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Quelques notions de physique moderne

14 février 2010, 11:28, par Robert Paris

D’abord merci de nous communiquer l’adresse de votre propre blog qui discute des mêmes questions que Matière et Révolution : le lien entre la dialectique et les connaissance scientifique. Nous invitons d’ailleurs nos lecteurs à s’y rendre et participer à ce débat.

Je voudrais redire en quelques mots nos raisons de ne pas défendre l’idée d’un lien dialectique de la continuité et de la discontinuité et de considérer la continuité comme une simple apparence dans des situations bien particulières.

Exactement comme nous considérons, dans le fonctionnement de la nature, la linéarité comme une approximation dans des circonstances très particulières.

Ou encore comme nous estimons que la réversibilité n’existe que dans des circonstances et dans un examen sous des angles bien circonscrits.

Selon nous, la nature obéit à une dialectique du discontinu, du non-linéaire et de l’irréversible. C’est de là que découlent l’auto-organisation, les transitions d’un état à un autre, la créativité de la nature capable de produire des structures totalement nouvelles, dont la vie est l’exemple le plus remarquable.

Donc j’en viens aux quelques raisons qui nous poussent à estimer que la continuité est une illusion d’optique.

Pour le comprendre, nous avons pris l’exemple du cinéma. C’est l’illusion d’optique la plus utilisée. Elle consiste à faire passer à un rythme bien choisi des images et à laisser notre cerveau faire semblant qu’il a vu un film c’’est-à-dire du mouvement continu.

Nous sommes là dans la capacité de notre cerveau de compléter les vides, aussi bien visuels que conceptuels ou rationnels : voir nos textes sur l’espèce fabulatrice et les capacités imaginatives du cerveau.

Le cerveau remplit les vides, disons-nous. Quand il ignore, il suppose. On ne peut pas sans cesse vérifier que le monde n’a pas changé de place. Ce serait une grave maladie psychologique.

Ce n’est pas le seul à être capable de fonctionner par approximation. Toute la nature interagit avec l’environnement et elle ne peut pas prendre toutes les informations que cet environnement lui envoie. Il lui faudrait à chaque instant un temps et une énergie infinie pour le faire. Donc, elle remplit les vides.

Nous en venons à la notion de continuité.

Tout d’abord, nous examinons ce que nous dit la science. Cette dernière fonctionne par des expériences. Celles-ci sont des interventions sur la nature. Les scientifiques ont découvert avec étonnement que l’expérience avait une particularité : être une discontinuité. Quand le photon a été capté, c’est fini, on ne peut plus dire ce qu’il aurait fait si on ne l’avait pas capté ! L’observation a détruit définitivement le cadre que l’on observait. C’est un phénomène non-linéaire, irréversible et... discontinu.

Ensuite, que savons-nous de la matière qui nous entoure ? Est-elle capable de construire des structures continues. Deux matières peuvent-elles se toucher ? La réponse est non. Si elles s’approchent de trop, il y a désintégration en rayonnement. Donc il est exclus d’observer un matériau continu.

L’énergie, elle, pourrait elle connaitre cette continuité qui nous fait défaut dans la matière ?
C’est là que se trouve la réponse de la physique quantique : non ! Et les physiciens étaient bien catastrophés de cette découverte qui ne collait pas du tout avec leurs présupposés....

Enfin, le temps nous pose également un problème de continuité. Nous ne vivons pas des temps continus et aucune matière ne peut vivre dans le continu de l’écoulement du temps. Nous sommes, comme le cinéma, sujets d’instantanés que nous collons tant bien que mal.

Une matière qui vivrait des instants en continus exploserait car sa dynamique n’est nullement faite pour une telle stabilité. Elle ne connait que la stabilité structurelle globale fondée sur le changement permanent et rapide. On dit l’"électron". Mais en réalité il disparait et réapparait sans cesse. Ce n’est pas vraiment le même. Il ne peut pas vivre dans le continu.

Bien entendu, ce n’est qu’un aperçu des raisons de renoncer au continuum.

Les mathématiciens n’ont pas l’intention d’y renoncer et ils ont bien raison car c’est un outil efficace. Le marteau est un bon outil à condition de ne pas lui demander de décrire le monde...

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