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Le temps des tempêtes, c’est le temps des loups…

27 octobre 2019, 07:34

Au Liban, l’élément déclencheur d’un mouvement sans précédent a été une taxe sur l’application WhatsApp proposée par le gouvernement. Cela a été la goutte d’eau dans un vase déjà bien trop rempli. Depuis cinq jours et malgré l’annonce de réformes, le peuple libanais est dans la rue afin d’ exprimer sa colère contre la classe politique, accusée d’être corrompue et d’avoir laissé couler le pays. Des centaines de Libanais se sont mis alors à protester, obligeant le gouvernement à faire marche arrière et à annuler le soir même cette décision. Mais trop tard : un mouvement de protestation sans précédent est lancé. De nombreux facteurs antérieurs expliquent pourquoi cette mesure en apparence peu signifiante pour nous en France, a été l’étincelle qui a embrasé tout le pays du cèdre. L’annonce est d’abord mal tombée. Le lundi, une centaine d’incendies se sont déclarés dans tout le Liban. Incontrôlables jusqu’au mardi soir et les premières pluies de saison, ils ont réduit en cendres de nombreux hectares de forêts. Les gens ont surtout constaté l’incapacité de l’Etat à gérer une catastrophe naturelle à cause d’une mauvaise maintenance, d’un manque de financement, d’infrastructures et de personne, comme des gardiens de forêt par exemple. C’est donc à un peuple déjà sonné par ces événements et en colère, que le gouvernement annonce un jour plus tard la fameuse taxe WhatsApp. WhatsApp est le premier outil de communication au Liban : tout le monde l’utilise, du chômeur au cadre. C’était la provocation de trop ! Cette taxe a été vue comme un moyen du gouvernement de faire payer toute la population à la place des élites dirigeantes qui s’enrichissent ... Cette mobilisation populaire est la plus importante depuis les manifestations contre le pouvoir en 2015, durant une crise de gestion des déchets qui perdure encore. Le Liban s’est engagé en avril 2018 à se réformer en contrepartie de promesses de prêts et de dons d’un montant total de 11,6 milliards de dollars. La dette publique culmine à plus de 86 milliards de dollars, soit plus de 150 % du PIB, troisième taux le plus élevé au monde après le Japon et la Grèce.

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