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Contre l’antisémitisme

mardi 5 janvier 2010, par Alex

LORSQUE LA CRISE DE LA DOMINATION DE CLASSE FAIT BASCULER LA SOCIÉTÉ DANS LA VIOLENCE, LE PETIT-BOURGEOIS IMPUISSANT ACCUSE L’HOMME, LA MORALE ET ... LA VIOLENCE.

LES RÉVOLUTIONNAIRES, EUX, VOIENT DANS CES MANIFESTATIONS DE VIOLENCE EXTRÊME LES DERNIÈRES TENTATIVES DES CLASSES DIRIGEANTES DE SE MAINTENIR AU POUVOIR CONTRE LE COURS DE L’HISTOIRE, CONTRE LA MENACE PROLÉTARIENNE.

IL N’Y A PAS, EN CE SENS, DE VÉRITABLE COMBAT CONTRE LA DICTATURE, LA GUERRE, LES GÉNOCIDES, LE FASCISME, LE RACISME ET L’ANTISÉMITISME SANS COMBAT POUR LA PRISE DU POUVOIR DES TRAVAILLEURS.

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Contre l’antisémitisme : discours enregistré de Lénine, 1919

Qu’est-ce que l’antisémitisme ? Comment et pourquoi les ennemis des travailleurs l’utilisent-ils ? Pourquoi les communistes doivent-ils le combattre ?

Le mot pogrom (attaque contre les juifs), en français, vient du russe suite aux émeutes antisémites qui étaient organisées par le régime tsariste en Russie à partir des années 1880, notamment par Alexandre 3, cf

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pogrom.

Ce tsar et ses successeurs étaient des amis de la France, on voit encore les signes de cette amitié dans Paris, cf entre autres http://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_Alexandre-III),

Sur

http://www.youtube.com/watch?v=rj7iRwzX-A0

on entend un discours de Lénine dont voici la traduction (sous-titre par sous-titre) :

Les pogroms contre les juifs : un discours de Vladimir Lénine.

L’antisémitisme signifie répandre la haine contre les juifs.

Quand la monarchie tsariste maudite vivait ses derniers jours, elle essaya de monter les ouvriers et paysans ignorants contre les juifs.

La police tsariste, en alliance avec les propriétaires terriens et les capitalistes, organisa des pogroms contre les juifs.

Les propriétaires terriens et les capitalistes essayèrent de dévoyer par défaut la haine des ouvriers et paysans torturés contre les juifs.

Dans d’autres pays aussi, on voit souvent les capitalistes fomenter la haine contre les juifs afin d’aveugler les ouvriers,

de détourner leur attention du véritable ennemi du peuple travailleur, le capital.

La haine contre les juifs subsiste uniquement dans ces pays où l’esclavage des propriétaires terriens

et des capitalistes a créé une ignorance abyssale parmi les ouvriers et paysans.

Seuls les personnes les plus ignorantes et les plus opprimées peuvent croire les mensonges et les calomnies qui sont répandus contre les juifs.

Cela est une survivance des anciens temps féodaux, où les prêtres brûlaient les hérétiques au bûcher,

où les paysans vivaient dans le servage, et que où les gens étaient écrasés et amorphes.

Cette vieille ignorance féodale est en train de s’éteindre ; les yeux du peuple sont en train de s’ouvrir.

Ce ne sont pas les juifs qui sont les ennemis du peuple travailleur. Les ennemis des ouvriers sont les capitalistes de tous les pays.

Parmi les juifs, il y a des travailleurs, et ils forment la majorité.

Ce sont nos frères, qui, comme nous, sont opprimés par le capital ; ce sont nos camarades dans la lutte pour le socialisme.

Parmi les juifs, il y a des koulaks, des exploiteurs et des capitalistes, tout simplement comme il y en a chez les russes, et parmi les peuples de toutes les nations.

Les capitalistes s’efforcent de semer et fomenter la haine parmi les ouvriers de différentes confessions, différentes nations et différentes races.

Ceux qui ne travaillent pas sont maintenus au pouvoir par la puissance et la force du capital.

Les riches juifs, comme les riches russes, et les riches de tous les pays, sont en alliance pour opprimer, écraser, voler et désunir les ouvriers.

Honte au tsarisme maudit qui torturait et persécutait les juifs !

Honte à ceux qui fomentent la haine contre les juifs, qui fomentent la haine contre d’autres nations !

Vive la confiance fraternelle et l’alliance combattante des ouvriers de toutes les nations dans la lutte pour renverser le capital ! »

Lénine, mars 1919.

1913 - Lénine - Notes critique sur la question nationale (extraits)

Quiconque veut servir le prolétariat doit grouper les ouvriers de toutes les nations et lutter sans défaillance contre le nationalisme bourgeois, qu’il s’agisse du « sien propre » ou des autres. Quiconque défend le mot d’ordre de la culture nationale a sa place parmi les petits bourgeois nationalistes, et non parmi les marxistes.

Prenons un exemple concret. Un marxiste grand‑russe peut‑il adopter le mot d’ordre de la culture nationale grand‑russe ? Non. Il faudrait alors le ranger parmi les nationalistes, et non parmi les marxistes. Notre tâche est de combattre la culture nationale dominante grand‑russe de la bourgeoisie et des Cent‑Noirs, en développant exclusivement dans un esprit internationaliste et en alliance étroite avec les ouvriers des autres pays les germes qui existent aussi dans l’histoire de notre mouvement démocratique et ouvrier. Notre tâche n’est pas de prêcher ou de tolérer le mot d’ordre de la culture nationale, mais de lutter au nom de l’internationalisme contre nos propriétaires fonciers et nos bourgeois grands‑russes, contre leur « culture », en « s’adaptant » aux particularités des Pourichkévitch et des Strouvé.

On doit en dire autant de la nation la plus opprimée et la plus traquée, la nation juive. La culture nationale juive, c’est le mot d’ordre des rabbins et des bourgeois, le mot d’ordre de nos ennemis. Mais il est d’autres éléments dans la culture juive et dans toute l’histoire juive. Sur les 10 millions et demi de Juifs existant dans le monde entier, un peu plus de la moitié habitent la Galicie et la Russie, pays arriérés, à demi sauvages, qui maintiennent les Juifs par la contrainte dans la situation d’une caste. L’autre moitié vit dans un monde civilisé, où il n’y a pas de particularisme de caste pour les Juifs et où se sont clairement manifestés les nobles traits universellement progressistes de la culture juive : son internationalisme, son adhésion aux mouvements progressifs de l’époque (la proportion des Juifs dans les mouvements démocratiques et prolétariens est partout supérieure à celle des Juifs dans la population en général). Quiconque proclame directement ou indirectement le mot d’ordre de la « culture nationale » juive est (si excellentes que puissent être ses intentions) un ennemi du prolétariat, un partisan des éléments anciens et frappés d’un caractère de caste de la société juive, un complice des rabbins et des bourgeois. Au contraire, les Juifs marxistes qui se fondent dans des organisations marxistes internationales avec les ouvriers russes, lituaniens, ukrainiens, etc., en apportant leur obole (en russe et en juif) à la création de la culture internationale du mouvement ouvrier, ces Juifs‑là, qui prennent le contre‑pied du séparatisme du Bund, perpétuent les meilleures traditions juives en combattant le mot d’ordre de la « culture nationale ».

Le nationalisme bourgeois et l’internationalisme prolétariensontdeux mots d’ordre irréductiblement opposés qui correspondent aux deux grands camps de classe du monde capitaliste et qui traduisent deux politiques (plus encore : deux conceptions du monde) dans la question nationale. En défendant le mot d’ordre de la culture nationale, en faisant reposer sur lui tout un plan et le programme pratique de ce qu’on appelle l’« autonomie nationale culturelle », les bundistes propagent en fait le nationalisme bourgeois dans le milieu ouvrier.

Lénine

PROJET DE LOI SUR L’ÉGALITÉ DES NATIONS

Camarades,

La Fraction ouvrière social-démocrate de Russie a décidé de déposer à la IVe Douma d’Etat le projet de loi que vous trouverez ci-après et qui tend à abroger les restrictions aux droits des Juifs et des autres « allogènes ».

Ce projet de loi est consacré à l’abrogation de toutes les restrictions de caractère national frappant toutes les nations : Juifs, Polonais, etc. Mais il s’arrête plus particulièrement sur les restrictions imposées aux Juifs. Cela se conçoit : aucune nationalité de Russie n’est aussi opprimée et persécutée que la nation juive. L’antisémitisme pousse de racines toujours plus profondes parmi les couches possédantes. Les ouvriers juifs gémissent sous le poids d’un double joug, qui les frappe en tant qu’ouvriers et en tant que juifs. Les persécutions contre les Juifs ont pris, dans les dernières années, des proportions absolument invraisemblables. Il suffit de rappeler les pogromes antisémites et l’affaire Beylis [1].

Ceci étant, les marxistes organisés doivent accorder à la question juive toute l’attention qu’elle mérite.

Il va de soi que cette question ne peut être résolue de façon valable que conjointement avec les questions fondamentales qui attendent leur solution en Russie. On conçoit que nous n’attendons pas de la IVe Douma influencée par les nationalistes à la Pourichkévitch qu’elle abroge les restrictions à l’encontre des Juifs et des autres « allogènes ». Mais la classe ouvrière se doit d’élever la voix. Et l’oppression nationale doit être résolument condamnée par la voix de l’ouvrier russe.

En publiant notre projet de loi, nous espérons que les ouvriers juifs, polonais et les ouvriers des autres nationalités opprimées feront savoir ce qu’ils en pensent et qu’ils proposeront des amendements, s’ils le jugent nécessaire.

Et nous espérons, en même temps, que les ouvriers russes soutiendront notre projet de loi avec la plus grande énergie par des déclarations, etc.

Nous joindrons à ce projet de loi, conformément à l’article 4, une liste rédigée à part, des règlements et des dispositions à abroger. Ce supplément comportera environ 100 dispositions légales concernant les seuls juifs.

Projet de loi sur l’abrogation de toutes les restrictions aux droits des Juifs et, d’une façon générale, de toutes les restrictions liées à l’origine ou à l’appartenance à quelque nationalité que ce soit

1. Les citoyens de toutes les nationalités qui peuplent la Russie sont égaux devant la loi.

2. Aucun citoyen de Russie, sans distinction de sexe ni de religion, ne peut être lésé dans ses droits politiques et, d’une façon générale, dans aucun de ses droits, du fait de son origine ou de son appartenance à quelque nationalité que ce soit.

3. Sont abrogés toutes les lois, tous les règlements temporaires, tous les additifs aux lois, etc., limitant les droits des Juifs dans tous les domaines de la vie sociale et publique. Est abrogé l’article 767 t. IX stipulant que « les Juifs relèvent des lois générales dans tous les cas où il n’a pas été établi de règlements particuliers à leur sujet ». Sont abrogées les restrictions de toutes sortes imposées aux Juifs en ce qui concerne le droit de résidence et de déplacement, le droit à l’instruction, le droit d’être employé dans les services d’Etat et les services publics, le droit de vote, l’obligation militaire ; le droit d’acquérir et de prendre en location des biens immobiliers dans les villes, les villages, etc. ; sont abrogées toutes les restrictions imposées aux juifs dans l’exercice de professions libérales, etc., etc.

4. Ci-joint la liste des lois, dispositions, règlements temporaires, etc., ayant pour objet la limitation des droits des Juifs et qui sont à abroger.

Notes

Les notes rajoutées par l’éditeur sont signalées par [N.E.]

[1] Affaire Beylis, procès provocateur monté en 1913 à Kiev par le gouvernement tsariste contre le juif Beylis faussement accusé l’assassinat rituel d’un jeune garçon chrétien nommé Youchtchinski ( en réalité le crime fut perpétré par les Cent-Noires). En inspirant ce procès, le gouvernement tsariste cherchait à attiser l’antisémitisme et à provoquer des pogromes antijuifs pour détourner les masses du mouvement révolutionnaire qui montait dans le pays. Le procès suscita une vive réaction de la part de l’opinion. Dans plusieurs villes furent organisées des manifestations ouvrières de protestation. Beylis fut acquitté.

Qu’est-ce que le national-socialisme ? Léon Trotsky

Léon Trotsky dans "Programme de transition" :


"Avant d’étouffer ou de noyer dans le sang l’humanité, le capitalisme empoisonne l’atmosphère mondiale par les vapeurs délétères de la haine nationale et raciale. L’antisémitisme est aujourd’hui l’une des convulsions les plus malignes de l’agonie du capitalisme."

Léon Trotsky - novembre 1938

"La Palestine s’est révélée un tragique mirage, le Birobidjan une farce bureaucratique. Le Kremlin refuse d’accepter des réfugiés. Les “ congrès antifascistes ” de vieilles dames et de jeunes carriéristes n’ont pas la moindre importance. Maintenant plus que jamais le destin du peuple juif — pas seulement leur destin politique, mais leur destin physique — est lié indissolublement à la lutte émancipatrice du prolétariat international. Seule une mobilisation courageuse des ouvriers contre la réaction, la constitution de milices ouvrières, la résistance physique directe aux bandes fascistes, une confiance en soi plus grande, activité et audace de la part de tous les opprimés, peuvent provoquer un changement dans le rapport des forces, arrêter la vague mondiale de fascisme et ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire de l’humanité.

La IV° Internationale a été la première à proclamer le danger de fascisme et indiquer la voie du salut. La IV° Internationale appelle les masses populaires juives à ne pas se faire d’illusions et à affronter ouvertement la réalité menaçante. Il n’est de salut que dans la lutte révolutionnaire."

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