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Une telle affiche est-elle un crime valant arrestation policière en France ?!!!

29 avril 2020, 07:12, par alain

Avec ses six colocataires, Raphaëlle (prénom d’emprunt) voulait "dénoncer et questionner la population sur la gestion de la crise sanitaire due au Covid-19". Alors, il y a environ un mois, ils ont affiché une banderole sur le mur extérieur de leur maison, dans le quartier de la Roseraie à Toulouse. "Macronavirus, à quand la fin ?" interroge le drap tendu.

Quelques jours plus tard, leur boulangère leur indique avoir été interrogée par la police à leur sujet. Sont-ils des squatteurs ? Des "gilets jaunes" ? A partir de là, ils notent le passage régulier de voitures de police devant chez eux.

Jusqu’au 21 avril 2020, où une patrouille de 5 policiers se présente à leur domicile. "Ils nous ont fait signe de sortir de chez nous et nous ont indiqué que notre banderole constituait une infraction" témoigne Raphaëlle. "Ils nous ont dit que c’était un message offensant envers le chef de l’Etat et nous ont demandé de retirer la banderole, ce qu’on a fait." Ensuite, poursuit-elle, "les policiers ont exigé que l’un d’entre nous au moins donne son identité, ils ont dit qu’il n’y aurait pas de suite, que c’était simplement la procédure après une intervention policière. J’ai donné la mienne et ils sont repartis."

Pour revenir le lendemain, avec une capitaine de police. "Là, on a refusé de sortir, alors les policiers sont rentrés dans notre jardin" explique Raphaëlle. La jeune femme se voit alors remettre une convocation pour audition l’après-midi même, au commissariat central. Elle parvient à décaler le rendez-vous au lendemain matin et contacte une avocate.

Lorsqu’elle se présente au commissariat à 11h00, le 23 avril 2020, la jeune femme apprend qu’elle est en garde à vue. "La capitaine m’a directement notifié que j’étais placée en garde à vue pour outrage au chef de l’Etat et on m’a immédiatement placée dans une cellule." Elle y restera 2 heures, avant de voir son avocate et d’être interrogée. "J’ai vraiment été interpellée par les conditions d’hygiène, en pleine crise sanitaire" dit-elle ce vendredi. "Les distances ne sont pas respectées, il n’y a pas de gants, pas de masques, pas de savon, pas de gel hydroalcoolique, une couverture pas nettoyée sur le matelas..."

Raphaëlle est interrogée sur l’affichage, ses opinions politiques, l’identité de ses colocataires. Et on lui signifie qu’eux aussi vont être convoqués. Elle est finalement relâchée. Sa garde à vue aura duré 4 heures.

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