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Syndicats / travailleurs : Un fossé grandissant

14 décembre 2009, 16:06, par Max

En 2002, l’analyse générale des syndicats est que depuis 70ans, ils essayent de ne pas trop se couper de la classe ouvrière.

Mais aujourd hui en 2009, je pense que cette contradiction qui est défendue dans ce texte de C.R., est en passe d’être dépassée.

Beaucoup de travailleurs s’interrogent et essayent de comprendre le double discours des syndicats.

Pourquoi les lignes entre syndicats et patrons, ne sont plus celles qu’ils prétendaient être ?
Pourquoi ces syndicats font la bise aux gouvernements, et aux patronnat.

Pourquoi une CGT fait elle des alliances avec des organisations "jaunes" ou défendant les cadres ?

Pourquoi les syndicats d’habitude contestataires dans les paroles, signent ils des accords pro patronnaux ?

Pourquoi des syndicats ou syndicalistes minoritaires vont ils devant les tribunaux pour avoir fait grève, ou défendu le droit des salariés contre la passivité des grandes centrales syndicales ?

Comment ces soit disant représentants du personnel, sont quasi invisibles toute l’année et au moment ou les travailleurs commencent à s’organiser pour montrer leur mécontentement, ces mêmes "élus" rappliquent pour encadrer tout ce petit monde.

Comment ses "représentants " ne cherchent plus à cacher d’aucune façon leur lien avec le patron, leur idéologie et pratique de collaboration, leur volonté de maitrîser les travailleurs.

Seule la colère des exploités en lutte , les obligent à nouveau à la prudence et alors les" représentants" se font plus malins dans leurs agissements.

Mais ils en va alors de la survie de leurs propres intérêts.

Car évidemment leur existence dépend de leur utilité pour le patronnat et celle ci est dépendante aussi du rôle que leur confère les travailleurs.

Tant que le fétichisme, et il existe vraiment, est présent dans la tête des exploités par rapport à une fonction d’amortisseur que joueraient les syndicats ; alors tant que cette idée que les syndicats auraient un rôle réformiste en soi, un peu comme le père Noèl à la vie dure même après qu’on est découvert la moustache de son pater derrière le costume ; et bien tant qu’on ne s’est pas arraché cette idée soi même et en même temps collectivement, on n’avancera pas d’un millimètre.

Car au contraire plus les syndicats font perdurer cette situation de confusion et plus la crise s’approfondit et les solutions politiques de la bourgeoisie se réduisent aussi.

Je pense qu’en 2009, la bourgeoisie est en train de passer à un autre stade : si la guerre se rapproche au niveau mondiale et vu la situation économique, c’est le plus problable, alors les syndicats ne sont plus des moyens pour les bureaucrates et l’Etat d’encadrer les luttes, car ces dernières, au sens traditionnelle de la période des années d’après guerre 45 jusqu au lutte de 1995 , sont terminées.

LA bataille entre classes n’est plus sur le terrain économique : elle passe en direct avec l’Etat.

C’est même l’Etat qui va le plus provoquer dans ce sens et les syndicats seront des spectateurs de ces confrontations avant de choisir définitivement leur place.

Mais ont ils le choix de leur place ?

Tels qu’ils sont, ces derniers ne peuvent évoluer dans le sens des intérêts des travailleurs. Ce serait croire que le plomb peut se changer en or.

Hors l’alchimie est peut être séduisante mais elle n’expliquera jamais des transformations élémentaires.

Si les travailleurs se réapproprient réellement les syndicats comme moyens de s’organiser, alors les syndicats deviendront des soviets, comités etc..c’est à dire autre chose que ce qu’ils sont aujourd hui, car ils seront politiquement marqué par la volonté des exploités de transformer sincèrement leur condition d ’existence.

( d’ailleurs, les travailleurs pourraient aussi se servir de bien d’autres moyens pour s’organiser, car les lieux de travail ne sont plus un lieu de concentration automatique des masses travailleuses.)

Mais alors les syndicats seraient vidés entièrement de leur substance et nous aurions affaire à un changement complet de nature des syndicats.

Quand de l’eau gèle nous appelons cela de la glace : il y a une modification essentielle de la structure et de l’organisation moléculaire.

Quand des travailleurs s’organisent eux même c’est un changement tout aussi fondamental car dans l’instant qui précédait ils ne l’étaient tout simplement pas.

Comme la température extérieure et la pression, ce ne pourra venir que des conditions générales et non pas de l’action infinitésimale de paramètres non déterminants.

Le changement de structure est pourtant aussi un évènement propre aux molécules d’eau qui se réorganisent. Donc ce sont en même temps les mêmes molécules H²O et pourtant pas les mêmes.

Il semble que la transformation induite par la crise mondiale accélère les processus comme un catalyseur dans une réaction chimique.

Seulement la France retarde cette réaction au maximum en soutenant les économies nationales et internationales.

Les dirigeants du monde entiers s’entraident et s’endettent mutuellement, en même temps qu’ils se réarment pour taper sur leur propre population ou sur des peuples à l’autre bout du monde.

Les syndicats du monde sont à l’unisson avec ces politiques : en ce sens ils sont un relais de plus des Etats dans cette union sacrée.

Je pense que les Etats sont déjà dans une phase ou leur problème va être de nous faire accepter une nouvelle boucherie mondiale.

Les syndicats ne doivent donc plus faire aucun obstacle, même minime, qui pourrait laisser envisager qu’une autre perspective est possible.

Car il n’y aurait pas ou la perspective de la guerre ou celle du réformisme et ça les syndicats le savent évidemment.

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