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La continuité, une vision erronée de notre cerveau héritée de nos limites liées à notre éducation infantile

mercredi 25 mars 2009, par Robert Paris

La conscience humaine, elle qui produit justement l’illusion du continu, elle-même est discrète. « Le flux de notre conscience n’est donc pas à envisager comme un changement continu permanent mais plutôt comme une succession d’états stables. (…) De nombreuses données de la psychologie expérimentale et de la neurophysiologie humaine sont en faveur de cet aspect « quantique » de nos états conscients : Donchin et Coles, 1998 ; Raymond et al, 1992 ; VanRullen et Koch, 2003 et 2005. » écrit Lionel Naccache dans "Le nouvel inconscient".

Renée Baillargeon dans "La physique démarre au berceau" :

extraits

"Nous autres, adultes, possédons une somme importante de connaissances sur la réalité physique. par exemple, nous savons qu’un objet continue d’exister même s’il est caché derrière un autre. Nous savons qu’un objet indéformable ne peut être contenu dans un récipient d’une taille plus petite, ou encore qu’un objet posé sur une table et recouvert par une cloche se déplace avec celle-ci. Nous utilisons ces connaissances pour répondre à des objectifs très précis comme prédire et interpréter les phénomènes physiques, guider nos actions sur les objets, donner sens à celles des autres, voire surprendre un public par des tours de prestidigitation. A quel âge et par quels mécanismes acquérons-nous ces connaissances ? Ces dernières années, des méthodes d’étude originales ont permis d’apporter de nouveaux éléments de réponse. (...) Il y a une vingtaine d’années, mes collaborateurs et moi-même avons mis au point la méthode de la "transgression des attentes" (TDA). C’est aujourd’hui l’approche exéprimentale la plus largement utilisée pour étudier le raisonnement des bébés sur le monde physique. Dans une expérience type, on montre aux enfants deux situations. par exemple, une figurine qui se déplace et passe derrière un écran. Dans un cas, c’est la même figurine qui réapparaît de l’autre côté ; dans l’autre, elle est différente. La première situation correspond à son déroulement normal, attendu. La seconde, réalisée à l’aide d’un trucage, semble violer les règles de la réalité physique. Si les bébés regardent plus longtemps la deuxième situation, on peut supposer qu’ils possèdent une attente quant au déroulement de la scène et qu’ils sont surpris par la "transgression" de cette attente. (...) Dans une série d’expériences que nous avons réalisées depuis 1999, nous avons constaté que les bébés de deux mois et demi étaient surpris de voir un objet différent réapparaitre derrière un écran (occultation) ; à sept mois et demi, ils sont surpris lorsqu’un objet est introduit dans un récipient plus petit (inclusion) ; à douze mois, ils sont surpris lorsqu’un objet est recouvert par une cloche plus petite (recouvrement). Nous étions très étonnés par ces résultats. Comment les bébés peuvent-ils reconnaitre que les règles sont violées dans toutes ces catégories d’évènements ? Pour le comprendre, une théorie proposée vers le mimlieu des années 1990 par Elizabeth Spelke, de l’Université Rutgers, a été fort utile. Dès leur plus jeune âge, les bébés interprèteraient les événements à l’aide d’un petit nombre de "principes généraux". (...) Le principe le plus important dans la représentation des événements physiques est celui dit de "continuité". Il postule que les objets existent continuellement dans le même espace et dans le temps, en conservant les traits qui les caractérisent. Il a de nombreux corollaires. Par exemple, les objets statiques, visibles ou cachés, existent continuellement dans le temps. Les objets suivent des trajectoires continues. Deux objets ne peuvent occuper le même espace au même moment. Un objet ne peut se transformer spontanément en un autre, d’une taille, d’une forme, d’une substance ou d’une couleur différentes. Grâce au principe de continuité les bébés sont capables d’appréhender les aspects essentiels d’un événement et ce, dès les premiers mois de la vie. (...) Le principe de continuité semble s’appliquer uniquement aux informations que les bébés sont capables de se représenter. En effet, si les bébés ne comprennent pas que la taille d’un objet est plus grande que celle d’un récipient, ils ne peuvent être surpris que cet objet puisse y être introduit en totalité ! Mais, à mesure qu’ils se développent, ils deviennent capables de prédire le déroulement de situations de plus en plus complexes. comment y parviennent-ils ? "

suite à venir ...

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