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Egypte : la révolte sociale doit libérer les soldats pour gagner... L’armée du côté du peuple, c’est l’organisation des soldats indéopendante des officiers !!!

mardi 1er février 2011, par Robert Paris

Si l’armée a annoncé qu’elle ne tirera pas sur les manifestations de masse, ce n’est pas pour prendre le parti du peuple mais pour protéger l’institution militaire de la contagion de la révolte aux soldats !!!

Cette contagion est l’espoir du peuple travailleur égyptien pour en finir non seulement avec le pharaon mais avec le régime pharaonique lui-même !!!

L’armée est le dernier pilier du régime Moubarak face à une insurrection populaire qui ne faiblit pas malgré une répression sanglante, soulignent lundi de nombreux éditorialistes de la presse nationale et régionale.

"Le président égyptien a trouvé deux généraux qui ont accepté de cautionner son régime pour un replâtrage qui ne trompe personne", écrit Laurent Joffrin dans Libération.

Ramsès a voulu fonder une nouvelle dynastie de pharaons galonnés", poursuit-il."Mais cette fois, le peuple s’est mis en travers, galvanisé par l’exemple tunisien. De toute évidence, c’est l’armée qui tient en main le destin de l’Egypte."

"L’armée se trouve dans une situation délicate et elle doit décider quoi faire avec le président", estime l’analyste Faysal Itani. "L’armée peut voir en Moubarak un fusible." Mais Moubarak et ses chefs militaires, c’est blanc bonnet et bonnet blanc...

Mais le peuple a d’autres cartes à jouer qu’un changement de tête sans suppression de la dictature militaire des généraux. Il ne veut plus de pharaons.

Au Caire, depuis le déploiement de l’armée vendredi, des scènes de fraternisation entre la population et l’armée sont observées, avec des civils montant sur les chars ou des soldats faisant le « V » de la victoire sous les applaudissements.

"L’armée a annoncé qu’elle n’utiliserait pas la force contre les manifestants, dont elle juge les revendications légitimes." nous dit-on.

« La liberté d’expression de forme pacifique est garantie pour tous », affirme un communiqué officiel de l’état-major adressé en début de soirée au « grand peuple d’Égypte ». Cette déclaration pourrait constituer un tournant dans les efforts du président Hosni Moubarak pour se maintenir au pouvoir, face à une contestation qui dure désormais depuis plus d’une semaine.

Mais la liberté d’expression n’est pas garantie aux soldats !!!

Ce n’est pas la légitimité des revendications qui a touché les généraux. C’est le risque que les soldats cessent d’obéir ! Pour le peuple, ce risque est ce qui les sauve du bain de sang !!!

L’armée égyptienne entend survivre et ne pas se laisser emporter par un effondrement de l’appareil d’Etat du président Hosni Moubarak.

Mais l’armée fait partie du système Moubarak. Non seulement comme force de répression et elle a déjà bien des fois réprimé. Et comme force économique qui détient de nombreuses richesses sur le dos du peuple. Les militaires détiennent la construction des ponts, des autoroutes et des réfrigérateurs. L’armée produit de l’eau, de l’huile d’olive et de l’essence. Elle gère des hôpitaux, des hôtels sur la mer Rouge, possède de vastes domaines dans le delta du Nil et pratiquement tout le littoral ainsi que les terres désertiques du pays.

Pour le peuple révolté, ce risque d’implosion de l’armée est la seule chance de succès.

Pour la révolte, il est essentiel de cesser de parler de l’armée comme d’un tout.

Il est indispensable de dissocier soldats et hiérarchie pour changer en profondeur la société. Si on ne le fait pas, on aura manqué l’occasion.

C’est vrai aussi en Tunisie ou en Algérie mais plus encore en Egypte...

Si l’armée égyptienne est considérée comme la plus puissante du Moyen-Orient, derrière l’armée israélienne et à égalité avec celle de la Syrie, c’est grâce surtout à ses effectifs : 468.000 hommes, dont une majorité de conscrits, et autant de réservistes, ce qui la classe sur ce plan au 10e rang mondial.

La presse bourgeoise elle-même écrit : "L’armée est notoirement opaque. Il est quasiment interdit de faire des reportages à son sujet, même dans le décor médiatique beaucoup plus animé qui s’est mis en place depuis quelques années en Egypte. On sait peu de chose de ses importants biens fonciers, de ses intérêts économiques ou de son budget.

"L’idée que l’armée reste une force politico-économique clé fait partie des idées reçues ici", dit un câble diplomatique américaine de juillet 2009 diffusé vendredi. "Mais d’autres observateurs nous disent que l’armée a perdu en influence, qu’elle s’est divisée et que sa direction s’est affaiblie."

Il se peut néanmoins que les militaires considèrent comme leur devoir d’assurer une transition ordonnée vers un nouvel ordre politique encore mal défini.

Parmi les impondérables que peut receler l’agitation en cours, certains n’excluent pas une coupure entre les généraux de l’entourage de Moubarak et les soldats déployés dans les rues."

Lundi soir, les forces armées égyptiennes ont indiqué de nouveau qu’elles n’utiliseraient pas la force contre les manifestants et que, par ailleurs, elles jugeaient "légitimes" les revendications du "grand peuple d’Egypte" – mais seulement en ce qui concerne la "liberté d’expression de forme pacifique", et non les aspirations visant à faire tomber le régime Moubarak.

Même si les soldats, déployés dans les rues du Caire depuis vendredi soir, sont appréciés de la population et ont jusqu’ici laissé vivre le mouvement, avions et hélicoptères de combat ont été de sortie, dimanche, au-dessus de la place Tahrir : une manière, pour le pouvoir en place, de montrer que l’armée peut, en théorie, reprendre à tout moment le contrôle de la situation.

Lundi, peu avant les déclarations de leurs responsables, les militaires ont également installé dans les rues du Caire plusieurs barrières de béton, destinées, selon les observateurs, à bloquer les véhicules et à contenir les manifestants autour de la place Tahrir, lieu-clé des rassemblements au Caire depuis une semaine.

La révolution en Egypte n’aura franchi un cap décisif que si les soldats s’organisent en comités populaires comme la révolte...

Gagner les soldats et les appeler à s’organiser indépendamment des officiers...

Suivant l’appel à la grève générale lancé dimanche, le mouvement de contestation a appelé à une "marche d’un million" de personnes mardi au Caire et dans tout le pays, pour accentuer davantage la pression sur le régime.

Cet appel a également été lancé dans la ville d’Alexandrie, dans le nord de l’Egypte, alors que le trafic ferroviaire a été suspendu dans tout le pays, empêchant les mouvements massifs de convergence vers la capitale. Internet restant largement bloqué, et les télévisions officielles d’Egypte ne diffusant pas les messages de l’opposition, les manifestants comptent principalement sur le bouche-à-oreille pour mobiliser une population prise entre espoirs de changements et craintes de l’insécurité après les scènes de pillages qui ont émaillé les nuits des principales villes.

Le pays est paralysé, la police discréditée. Pour que chute la dictature, il faut que l’armée craque...

Le ministre égyptien de la Défense , Mohamad Hussein Tantawi, commandant en chef des forces armées égyptiennes, était à Washington, mercredi 26 janvier. Les généraux consultent l’impérialisme et pas le peuple !

L’Egypte depuis Nasser est une dictature militaire. Dehors les généraux. Plus d’obéissance aux officiers. Le peuple travailleur doit protéger les soldats qui désobéissent.

Même si l’armée lâche Moubarak, tout n’est pas terminé. Pour déraciner la dictature en Egypte, il faut que les soldats rejoignent le peuple travailleur...

L’armée égyptienne est la colonne vertébrale du régime depuis Gamal Abdel Nasser. Hosni Moubarak le sait et a nommé le général Omar Souleimane, patron des services de renseignement, à la vice-présidence du pays. Un poste auquel il avait toujours refusé jusque-là de nommer un titulaire. Depuis Nasser, c’est toujours le vice-président en titre qui a succédé au chef de l’État en place.

Or Omar Souleimane, 75 ans, proche des Américains, homme des missions difficiles chargé des négociations interpalestiniennes et des contacts secrets avec Israël, est vu depuis plusieurs années par les Américains comme le meilleur successeur possible de Hosni Moubarak.

La clef de la réponse est dans les mains des travailleurs qui s’adressent aux soldats...

Il ne faut pas compter sur la hiérarchie pour la faire céder mais sur la base de l’armée.

Maintenant que la police a perdu le contrôle des rues du Caire, des soldats protègent les installations clés mais ils ne tentent pas de faire appliquer le couvre-feu par la force et on les voit souvent fraterniser avec des manifestants.

Sur les chars près desquels se tiennent des militaires, on lit des slogans comme "A bas Moubarak. A bas le despote. A bas le traître. Le pharaon hors d’Egypte. Ça suffit". Comme on lui demande des explications, un soldat répond : "Ce sont des mots écrits par les gens. C’est le point de vue des gens."

Les soldats sont au bord de la mutinerie.

Il faut les aider à franchir le pas.

La domination impérialiste en Egypte dépend de l’armée. C’est l’armée que les USA ont toujours aidée. Elle reçoit une assistance annuelle d’environ 1,3 milliard de dollars des Etats-Unis.

Pour se libérer, l’Egypte populaire doit en finir avec la dictature des généraux.

Les Egyptiens se font en général une haute idée de l’armée, moins associée à la répression courante que la police et les services de sécurité mais tant que le soldat n’est pas passé du côté du peuple, c’est une duperie.

Après avoir annoncé la démission du gouvernement, vendredi soir, le président égyptien a nommé cet après-midi deux militaires pour reprendre la situation en main : tout d’abord, Omar Souleiman, chef des services de renseignements, est nommé au poste de vice-président, laissé vacant depuis l’arrivée au pouvoir de Moubarak, le 6 octobre 1981 ; Ahmed Chafiq, ministre des Transports aériens et surtout ancien chef d’état-major de l’armée de l’air, est chargé pour sa part de former un nouveau gouvernement. .

En nommant un vice-président, ce qu’il se refusait de faire depuis son arrivée au pouvoir, il y a 29 ans, Hosni Moubarak désigne tout à la fois un dauphin et un successeur. Moubarak, qui était le vice-président de Sadate à qui il a succédé après son assassinat le 6 octobre 1981, est bien placé pour savoir que désormais, il existe un recours. Mais surtout, en prenant cette décision, semble-t-il sous la pression de l’état-major, le raïs égyptien a définitivement enterré les ambitions de succession dynastique de son fils cadet, Gamal Moubarak.

L’armée est présente depuis vendredi dans les rues du Caire et des grandes villes, où elle est censée faire respecter un couvre-feu particulièrement étendu (de 16 h à 8 h du matin). En fait, elle a été incapable de ramener le calme et n’a même pas vraiment essayé. Des scènes de fraternisation entre soldats et manifestants ont eu lieu en de nombreux endroits. Désormais, elle a pris le pouvoir car c’est bien un coup d’Etat en douceur qui vient d’avoir lieu au Caire avec l’arrivée simultanée d’Omar Souleiman et d’Ahmed Chafiq. Pourront-ils redresser la situation ? Omar Souleiman est un fidèle de Moubarak, il l’a sauvé à plusieurs reprises contre des tentatives d’attentats. Il a souvent été cité comme un sucesseur possible : sa nomination n’est donc qu’une demi-surprise. A la tête des services de renseignements, il connaît bien l’appareil sécuritaire et a dirigé la féroce lutte anti-islamiste dans les années 90. Surtout, il est bien connu des Israéliens et des Américains avec qui il est en liaison permanente sur les différentes questions régionales, en particulier le dossier du Hamas qu’il gère personnellement. Cette étiquette de partenaire, voire d’allié d’Israël, risque de le desservir auprès de l’opinion égyptienne. Quant à Ahmed Chafiq, il est issu de l’armée de l’air, le corps d’origine de Hosni Moubarak. C’est donc aussi un fidèle. Reste à savoir si cette tentative de replâtrage a l’aval de l’ensemble de l’état-major et en particulier de l’armée de terre. Le chef d’état-major égyptien est rentré vendredi d’urgence des Etats-Unis, où il était en visite de travail...

Au Caire, la rue tente de rallier l’armée

Lorsque l’armée de blindés Pharaon se retrouve face à son peuple, commander le char de tête devient un honneur douteux. Debout sur la tourelle de son énorme char Abrams, un jeune capitaine égyptien se trouvait dimanche soir acteur involontaire dans l’un de ces mouvements historiques, où la moindre erreur d’appréciation, le moindre incident peuvent tout faire basculer : déclencher un bain de sang ou faire tomber un régime.

« Nous devons avancer jusqu’à la place de la Libération », essaie d’expliquer l’officier à la foule qui se masse devant son blindé. « L’armée avec nous ! », lui hurlent en retour les manifestants. Devant les grilles du Musée égyptien, sous le regard de granit des statues des dieux de l’Égypte antique dressées dans le jardin, des centaines de personnes se sont assises en rangs serrés devant les chenilles du monstre. La colonne de tanks qui roulait à la place de la libération est stoppée.

D’autres manifestants hurlent des slogans, serrent la main aux soldats, tentent de les convaincre de se rallier à eux. « Vous êtes nos frères ! », crie un jeune homme à un officier. « Nous n’avons rien contre vous ! », lui répond le militaire. Le capitaine garde son calme et saute à terre pour aller aux ordres. Les chars bloqués par la foule ne cherchent pas à forcer le passage. Leurs mitrailleuses ne sont pas approvisionnées et les bouches des canons sont recouvertes de capuchons.

« Les soldats sont nos enfants, nos frères, nos pères. Ils sont du côté du peuple ! », affirment la plupart des personnes rassemblées sur la place de la Libération.

Mais cela ne suffit pas tant que l’armée reste comme un bloc...

Tout le monde n’est pas aussi confiant. « On ne peut rien prévoir de ce qui peut arriver ! », dit Nahriman, une jeune hôtesse de l’air qui participe depuis le début aux manifestations. « Les soldats ne sont pas entraînés pour faire une distinction entre les ordres, mais pour obéir. J’ai deux cousins dans l’armée, je suis sûre qu’ils me tireraient dessus si on leur en donnait l’ordre. »

La décision de Hosni Moubarak de faire appel à l’armée pour mater la contestation contre sa mainmise sur le pouvoir depuis 30 ans pourrait se retourner contre lui. Selon ce reportage des correspondants du New York Times en Égypte, des soldats fraternisent avec les manifestants et réclament le départ du président égyptien.

À l’aide d’un mégaphone, un soldat a lancé ce message aux manifestants rassemblés sur une place du Caire, selon le Times :

« Je me fous ce qui arrive. Vous êtes ceux par qui le changement arrivera. »

Et la foule de répondre :

« L’armée et le peuple purifieront le pays. »

IL FAUT QUE LES SOLDATS CESSENT D’OBÉIR AUX OFFICIERS ET CONSTITUENT LEURS COMITÉS POPULAIRES COMME LE PEUPLE

Il y a encore un pas de ce sourire aux manifestants à la désobéissance aux officiers...

Pour faire ce pas, il faut que les travailleurs en fassent un eux aussi...

En s’organisant à l’échelle nationale en comités.

Le pouvoir essaie d’instrumentaliser certains syndicats au sein desquels il avait placé quelques pions. Peine perdue, les comités locaux, aguerris par des années de luttes sociales, notamment dans les industries textiles, ne sont pas sensibles à cette réquisition politique. Ils ont participé massivement aux manifestations d’hier et s’apprêtent à faire de même aujourd’hui et demain.

Il faut que ces comités deviennent incontournables, dirigent la lutte, marquent les revendications, se fédèrent à l’échelle nationale.

Travailleurs et jeunes chômeurs sont la force principale du mouvement.

S’ils se joignent aux soldats, ils gagnent !

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