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Pandémie et krach mondial : Fin sanglante de l’ancien monde et embryons prometteurs du nouveau

24 avril 2020, 07:13, par Robert Paris

Au moment où la situation (l’effondrement) et la politique des gouvernants paupérise massivement non seulement les salariés mais aussi des fractions entières des couches moyennes, de la petite bourgeoisie, des petits autoentrepreneurs, et même des artisans et commerçants déjà installés, de la jeunesse, des femmes, il ne faut pas appeler le prolétariat à seulement revendiquer pour lui-même et quand on revendique le pouvoir prolétarien cela ne doit pas signifier un pouvoir qui se moquera des couches intermédiaires. Au contraire, c’est au nom des intérêts de toute la partie populaire de la population que le prolétariat doit gouverner, isolant ainsi la classe capitaliste. Dans le cas inverse, la classe capitaliste peut parvenir à faire croire que ses gouvernants ont aidé à millions les prolétaires pendant que la petite bourgeoisie sombrait et ainsi la monter violemment de manière fasciste contre le prolétariat. Le réformisme peut agir dans ce sens en faisant semblant de ne revendiquer que pour les salariés mais le purisme de classe peut lui aussi isoler les prolétaires et les empêcher de prendre conscience de la nécessité de se mettre à la tête de toutes les couches qui peuvent être remontées contre les banquiers, contre les trusts, contre les milliardaires, contre les spéculateurs, contre les bourses, contre tous les capitalistes !

C’est aux travailleurs de prendre la tête de toutes les couches sociales opprimées car eux et eux seuls sont capable de donner une orientation à la lutte vers la fondation d’une société d’où sera bannie définitivement l’exploitation de l’homme par l’homme.

Lénine en 1916 :

« Quiconque attend une révolution sociale "pure" ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution. »

« A l’époque de la montée, de la croissance et de l’épanouissement du capitalisme, la petite bourgeoisie, malgré de violentes explosions de mécontentement, restait avec une relative docilité dans l’attelage capitaliste. C’était d’ailleurs la seule chose qu’elle avait à faire. Mais dans les conditions du capitalisme pourrissant, dans une situation économique sans issue, la petite bourgeoisie aspire, tente et essaie de s’arracher à la tutelle des anciens maîtres et dirigeants de la société. Elle est tout à fait susceptible de lier son sort à celui du prolétariat. Pour cela, une seule chose est nécessaire : il faut que la petite bourgeoisie soit persuadée de la capacité du prolétariat à engager la société sur une voie nouvelle. Le prolétariat ne peut lui inspirer une telle confiance que par sa force, son assurance dans l’action, une offensive hardie contre l’ennemi et le succès de sa politique révolutionnaire.
Mais, malheur si le parti révolutionnaire ne se montre pas à la hauteur de la situation ! La lutte quotidienne du prolétariat accentue l’instabilité de la société bourgeoise. Les grèves et les troubles politiques détériorent la situation économique du pays. La petite bourgeoisie pourrait se résigner provisoirement à des privations croissantes, si son expérience lui prouvait que le prolétariat est capable de l’arracher à sa situation présente, pour la mener sur une voie nouvelle. Mais si le parti révolutionnaire, malgré la constante aggravation de la lutte des classes, s’avère toujours incapable de rassembler autour de lui le prolétariat, s’agite vainement, sème la confusion et se contredit lui-même, la petite bourgeoisie perd alors patience et commence à voir dans les ouvriers le responsable de ses propres malheurs. Tous les partis de la bourgeoisie, y compris la social-démocratie, s’efforcent de l’en persuader. Et lorsque la crise revêt une gravité insupportable, un parti se met en avant, avec le but déclaré de chauffer à blanc la petite bourgeoisie et de diriger sa haine et son désespoir contre le prolétariat. En Allemagne, cette fonction historique est remplie par le national-socialisme, large courant dont l’idéologie se forme à partir de toutes les exhalaisons putrides de la société bourgeoise en décomposition.
La responsabilité politique fondamentale de la croissance du fascisme retombe, évidemment, sur la social-démocratie. Depuis la guerre impérialiste, la politique de ce parti a consisté à effacer de la conscience du prolétariat l’idée d’une politique indépendante, à le convaincre du caractère éternel du capitalisme et à le mettre à genoux devant la bourgeoisie en décomposition. La petite bourgeoisie peut se ranger du côté des ouvriers si elle voit en eux un nouveau maître.
La social-démocratie apprend à l’ouvrier à se comporter comme un laquais. La petite bourgeoisie ne suivra pas un laquais. La politique du réformisme enlève au prolétariat toute possibilité de diriger les masses plébéiennes de la petite bourgeoisie et, par là même, transforme ces dernières en chair à canon du fascisme. »

Léon Trotsky,
"Bourgeoisie, petite bourgeoisie et prolétariat"

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