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Editorial 31 janvier 2011 - Tous les Ben Ali et tous les Moubarak ainsi que leurs commanditaires impérialistes, DEGAGEZ !!!

lundi 31 janvier 2011, par Robert Paris

EDITORIAL

VOIX DES TRAVAILLEURS

Après Ben Ali, dehors les Moubarak, Bouteflika, Hussein, Assad, Saleh, Ghannouchi ! Dehors aussi la domination impérialiste qui les a mis au pouvoir et fait prospérer !

Tunisie, Algérie, Jordanie, Mauritanie, Egypte, Yémen, Oman..., tout le Maghreb et le monde arabe veut se débarrasser de ses dictateurs ! Mais il ne s’agit pas seulement d’une aspiration à changer de chef de l’Etat mais de renverser tout l’ordre social. Car c’est la domination impérialiste et capitaliste qui les a mis au pouvoir et fait prospérer !

Après la Tunisie, l’Algérie et bien d’autres pays du Maghreb et du monde arabe, l’Egypte est entrée en éruption volcanique et le moins qu’on puisse dire c’est que le tremblement de terre touche les puissants jusqu’à Washington ! La grande bourgeoisie américaine est tétanisée à la vue de l’insurrection des prolétaires et des jeunes égyptiens....

Obama, comme Sarkozy et toute la direction du monde impérialiste fait mine de se parfumer au jasmin... C’est un soutien public (du moins verbal) que font semblant d’accorder aux aspirations démocratiques des masses les chefs des grandes puissances, à commencer par les deux les plus impliquées dans la région : la France et les USA.

Effectivement, que les révoltés issus de la jeunesse et du prolétariat aient trouvé la sympathie et le soutien de leurs frères au delà des mers, quoi d’étonnant ? Mais que Sarkozy éprouve une certaine sympathie pour des jeunes des quartiers pauvres qui se révoltent en jetant des pierres aux forces de l’ordre, en incendiant, en cherchant à renverser l’ordre établi, il y a de quoi rigoler...

Certes cela fait mieux vis-à-vis des opinions publiques de se dire en faveur de la démocratie que pour la dictature, mais si c’était le seul motif les grandes puissances occidentales s’en seraient avisé depuis longtemps. Or, il n’y a jamais eu meilleurs amis des Ben Ali ou des Moubarak que les dirigeants français ou américains et les classes dirigeantes que ces gouvernants représentent. Et pour cause : c’est grâce aux Ben Ali et Moubarak que les impérialismes français ou américain réalisent des profits fabuleux dans ces pays. C’est grâce à eux que les populations sont maintenues dans une exploitation forcenée qui profite en premier aux capitalistes français ou américains. Les USA démontrent chaque année le rôle de Moubarak pour l’ordre impérialiste en versant des milliards au régime qui maintient sous la dictature impérialiste un peuple révolté.

Alors, plutôt que de s’étonner naïvement que les soi-disant démocraties occidentales soutiennent les dictatures, il serait plus intéressant de s’interroger : pourquoi ont-elles pris le tournant et sont-elles devenues des fans de la "révolution du jasmin" qui leur cause pourtant du souci puisqu’elle déstabilise en même temps tout le monde arabe et le Maghreb ?

L’impérialisme se positionne ainsi pour se mettre en situation de proposer ses "solutions démocratiques" c’est-à-dire mettre un terme le plus rapidement possible aux développements insurrectionnels possibles. Car ils craignent que le peuple travailleur ne se contente pas de changer un chef d’Etat et que l’insurrection prenne un tour social irréversible...

En Egypte des comités de quartier prennent en charge la sécurité menacée par des groupes de policiers en civils qui tirent depuis des véhicules banalisés et attaquent les maisons. En Tunisie, les travailleurs s’organisent dans les quartiers et les entreprises, démettent des patrons et des responsables d’entreprises, et les milieux populaires constituent des comités pour prendre en charge la sécurité, le ravitaillement, la solidarité face à une situation catastrophique. Ils profitent également de la situation pour remettre en question la misère et l’exploitation, mènent des grève, revendiquent des logements.. Les milieux populaires qui se sont mobilisés ne peuvent se contenter de remplacer un chef de l’Etat par un autre, un ministre par un autre. la dictature qu’il faut déraciner est bien plus profondément ancrée au sein de tout le système social.

Pour donner satisfaction aux aspirations sociales des milieux
populaires, il faut s’attaquer aux privilégiés. Il faut que les travailleurs occupent les usines et y donnent la place dirigeante à leurs comités. Il faut qu’il s’unissent aux soldats pour que les généraux cessent d’intriguer pour mettre en place une dictature militaire.

Pour satisfaire les aspirations à la démocratie, il faut aller bien plus loin que la démocratie bourgeoise. Il faut en finir avec la domination des généraux sur leurs soldats, des chefs des forces de l’ordre sur les policiers. Il faut que les travailleurs et les jeunes appellent les policiers et les soldats qui choisissent de se mutiner à s’organiser eux aussi dans des comités qui n’obéissent plus à la hiérarchie de la dictature.

Il n’y a pas de demi mesure. Ou la révolution va de l’avant vers le pouvoir des comités de travailleurs, de jeunes et de soldats ou elle va vers sa mort... Et l’avenir de cette lutte c’est aussi notre avenir à tous, à tous les exploités du monde entier !!!

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