce fait, un appel à la mobilisation générale, appelant le peuple algérien pour tenir une marche « pacifique » le samedi prochain à Alger.

  • Le personnel paramédical était, hier, tout aussi mobilisé qu’à son premier jour de grève. Il est déterminé à ne pas reculer jusqu’à satisfaction de ses revendications. Les blocs risquent de connaître des perturbations puisque seules les urgences vitales sont assurées.

    Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les menaces de radiation et les provocations n’ont visiblement pas entamé la détermination du personnel paramédical. Le mouvement de protestation ne risque pas de s’essouffler de sitôt. Le débrayage illimité, entamé depuis mardi, se poursuit avec la même détermination. SeulS le service minimum aux urgences et les urgences vitales aux blocs sont assurées. Hier encore, ils étaient des centaines à avoir observé un sitin, suivi d’une marche à l’intérieur du CHU Mustapha- Pacha, à Alger, pour demander la promulgation de leur statut, l’application du système LMD, une formation et des salaires adéquats. « Après plus de 20 ans de service, je touche 26 000 DA. Pensez-vous que je puisse subvenir aux besoins de ma famille avec un salaire pareil », s’interroge un agent paramédical en colère. Même son de cloche chez ses collègues qui confirment que le salaire d’un paramédical ne dépasse pas les 29 000 DA. « Nous sommes les piliers des hôpitaux, et rien ne peut fonctionner sans nous. Nous sommes debout de 8h à 20h et par moments et nous ne percevons aucune prime part celle de la contagion qui ne dépasse pas les 1 500 DA », ont déclaré les protestataires. Ils ont tous un bac plus 3 et demandent de pouvoir continuer leur formation pour évoluer dans leur carrière et refusent la remise en cause de la pénibilité de leur métier. « Pourquoi on m’oblige à m’arrêter à ce niveau, je suis jeune et je veux poursuivre des études supérieures en paramédical ? Nous sommes une jeunesse pleine d’ambition pourquoi nous prive-t-on de ce droit ? », se demande une jeune paramédicale gréviste. Son collègue enchaîne pour déplorer à son tour sa situation : « Je suis tout le temps au chevet des malades du CPMC, au détriment de sa propre famille que j’ai délaissée. » La moitié des paramédicaux se disent en fin de carrière, mais « on ne veut pas que cette jeune génération de paramédicaux subisse la même marginalisation ». Ce mouvement a été suivi, selon le porte-parole du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), dans l’ensemble des structures hospitalières et polycliniques publiques. Certaines structures ont été paralysées à 100%, avance-t-il. Ce dernier interpelle le ministre de tutelle qui dit « avoir écouté, entendu et répondu favorablement aux préoccupations des paramédicaux » de rouvrir le dialogue avec les vrais représentants de la corporation afin d’éviter le pourrissement. Et de poursuivre : « Si le ministre a réellement signé un document officiel avec le ministère de l’Enseignement supérieur, qu’il le montre ».

  • La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), qui a appelé à une grande manifestation pour "changer le système" en Algérie ce samedi 12 février, a confirmé aujourd’hui son maintien à Oran (ouest) malgré une interdiction de la wilaya (préfecture).

    Selon un correspondant de l’AFP, des militants locaux de la principale ville de l’ouest algérien étaient en train de distribuer jeudi des tracts dans les écoles, les universités et divers centres et commerces. Ecrits en arabe et en français, ils proclament "Rendez-nous notre Algérie" et invitent les Oranais à se rendre samedi Place du 1er Novembre, où se trouve la mairie, à 11h00, heure fixée pour toutes les manifestations du pays et celles organisées à l’étranger en faveur de la démocratisation.

    "L’heure est au changement malgré la menace", proclame le tract de la coordination, née le 21 janvier à Alger dans la foulée des émeutes du début de l’année qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés, majoritairement des forces de l’ordre. "L’Histoire n’est plus dans les livres. Elle s’écrit dans la rue en Tunisie, en Egypte et aujourd’hui en Algérie", lit-on encore dans ces tracts datés du 2 février, qui se réfèrent aux révolutions récentes de ces deux pays d’Afrique du nord.

    La wilaya d’Oran a interdit toute manifestation arguant, selon la presse, du fait que la CNCD n’est pas agréée. Seule une interdiction pèse sur tout rassemblement à Alger depuis juin 2001 après des manifestations de Kabyles qui avaient fait huit morts et des centaines de blessés. Mais la CNCD a néanmoins défie cette interdiction et maintient son rendez-vous à la même heure samedi.

  • Des centaines d’étudiants ont protesté devant le ministère de l’Enseignement, et des chômeurs ont manifesté devant le ministère du Travail, avec en plus une nouvelle tentative d’immolation par le feu, la quarantième depuis les émeutes nationales du 5 janvier.

    Partout, de nombreuses grèves d’étudiants et de différentes catégories professionnelles, et en dehors de la capitale, des routes fermées par des protestataires —comme celle qui relie Alger à la Kabylie— et des affrontements comme ces centaines de chômeurs à Annaba et Skikda (deux grandes ville à l’est du pays) qui se sont farouchement opposés aux forces de l’ordre. Mais le grand test de la révolte c’est cette marche du 12 février 2011 à Alger, relayée par d’autres marches à Oran, première ville de l’ouest, et dans la plupart des autres grandes villes.

    La marche d’Alger a été initiée par la nouvelle Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), qui regroupe la ligue des droits de l’homme, des syndicats autonomes, des partis d’opposition, des organisations diverses et une dizaine de mouvements de la jeunesse. L’enjeu est important pour le régime et l’opposition, un véritable bras de fer et clé de la bataille.

  • Les travailleurs de la direction régionale de la messagerie expresse de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP), sise à Bab El Oued (Alger), spécialisée dans la distribution des journaux aux institutions étatiques, ont initié jeudi une grève “illimitée”, a annoncé le syndicat d’entreprise.Les deux cent travailleurs de la messagerie s’élèvent contre la “discrimination et le harcèlement moral” exercés par le directeur régional de l’unité de Bab El Oued, Yaâkoubi Ahmed, à leur encontre, a indiqué à l’APS un représentant du syndicat d’entreprise, Djoudi Dahmane. “Le directeur régional a poussé certains travailleurs à démissionner pour des motifs futiles, d’autres ont eu des dépressions nerveuses en raison de mesures injustes dont ils ont été victimes”, a précisé le syndicaliste.

  • Après la Tunisie et l’Egypte, l’Algérie ? « Toutes les conditions sont réunies pour une extension de la contestation à grande échelle », estime Pierre Vermeren, historien à l’université Paris I, à la veille des appels à manifester de l’opposition et de la société civile pour « changer le système ». Le départ, annoncé hier soir comme imminent, du président égyptien Hosni Moubarak ne fera que renforcer la détermination des manifestants.

    A Alger et à Oran, les manifestations prévues samedi ont été interdites mais les organisateurs ont maintenu leur mot d’ordre. D’autres manifestations sont annoncées à Boumerdes, Bejaïa, Tizi Ouzou ou encore Tipaza. « La situation est éruptive, poursuit Pierre Vermeren. La journée de samedi sera cruciale. L’insatisfaction est générale, tout le monde est vent debout contre le pouvoir. »

    Comme en Tunisie, l’amertume touche d’abord les jeunes au chômage, sans avenir. Plus frustrés encore que leurs voisins tunisiens, tant leur pays regorge de richesses pétrolières. A cela s’ajoute un président malade, affaibli, et critiqué pour avoir oublié les priorités économiques au profit du seul objectif de réconciliation nationale du pays. Les mesures annoncées la semaine dernière par Abdelaziz Bouteflika -accélération de la construction de logements, mesures pour stabiliser les prix des denrées de bases, levée prochaine de l’état d’urgence, etc. -n’ont pas calmé les ardeurs des organisateurs de la marche de samedi.

    Cela dit, les immolations par le feu -l’Algérie en a connu une dizaine depuis celle de Mohamed Bouazizi, le 17 décembre, qui avait marqué le point de départ de la révolution tunisienne -et la reprise des slogans tunisien et égyptien « système dégage » ne suffiront pas à faire vaciller le pouvoir algérien. « Il faut que de nouvelles forces organisationnelles structurent un mouvement comparable à celui qui est né des réseaux sociaux en Tunisie et en Egypte, avance Luis Martinez, directeur de recherche à Sciences Po (CERI) et directeur scientifique à l’école de gouvernance et d’économie de Rabat. Si elles n’y parviennent pas et que les anciennes forces d’opposition récupèrent le mouvement, ce sera un échec, car ces forces ne sont pas crédibles. »

    Les manifestants seront confrontés à une autre difficulté : l’importance du dispositif sécuritaire. D’après le quotidien arabophone El Khabar, les autorités ont mobilisé 30 000 policiers pour les manifestations de samedi.

  • Une immense clameur a soudain retenti appelant cette fois les Algériens "à faire tomber le régime de leur président" Abdelaziz Bouteflika : "Oh peuple d’Algérie, révolte toi contre Bouteflika", crient en cœur un groupe de manifestants.

    Ce vendredi, un chômeur de 36 ans qui s’était immolé par le feu dans la ville d’El Oued, à l’extrême est de l’Algérie, a succombé à ses brûlures. Lotfi Maamir, père de six enfants, est mort au service des grands brûlés de l’hôpital de Douera, dans la banlieue sud-est d’Alger, selon cette sourceIl s’agit du quatrième décès par immolation enregistré en Algérie depuis la mi-janvier. Au moins huit autres tentatives de suicide par le feu ont été également enregistrées dans ce pays depuis le déclenchement en janvier d’un mouvement de mécontentement social qui a provoqué des émeutes dans la foulée de la "révolution du Jasmin" en Tunisie.

    Ces tentatives d’immolation sont intervenues après un retour au calme en Algérie, secouée du 6 au 9 janvier par des émeutes contre la cherté de la vie, émeutes qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés. Mais la vague de protestations pourrait s’étendre. Une marche de l’opposition doit avoir lieu demain samedi dans les rues d’Alger, la capitale, malgré son interdiction par les autorités de la ville.

    La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), regroupant opposition et société civile et née dans la foulée des émeutes contre la vie chère de début janvier, a appelé à cette marche pour demander notamment la levée de l’état d’urgence, en vigueur depuis février 1992, et un "changement de système".

    Les manifestations de rue sont interdites dans la capitale depuis le 14 juin 2001 où une marche en faveur de la Kabylie avait tourné à l’émeute faisant huit morts et des centaines de blessés.

  • Une marche est effectivement prévue à Alger à l’appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. Marche d’ores et déjà interdite, mais maintenue par les organisateurs. le départ est fixé à 11 heures (10 heures GMT) Place du 1er mai (baptisée Place de la Concorde) et le point d’arrivée est la Place des Martyrs, aux pieds de la Casbah et à l’entrée de Bab el Oued, théâtre traditionnel de la révolte.

  • Hier, un autre despote est tombé. Hier, à Tunis, un autre despote qui avait régenté pendant 23 ans est tombé. Le 14 janvier dernier, le dictateur de Carthage, Zine Al Abidine Ben Ali, 74 ans, a été emporté par une révolution de rue. Lui aussi avait bâti son règne sur la terreur, sur la prédation, sur le déni des libertés.

    Aujourd’hui, demain, dans dix ans, dans vingt ans, dans un siècle, on saluera encore le courage et la bravoure de ce peuple de Tunisie qui a réussi à déchoir un régime totalitaire pour faire place à la démocratie.

    Demain, il reste une révolution à accomplir en Algérie.

    Dès demain, le peuple algérien a rendez-vous avec l’Histoire. Même si cette marche du 12 février serait réprimée, même si le pouvoir de Bouteflika sortirait sa police comme il ne l’a jamais fait auparavant, il est temps qu’une révolution pacifique, il est temps qu’une révolution s’accomplisse en Algérie.

    • Malcolm X :

      "Et d’abord, qu’est-ce qu’une révolution ? Parfois je suis enclin à croire qu’un grand nombre des nôtres utilisent le mot « révolution » sans se soucier de précision, sans prendre comme il convient en considération la signification réelle du mot et ses caractéristiques historiques. Lorsqu’on étudie la nature historique des révolutions, le motif d’une révolution, l’objectif d’une révolution, le résultat d’une révolution, et les méthodes utilisées dans une révolution, il est possible de transformer les mots. (…) De toutes les études auxquelles nous nous consacrons, celle de l’histoire est la mieux à même de récompenser notre recherche. Et lorsque vous vous apercevez que vous avez des problèmes, vous n’avez tout simplement qu’à étudier la méthode historique utilisée dans le monde entier par d’autres qui ont des problèmes identiques aux nôtres. (...) je vous rappelle ces révolutions, mes frères et mes sœurs, pour vous montrer qu’il n’existe pas de révolution pacifique. Il n’existe pas de révolution où on tende l’autre joue. Une révolution non-violente, ça n’existe pas."

      A un meeting qu’il tint le 8 avril 1964 à un rassemblement du Militant Labor Forum, d’ailleurs devant un public au ¾ blanc, Malcolm X déclara : « Les révolutions ne sont jamais des compromis, ne reposent jamais sur des négociations. Les révolutions ne reposent jamais sur une sorte de cadeau ; les révolutions ne reposent pas non plus sur la demande mendiante d’être accepté dans une société corrompue ou un système corrompu. Les révolutions renversent les systèmes. Et sur cette terre il n’y a pas de système qui se soit révélé plus corrompu, plus criminel que ce système qui colonise en 1964 encore 22 millions d’Afro-américains, qui a toujours comme esclaves 22 millions d’afro-américains. »

  • Le rassemblement grossit à la place du 1er Mai. Des jeunes arrivent de partout. Les leaders politiques sont invisibles

    20 mn fait une chronologie rapide de la journée en cours : samedi 12
    cliquez ici

  • lgérie, aujourd’hui, beaucoup de commentateurs petits-bourgeois et des médias dominants considèrent que la Grande Marche du RCD est un « échec » ou « demi-échec » par le peu d’affluence et de combativité des manifestants (entre 5 et 10’000 manifestants ont réussi à percer les barrages de flics et se rassembler à la place du 1er Mai, plus de 1000 à Oran, tandis qu’on signale sans plus de précisions de violents affrontements à Bejaïa), échec D’AUTANT QUE les flics n’ont pas pour autant usé de répressions violentes et spectaculaires comme ce fut le cas en Égypte ou en Tunisie.

    Raisonnement douteux qui ne met pas en avant la véritable problématique dans la contestation révolutionnaire algérienne : la répression est froidement considérée, conçue et déployée comme une « gestion », au même titre que les pays occidentaux. La stratégie répressive est similaire à celle des contre-sommets anticapitalistes, c’est-à-dire préventive par déploiements préventifs : plusieurs dizaines de milliers de flics, dont des milliers en civils, des hélicoptères, des barrages, des contrôles systématiques, des arrestations par centaines (on dénombre plus de 1000 arrestations au moins à Alger même) et strictement préventives, passages à tabac et intimidations-interrogatoires dans les comicos, etc.

    Ainsi, de l’extérieur, sur la scène spectaculaire médiatique, on note en effet une journée « sans évènement majeur notable », sans « violence notable » de part et d’autre, et qui témoigne bien d’une toute autre violence répressive et redoutable : la gestion préventive et totalitaire de la contestation. Car l’Algérie a un régime puissant, un pouvoir fort, une armée et une police sur-équipées, sur-entraînées, massives et puissantes. Et plus un pouvoir est fort, plus il est permissif : comme les pays occidentaux, l’Algérie ne « dépend » pas de la pression de la rue, comme c’était le cas en Égypte et en Tunisie. Même pas la peine de charger à tout va, de gazer en massacre, et si des tirs de sommation ont eu lieu, il n’y a pas de violence frontale comme cela a pu être le cas en Égypte et en Tunisie.

    Ce qui ne signifie pas que les manifestants sont moins déterminés ou moins soudés, que la police est moins violente et plus « professionnelle », mais que le pouvoir est bien plus solide et totalitaire, de sorte que des stratégies préventives parviennent à empêcher des rassemblements prévus et officiels. À l’inverse, les grandes émeutes et barricades du milieu de semaine dans les quartiers pauvres, spontanés et auto-organisés ont bien davantage inquiété le régime algérien. Quelque 2 ou 300 chômeurs ont donné beaucoup plus de fil à retordre aux flics que les milliers de manifestants de la Grande Marche. Comment cela est possible ? Car les données et schémas de la guerre sociale sont plus similaires aux nôtres comme en France : les quartiers pauvres deviennent des champs de bataille où les « manifestants » choisissent eux-mêmes le terrain de confrontation, ne vont pas chercher à marcher dans un centre-ville archi-bouclé et quadrillé par 30.000 flics pour donner une vitrine spectaculaire plus forte par rapport à l’outil médiatique dominant et international, mais se battent dans leurs lieux de vie, et non pas pour « défiler », mais en bloquant via des barricades les flux économiques.

    Le processus insurrectionnel est davantage à situer dans les émeutes de milieu de semaine que cette marche représentative voulant défier un peu vainement le colossal appareil répressif. Où, d’ailleurs, l’armée algérienne ne sera jamais considérée comme une possible donne révolutionnaire et de fraternisation. L’Algérie a une histoire de lutte marquée par la guerre civile, et le processus insurrectionnel pourra difficilement prendre sans assumer pleinement cet aspect de guerre civile. Pourtant la misère sociale est tout aussi forte, mais beaucoup moins généralisée et bien davantage graduelle. Il y a une classe moyenne, tiraillée entre sa prolétarisation évidente et sa soif d’embourgeoisement. Comme dans les pays occidentaux, un processus révolutionnaire ne pourra se déclencher réellement que si insurrection populaire et insurrection sociale se coordonnent.

    Car en France, si le « grand mouvement social des retraites » de l’automne 2010 fut un coup de glaive dans l’eau comparé au CPE, par exemple, c’est bien justement parce que le mouvement social n’a tendu aucune perche aux quartiers populaires. Si la révolte du printemps 2006 fut ce qu’elle a été, comme le mouvement social de l’automne 2007 d’ailleurs, c’est parce que ça pétait soit dans les centres-villes où précaires et certains travailleurs étaient au coude à coude avec les gauchistes-totos, eux-mêmes au coude à coude avec les « banlieusards », sous un même « étendard » de lutte (cas de 2006) ; soit que ça pétait simultanément dans les centres-villes bourgeois (cas de 2007) avec occupations et blocages (d’entreprises, de lycées, de facs, de flux de marchandises, etc.) et dans les quartiers populaires (grandes émeutes dans les banlieues durant le mouvement de l’automne 2007, suite à la mort de deux « jeunes » fauchés en scooter par les flics).

    Quand ces donnes- là se coordonnent d’elles-mêmes, le pouvoir a peur. C’est pourquoi lors du mouvement de l’automne 2010 dernier, Lyon fut un tel champ de bataille : « jeunes banlieusards », « racailles », « voyous », lycéens, étudiants, anarchistes, autonomes, précaires étaient ensemble dans les affrontements. Ce qui a provoqué l’arrivée du GIPN et des hélicoptères. Car c’est cela qui fait réellement peur au pouvoir d’État et au régime Sarko en particulier en France : la confusion spectaculaire des étiquettes et identités sociales pré-établies en une nouvelle couche de lutte offensive hétérogène et solidaire. Ce qui ne se produit pas par des « mots d’ordre », mais par des pratiques de lutte : affrontements, occupations, blocages, EN PLUS des grèves et manifs pacifiées-syndicales.

    Le mouvement social s’est radicalisé en automne 2010, ce qui a provoqué la peur et le retournement de veste des pourritures de directions syndicales, parce que la base retrouve enfin sa force offensive dans l’action directe de blocage économique, de sabotage, d’affrontements, qui récrée détermination et solidarité. Cette phase de radicalisation est prometteuse, et permettra à terme, sur le terrain, de nouer des solidarités avec les éléments radicaux, révolutionnaires et totos (qui, comme par hasard, sont traqués et raflés en ce moment un peu partout en France : opérations de rafles à Lille, Lyon, Poitiers, etc.). Avec la donne des banlieues qui est un strict terrain de guerre sociale, cela pourrait créer un ensemble hétérogène débouchant sur une authentique situation insurrectionnelle.

    Du point de vue auto-organisation, nous avons en revanche beaucoup de retard en France, comparé à l’Allemagne, la Grèce, le Danemark, l’Italie, l’Espagne qui ont des « quartiers rouges » et autogérés, des structures auto-organisées qui consolident la lutte radicale. Mais ça, c’est une autre question…

    Ce qui pourrait être intéressant en Algérie avec les forces représentatives de contestation, c’est de vouloir réellement occuper la rue, de revenir chaque jour : la répression changerait de visage et serait plus vindicative, pour ne pas avoir à bloquer les trains et faire des barrages sur les routes tous les jours (qui reste une stratégie coûteuse et délicate pour le pouvoir : bloquer ses propres flux de marchandises et de profit pour enrayer la contestation. La stratégie préventive fait que l’économie se ralentit malgré tout, par les forces de répression elles-mêmes). Mais cela ne se fera sans doute pas, car les arrestations en masse et en coulisse seraient dévastatrices… À voir la suite des évènements, à court et long terme.

  • La ville de Tadmaït (20 km à l’ouest de Tizi Ouzou) a été dans la nuit d’hier, samedi 12 février, le théâtre d’affrontements entre des jeunes et les forces de l’ordre.

    Selon des témoins, des slogans anti-pouvoir ont été scandés par les manifestants. Les échauffourées ont éclaté vers 20h30, lorsque des jeunes se sont attaqués au commissariat de police par une avalanche de pierres et de cocktails molotov. Les policiers ont eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes en colère.

    Selon des témoignages, ces affrontements ont engendré au moins trois blessés parmi les émeutiers. En outre, les manifestants avaient également bloqué le boulevard du centre-ville de Tadmaït à l’aide de pneus brûlés et autres objets hétéroclites. À noter qu’aucun édifice public ou privé n’a été saccagé. Les émeutes se sont poursuivies jusqu’à une heure tardive de la nuit.

  • Les squats, tous azimuts, se poursuivent de plus belle dans une wilaya baptisée deuxième capitale du pays. « Une véritable saignée est causée aux fermes agricoles et aux logements sociaux, c’est devenu un nouveau mode d’expression et de protestation », a déploré un cadre de la wilaya. Une véritable frénésie s’empare des squatteurs. En effet, des dizaines de citoyens accaparent des espaces importants qu’ils se répartissent en petits lots.

    Dimanche soir [6 février], des dizaines d’hommes munis de leurs bardas et paquetages se sont rués sur un important lot de terrain sis dans le douar Boudjemaâ. Ces derniers ont été appuyés par des courtiers qui ont promis la régularisation administrative des terres squattées contre le versement de somme d’un montant de 7000 à 10.000 dinars.

    D’autres ont, selon des témoignages, procédé à la vente, à 3000 DA le mètre carré, des terrains appartenant aux domaines. « Au total, ce sont près d’une cinquantaine de personnes qui se sont partagé un terrain vague en 200 lots », apprend-on des sources proches du dossier. Quelques jours auparavant, des dizaines d’hommes ont envahi un grand espace dans le lieu-dit Rocher relevant du secteur urbain de Bouamama tandis que plusieurs autres se sont installés, sans fléchir, dans la ferme agricole du quartier Chteibo, rattachée administrativement à la commune de Sidi Chahmi. Le même comportement a été observé dans la commune de Misserghine (ouest d’Oran) où plusieurs dizaines d’hommes se sont emparés des logements sociaux pourtant en chantier.

    Dans les quatre cas de figure, les autorités locales ne sont pas restées les bras croisés. Quant aux assaillants, ils ont affiché un niet catégorique pour évacuer les lieux expliquant, violemment, qu’ils ont été marginalisés et exclus à plusieurs reprises des listes des bénéficiaires des logements.

    Dans la commune de Misserghine, la demande de logements est tellement forte que les responsables locaux n’arrivent plus à contenir la colère des squatteurs faute d’offre. Près de 200 logements sont en cours de réalisation, apprend-on. Pour leur part, les éléments de la Gendarmerie nationale sont, contre toute attente, débordés ces derniers jours, suivant de près l’évolution des attaques répétées ciblant des biens vacants appartenant à l’État.

    « La Gendarmerie nationale est mobilisée sur plusieurs fronts ; plusieurs enquêtes, qui sont ouvertes, aboutiront inéluctablement, à la mise à plat de tous ces semeurs de troubles dont principalement les instigateurs et les commanditaires des délits commis sur les biens de l’État », a-t-on indiqué ajoutant que « de tels comportements seront sévèrement réprimés tout en chassant les squatteurs ». En somme, ces histoires des squats opérés ces derniers jours, rappellent la grande offensive collective menée par des centaines d’hommes, femmes et enfants, sur les commerces et les appartements situés dans le centre-ville d’Oran, dès les premières minutes qui ont suivi le départ des colons en 1962.

    Des dizaines d’immeubles sont, en un laps de temps court, devenus des propriétés privées d’où la source de dégradation actuelle et les menaces d’effondrement faute d’entretien. « Ils sont venus de toutes les villes et villages de l’ouest du pays, des dizaines d’individus se sont autoproclamés propriétaires légitimes et indétrônables des biens laissés par les colons et les pieds-noirs », se souviennent encore les vieux ajoutant qu’« à cette date, même des caves et des terrasses des bâtiments n’ont pas été épargnées par le flux considérable ».

    La wilaya d’Oran et ses habitants de souche ont, donc, depuis l’indépendance, vécu, sans aucune résistance, deux exodes ruraux importants. Le premier remonte aux premiers jours de l’Indépendance. Dans la folie d’alors, des centaines de familles ont ciblé El Bahia en quête d’un travail permanent et d’un logis décent. Le deuxième est causé par le terrorisme, des centaines de familles qui ont fui les zones d’insécurité, se sont repliées dans les pourtours de la ville d’Oran en s’installant dans des bidonvilles aux conditions précaires.

  • Oran : Le nouveau siège de l’état civil saccagé par des citoyens en furie

    Des citoyens en colère ont saccagé hier le siège de l’état civil, récemment inauguré à M’dina J’dida, à Oran. Le matin, alors que les employés commençaient à s’installer aux guichets pour entamer leur journée de travail, ils ont été surpris par une foule en furie qui s’est attaquée au mobilier, avant de tout saccager sur son passage.

    Les agents de sécurité présents sur les lieux n’ont pas réussi à contenir la foule, ce qui les a poussés à faire appel aux forces de sécurité, qui se sont déplacées en force sur les lieux. Des citoyens rencontrés sur les lieux ont indiqué que ce « coup de force » est le résultat d’une colère longtemps contenue. « On nous a gavés de promesses. Ils ont promis des améliorations, mais aussi bien les 12 S que les extraits de naissance originaux continuent à être délivrés au compte-gouttes. Ce n’est pas normal. De plus, nous leur avons donné la preuve que certains agents touchent des pots de vin pour établir des documents, mais aucun n’a été sanctionné. Ils nous ont promis qu’ils allaient muter, par mesure disciplinaire, ceux qui ont été désignés comme responsables de cette situation, mais rien n’a été fait », diront des citoyens.

    Vers 11 heures, les lieux ont été évacués par la police. Même les agents ont été invités à partir pour laisser la place aux enquêteurs pour la collecte d’indices. Commentant l’événement, une source de l’APC d’Oran a indiqué que cet événement « est le fruit d’une grossière manipulation fomentée par des cercles qui profitaient de la gabegie qui caractérisait le service avant son installation dans les locaux de l’annexe de l’Emec ». « Ils profitaient de la situation. Certains s’étaient installés comme intermédiaires et l’administration communale pour exiger des montants allant jusqu’à 6000 dinars pour un extrait EC S12. Ils ont perdu cette manne et ils ont tout fait pour pousser des citoyens, en aiguisant leur colère, à l’irréparable. L’aménagement de cet espace nous a coûté près de 20 millions de dinars, et ce sont les citoyens qui vont souffrir maintenant », dira notre source.

    Et alors que l’information du saccage du nouveau siège de l’état civil se répandait à Oran, des rumeurs de faits similaires ont été signalées à Es Sedikkia et même au niveau de l’annexe administrative des HLM. Cette information qui a fait le tour des rédactions oranaises a été démentie par le service de la communication de l’APC.

  • Meilleure preuve que le pouvoir craint la rue : il fait semblant de reculer....

    Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a décidé mardi de lever dans un délai "imminent" l’état d’urgence, dix-neuf ans après son instauration, soi-disant pour enrayer la guérilla islamiste.

    C’est aussi un aveu : l’état d’urgence servait à réprimer la colère de la population.

    On le retirera "dans un délai imminent" sans que la situation sécuritaire soit changée...

    Donc la situation sécuritaire ne dépendait que du pouvoir, premièrement.

    Elle dépendait aussi de la rue, deuxièmement.

    Que de grands crimes sont ainsi dévoilés....

    L’Etat, que les citoyens estiment devant "normalement" servir le peuple, doit normalement servir la classe dirigeante.

    Et quand celle-ci estime, comme en Libye mais aussi comme l’impérialisme en Irak ou en Afghanistan ou à Gaza, avoir besoin d’un bain de sang, elle le fait..

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