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Bosnie : les émeutes des salariés sans salaire

22 février 2014, 10:01

Après quelques jours d’accalmie, la révolte sociale repart de l’avant en Bosnie. Plusieurs rassemblements sont prévus ce week-end. Ce mouvement populaire souligne l’écart qui se creuse entre les citoyens et les élites politiques, toujours engoncées dans leur vision ethno-nationale. Il convient de souligner que ces manifestations, menées par une population déçue et en colère, ont un caractère social. Elles ont démarré ainsi, sans aucune connotation politique, ethnique ou autre. Cependant, quelques heures seulement après leur début, la politisation a fait son apparition. Des représentants de chaque communauté ont immédiatement déclaré que quelqu’un était derrière cela, que tout était politiquement organisé. Les dirigeants de Republika Srpska (RS) ont par exemple déclaré que six autobus devaient partir de Tuzla pour attaquer cette entité. Certains médias ont annoncé qu’une partie des manifestants avaient une formation militaire et qu’on leur avait distribué des armes... Il y a derrière cela une volonté des autorités à tous les niveaux d’atténuer, voire de gommer les effets possibles de ces manifestations et que les messages des manifestants ne se réalisent pas à l’avenir. Cependant, il s’est passé autre chose, qui donne l’espoir que les choses vont se déroulent autrement, dans l’intérêt du peuple et non dans l’intérêt des élites politiques nationalistes. À Tuzla et dans d’autres villes ont déjà lieu des assemblées, des forums et autres formes de démocratie directe, qui envisagent comment mettre en œuvre les exigences des manifestants. N’oublions pas également qu’en Fédération quatre gouvernements cantonaux sont tombés. Le problème, désormais, est de nommer un nouveau gouvernement car le mécanisme actuel empêche toute modification. Un nouveau gouvernement doit en effet être nommé par l’assemblée cantonale, elle-même basée sur un principe communautaire. Zagreb a traité ces manifestations comme des conflits liés à la matrice ethnique. Plusieurs fonctionnaires de Croatie l’ont déclaré publiquement. Les commentaires provenant de Serbie ont été quelque peu différents mais ont adressé un message similaire, à savoir qu’heureusement ces troubles sociaux n’avaient pas lieu en Republika Srpska, mais en Fédération. Une barrière diplomatique a cependant toujours été maintenue afin que la Serbie ne s’immisce pas dans les affaires intérieures de la Bosnie-Herzégovine et préserve son intégrité. Toutes ces déclarations font néanmoins partie des lieux communs de la politique de nos voisins envers nous et montrent qu’ils n’ont pas compris ce qui était en train de se passer ici, du moins pas publiquement. Et cela est également le cas du PIC.

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