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Safran, un bel exemple de crash capitaliste qui n’est pas causé par la coronavirus

6 avril 2020, 04:00, par Emiliano

La fabrication de produits destinés aux militaires chez Safran a repris ...pas pour la lutte sanitaire mais pour la lutte économique sur le marché mondiale des ventes d’armes. Voilà la seule production qui est encore "stratégique" comme le disent les patrons...mais là aussi il faut que les clients puissent payer et ça n’est pas gagné vu la situation mondiale d’endettement des Etats et l’arrêt général des économies nationales, sans parler des effondrements bancaires qui menacent. Lire à ce sujet cet article :Marchés financiers : le spectre des faillites. Le plan Marshall mondial de plusieurs milliers de milliards ne peut pas faire illusion, les banques centrales ne peuvent plus sauver les Etats et par conséquent les trusts au bord de la faillite. Ces effets d’annonces ont juste pour fonction de retarder et détourner la réaction des peuples quand on va leur annoncer que les licenciements sont inévitables à une échelle inconnue jusqu’à présent. En effet, l’économie se contracte jusqu’à ne devenir qu’une économie de guerre , c’est à dire limitée au stricte besoin de l’armement, du ravitaillement, des communications, des énergies, voilà la répétition générale de cette mascarade sanitaire .
Et cette fois la guerre , la vraie n’aura pas le prétexte d’un virus mais quelque soit la raison donnée , la justification de telle ou telle acte d’un soit disant pays belliqueux, la seule raison de fond sera sociale et contre les révolutions mises en quarantaine car maintenant les PDG savent que les Etats ne peuvent plus maintenir l’appareil productif —>lire l’interview de Petitcolin PDG de SAFRAN ’ Je ne vois pas un Etat se substituer à une entreprise pour lui payer ses loyers, le remboursement de ses matériels, de ses machines. Ce n’est pas possible dans une économie mondiale telle que nous la connaissons. La seule façon d’aider les entreprises, si elles n’arrivent pas à générer du chiffre d’affaires, et seul le gouvernement peut le faire, c’est de leur faire des prêts à très long terme pour qu’elles puissent rembourser leurs charges.
L’Etat doit voler au secours des grands groupes comme Airbus, Safran ou Thales ?
Non. Je pense que les grands groupes doivent servir d’exemple. Tant que nous avons un filet de commandes qui n’est pas à zéro, c’est à nous de faire l’effort, notamment grâce aux mesures de chômage partiel proposées par le gouvernement pour amortir au maximum ce choc. Nous ne sommes pas des sociétés à risque, car nous avons des fonds propres et de quoi réagir.’
Et ce filet de commande , ce sont les commandes sur le marché mondial militaire ou les commandes des Etats directement.
"Le Sipri, l’Institut international de Stockholm de la recherche pour la paix, a dévoilé lundi 9 mars 2020 ses chiffres pour la période 2015-2019. Sans surprise, les ventes d’armes dans le monde ont bondi de 5,5 % par rapport à la période 2010-2014. La France se situe désormais dans le peloton de tête, en troisième position après les États-Unis et la Russie.
Au cours des cinq dernières années, la France s’est en effet arrogé une part croissante du marché mondial de l’armement. Ses ventes de missiles, avions de chasse et autres navires de guerre ont représenté près de 8% des exportations mondiales.
Plus frappant, ses ventes ont bondi de 72% par rapport à la période 2010-2014. Cette hausse spectaculaire est largement due aux succès commerciaux de Dassault et de son avion de chasse Rafale ou de Naval Group et de ses sous-marins Scorpène ainsi que de ses FREMM, ses frégates multimissions.
Ces ventes ont pesé lourd dans la balance commerciale française et ont permis ces dernières années de réduire le déficit commercial du pays.
Selon le Sipri, les exportations françaises devraient ainsi se maintenir pour les cinq prochaines années, et cela en raison des commandes déjà engrangées. Au-delà, rien n’est moins sûr. La concurrence est en effet de plus rude dans ce secteur, et la Chine, aujourd’hui cinquième exportateur mondial, étend ses zones d’influences. Pékin fournit ainsi aujourd’hui des équipements à 53 pays contre 40 il y a encore cinq ans. "
L’illusion aura duré quelques temps pour les trusts automobiles, aéronautiques, pétroliers, chimiques, métallurgistes, gaziers, électriques, chantiers navales, pharmaceutiques. Ces 15-20 dernières années, les quelques investissements productifs se sont faits au prix de fusion acquisition, endettements et suppressions de masse salariale importantes, mais surtout ils se sont faits car tous les Etats ont injectés des sommes folles sous différentes formes , pour éviter les faillites complètes. Le chômage n’a jamais cessé de croitre et le CDI est devenu l’exception pour embaucher des travailleurs. La production, base même du capitalisme , est plusieurs fois stoppée nette dans les pays à très fortes croissances et aussi dans les vieilles économies impérialistes : 2001, 2007,2008,2015, 2020. L’investissement privé est définitivement remplacé par l’investissement étatique en 2008. Le massage cardiaque va durer 12 ans avec des hauts et des bas, mais avec la certitude que cela ne sert pas à faire revivre le système qui a trépassé. Les Etats vont siphonner les comptes publiques et démolir les services publiques.
Par contre, le système politique va voler en éclat et les mouvements autonomes de travailleurs, classe ouvrière et petite bourgeoisie, vont s’auto organiser indépendamment des partis réformistes et des syndicats. La démocratie bourgeoise va laisser la place aux Etats policiers et au final à des dictatures bourgeoises et impérialistes. Dans les usines, les syndicats deviennent de vrais courroies de transmissions du patronat. La répression frappe les salariés et les chômeurs, mais aussi les travailleurs uberisés, ceux qui n’ont plus le droit que de s’user à la tache sans aucun droit social en retour. Les Etats redoublent aussi de répression contre les sans papiers, réfugiés de pays en guerre, mais surtout en révolutions depuis 2011.
Le capitalisme n’est plus mais les vautours et autres prédateurs financiers sont encore plus à l’affut des milliards qui coulent des finances publiques (privatisations par exemple) vers le privé. Mais comme dans tous les cadavres, à un moment , il ne reste que les os...Les Etats n’ont plus rien ou presque à leur jeter en patûre en 2019 et en 2020 on meurt faute de masques, de médicaments et de tests, en France, et dans la majorité des pays , alors qu’on produit et vend des armes à toute la planète...
Le virus a bon dos, mais la lutte des classes n’a pas du tout dit son dernier mot, bien au contraire .

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