mercredi 6 octobre 2010, par
Le 7 septembre, après trois semaines de grève, les leaders syndicaux ont appelé à la reprise sur la base d’un accord qui donnerait aux grévistes 7,5 % d’augmentation et 80 euros par mois de prime de logement (contre les 5,2 % et 50 euros initialement proposés par le gouvernement). Mais ce ne fut pas du goût de tous, comme on le vit lors de l’assemblée de militants enseignants de la province de Johannesburg, où les leaders syndicaux se firent huer et durent quitter précipitamment les lieux. Face à cette colère, les autorités de la province montrèrent leur hâte de voir finir la grève en offrant de payer une partie des heures de grève. Dans le même temps, les dirigeants syndicaux nationaux faisaient machine arrière, arguant qu’on les avait mal compris et qu’ils proposaient une « suspension » de trois semaines du mouvement, pour « consulter » les syndiqués pendant que s’ouvraient de nouvelles négociations.
Au même moment, néanmoins, la vague de grèves rebondissait dans le privé, lorsque les 70 000 ouvriers de l’équipement automobile se joignirent à ceux de l’industrie du pneu, en même temps que plusieurs dizaines de milliers de salariés des chaînes de distribution d’essence. En même temps, de nouvelles grèves éclataient dans les mines, portant à une dizaine le nombre d’exploitations paralysées.
Conclusion : la grève des fonctionnaires a été arrêté au moment même où elle pouvait devenir une véritble lutte de toute la classe ouvrière d’Afrique du sud.
La grève avait atteint une limite : celle de la capacité des dirigeants syndicaux à se battre contre le système : contre le pouvoir et contre la classe dirigeante...