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Réaction de militants de LO à un tract sur Haiti et inexistence pour LO de la classe ouvrière

7 mai 2010, 12:47, par F Kletz

Vérié conclue ainsi son message : « Donc, dans le cas de LO, à mon avis la dérive est bien antérieure à l’apparition de la Fraction ou même de VdT. »

Tout à fait d’accord.

Sa conclusion est juste.

Ce n’est pas parce que les désaccords s’expriment qu’on quitte une organisation. C’est quand ils ne peuvent plus s’exprimer. C’est du moins ce qu’il s’est passé dans la fondation de la fraction, c’est ce qu’il s’est produit avec le départ de Vdt.

Cependant, on peut trouver un résultat avec un raisonnement faux ou avec des prémices erronées. C’est ce que je vais m’attacher à démontrer ici.

Il faut tout d’abord préciser ce texte exprime une vision personnelle.

Je ne prétends pas répondre au nom d’un groupe qui n’existe pas. Seule la formulation de Vérié le pose comme telle.

La question est de savoir où Vérié a-t-il lu que VdT ou matière & révolution affirmaient que « ... que ces phénomènes sont entièrement nouveaux ». Je pense qu’il ne voit pas que le message est circonstanciel. En répondant ainsi au message, il généralise.

Quand Vérié s’exprimait, en 2008, si je me souviens bien, en demandant la fraction de faire l’histoire de LO, j’étais d’accord. D’ailleurs, c’était très fort de dire cela à la fraction. De plus, c’était particulièrement éclairant d’entendre la réponse. Ce n’est pas parce qu’on ne dit rien sur le moment qu’on n’a pas envie d’applaudir, ce n’est pas parce qu’on ne dit rien que ça signifie qu’on ne réfléchit pas à ce qui a été dit.

Ce qui était choquant, c’est la réponse fut faite au camarade : "on ne va pas faire de la psychanalyse" ce qui signifiait : pas de retour au passé pour voir où nous avons fait des erreurs politiques ou organisationnelles.

Quand les dirigeants d’un groupe politique expriment leur refus de tirer un bilan du passé, de mettre sur la table, c’est toujours étonnant. Ne pas parler du passé sert toujours à masquer des choses. Peut-être même à se masquer à soi-même des choses.

Le mensonge en politique n’est jamais bon conseiller. Les secrets de familles non dévoilés sont parfois, souvent même, ce qui tue les individus.

Dans les groupes politiques qui se voient comme une famille, et qui revendiquent le fait d’être une famille, et de la bâtir, ce fonctionnement reproduit les mœurs de la société bourgeoise-féodale.

Une organisation qui se dit révolutionnaire et développe des mœurs de famille bourgeoise me semble plus que suspecte.

Or, le travail d’histoire reste à réaliser pour savoir depuis quand LO se veut être une famille.

D’ailleurs, des dizaines d’autres questions se posent par rapport à cette organisation et à toutes les organisations d’extrême gauche. Vérié en a indiqué quelques-unes. J’en ai personnellement un certain nombre en tête, qui seront peut-être les mêmes ou pas que celles de Vérié. Par exemple :

D’où viennent les dérives de LO ?

De quand datent-elles ?

Quels étaient les rapports entre Barta et Hardy ?

Comment ont-elles évoluées de 1945 à 1960 ?

En quoi ces relations ont-elles posé un mode d’organisation ?

en quoi ce mode d’organisation a-t-il été repris à VO, puis à LO ?

Quelle place l’organisation a-t-elle eu dans les débats d’idées ?

Quelle place existe-t-il à LO pour le débat d’idées ?

Cette place a-t-elle évoluée dans l’histoire de l’organisation ?

Peut-on périodiser cette histoire en fonction de la place de ce débat d’idées ? ou bien doit-on considérer que les dérives ont toujours existé de ce point de vue ?

Quelles sont les avancées théoriques produites par LO qui sont encore utiles aujourd’hui pour la classe ouvrière et pour les prolétaires ?

Lesquelles sont nuisibles ?

Comme chaque lecteur peut le constater, le travail est important. Il reste réaliser, à produire, à écrire.

Chacun peut avoir une vision de ce débat, mais la mise en commun et les traces écrites sont à produire en fonction d’un matériel, des sources historiques, des témoignages, qui existent et qui sortent, ici ou là.

Je donne les références qui me sont connues :

Lettres à un jeune camarade de Barta,

Les cahiers des écrits de Barta publiés à La Brèche existent également.

Peut-être les cahiers de CERMTRI ont-ils publié des choses sur cette question ?

D’autres écrits dont je n’ai pas connaissance existent certainement. Ma liste est loin d’être exhaustive. Je ne prétends pas tout connaitre de l’histoire ou de l’historiographie de l’histoire de lutte ouvrière. Même le témoignage d’Hardy reste à consulter pour démêler le vrai du faux.

Je comprends et j’entends pleinement ce que le camarade Vérié pose comme problème ici.

Sa place est totalement légitime ici pour contribuer à ce débat. Trop peu de choses ont été ici publiées sur ce thème. Les camarades de VdT n’ont d’ailleurs pas forcément tous la même vision que j’exprime ici.

Pourtant, et pour préciser très clairement l’argument que je ne peux entendre : un de ses reproches reste infondé comme je me suis attaché à le lui prouver.

Affirmer que « ... les camarades de Matière et révolution se trompent en croyant que ces phénomènes sont entièrement nouveaux, tout comme ceux de la Fraction d’ailleurs. » me semble infondé et faux.

Pour ma part, la critique, de même que l’histoire d’un groupe politique quel qu’il soit, se doit de définir une méthode et s’appuyer sur des arguments fondés et précis. Je souhaite qu’à l’avenir la discussion avec le camarade Vérié soit riche de cette précision.

F. Kletz

PS : Pour information, voici la page que je connais sur le sujet :

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article316#forum3154

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