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Réflexions sur la nature de l’État et de la dictature du prolétariat dans la transition au communisme - La discussion sur la question de l’Etat a démarré

1er septembre 2019, 05:49, par Olivier

Encore salut Robert,

Très bonne idée Robert avec la rédaction de ce document. Je n’avais pas lu ce texte car le CCI d’aujourd’hui m’insupporte. Ce sont des staliniens au niveau organisationnel et au niveau politique, ils régressent très fortement politiquement et théoriquement. (lire l’analyse de Juan de leur dernier congrès) Je ne peux plus lire leurs analyses politiques qui sont nulles ou fausses. Il ne reste que la section anglaise qui semble tenir la route quelque peu.

Si c’est toi qui as rédigé le document, tu es fort en retraçant valablement la position de l’ancien CCI.

Le terrible de l’affaire c’est que les 2 positions sont justes apparemment. Tout dépend sous quel angle on étudie le problème.

En effet, tu te places dans la défense de Lénine et Trotsky et ce qu’il font peut se justifier complétement dans l’attente de la révolution mondiale. C’est toujours ce qu’ils disent d’ailleurs.

Nous, nous nous plaçons dans la volonté de tirer des leçons comme le font tous les révolutionnaires après un échec. Donc nous sommes critiques-critiques.

Il est évident que le manque de révolution internationale brouille nos conclusions, à nous, comme à vous.

Si nous étions dans la même organisation et en 1917, dans le parti bolchevik (en 1918, puis 1921, puis en 1923 dates importantes) et que nous ayons à prendre des décisions, seraient-elles les mêmes au cours de ces 3 dates ou périodes ?

1918 : Brest Litovsk ? Joker, même si je penche pour la guerre révolutionnaire.

1918 : les mesures de Lénine en soutien des décisions en soutien de la droite du parti sur les "spécialistes" (contre le contrôle ouvrier) et l’introduction du fordisme dans le travail (paiement aux pièces..).

1921-22 : Sur la NEP, ce n’était pas plus révolutionnaire que le communisme de guerre. C’était d’ailleurs les mesures réclamées par les cronstadiens. Donc, rien à défendre ni à dire de mon point de vue ni pour ni contre.

Sur la question syndicale, la militarisation des syndicats ?

Par contre pas OK sur la répression de Cronstadt. Il devait y avoir certainement d’autres mesures ; mais n’avions nous pas déjà perdu la révolution après l’échec de la Révolution allemande ?

Interdiction du droit de fraction dans le parti. C’était temporaire... Ce fut définitif !!!

1923 : Derniers feux de la vague révolutionnaire. Mais c’est aujourd’hui que nous sommes capables de dire cela.

C’est si vrai que le KAPD a été le défenseur le plus déterminé de l’assaut révolutionnaire en Allemagne même et bien plus impliqué que le KPD officiel (par souci d’unité avec l’IC).

Discussion sur l’intégration des terzini, des indépendants dans le parti, sur les Fronts. Ces positions s’expliquent dans le sens de l’attente de mouvements révolutionnaires futurs et l’échec des derniers mouvements (on voit bien qu’on bat en retraire !). Ces mesures s’avèreront terribles et fracasseront le mouvement ouvrier.

La Gauche italienne était d’accord pour des fronts dans les luttes et à la base uniquement. Ce fut des fronts avec des appareils. Ce fut catastrophique pour le mouvement ouvrier et un retour vers les réformistes. Les partis communistes seront infectés de non révolutionnaires sans aucun véritable gain.

Je ne continue pas. Tout cela pour dire que si l’on suit ton raisonnement et les faits, on peut être d’accord et trouver des excuses.

Maintenant, si l’on veut tirer des leçons véritables et profondes de tout cela, il faut se mettre dans une position critique de ce qui a été décidé par le parti et l’IC. Et il faut dire qu’ils se sont trompés souvent.

Maintenant, si l’on se place du point de vue des gauches communistes on va trouver tout un tas de positions par rapport aux dates évoquées. La GCGH critique plus tôt l’IC, la Gauche italienne va jusqu’en 1926-28 et ne reconnait que les 2 premiers congrès de l’IC.

Et pour compliquer les choses, il y a eu ensuite une évolution des positions des groupes et des individus eux-mêmes. Pannekoek, par exemple, soutient la révolution en 1917 et à la fin de sa vie défend l’idée que c’était une révolution bourgeoise.

C’est complétement fou car dès lors, il n’y a plus de leçons possibles à tirer de cette révolution du point de vue des ouvriers. On voit bien que cela ne tient pas puisque tant de révolutionnaires se posent des questions encore et encore et "insolubles", semble -t-il (?), sur cette révolution.

Il va falloir faire le tri. Toutes les positions ne tiennent pas la route.

Sur la question russe, Bordiga a toujours soutenu Trotski jusqu’en 1926.

Moi, pas, sur la question russe. Mais je l’aurais combattu en créant une fraction politique (ce que Lénine nous a toujours enseigné de faire).

Par contre, je considère Trotski comme un immense révolutionnaire, toute sa vie, ce qui est différent. Toutefois, je ne suis pas d’accord avec lui sur la manière dont il a managé l’Opposition internationale après 1930. Voulant aller trop vite, il l’a détruite. Et après 1933, je le critique très fortement sur ses analyses historiques.

Je suis d’accord avec Bilan qui voyait après l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 que le cours historique n’était plus révolutionnaire mais à la guerre impérialiste.

Trotski n’avait pas la même vision notamment en 1936. Il voyait la révolution se profiler à l’horizon.

On peut continuer...

Et alors, ne suis-je d’accord avec personne ? Peut être.. C’est la vie et c’est cela qui fait les révolutionnaires. Ils se remettent toujours en question et remettent toujours tout en cause..

S’il y a bien une leçon que j’ai tiré de la crise du CCI et de mon exclusion, c’est bien celle là.

Il ne faut jamais fermer sa gueule.

Quand on a quelque chose à dire, il faut le dire. Au début, cela n’est pas trop élaboré ou un sentiment mais une petite divergence peut s’avérer très importante et c’est peut être cette dernière position qui s’avèrera juste dans le futur. De toute façon toute idée est respectable et peut aider à approfondir soi-même une question en regardant plusieurs angles. Tout le monde y gagne. Nos maitres nous ont enseigné que tout est contradictoire dans le monde. Il faut peut être arriver à dépasser les questions par leur synthèse.

Je te demande de m’excuser avec mes élucubrations qui ne sont pas trop structurées et écrites au fil de la plume. Tout cela mériterait de longs développements et j’exècre Internet pour cela.

A+ et internationalistement,

Olivier

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