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Pandémie, effondrement économique : les « non-essentiels », ce sont les capitalistes !!!

13 juin 2021, 05:45

Pendant que des millions de chômeurs s’additionnent aux milliers de morts de la pandémie, les fortunes gigantesques se bousculent pour trouver protection dans les bras de leurs Etats. La planche à billets se remet en marche et l’inflation qu’on nous disait appartenir au passé, pointe son nez. L’après s’annonce déjà comme une deuxième secousse de l’effondrement.

On ne peut s’étonner que l’épidémie du covid-19 et celles qui l’ont précédée aient été générés dans une Chine devenue l’usine du monde, dans des territoires en proie à une destruction sauvage, rapide et massive de la nature. La Chine, usine du monde, est productrice de virus comme elle est productrice de masques, d’appareils d’assistance respiratoire et de dolipranes, etc. C’est un tout.

De par son ampleur globale, planétaire, la contamination virale a très vite débouché sur un blocage des échanges et un écroulement de l’économie, la désorganisation de la production de profit. Une crise entraîne l’autre. L’une renvoyant à l’autre, l’une s’imbriquant dans l’autre. Désormais, tout est global. Et, dans l’espace de deux semaines, ce qui était à peine envisageable est devenu réalité : rien qu’aux Etats-Unis d’Amérique, dans un des centres même de la machine infernale, plus de dix millions de travailleurs se sont découverts chômeurs.

Parmi les questions qui nous interpellent, qui inquiètent, il y a celle de la réponse des pouvoirs politiques sur le terrain des droits formels, de ces contraintes liberticides qui bousculent le cadre juridique de notre existence. L’éventualité d’adopter le « modèle chinois » comme la référence en matière d’état d’urgence s’est dessinée très tôt dans les sociétés européennes pour se concrétiser ensuite dans l’adoption de méthodes, de techniques répressives et de contrôle du quotidien. A cela sont venues s’ajouter des dérogations allant dans le sens d’une remise en cause du Droit du travail. Dans des pays comme le Portugal, le gouvernement socialiste est allé jusqu’à suspendre le droit de grève, permettant à l’Etat « d’avoir les moyens légaux d’obliger les entreprises à fonctionner » [1].

On a, d’expérience, des raisons de craindre que ces formes d’état d’urgence puissent, une fois la crise virale terminée, être « versées dans le droit commun », pour reprendre la formule pudique du « journal de tous les pouvoirs ». D’autant plus que cette « fin », le fameux « déconfinement », risque d’être lente et à rallonges. L’urgence — clamée déjà par toutes les forces capitalistes — d’un nécessaire retour au « business as usual », justifiera sans doute la perpétuation des « contraintes liberticides ». Un nouveau cadre juridique pour de nouvelles formes d’exploitation. Ce qui veut dire que la seule opposition à ce nouvel état de droit autoritaire sera indissociable de la capacité collective à s’opposer à la reproduction de la logique de production et de destruction du monde qui nous a amenés là où nous sommes.

Charles Reeve

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