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Lutte de classes en Inde

12 janvier 2019, 07:01

La grève a été déclenchée par les centrales de dix syndicats et dirigée politiquement par le Parti communiste indien (marxiste) stalinien ou CPM. Parmi les syndicats figuraient le Centre des syndicats indiens (CITU), affilié au CPM, et le Congrès des syndicats indiens (AITUC), contrôlé par l’autre principal parti stalinien, le Parti communiste indien (CPI). Ils ont été rejoints par le Syndicat national du Congrès (INTUC), dirigé par le Parti du Congrès, et le Front progressiste du travail (LPF), affilié au DMK, un parti de droite basé au Tamil Nadu.

Le gouvernement de l’État du Kerala, dirigé par le CPM, a encouragé la participation à la grève. Toutefois, soulignant l’attitude favorable aux entreprises des partis staliniens, il a conclu un marché avec la CITU pour exempter les services de trains de voyageurs et le secteur du tourisme, en invoquant des pertes financières probables.

De même, les syndicats n’ont pas appelé les travailleurs à débrayer dans l’industrie de l’automobile à Oragadam, dans la banlieue de Chennai, surnommée le « Detroit de l’Inde », car les grands constructeurs automobiles y sont installés.

En novembre dernier, les syndicats ont mis fin à une grève de deux mois impliquant plus de 3000 travailleurs de trois sociétés opérant à Oragadam – Yamaha, Royal Enfield et Myoung Shin India Automotive – sans qu’aucune de leurs principales revendications ne soit satisfaite. Dans son accord avec Yamaha, la CITU a promis une « paix industrielle » et un « gel » des grèves d’occupation d’usines.

En participant à la grève de deux jours, des millions de travailleurs ont manifesté leur hostilité croissante aux mesures favorables au marché libéral imposées par les gouvernements successifs depuis 1991, lorsque l’élite indienne décida de transformer le pays en une plate-forme de travail à bas salaire pour les multinationales.

C’est la 18e grève nationale dirigée par la CITU depuis 1991. Mais tous les gouvernements nationaux et régionaux formés par les partis avec lesquels les syndicats sont alliés, y compris le Parti du Congrès, des partis régionaux comme le DMK et le CPM et le CPI staliniens, ont poursuivi la même politique impitoyable « favorable aux investisseurs ». Cela vaut également pour les gouvernements des États dirigés par le CPM au Bengale occidental, à Tripura et au Kerala.

L’« ascension » tant vantée de l’Inde a procuré une richesse gigantesque à une petite élite capitaliste tout en condamnant la grande majorité des gens à la pauvreté et à l’insécurité économique, où tout malheur – de la maladie à la perte d’emploi – peut pousser une famille dans l’abîme social.

Alors que l’Inde ne comptait que deux milliardaires au milieu des années 90, elle en compte aujourd’hui environ 130, ce qui en fait la quatrième plus grande concentration au monde. Pendant ce temps, plus de 70 % de la population lutte pour survivre avec moins de 2 dollars par jour. Modi cherche systématiquement à attirer les investisseurs mondiaux en soulignant que les salaires en Inde ne sont pas plus du quart de ceux en Chine.

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