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Du neuf sur la crise ?

jeudi 24 septembre 2009, par Robert Paris

Selon Joseph Stiglitz, la brutale résorption des stocks des entreprises provoquée par la crise s’atténue, "ce qui donne l’illusion d’une amélioration" de la conjoncture, mais la crise n’est pas finie. "En fait, nous revenons à une récession normale", poursuit-il. L’ancien conseiller économique de Bill Clinton à la Maison Blanche récuse l’idée que le retour de la croissance dans certains pays (Japon, France, Allemagne, etc.) signerait la fin de la récession.

Près d’un an après la faillite de Lehman Brothers, Joseph Stiglitz appelle par ailleurs à démanteler les grandes banques "afin qu’elles ne puissent faire vaciller l’économie à la moindre erreur" et à renforcer leur transparence. "On laisse les banques changer leurs normes comptables pour ne pas afficher des pertes", estime Josehp Stiglitz qui déplore par ailleurs que les récents bénéfices des établissements financiers soient notamment liés aux "activités des salles de marché, c’est-à-dire à la spéculation".

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Qu’est-ce que la crise du capitalisme ?

Les faillites bancaires s’accélèrent aux États-Unis

Colonial Bank, dont les dépôts s’élèvent à 20 milliards de dollars, est la 77e banque à disparaître cette année.
New York
Mis à rude épreuve par la crise financière, les bilans des banques américaines ne résistent pas tous à la crise économique qui provoque une envolée des défauts de paiement de la part des entreprises comme des particuliers. Vendredi soir, cinq banques ont été déclarées en faillite outre-Atlantique, ce qui porte à 77 le nombre d’établissements disparus depuis le début de l’année. Un chiffre à relativiser face aux milliers de banques, de taille très diverses, qui forment le paysage financier américain.
Cette fois cependant, c’est la plus grosse faillite de 2009 qui a été annoncée avec celle de Colonial Bank, basée à Montgomery en Alabama. La banque créée en 1981, spécialisée dans le prêt immobilier, avait 25 milliards de dollars d’actifs et 346 agences dans cinq États du Sud. Sa chute est aussi la plus spectaculaire depuis que Washington Mutual a été racheté par JPMorgan Chase en 2008 ; elle est aussi l’une des vingt plus importantes depuis 1980.
Le régulateur bancaire FDIC, garant des clients de banques en difficulté, a négocié la reprise des dépôts (20 milliards) et la majorité des actifs (22 sur 25 milliards) de Colonial par son rival BB & T, basé en Caroline du Nord. Les agences de Colonial rouvriront donc normalement leurs portes dès aujourd’hui. Les candidats au rachat étaient cependant peu nombreux, ce qui montre combien le secteur financier reste fragile.
Peau de chagrin
Quatre autres banques ayant fait faillite en même temps que Colonial confirment que l’été est très actif pour la FDIC avec déjà 32 faillites constatées en juillet et août. Pour le régulateur, le coût devient énorme. La faillite de Colonial a grevé de 2,8 milliards son fonds d’assurance déjà réduit comme peau de chagrin. En mars dernier, celui-ci n’était plus que de 13 milliards de dollars. Or, d’après les experts, les faillites à venir pourraient encore lui coûter des dizaines de milliards. La levée de près de 6 milliards de dollars, prévue en septembre auprès des banques qui alimentent le fonds du FDIC, risque donc de ne pas suffire.
Pour Colonial Bank, la FDIC a estimé que sa reprise par BB & T était pourtant la solution la « moins coûteuse ». Une faillite pure et simple aurait été désastreuse. Colonial était un acteur important du crédit immobilier qui opérait surtout en Floride et en Géorgie, deux des États les plus touchés par la crise du subprime. Son adossement à un autre groupe était devenu d’autant plus difficile à réaliser que Colonial est sous le coup de deux enquêtes, dont une pour suspicion de fraude liée au TARP, le programme public de recapitalisation des banques par le Trésor fédéral américain. BB & T est le grand gagnant de cette opération puisqu’il se hisse désormais au dixième rang des banques américaines, pas très loin derrière Goldman Sachs.
Une entreprise sur dix a fermé en Espagne en 2008
Diane Cambon à Madrid

L’an dernier, 398 229 entreprises espagnoles ont mis la clé sous la porte. Le secteur de l’immobilier est très touché.

Les entreprises espagnoles subissent de plein fouet la récession économique. L’an dernier, 398 229 sociétés ont dû mettre la clé sous la porte, selon des données récentes de l’Institut national des statistiques (INE). Jamais, en dix ans, l’activité économique espagnole n’avait connu une telle saignée. Une entreprise sur dix a cessé d’exister au cours de l’an passé. C’est d’ailleurs la première fois que le nombre d’entreprises est en baisse : le 1er janvier 2009, le pays comptait 3,35 millions d’entreprises, soit 1,9 % de moins que l’année précédente.
Le service tertiaire a été légèrement touché, avec un recul de 1,5 % du nombre de sociétés liées au commerce, alors que l’industrie a été le plus préservée, avec une baisse de 0,8 %. C’est de loin la construction qui a été la plus affectée par la récession. Jusqu’ici moteur de l’économie espagnole, ce secteur a été violemment touché par l’éclatement du marché de l’immobilier à la fin de 2007. Quelque 60 000 entreprises liées au bâtiment ont fermé l’an passé, ce qui représente une perte de 11,8 % de l’activité économique dans ce secteur et la mise sur le carreau de 620 000 travailleurs. La plupart de ces entreprises sacrifiées se situent sur le littoral méditerranéen (Murcie, Valence, Andalousie) et dans l’archipel des Canaries, des zones où le tourisme de masse a entraîné une surproduction urbanistique.
Mais, selon Luis de Amo, spécialiste fiscal, les données de l’INE sont en dessous de la réalité : de nombreuses entreprises inactives vont mettre des années à être liquidées et vont donc continuer à figurer dans les statistiques. Actuellement, elles sont en situation de suspension de paiement. On a enregistré près de 3 285 sociétés dans cette situation entre janvier et juin de cette année, soit trois fois plus que durant la même période l’an passé.
La destruction d’entreprises devrait donc se poursuivre en 2009, d’autant que le produit intérieur brut (PIB) continue inexorable à baisser. Le chiffre de l’évolution du PIB au deuxième trimestre sera connu ce matin. Il pourrait avoir reculé de 4 %, selon la Banque d’Espagne. Les prévisions de l’OCDE ne sont pas non plus encourageantes. La crise durera plus longtemps en Espagne que dans le reste du monde. Jusqu’en 2011, le pays devrait faire face à un taux de croissance en dessous de 2 % et un chômage élevé, à 17 %.

Faillite record pour une banque américaine cette année. La Colonial Bank, basée à Montgomery, dans l’Alabama, quelque 25 milliards de dollars (17,6 milliards d’euros) d’actifs et spécialiste de l’investissement immobilier, a été fermée vendredi par les régulateurs du FDIC et rachetée par la banque régionale BB&T.
Le FDIC, Fonds fédéral de garantie des dépôts bancaires américain, a approuvé la vente des 20 milliards de dollars (14 milliards d’euros) de dépôts de Colonial, ainsi que de 22 des 25 millions de dollars d’actifs de ses 346 succursales (Alabama, Floride, Géorgie, Nevada et Texas) au réseau bancaire BB&T, basé à Winston-Salem, en Caroline du Nord, présent dans tout le sud-est des Etats-Unis et qui compte parmi les plus importants du pays.
La faillite de la Colonial Bank devrait coûter à la FDIC quelque 2,8 milliards de dollars (2 milliards d’euros). Mais les succursales de Colonial ouvriront normalement leurs portes ce samedi.
Colonial était l’un des principaux promoteurs immobiliers (hypothèques et prêts) de Floride et du Nevada, qui comptent parmi les Etats les plus touchés par la crise des subprimes. Son titre s’est effondré ces deux dernières années, passant de 25 dollars en 2007 à moins de 50 cents cette année.
Née en 1981, elle était dirigée par le PDG Robert E. Lowder, jusqu’en mai dernier, où il a été remplacé par un nouveau management, emmené par l’organisme de crédit immobilier Taylor, Bean & Whitaker Mortgage, chargé de mettre en place un plan qui aurait permis à la Colonial Bank de bénéficier de 550 millions de dollars (387 millions d’euros) d’aide du fonds de sauvetage des banques américaines. Sans succès.
Un article paru dimanche dans le New York Times sur les manigances en coulisses entre Henry Paulson, secrétaire au Trésor du gouvernement Bush, et Goldman Sachs, le géant de la finance dirigé par Paulson avant qu’il ne rejoigne le gouvernement Bush, jette un éclairage sur les relations corrompues entre les responsables du gouvernement et les banques et qui sous-tendent le plan de sauvetage s’élevant à plusieurs billions de dollars.
L’article qui se fonde sur l’agenda officiel de Paulson de 2007 et de 2008 et que le Times a obtenu dans le cadre d’une requête liée à la Loi américaine sur la liberté de l’Information (Freedom of Information Act), documente l’étroite collaboration qui a existé durant la crise financière de ces deux dernières années entre Paulson et son successeur au poste de directeur général de Goldman Sachs, Lloyd C. Blankfein. L’article se concentre sur la période de mi-septembre 2008, le point culminant de la crise lorsque le gouvernement décida d’allouer 85 milliards de dollars pour sauver de la faillite l’American International Group (AIG), chef de file mondial de l’assurance et des services financiers.
L’article montre clairement qu’au centre du sauvetage d’AIG se trouvait la décision d’utiliser l’argent du contribuable pour soutenir les milliards de dollars dus par l’assureur aux banques de Wall Street pour avoir souscrit auprès d’AIG des Credit Default Swaps (CDS) dans le but de les protéger contre le risque de crédit. Les Credit Default Swaps jouent un rôle crucial dans le vaste édifice de la spéculation au moyen duquel les banques engrangent des profits faramineux pour récompenser leurs directeurs et leurs traders en leur versant des bonus et des salaires s’élevant à plusieurs millions de dollars.
Sur le marché dérégulé du Credit default swap, les banques et les grands groupes achètent des assurances pour se couvrir contre le risque de défaillance de titres émis par d’autres banques et d’autres entreprises. Si un vendeur de swaps, AIG était de loin le plus important, fait faillite, ses clients risquent de perdre des milliards en risquant eux aussi de faire faillite.
C’était précisément ce qui s’était passé en septembre 2008 pour les principales institutions financières quand AIG a été au bord de la faillite. Le Times cite la porte-parole de Paulson, Michele Davis, disant que les responsables gouvernementaux craignaient que Goldman tout comme la banque d’investissement Morgan Stanley « pourraient elles aussi faire faillite dans la semaine… »
Aucune institution n’avait été plus exposée que Goldman Sachs, la plus rentable des banques d’investissement de Wall Street, et qui était sur le point de perdre 13 milliards de dollars de CDS et autres produits dérivés d’AIG.
L’article du Times documente le fait que Paulson, à qui il avait été interdit de par la loi et le code d’éthique d’entretenir des relations avec son ancienne banque, avait eu des dizaines de conversations téléphoniques avec Blankfein, le 16 ou aux environs du 16 septembre 2008, au moment où Paulson et la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) avaient annoncé le sauvetage d’AIG.
En orchestrant le plan de sauvetage des banques, Paulson et ses collaborateurs, dont le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke et Timothy Geithner, autrefois le PDG de la Fed de New York et maintenant le secrétaire au Trésor d’Obama, étaient tous parfaitement conscients des implications juridiques du rôle joué par Paulson dans le renflouement de Goldman Sachs avec de l’argent public.
Pour se procurer une caution juridique, comme le rapporte le Times, Paulson avait obtenu le 17 septembre deux dérogations à l’éthique peu de temps avant une conférence téléphonique qui s’était tenue entre lui-même, Bernanke, Geithner et d’autres contrôleurs de banque pour discuter de la crise financière de Goldman, Merrill Lynch et Morgan Stanley. Ces attestations avaient été émises par le propre département du Trésor de Paulson et le conseiller juridique de la Maison-Blanche.
Comme le remarquait le Times : « En tout et pour tout, Mr Paulson et Mr Blankfein avaient eu, entre le 16 et le 21 septembre 2008, 24 conversations téléphoniques. A l’apogée de la crise financière, Mr Paulson avait parlé plus souvent avec Mr Blankfein qu’avec n’importe quel autre membre du comité de direction, conformément aux annotations figurant dans ses agendas. »
Le journal signale qu’avant de recevoir des dérogations, Paulson avait déjà joué un rôle clé dans les décisions qui avaient favorisé de façon disproportionnée son ancienne banque. En plus de couvrir les créances douteuses de Goldman garanties par AIG, il s’agissait d’éliminer les rivaux de Goldman notamment Bear Stearns et Lehman Brother (et plus tard aussi Merrill Lynch), pour permettre à Goldman de passer du statut de banque d’investissement à celui de banque d’affaires, et lui faciliter l’accès au financement d’Etat. Finalement un jugement de la Commission de sécurité et des échanges (« Security and Exchange Commission, SEC) interdira aux investisseurs de spéculer sur les titres de Goldman en les vendant à découvert.
Sur la base de telles mesures, ainsi que de billions de dollars en espèces, littéralement des prêts sans intérêts, des créances garanties et autres subventions financées par l’argent du contribuable, et qui furent poursuivies et étendues par le gouvernement Obama, les principales banques de Wall Street dégagèrent cette année à nouveau des bénéfices substantiels et versèrent à leurs membres directeurs et à leurs traders des sommes record de sept et huit chiffres de primes dans certains cas.
Aucune banque n’a aussi bien fait que Goldman qui avait annoncé un bénéfice net de 3,44 milliards de dollars pour le deuxième trimestre et qui est en passe de verser cette année à ses salariés une somme record de 22 milliards de dollar de bonus et de salaires.
L’article paru dimanche dans le Times suggère qu’en plus des violations éthiques et des violations des dispositions légales, Paulson aurait fait un faux témoignage le mois dernier devant la Chambre des représentants. Interrogé sur d’éventuels conflits d’intérêts liés au rôle qu’il a joué chez AIG et Goldman, l’ancien secrétaire au Trésor avait déclaré devant le comité, « J’aimerais vous dire qu’à aucun moment je n’ai joué un rôle dans les décisions de la Fed concernant les versements faits aux créanciers ou aux partenaires d’AIG. »
Mais le journal cite d’anciens responsables gouvernementaux anonymes disant : « Mr Paulson a joué un rôle majeur dans les discussions sur le sauvetage d’AIG qui eurent lieu ce week-end [du 13 au 14 septembre 2008] et les participants savaient parfaitement qu’un prêt accordé à AIG servirait à payer Goldman ainsi que les autres partenaires commerciaux de l’assureur. »
Le journal omet de mentionner un autre fait accablant. Paulson qui, comme le remarque le Times, avait personnellement viré le PDG d’AIG, l’a aussi remplacé par Edward M. Liddy. Selon Wikipedia, l’homme choisi par Paulson pour superviser le transfert de l’argent des contribuables d’AIG vers Goldman et les autres créanciers d’AIG « avait siégé de 2003 à 2008 au conseil d’administration de Goldman qu’il avait quitté pour devenir le PDG d’AIG. Henry Paulson l’avait désigné pour occuper ces deux fonctions. » Liddy, qui a depuis démissionné de son poste chez AIG, détient plus de 27 000 actions de Goldman Sachs d’une valeur de plus de 3 millions de dollars.
Traduisant le soutien politique du Times pour Obama, le journal omet de préciser que l’actuel gouvernement compte au plus haut de sa hiérarchie de nombreux anciens membres de Goldman et des protégés de l’ancien co-président de la banque, Robert Rubin. Parmi ces derniers, pour n’en mentionner que deux, se trouvent l’administrateur des fonds du TARP, l’ancien vice-président de Goldman, Neil Kashkari et Lawrence Summers, le principal conseiller économique d’Obama. L’article omet également de nommer Geithner, l’actuel secrétaire au Trésor américain et qui avait joué un rôle clé dans le renflouement d’AIG.
Le rôle joué par Paulson dans le pillage du Trésor public pour le règlement les dettes de jeu de Goldman et, plus généralement, pour la protection de l’aristocratie financière des conséquences de ses opérations spéculatives, est criminel au vrai sens du mot. Des raisons suffisantes existent pour lancer une enquête criminelle et, mises à part les violations potentielles de la loi, les conséquences sociales destructrices de sa politique pour des centaines de millions de personnes aux Etats-Unis et dans le monde, et qui est de plus poursuivie par Obama, sont incalculables.
Paulson, toutefois, n’est pas une exception. Le banquier multimillionnaire qui est devenu ministre est plutôt l’incarnation de la domination de la vie sociale et politique par une oligarchie financière dont les influents représentants délaissent leur fauteuil de PDG en échange d’un fauteuil gouvernemental. Le nettoyage des écuries d’Augias salies par la réaction et la corruption ne pourra se faire que par la mobilisation indépendante de la classe ouvrière sur la base d’un programme socialiste révolutionnaire.

Les marchés d’Asie en nette baisse, Shanghai chute de 5.8%
Les indices de la zone sont tous en baisse, pénalisé par la baisse de confiance du consommateur aux Etats-Unis.
Mauvais début de semaine pour les marchés asiatiques. La baisse des marchés américains et l’annonce d’une croissance inférieure aux attentes au Japon ont pénalisé les indices de la zone ce lundi.
Le PIB japonais a en effet progressé de 0.9% au troisième trimestre. Un chiffre inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur une progression de 1%. Les chiffres révèlent une croissance portée à la fois par les exportations, la consommation et travaux publics. Mais les dépenses en capital ont continué à diminuer, un fait de nature à poser question sur la structure de la croissance japonaise.
L’indice Nikkei perdait ainsi 3.1% en clôture à 10268.61 points. On notera en outre que le dollar était en nette baisse face au yen, un phénomène qui pesait sur les exportatrices. Tokyo Electron perdait 4.53%, Sony reculait de 4.05%, tandis que Honda lâchait 3.85%.
Shanghai chute
L’indice Shanghai Composite perdait lui 5.79% à 2870.63 points. Le ministère du Commerce chinois a annoncé que les investissements directs étrangers dans le pays avaient fortement baissé en juillet, de 35,7% sur un an, soit un chiffre global de 5,36 milliards de dollars. En juin, ils avaient déjà chuté de 6,8% sur un an, à 8,96 milliards de dollars. Au total, depuis le début de l’année, ils s’affichent en repli de 20.3% à 48,3 milliards de dollars. L’indice Hang Seng perdait 2.64% à 20340.85 points.
Sur les autres places, Sydney perdait 1.74% à 2661 points en fin de séance et Bombay reculait de 3.06% à 14940 points à 10h30

Pour sortir de la crise, Wall Street reprend les recettes de la crise

Wall Street a peut-être trouvé le moyen de se débarrasser des créances douteuses qui engorgent les marchés financiers. Le hic, c’est que le tour de passe-passe rappelle furieusement les méthodes à l’origine de la crise.

Depuis quelques mois, des banques d’investissement toilettent en effet de vieux titres adossés à des crédits immobiliers pour les revendre comme de nouveaux produits financiers sûrs. Le caractère douteux des créances se dissout rapidement dans la masse financière, mais en cas de défaut d’un maillon de la chaîne, comme cela s’est produit avec la crise des subprimes (crédits hypothécaires à haut risque), le marché s’effondre comme un château de cartes.

"Il y a comme un air de déjà-vu dans tout cela", constate Herbert Kaufman, professeur d’économie à l’Université d’Etat de l’Arizona.

La méthode appliquée de façon un peu plus transparente cette fois pourrait toutefois régler l’un des grands problèmes de la crise financière, souligne-t-il, en recyclant les centaines de milliers de dollars de crédits hypothécaires qui encombrent le système et rendent les banquiers réticents à accorder de nouveaux prêts.

Ces titres datent de l’époque de la bulle immobilière. Pendant la flambée des prix, les banques ont acheté des créances risquées, leur ont attaché des créances plus solides et ont vendu le tout sous la forme de titres sûrs, cotés AAA. L’appétit des investisseurs a encouragé les établissements à accorder des crédits de plus en plus risqués, y compris à des emprunteurs qui ne pourraient pas les rembourser.

Quand l’immobilier s’est effondré, il était à peu près impossible de déterminer la valeur de tous ces titres. Les banques et assureurs qui en possédaient savaient que certains étaient réellement sûrs et ne voulaient donc pas tout revendre à bas prix, tandis que les acheteurs refusaient de payer le prix fort pour des titres dont beaucoup ne valent plus rien.

Les banques ont donc recommencé ces derniers mois à proposer des lots comprenant des créances solides et des créances un peu moins fiables, à des prix abordables. Et les nouveaux titres adossés à des créances immobilières reçoivent le label "AAA" qui rassure les investisseurs peu tentés par le risque. Quant aux dernières créances vraiment pas présentables, elles sont écoulées pour quelques sous à des investisseurs et des fonds d’investissement à risques prêts à tenter leur chance dans l’espoir de rafler la mise.

Pour le professeur Kaufman, cette nouvelle vague de titrisation représente cependant moins de risque que la précédente car les acheteurs connaissent la composition des lots. "Nous sommes revenus à la cuisine financière, indéniablement, mais je crois qu’au moins c’est fait différemment d’avant la crise", explique-t-il.

Les titres AAA sont proposés par les banques à des fonds de pensions, des compagnies d’assurance et autres investisseurs tenus à des placements sûrs. Le danger étant que si le marché immobilier continue de s’effondrer, même les investissements AAA deviennent risqués. En outre, le système repose largement sur la clairvoyance des agences de notation, qui ont mal évalué le risque au coeur de la crise des subprimes.

Les Pays Baltes dans la crise

Cinq ans après leur adhésion à l’Union Européenne, les trois pays Baltes ne s’attendaient pas à être rattrapés par la récession mondiale. Après une décennie de quasi-plein emploi et de forte croissance, le premier trimestre 2009 confirme l’entrée dans la crise En un an, le PIB et la consommation ont chuté de 15%, la production industrielle de 34%, le chômage a presque triplé.
[Marine Dubost]
Fuite des capitaux, ralentissement des exportations, chute des monnaies…les Pays Baltes semblent à bout de souffle. La crise a entraîné un mouvement de flight to quality. Les investisseurs ont retiré leurs placements et se sont rabattu vers des titres plus sûrs libellés en euros ou en dollars. Pourtant depuis leur adhésion en 2004, les Pays Baltes n’avaient jamais été aussi attractifs. L’émergence d’une classe moyenne et le dynamisme de la consommation ces dernières années avaient fait naître de nombreuses opportunités d’affaires. A cela s’ajoute leur position géographique privilégiée, au cœur de la région baltique qui leur permet de se positionner pour l’approche des marchés nordiques et de la Russie. Leur fiscalité attrayante associée à une main d’œuvre peu onéreuse et bien formée sont des atouts majeurs. Néanmoins la crise remet en question les acquis de l’adhésion. A la fuite des capitaux s’ajoute la baisse des taux de change qui a entrainé une explosion des dettes privées et une diminution du pouvoir d’achat sur les produits importés.

L’entrée dans l’Union Européenne avait fait naître un boom phénoménal du crédit, encouragé notamment par les banques nordiques. Selon Enn Eesmaa, député Estonien du Parti du centre (centre gauche populaire) les Baltes pensaient que "l’expansion allait durer indéfiniment et que nous allions bientôt rattraper les pays scandinaves." Dans un premier temps le recours au crédit a eu des effets bénéfiques sur la demande interne et l’investissement. En Lituanie, la croissance économique était à la fois tirée par la demande interne et externe.

En 2007 et mi-2008 la demande était soutenue par le crédit et la croissance à 2 chiffres des salaires. Les faibles taux d’intérêt incitaient à l’emprunt. Bien que l’appareil productif surchauffait légèrement et tendait vers l’inflation, les Pays Baltes connaissaient le plein emploi des ressources et un très faible taux de chômage. Une bulle spéculative s’est néanmoins formée : "Comme ailleurs, nous avons eu du crédit trop facile et une bulle immobilière s’est formée. Les gens voulaient s’endetter et consommer, plutôt que d’investir" précise le député estonien M. Eesmaa. Face à la surchauffe de l’économie, les banques ont coupé les crédits ce qui a provoqué le passage d’une croissance à deux chiffres à une décroissance à deux chiffres.

Suite à l’augmentation du prix des matières premières en 2008, l’inflation s’est envolée. Les salaires ont augmenté moins vite. La demande interne et l’investissement ont baissé. Le resserrement des conditions de crédits n’a fait qu’accélérer l’entrée dans la crise. Pour y faire face, la Lettonie a reçu une aide de 7,5 milliards d’euros de la part du FMI.

Bien que moins touchés que les pays de l’Europe de l’ouest, les Pays Baltes sont parmi les PECO les plus exposés avec la Roumanie et la Bulgarie. Si la Lituanie est parvenue jusqu’ici à conserver une croissance plus forte que ses deux voisins Baltes, les prévisions de croissance pour l’année 2009 ne sont guère encourageantes. Son chômage atteint 11,5% la contraction de son économie est de -13,6%. L’OFCE prévoit une croissance de 2.7% pour la Pologne et la République Tchèque contre 1% pour les Pays Baltes.

La crise économique s’accompagne d’une profonde crise politique. En Estonie, les sociaux-démocrates ont quitté le gouvernement refusant de valider de nouvelles coupes budgétaires. La coalition actuelle est désormais minoritaire. En Lettonie, le premier ministre a dû démissionner. Dans ces deux pays le vote protestataire prospère. La victoire en Lettonie d’Alfred Kubics, ancien dirigeant du parti communiste en est la meilleure illustration. Seuls les Lituaniens, moins touchés par la crise, soutiennent leur gouvernement.

Paul Jorion, interviewé par "La Tribune" : "on applique des rustines pour préserver l’ancien monde"

Chaque jour, cet été, nous interrogeons un grand témoin de l’actualité sur sa vision de l’après-crise. Aujourd’hui, pour le sociologue et anthropologue Paul Jorion, la crise est loin d’être terminée et la sortie de crise très incertaine, faute de mesures efficaces et énergiques. Le pouvoir politique a, selon lui, abdiqué face au monde de la finance.
Paul Jorion sociologue et anthropologue

Comment voyez-vous le monde de l’après-crise ?

La crise est loin d’être terminée, elle a à peine commencé en France et je ne vois pas comment aujourd’hui nous en sortir. Malgré le climat d’euphorie qui règne actuellement, la sortie de crise me paraît d’autant plus incertaine que les mesures prises par les États pour réformer la finance et relancer l’économie sont tout à fait inappropriées. Aux États-Unis, l’immense vague d’espérance suscitée par l’élection de Barack Obama s’est vite brisée sur les puissants lobbies de Wall Street. Il manque toujours quelques voix au Congrès pour adopter des textes encadrant mieux l’activité des banques. Ce n’est pas surprenant : le Parti démocrate a toujours eu de nombreux soutiens dans le monde de la finance alors que le Parti républicain a traditionnellement l’appui des grands industriels, notamment du complexe militaro-industriel.

Aucune leçon ne pourra donc être tirée de la crise ?

J’ai plutôt le sentiment que l’on applique des rustines pour tenter de remettre l’ancien système sur les rails. Il existe aux États-Unis un grand écart entre le discours et la réalité. C’est également le cas en Europe. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont eu le courage de dire que la crise était plus grave que l’on imagine. Mais je doute qu’ils aient les moyens de mener des actions efficaces, surtout dans une Europe aussi désunie. Le politique a totalement abdiqué. C’est le principal enseignement de la crise et la grande différence par rapport à la crise de 1929, où l’État a su imposer des réformes radicales, comme aux États-Unis, avec la stricte séparation des activités de banque d’investissement et de banque commerciale. Rien de tel aujourd’hui : les politiques sont toujours convaincus des vertus autorégulatrices des marchés et ont délégué leur pouvoir aux banques centrales, alors même qu’elles sont sous influence de l’industrie financière. Pire, les politiques ont fait pression pour que les règles comptables soient modifiées, de telle sorte que personne n’est en mesure aujourd’hui de connaître exactement l’étendue réelle des pertes. C’est même renier l’un des principes du capitalisme, la transparence de l’information.

Selon vous, une meilleure régulation de la finance aurait-elle permis d’éviter la crise ?

Sans aucun doute. L’État de Caroline du Nord a, par exemple, très vite réglementé les crédits subprimes et le maintien du Glass-Steagall Act aurait empêché que la crise des subprimes ne tarisse l’ensemble des crédits à l’économie. Aujourd’hui, il faudrait changer de paradigme, comme dans les années 30, et cesser de se focaliser sur la liquidité des marchés. La priorité devrait être désormais donnée à la solvabilité des entreprises et des ménages. Il est tout à fait illusoire de croire que les dettes privées pourront être un jour remboursées. Par conséquent, il ne sert à rien de rééchelonner : il faut remettre les compteurs à zéro. Ce qui suppose bien évidemment la nationalisation du secteur bancaire et la disparition de nombreuses banques. Autre priorité : rééquilibrer la répartition entre profits et salaires de manière à ce que les ménages ne soient plus contraints de vivre perpétuellement à crédit. C’est tout le système d’endettement aux États-Unis, organisé autour de l’immobilier, qu’il faut par conséquent remette en cause. Enfin, il faut prévenir toute nouvelle dynamique de bulle financière. Pour cela, il convient enfin de prendre en compte les méfaits de la spéculation qui prélève sur l’économie une dîme injustifiée. Des décisions simples peuvent être prises, comme interdire l’accès des marchés à terme aux opérateurs n’ayant pas le statut de négociant. Mais les mesures les plus efficaces sont souvent les plus difficiles à prendre du point de vue politique. On se contente alors de "verdir" l’économie pour préserver l’ancien monde. Cela n’est évidemment pas à la hauteur du drame qui se joue actuellement.

Vous avez, dans l’un de vos livres, prédit la fin du capitalisme américain...

Oui, et on peut même mettre une date sur son acte de décès : le 18 mars 2009. La banque centrale américaine avait alors annoncé son intention de racheter des bons du Trésor américains sur des montants considérables. Autrement dit, les États-Unis ont décidé d’avaler leur propre dette, ce qui signe la fin du mythe du dollar sur lequel a prospéré le capitalisme made in Wall Street. Mais tout est fait pour dissimuler la portée de cette décision historique !

La relance de l’économie mondiale passe- t-elle par la Chine ?

Le match va effectivement se jouer entre une Chine qui monte et une Amérique sur le déclin. Mais permettez à l’anthropologue que je suis de rappeler que la croissance chinoise sera stoppée par les limites du monde ! L’homme a jusqu’ici prospéré grâce à une approche colonisatrice de son environnement. Aujourd’hui, nous détruisons massivement nos ressources, nous polluons comme jamais, nous créons des outils, comme l’informatique ou la monnaie, que nous ne maîtrisons plus. Notre ingéniosité et notre agressivité nous ont permis de survivre, elles risquent désormais de nous perdre. Le moment est venu pour la solidarité. Pour nous préserver de l’extinction.

Bio express : anthropologue français, auteur de "la crise du capitalisme américain" et de "l’implosion", Paul Jorion a travaillé au cœur du système du crédit immobilier américain et annoncé, dès 2006, la crise des subprimes. Cet observateur des États-Unis porte depuis un regard décalé et sans concessions sur la crise et l’économie. Prochain ouvrage : "L’argent, mode d’emploi" (Fayard)

Michel Husson : crise ou reprise ?

C’ÉTAIT PRÉVISIBLE : LE MOINDRE FREMISSEMENT DE LA CONJONCTURE ALLAIT ÊTRE INTERPRÉTÉ COMME LE SIGNAL DU DÉBUT DE LA FIN DE LA CRISE.

Un trimestre de croissance non négative a suffi pour que les traders et les bonus repartent comme en quarante. On cherche à se rassurer comme on peut. Ainsi, l’institut patronal Rexecode souligne que « l’ajustement à la baisse des effectifs dans la phase récessive actuelle a été plus faible que celui qui avait été observé dans des précédentes phases récessives ».

Supposer que la récession puisse être effacée par une mini-reprise, c’est ne pas voir plus loin que le bout de son nez. Que l’ajustement sur l’emploi ait été (relativement) modéré compte tenu de l’ampleur du choc, c’est possible. Mais la contrepartie est un recul brutal de la productivité que Rexecode chiffre à 2,2 %. Cela veut dire que les résultats des entreprises se dégradent d’autant, ainsi que les finances publiques pour la part du chômage partiel qu’elles prennent en charge. Qui peut croire que les entreprises ne vont pas chercher à rétablir leurs profits, en bloquant les salaires, ou en ajustant leurs effectifs ? Tous les dispositifs, comme le chômage partiel qui joue un rôle considérable en Allemagne, ont une durée d’utilisation limitée. Et, lorsqu’ils seront épuisés, les licenciements secs prendront le relais. Le gouvernement le sait bien, qui a fait plutôt profil bas à propos du « recul » récent du chômage acquis à coup de radiations, et qui n’empêchera pas son augmentation ultérieure (sous réserve de nouveaux traitements « statistiques »).

L’hypothèse d’une reprise significative est peu probable en raison même des ajustements face à la crise. Aux Etats-Unis, le taux d’épargne des ménages a sensiblement augmenté, ce qui veut dire que la surconsommation fondée sur le surendettement ne pourra plus retrouver son rôle de moteur de la croissance. La Chine redémarre mais la demande intérieure joue un rôle plus important que les exportations, ce qui implique aussi de moindres importations et donc des débouchés moins dynamiques pour les Etats-Unis ou l’Europe. Le Japon est catatonique, le Royaume-Uni en quasi-faillite, et l’Allemagne ne compte que sur les exportations, contribuant ainsi à déprimer la croissance dans toute l’Europe. Un secteur moteur comme l’automobile va tomber en panne une fois que les primes à la casse seront supprimées. Et les entreprises ne sont en rien incitées à investir au-delà d’un maintien des capacités de production dans quelques secteurs. Ne parlons pas de l’immobilier.

Les mois à venir verront donc s’enclencher une nouvelle boucle récessive alimentée par deux mécanismes qui ne jouent pas encore. D’abord, la demande salariale va finir par stagner en raison de la baisse de l’emploi et du blocage des salaires. Ensuite, les mesures destinées à résorber les déficits budgétaires vont progressivement annuler l’effet d’entraînement des dépenses publiques et sociales sur l’activité économique.

CONCLUSIONS :

Ce que l’on appelle "la crise" n’est pas une simple récession ni une simple crise cyclique mais, au contraire, le résultat d’un effort artificiel des classes dirigeantes pour contrer la crise cyclique. Les capitalistes et leurs gouvernants estiment en effet qu’une récession ferait s’effondrer tout le système. L’hypertrophie de la finance comme celle des prêts ne ont que des sous-produits de cette politique pour empêhcer tout recul cyclique de l’économie qui est pourtant le mode de respiration classique du capitalisme.

Ce à quoi on assiste depuis 2008 est un effondrement du fonctionnement capitaliste. Cela signifie que ce sont les Etats qui, sur argent public, soutiennent l’activité alors que les investisseurs privés ne le font plus.

Il est donc à prévoir de nouveaux effondrements à relativement court terme et des conséquences catastrophiques pour les populations des dépenses dispendieuses des Etats. L’effondrement des banques n’a été évité que momentanément. Les investissements productifs n’ont pas repris. les licenciements massifs continuent.

Nous ne sommes donc qu’au début de la chute du capitalsime.

Les objectifs affichés des gouvenants sont de maintenir l’activité. l’objectif réel est de désarmer les classes ouvrières et de faire croire que les gouvernements se préoccupent de les défendre.

Dans les pays les plus frappés, USA, Angleterre, Espagne, Chine, Japon, grèce, etc..., la population adéjà perdu confiance dans les gouvernants, constatant que rien n’est fait pour eux et tout pour les grands capitalistes.

On n’évitera pas longtemps l’explosion de colère ouvrière même si nul ne peut dire encore où elle commencera.

Messages

  • USA : le chômage repart de plus belle malgré la baisse des licenciements

    De Marc JOURDIER (AFP) – Il y a 5 heures

    WASHINGTON — Les destructions d’emplois aux Etats-Unis ont continué de ralentir en août, mais restent encore très élevées et touchent la quasi-totalité des secteurs de l’économie, signe qu’il faudra plus qu’un début d’embellie avant que le chômage ne cesse de monter.

    Selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés vendredi par le département du Travail, la première économie mondiale a supprimé 216.000 emplois nets, contre 276.000 en juillet.

    La baisse des licenciements est plus forte que ne le pensaient les analystes, qui tablaient sur 230.000 suppressions d’emplois en août.

    Elle n’a pas empêché le taux de chômage, qui avait baissé contre toute attente en juillet, de bondir de 0,3 point, à 9,7%, son plus haut niveau depuis juin 2003.

    Christina Romer, conseillère économique du président américain Barack Obama, a estimé sur la chaîne CNBC que les chiffres d’août étaient toujours "très mauvais" mais que les Etats-Unis allaient "dans la bonne direction".

    De fait, à part un sursaut en juin, les destructions d’emplois n’ont cessé de freiner depuis janvier, et celles d’août ont été les plus faibles depuis un an.

    Néanmoins, à part la santé et l’éducation, tous les secteurs de l’économie ont été destructeurs nets d’emplois en août. A cause des difficultés de la poste, même l’Etat fédéral a licencié 5.000 personnes malgré ses efforts de relance.

    "Le marché du travail reste un défi de taille", a reconnu devant la presse Alan Krueger, sous-secrétaire adjoint au Trésor chargé de la politique économique, jugeant que des chiffres "moins mauvais" ne seraient jamais "assez bons".

    L’industrie a continué de payer un lourd tribut à la crise : les suppressions de postes y ont augmenté (136.000 en août). A l’inverse, les licenciements ont diminué de près de moitié (à 80.000) dans le secteur tertiaire, qui représente environ 85% de la main d’oeuvre employée du pays.

    Selon le ministère, les Etats-Unis ont perdu 6,9 millions d’emplois depuis le début de la récession en décembre 2007, et le taux de chômage a augmenté de 4,8 points.

    De l’avis général des économistes et des responsables de la politique économique et monétaire du pays, les effets de la crise devraient se faire sentir encore longtemps étant donné la fragilité de la reprise, dont le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a dit mercredi avoir vu "les premiers signes".

    Les dirigeants de la banque centrale (Fed) sont ouvertement très inquiets de la situation du marché de l’emploi, même s’ils semblent considérer que la récession vit ses derniers spasmes.

    La Fed prévoit que le taux de chômage puisse atteindre 10,1% à la fin de décembre et qu’il continue de monter encore pendant une bonne partie de 2010.

    La montée du nombre de chômeurs de longue durée inquiète particulièrement les autorités. La Fed estime qu’elle pourrait entraîner une "perte de savoir-faire" aux conséquences dramatiques pour le pays.

    Pour l’économiste indépendant Joel Naroff, "la course aux licenciements a ralenti mais il faudra une vraie croissance avant que le marché de l’emploi aille bien de nouveau".

    D’autant plus que les chiffres du ministère ne témoignent pas entièrement de la réalité. Si l’on prend en compte les chômeurs dits "découragés" et les gens contraints par la crise de ne travailler qu’à temps partiel, le chômage touche près de 26 millions de personnes et non pas les seuls 14,9 millions de chômeurs "officiels".

  • Même si elle affiche des taux insolents, la croissance chinoise ne devrait pas être suffisante pour absorber le trop plein de travailleurs cette année. Après +6,1% au premier trimestre et +7,9% au deuxième, le Centre d’information d’Etat, un organisme chinois public, table sur une prévision de croissance de 8,5% au troisième trimestre.

    Il s’agit d’une anticipation plutôt optimiste, mais elle pourrait ne pas être suffisante pour que la Chine atteigne son objectif annuel d’une croissance de 8% de son PIB, chiffre nécessaire selon les autorités pour maintenir un certain calme social.

    La République populaire doit également affronter un autre obstacle de taille : le chômage, qui touche officiellement 24 millions de Chinois. Or, d’après les projections des économistes et du gouvernement chinois lui-même, une croissance annuelle de 8% ne permettrait de créer que 12 millions d’emplois sur l’ensemble de l’année 2009. Cela implique que la moitié des chômeurs chinois ne pourraient pas retrouver de travail cette année.

    De plus, le chiffre de 24 millions de chômeurs ne comprend pas les millions de jeunes diplômés et les ouvriers qui migrent en quête d’opportunités.

    La faiblesse des exportations plombe toujours la croissance chinoise. Au troisième trimestre, les autorités anticipent une baisse de 20% et un recul de 12,7% pour les importations. Les investissements devraient rester le principal moteur de la croissance avec une hausse de 32% dans l’immobilier urbain prévue au troisième trimestre.

    latribune.fr

  • En Europe de L’est, la Lettonie :
    Comme la priorité est donc de secouer le moins possible le système financier, c’est donc aux Lettons de supporter le coût de l’assainissement. La facture est salée. Pour parvenir à réduire de 12% du PNB à 5% puis en 2012 à 3% le déficit public, les bailleurs de fond imposent de tailler à la manchette dans les budgets sociaux. Les retraites sont baissées de 10%, les salaires dans l’administration de 20%. Les enseignants eux voient leur chèque de fin de mois diminuer de moitié. Des écoles, des hôpitaux... sont fermés. La population se retrouve vingt ans en arrière.

    Voir aussi l’article dans le monde diplomatique de ce mois : 10% des écoles ont fermées !

  • Paul Jorion, interviewé par "La Tribune" : "on applique des rustines pour préserver l’ancien monde"

    Chaque jour, cet été, nous interrogeons un grand témoin de l’actualité sur sa vision de l’après-crise. Aujourd’hui, pour le sociologue et anthropologue Paul Jorion, la crise est loin d’être terminée et la sortie de crise très incertaine, faute de mesures efficaces et énergiques. Le pouvoir politique a, selon lui, abdiqué face au monde de la finance. Paul Jorion sociologue et anthropologue

    Comment voyez-vous le monde de l’après-crise  ?

    La crise est loin d’être terminée, elle a à peine commencé en France et je ne vois pas comment aujourd’hui nous en sortir. Malgré le climat d’euphorie qui règne actuellement, la sortie de crise me paraît d’autant plus incertaine que les mesures prises par les États pour réformer la finance et relancer l’économie sont tout à fait inappropriées. Aux États-Unis, l’immense vague d’espérance suscitée par l’élection de Barack Obama s’est vite brisée sur les puissants lobbies de Wall Street. Il manque toujours quelques voix au Congrès pour adopter des textes encadrant mieux l’activité des banques. Ce n’est pas surprenant  : le Parti démocrate a toujours eu de nombreux soutiens dans le monde de la finance alors que le Parti républicain a traditionnellement l’appui des grands industriels, notamment du complexe militaro-industriel.

  • Qu’est-ce que le forfait hospitalier ? Sa hausse : 10 à 18euros en 5ans !

    (extrait d’une revue d’une grande banque française)

    "Instauré il y a plus de vingt ans, le forfait hospitalier vient régler une partie des frais "hôteliers" liés à l’hospitalisation : hébergement, restauration et entretien des chambres.

    Participer aux dépenses
    À sa création, l’objectif du forfait hospitalier était clair : demander au patient de participer aux dépenses occasionnées par son accueil, en dehors de toute prestation médicale prise en charge par la Sécurité sociale.

    Puisqu’ils recouvrent des prestations non médicales, ces frais occasionnés par une hospitalisation ne sont pas remboursés.

    L’augmentation du forfait hospitalier, décidée par le gouvernement Raffarin, s’est inscrite dans le cadre de la réduction du déficit de l’assurance maladie. En passant de 10,67 € à 13 € par jour (plus 22 %) au 1er janvier 2004, puis à 14 euros en 2005, 15 euros en 2006 et enfin 16 euros en 2007, il devrait améliorer les recettes des établissements de santé. "

    Et fin 2009, la crise a endetté tous les états de la planète à des échelles inconnues jusqu’ici. Les conséquences sont les mêmes (à des rythmes différents) qu’on habite en Lettonie, en Californie ou en France : une avalance de mesures destinées à vider les poches des peuples, et à les tuer à petits feux faute de soins par exemple :

    AFP :

    Hausse du forfait hospitalier et déremboursements au menu du budget de la Sécu

    La hausse attendue du forfait hospitalier, qui couvre les dépenses d’hôtellerie des patients, de 16 à 18 euros a été confirmée.

    Cette hausse concerne le forfait appliqué lors des séjours dans les services de médecine, chirurgie et obstétrique, ainsi que dans les établissements de soins de suite et de réadaptation. Dans les services de psychiatrie, le forfait passe de 12 à 13,5 euros.

    Le taux de remboursement par l’assurance maladie de certains médicaments, au "service médical rendu faible", baissera de 35% à 15% en 2010.

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