Contribution au débat sur la philosophie dialectique du mode de formation et de transformation de la matière, de la vie, de l’homme et de la société Ce site est complémentaire de https://www.matierevolution.org/
Ce que nous voulons et ... ce dont nous ne voulons plus
Le travail que nous diffusons ici est incomplet et inachevé, dans sa conception comme dans sa rédaction. Cependant, l’ampleur du sujet, la longueur du travail nécessaire, justifie de mettre ce texte en circulation sans tarder. Il sera progressivement complété et corrigé. Le sujet, la révolution, n’est pas un thème si courant, y compris dans le pays souvent présenté comme celui de la Révolution française. Depuis le stalinisme, le maoïsme et les diverses « versions » prétendues du socialisme et du communisme, la signification de la révolution sociale s’est perdue ou a été faussée. Si, pour bien des travailleurs, leur classe se bat pour l’emploi ou le salaire, ils ne se voient pas comme la classe opprimée la plus puissante de l’Histoire, capable, à l’échelle internationale, de libérer l’humanité de l’oppression et de l’exploitation. Il ne faut pas concevoir ce mouvement de la conscience de classe comme un recul linéaire. De même qu’il ne faut pas interpréter le mouvement qui s’est manifesté de Marx à Lénine et Trotsky, ou de la Commune de Paris de 1871 à la révolution en Russie en 1917 et en Europe en 1918-1920, comme une montée continue. Le mouvement de l’Histoire, celui des luttes, celui de la conscience de classe, celui de l’organisation de classe, ces trois mouvements qui ne sont d’ailleurs pas similaires, ne suivent pas un cours graduel, mais connaissent des sauts brutaux. Et, parfois aussi, des chutes brutales. Aujourd’hui, suite au recul des illusions dans la social-démocratie (au service du grand capital depuis la première guerre mondiale), dans le stalinisme (principale force anti-communiste depuis 1925), et dans les nationalismes du tiers-monde (venus au pouvoir depuis la deuxième guerre mondiale), un nouveau cycle semble se profiler. Les illusions sur le capitalisme sont également retombées (même dans les Pays de l’Est), et un nouvel anticapitalisme semble en train de renaître dans une nouvelle génération de la classe ouvrière mondiale. Cela ne veut pas dire qu’une nouvelle compréhension du monde naîtra directement et spontanément, car de nouvelles tromperies peuvent très bien remplacer les anciennes. L’anticapitalisme, à la mode aujourd’hui, est un mouvement composite qui ne développe pas une conscience claire de la nécessité de renverser définitivement le capitalisme et de le remplacer par le pouvoir des travailleurs. Ce courant ne permet pas non plus une avancée dans la compréhension du rôle de l’Etat bourgeois, étant donné qu’il professe une défense de la démocratie citoyenne qui reste dans le cadre bourgeois. Pas question par exemple pour les anticapitalistes, et encore moins pour les altermondialistes, de destruction de l’Etat bourgeois, et surtout pas d’idée de mise en place d’un pouvoir aux travailleurs. La question de la propriété privée des grands moyens de production n’est nullement envisagée. On constate ainsi que, sous de nouvelles couleurs et de nouvelles formes, il est très possible de donner à la critique du capitalisme un caractère fondamentalement réformiste, c’est-à-dire visant au sauvetage du capitalisme en le rendant acceptable aux masses opprimées. Les idées de « développement durable », d’altermondialisme, de « décroissance », de « défense de la planète » sont de nouveaux moyens de détourner de la lutte des classes en prétendant que tous les hommes sont responsables des destructions, causées par le grand capital. Le capitalisme « éthique », « durable », « écologique », « solidaire », « régulé », l’alter-capitalisme en somme, n’est qu’une nouvelle forme de l’illusion réformiste qui refuse de prendre en compte le fondement de classe du capitalisme et sa conséquence : la nécessité pour les exploités de renverser ce système. De nouveaux types de réformismes, de nationalismes, de stalinismes, d’intégrismes religieux ou d’autres idéologies réactionnaires peuvent apparaître, détournant à nouveau les mouvements sociaux. Il n’y aura pas de naissance purement spontanée d’une nouvelle analyse critique du système. Et cela se déroule à un moment où une nouvelle crise du capitalisme se profile à l’horizon, grosse de nouveaux sacrifices pour les opprimés mais grosse aussi de nouvelles révolutions, c’est-à-dire de nouvelles potentialités d’en finir définitivement avec l’exploitation de l’homme par l’homme.
Il est d’autant plus important de repenser (c’est-à-dire de reconstruire) ce que signifient véritablement le socialisme et la révolution, dans le monde d’aujourd’hui. Pendant de trop longues années, les révolutionnaires eux-mêmes, en panne de révolutions, se sont tournés vers des luttes armées (guérillas n’ayant rien à voir avec l’action du prolétariat), vers des formes non classistes de contestation (altermondialisme, écologisme), ou vers des formes d’accommodation critique au système (syndicalisme, électoralisme). Dans tout cela, la révolution (et d’abord la destruction de l’Etat bourgeois et de l’ordre économique du capital) est bien oubliée. La question n’est même plus étudiée, ni discutée publiquement, que ce soit au nom d’un espèce de réalisme (la révolution n’est pas à l’ordre du jour), ou d’un renoncement plus ouvert à cette perspective.
Dans cette étude, on appellera révolution la situation de crise dans laquelle les opprimés cessent de suivre les idées et les organisations de la classe dirigeante, commencent eux-mêmes à s’organiser, d’une manière totalement nouvelle et émergente, en vue de leurs propres intérêts de classe et, surtout, appliquent leurs propres décisions, créant une situation de double pouvoir porteuse de la possibilité de changement radical du cours de l’Histoire, vers un pouvoir aux travailleurs. Cette définition ne considère pas la violence (la fameuse lutte armée) comme le critère fondamental, mais souligne plutôt le caractère radical du contenu social et politique donné par les opprimés eux-mêmes, et la destruction rapide des bases réelles de l’ancien ordre. Au sens large, scientifique, nous appellerons « révolution » tout état transitoire dans lequel l’ordre établi peut basculer qualitativement et brutalement. Mais, surtout, nous appellerons révolution une situation qui mène à l’émergence brutale d’une structure, qualitativement nouvelle, issue de l’agitation et des contradictions à l’échelon hiérarchique inférieur, encore appelée auto-organisation. Du coup, ce processus concerne aussi bien les différents domaines des sciences. La politique est particulièrement concernée par la question de l’auto-organisation des prolétaires. Rappelons l’expression qu’en donnait Karl Marx : « Le socialisme sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. » Pour se préparer à devenir un nouveau pouvoir, les exploités ont besoin de retrouver le sens de l’organisation collective et la confiance dans leurs propres forces.
Ce texte tente de tirer des leçons générales, philosophiques, des travaux récents des sciences, naturelles, historiques, économiques, et sociales. Les avancées scientifiques, qui font progresser nos connaissances et nos compétences techniques, influencent notre philosophie du monde. Du moins, elles devraient le faire. La vulgarisation scientifique touche un large public, mais la philosophie tirée des sciences est peu diffusée. La pensée scientifique a profondément changé, même si le grand public, inondé d’informations techniques, l’ignore souvent. La science actuelle n’est plus fondée sur des objets fixes, ni sur un ordre figé, mais sur l’organisation spontanée du désordre d’un grand nombre d’éléments interagissant. La matière n’est plus conçue comme une masse inerte, mais comme le produit d’une dynamique collective extraordinairement agitée. Renversement brutal des structures, la révolution est un processus de construction, par l’organisation spontanée des agitations sous-jacentes, de structures nouvelles, dites émergentes. La compréhension de ce mécanisme révolutionnaire, qui caractérise les phénomènes historiques, n’est pas évidente, ne découle pas directement de l’observation, et nécessite un effort de conceptualisation philosophique. Les anciennes oppositions diamétrales entre matière inerte et vivante, entre vie et mort, entre ordre et désordre, entre destruction et construction, entre hasard et nécessité, sont désormais caduques. Dépassant ces anciennes dichotomies, la nouvelle philosophie scientifique reconnaît l’interpénétration entre déterminisme et contingence, entre lois et désordre, entre singularités et universalité, entre atomisme et vitalisme, et entre matérialisme et création. Concevoir la dynamique, la tâche est rude, mais les éléments sont fournis par les sciences elles-mêmes.
La réflexion sur le processus actif de la nature, sur les rythmes de son mouvement historique, est porteuse d’un mode de pensée qui est indispensable, autant en sciences que pour l’étude de la société humaine. La capacité des opprimés de construire leur pouvoir dépend avant tout de leur expérience politique, de leur participation, active, organisée et consciente à leurs propres luttes. Une classe n’est pas seulement constituée d’hommes ayant des intérêts matériels. C’est d’abord une conscience, faite d’échecs, d’espoirs, de tentatives, de virtualités, d’idées et de potentialités. Le mécanisme d’émergence de la conscience de classe et le fonctionnement dynamique de la matière, sans cesse transformée par l’interaction entre virtuel et réel, entre destruction et construction, en permanence en révolution, sont du même type.
La compréhension de la révolution est d’une importance capitale pour la pensée scientifique comme pour l’action politique et sociale. Elle est particulièrement nécessaire au mouvement ouvrier, victime des idéologies de l’ordre et de la réforme, défenseurs de la continuité de l’Etat. L’a priori du continu, préjugé opposant progrès et changement brutal, est largement propagé, par les scientifiques comme par les courants politiques et sociaux, sociaux-démocrates, associatifs, écologistes, alter-mondialistes, syndicalistes ou staliniens. L’idée du rôle central de la classe travailleuse pour changer radicalement le cours de la société humaine est fortement combattue. La conscience de la classe opprimée dépend en premier de sa compréhension de ses capacités à transformer le monde. La signification de la société à construire est aujourd’hui altérée. La révolution, incomprise, est souvent rejetée. La rencontre des idées communistes vivantes et du prolétariat révolutionnaire reste le principal danger mortel pour les exploiteurs et la seule perspective d’avenir pour les exploités.
Ce texte est soumis à la réflexion, à la critique de tous. Il peut être librement cité, édité et traduit. Aucun copyright pour aucun pays. Envoyez toute observation et critique aux auteurs Robert Paris et Tiekoura Levi Hamed.
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"Tant qu’il existera, par le fait des lois et des moeurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, ... tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles."
Les Misérables, Victor Hugo
Vive la révolution !!!!
"L’émancipation des ouvriers ne peut être l’oeuvre que des ouvriers eux-mêmes. Il n’y a donc pas de plus grand crime que de tromper les masses, de faire passer des défaites pour des victoires, des amis pour des ennemis, d’acheter des chefs, de fabriquer des légendes, de monter des procès d’imposture, — de faire en un mot ce que font les staliniens. Ces moyens ne peuvent servir qu’à une fin : prolonger la domination d’une coterie déjà condamnée par l’histoire. Ils ne peuvent pas servir à l’émancipation des masses. Voilà pourquoi la IVe Internationale soutient contre le stalinisme une lutte à mort.
Il va sans dire que les masses ne sont pas sans péché. Nous ne sommes pas enclins à les idéaliser. Nous les avons vues en des circonstances variées, à diverses étapes, au milieu des plus grands bouleversements. Nous avons observé leurs faiblesses et leurs qualités. Leurs qualités : la décision, l’abnégation, l’héroïsme trouvaient toujours leur plus haute expression dans les périodes d’essor de la révolution. A ces moments, les bolcheviks furent à la tête des masses. Un autre chapitre de l’histoire s’ouvrit ensuite, quand se révélèrent les faiblesses des opprimés : hétérogénéité, insuffisance de culture, manque d’horizon. Fatiguées, déçues, les masses s’affaissèrent, perdirent la foi en elles-mêmes et cédèrent la place à une nouvelle aristocratie. Dans cette période les bolcheviks (les "trotskistes") se trouvèrent isolés des masses. Nous avons pratiquement parcouru deux cycles semblables : 1897-1905, années de flux ; 1907-1913, années de reflux ; 1917-1923, années marquées par un essor sans précédent dans l’histoire ; puis une nouvelle période de réaction qui n’est pas encore finie. Grâce à ces événements, les "trotskistes" ont appris à connaître le rythme de l’histoire, en d’autres termes la dialectique de la lutte des classes. Ils ont appris et, me semble-t-il, réussi à subordonner à ce rythme objectif leurs desseins subjectifs et leurs programmes. Ils ont appris à ne point désespérer parce que les lois de l’histoire ne dépendent pas de nos goûts individuels ou de nos critériums moraux. Ils ont appris à subordonner leurs goûts individuels à ces lois. Ils ont appris à ne point craindre les ennemis les plus puissants, si la puissance de ces ennemis est en contradiction avec les exigences du développement historique. Ils savent remonter le courant avec la conviction profonde que l’afflux historique d’une puissance nouvelle les portera jusqu’à l’autre rive. Pas tous ; beaucoup se noieront en chemin. Mais participer au mouvement les yeux ouverts, avec une volonté tendue, telle est bien la satisfaction morale par excellence qui puisse être donnée à un être pensant !"
Léon Trotsky dans "Leur morale et la nôtre"
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