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Grèves ouvrières sous Staline

30 novembre 2019, 09:29, par Robert Paris

Chacun sait que les intellectuels anticommunistes ont développé l’argument que Lénine a quasiment été plus anti-grève que Staline !!!! Mais c’est totalement faux ! Les grèves qu’a connu Lénine et le gouvernement réellement soviétique n’ont nullement le même caractère que celles sous Staline !

Les premières étaient politiques, menées par les bureaucraties syndicales et les sociaux-démocrates alliés à la contre-révolution. Lire ici

Les grèves de l’époque stalinienne étaient opposées violemment aux appareils syndicaux, menés par la base ouvrière et à cause économique : l’agression des salaires et des conditions de travail par le pouvoir devenu totalement bureaucratique et antiouvrier.

Voici les allégations des pisse-copie anticommunistes :

« Alors qu’il se proclamait le chef du pouvoir du prolétariat, Lénine mena une politique tout aussi violente contre les ouvriers, au point que les ouvriers des grandes usines de Petrograd, dont ceux de l’usine Poutilov qui avaient été à la pointe de la révolution en 1917-1918, se mirent en grève au printemps 1919. Lénine vint de Moscou pour leur parler, mais sans succès. Il ordonna alors la prise d’assaut des usines par les troupes de la tcheka, qui arrêtèrent 900 grévistes et en fusillèrent 200. Des massacres identiques d’ouvriers en grève se multiplièrent, en particulier à Toula et à Astrakhan. Le 29 janvier 1920, face aux grèves des ouvriers dans l’Oural, Lénine télégraphiait aux communistes locaux : « Il y a du sabotage manifeste des cheminots […] Je suis étonné que vous vous en accomodiez et que ne procédiez pas à des exécutions massives pour sabotage. » »

Stéphane Courtois, « Lénine, l’inventeur du totalitarisme », Le Figaro – Histoire, n°30, février-mars 2017.

« De tous les épisodes de répression, l’un des plus soigneusement occultés par le nouveau régime fut la violence exercée contre le monde ouvrier, au nom duquel les bolcheviks avaient pris le pouvoir. Commencée dès 1918, cette répression se développa en 1919-1920 pour culminer au printemps 1921, avec l’épisode, bien connu, de Kronstadt. Le monde ouvrier de Petrograd avait manifesté, dès le début de 1918, sa défiance vis-à-vis des bolcheviks. Après l’échec de la grève générale du 2 juillet 1918, le second temps fort des troubles ouvriers dans l’ancienne capitale éclata en mars 1919, après que les bolcheviks eurent arrêté un certain nombre de dirigeants socialistes-révolutionnaires, dont Maria Spiridonova qui venait d’effectuer une tournée mémorable des principales usines de Petrograd où elle avait été partout acclamée. Ces arrestations déclenchèrent, dans une conjoncture déjà très tendue à cause des difficultés de ravitaillement, un vaste mouvement de protestation et de grèves. »

Nicolas Werth, Le livre noir du communisme, Robert Laffont, Paris, 1997.

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