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Et la crise ? Quoi de neuf en cette fin d’année ?

20 janvier 2015, 07:34

Jeudi 22 janvier. Cette date devrait rester gravée dans l’histoire de la zone euro comme le jour où la Banque centrale européenne (BCE) a appuyé sur le bouton nucléaire de la politique monétaire. Comme le jour de la victoire de son patron italien, Mario Draghi, sur les plus orthodoxes de son comité de politique monétaire. Comme le jour où elle a enfin annoncé que l’eurosystème allait racheter massivement de la dette publique sur les marchés pour inonder l’économie de ses euros...

"Nous nous trouvons dans une situation où nous devrions abaisser encore plus le taux directeur [le coût pour emprunter de l’argent, NDLR], mais ce n’est plus possible", a expliqué Mario Draghi dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Die Zeit, publié la semaine dernière. À zéro, les taux ne peuvent effectivement pas devenir négatifs. "À ce moment-là, nous devons avoir recours à des mesures non conventionnelles, c’est-à-dire modifier la taille et la composition du bilan de la BCE." Ce que les spécialistes appellent "quantitative easing" (QE). En clair, Mario Draghi fait marcher la planche à billets, en prenant de la dette publique en pension dans ses comptes en garantie....

La Banque centrale européenne fera "tout ce qu’il faut [whatever it takes] pour sauver l’euro", avait lancé le successeur de Jean-Claude Trichet devant des investisseurs anglo-saxons médusés, à Londres. Avant de présenter, début septembre, l’arme censée incarner cette promesse. En cas de demande d’un pays en difficulté, et sous de strictes conditions de réformes, la BCE rachèterait sa dette publique sur les marchés, pour un montant a priori illimité. Jamais déclenchée, l’arme n’en a pas moins fonctionné : les investisseurs ont été convaincus qu’aucun État ne ferait faillite puisque la BCE était prête à avaler une grande partie des obligations qu’il émettrait sur le marché en la rachetant aux investisseurs.

D’ores et déjà, pourtant, les attentes des investisseurs apparaissent disproportionnées. "Nous craignons que l’impact économique déçoive", préviennent les économistes de la Société générale, dans une note du 16 janvier. Ils estiment même que le "quantitative easing est cinq fois moins efficace dans la zone euro qu’aux États-Unis". Normalement, la baisse des taux d’intérêt sur les dettes souveraines doit entraîner un report des investisseurs vers les actions, devenues beaucoup plus rentables. Mais les taux sont déjà au plus bas, particulièrement pour la dette des pays "coeur" de la zone euro. Ils ne peuvent donc pas tellement baisser davantage. Les "effets richesses" liés à une hypothétique hausse des marchés actions devraient de toute façon être limités par la faible détention d’actions en direct par les ménages ainsi que par un financement des entreprises très dépendant du crédit bancaire.

Extrait de l’hebdomadaire Le Point

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