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WSWS et la question de la Catalogne

16 novembre 2019, 07:55, par WSWS

Dans les élections espagnoles dimanche, une tendance maintes fois répétée en Europe s’est affirmée. Comme le Front national en France, le Parti de la liberté en Autriche, le Parti de la loi et de la justice en Pologne, et l’Alternative pour l’Allemagne, l’extrême-droite en Espagne est le principal bénéficiaire de la désintégration des partis social-démocrates.

Le parti fascisant Vox, qui avait moins d’un pour cent des voix et aucun parlementaire en 2018, a reçu 15 pour cent et doublé sa fraction parlementaire (52 sièges) depuis les élections d’avril. Ses responsables saluent ouvertement le coup militaire de 1936, la guerre civile et les tueries de masse menées par le dictateur fasciste Francisco Franco, dont le régime s’est maintenu au pouvoir de 1939 jusqu’en 1978. Malgré une large opposition des travailleurs au franquisme, Vox continue son ascension électorale. Comment expliquer ce phénomène ?

Le facteur principal dans la montée de l’extrême-droite en Europe comme aux USA est le niveau toxique des inégalités sociales. En Espagne, après le krach de Wall Street en 2008, le chômage a touché un quart des actifs et la moitié des jeunes, alors que 26 milliardaires accaparaient de vastes richesses. La colère contre ces inégalités impulse des manifestations de masse dans des dizaines de pays, y compris celles contre la répression du référendum d’indépendance catalane. Des masses de travailleurs et de jeunes se mettent sur la voie de la recherche d’une alternative socialiste au capitalisme.

Cependant, malgré une montée de l’opposition au capitalisme et du soutien pour le socialisme, les partis se disant « de gauche » ne s’opposent pas au capitalisme. Les promesses démagogiques et creuses de ces organisations de pseudo-gauche désillusionnent et aigrissent les travailleurs. C’est ce qui ressort de la réaction du parti « populiste de gauche » Podemos (« Nous pouvons ») à l’élection.

Deux jours après, Podemos s’est précipité dans un « pré-accord » avec le Parti socialiste (PSOE) pour former un gouvernement. Ces deux partis cherchent à présent d’autres partenaires parmi les partis nationalistes basques et catalans pour former ce que divers médias traitent de gouvernement « progressiste », voire « d’extrême-gauche ». Mais leur « pré-accord » les engage à une politique d’austérité formulée avec l’Union européenne (UE), à l’augmentation des dépenses militaires voulue par le PSOE, et à la répression policière visant à rétablir la « convivialité » en Catalogne.

Ce matin, le chef de Podemos, Pablo Iglesias a publié une lettre ouverte, prétendument adressée aux membres de Podemos, qui annonce que son parti mènera une politique de droite : « Les partis de droite et les bras médiatiques du pouvoir économique nous frapperont fort et à chaque pas que nous ferons. Nous serons en minorité en gouvernement avec le PSOE, nous serons face à de nombreuses limites et contradictions, et il nous faudra céder sur beaucoup. »

Podemos crée ainsi les conditions pour la montée de Vox, qui pourra se présenter en tant que seule opposition aux politiques anti-ouvrières du reste de l’establishment politique.

Podemos, comme son cousin (cousine ?) Syriza (la « Coalition de la gauche radicale » grecque), se fonde sur des théories populistes frauduleuses qui rejettent la classe ouvrière, la lutte des classes, le socialisme et la révolution. Chantal Mouffe, l’universitaire postmoderniste liée aux dirigeants de Podemos et de Syriza, a exposé ces arguments très explicitement.

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