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La sécurité des centrales nucléaires françaises est de plus en plus mise en cause...

15 août 2013, 21:43, par Max

France : 100 départs de feu dans les installations nucléaires en 2011

L’information ne fait pas la "une" des médias ni des communiqués triomphalistes du lobby nucléaire. Pourtant, l’Autorité de Sureté Nucléaire vient de le confirmer : une centaine de départs de feu ont été recensés dans les installations nucléaires de base (INB non militaire) en France. 40 % de ces départs de feu ont pour origine des... défauts électriques ! Avec euphémisme l’ASN déclare que "la situation reste nettement perfectible en ce qui concerne la gestion des charges calorifiques" et que "des progrès sont nécessaires pour préciser l’attitude des intervenants face à un incendie". Dormez en paix braves gens, on vous dit qu’on contrôle la situation...

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En 2012 une trentaine d’inspections "risque d’incendie" ont été menées dans l’ensemble des 136 Installations Nucléaires de Base. Autant dire qu’à peine un quart des installations ont été contrôlées ! Mais déjà le constat est sans appel de l’aveu même de l’Autorité de Sûreté Nucléaire :

 en 2011, "une centaine de départs de feu ont été recensés dans les installations nucléaires de base en France". Si tous n’ont pas donné lieu à des incendies : "plus de 40 % de ces départs de feu ont pour origine des défauts électriques" dont au moins un a donné lieu à la mise en place d’un plan d’urgence interne (PUI) - celui du transformateur électrique de la centrale du Tricastin le 2 juillet 2011- et "80 % d’entre eux ont nécessité des interventions" humaines spécialisées.

 "la situation reste nettement perfectible en ce qui concerne la gestion des charges calorifiques" c’est-à-dire de connaître la quantité totale de chaleur que peuvent dégager l’ensemble des combustibles présents dans l’espace en cause. Autant dire que les Directions envoient les pompiers et agents de sécurité dans le brouillard du risque réel. Pas mieux pour les permis de feu et la sectorisation incendie,

 "des progrès sont nécessaires pour préciser l’attitude des intervenants face à un incendie". Ce serait la moindre des choses ! Progrès à mettre en oeuvre aussi pour "la doctrine à adopter pour l’élaboration et la mise en œuvre des « permis de feu »". Ce document administratif obligatoire qui a pour but de s’assurer que toutes les mesures de prévention sont prises lors d’un « travail par point chaud » (c’est-à-dire au cours duquel un corps métallique est porté à très haute température, ou peut générer des particules incandescentes) susceptible de provoquer un incendie,

Aveux de taille : des départs de feux fréquents et pas de respects des obligations et consignes

Premier aveux de taille sur le site internet de l’ASN : "Les départs de feu sont des événements relativement fréquents dans les installations nucléaires". Ah bon ? mais alors pourquoi ne pas en informer la population systématiquement ?

Autre aveux : les directions des installations nucléaires ne respectent que très peu leurs obligations et consignes. Elles doivent pourtant, selon la législation, prendre en compte et en charge trois exigences : la conception des installations, la prévention des départs de feu et la lutte contre l’incendie (1).

La situation de laxisme et d’impréparation est telle qu’une nouvelle réglementation en matière de maîtrise d’incendie dans les installations nucléaires de base va venir en révision de la doctrine jusque-là appliquée depuis 14 ans (arrêté du 31 décembre 1999). En effet l’ASN semble découvrir que "le risque incendie constitue un enjeu majeur dans la prévention et le traitement des accidents pouvant affecter ces installations". Ce qui va la conduire aussi à élaborer un guide permettant (enfin) aux inspecteurs de s’assurer du respect ou non par les opérateurs des obligations de sécurité incendie. Histoire de prendre en compte, ni plus ni moins, et ce qui se passe depuis le début de la catastrophe nucléaire à Fukushima (Japon) et les recommandations internationales. Il était temps !

Mais pudeur de vierge effarouchée, pas un mot sur les rejets éventuels de matières radioactives lors de ces feux et incendies, ni des impacts sur la santé des salariés intervenants ni sur la population et les territoires. Pourtant : " Un incendie survenant dans une installation nucléaire est susceptible d’entraîner des incidents ou des situations accidentelles : arrêt automatique d’un réacteur, destruction de matériels indispensables à la sûreté de l’installation, etc... Il peut aussi conduire à la dispersion de substances dangereuses (radioactives ou chimiques) dans l’environnement" (extrait du site internet de l’ASN).

Le nucléaire français est sûr, les nucléocrates et le lobby nucléaire vous le disent et répètent...

Article extrait du site du CAN84.

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