Accueil > ... > Forum 45505

Ferons-nous tomber toutes les dictatures ?

4 mai 2019, 17:08, par Max

Au Soudan, les femmes en première ligne de la révolution
Des femmes aujourd’hui en première ligne dans les manifestations, y occupant une place prépondérante. De là à parler actuellement de révolution féministe​... : « Ce serait exagéré de la qualifier ainsi. Le régime durait depuis des décennies, et appliquait sa politique restrictive pour les femmes depuis son installation sans que cela n’est fait bouger les lignes auparavant. La révolution en cours vient d’une faillite économique et financière du Soudan, qui concerne les femmes comme les hommes, bien plus qu’une lutte pour l’émancipation de femmes. Ce qui les a fait sortir dans la rue, c’est la crise financière, pas leurs conditions dans la société. Elles en profitent désormais pour revendiquer des libertés, mais ce ne fut pas l’étincelle déclencheuse. » M.Lavergne un mandarin du CNRS, specialiste des étincelles.

Même si certains symboles restent forts, notamment cette fameuse femme arguant la foule sur la voiture. Mais moins par sa stature au-dessus de la masse (et des hommes) que par ses vêtements : « Ce qui m’a marqué sur cette photo, c’est son habit blanc. Le régime voulait imposer la "pudeur" d’habits voilés et noirs dans un islamisme radical d’affichage. Lors des manifestations, les femmes remettent des vêtements colorés traditionnels, ou du blanc, loin du noir imposé. »
Présentes en nombre lors des manifestations, les Soudanaises veulent reconquérir leur liberté après trente ans d’un régime répressif.
La tenue d’Alaa Salah n’est pas anodine. Sa longue robe blanche « est portée par les femmes qui travaillent dans les bureaux et peut rappeler le coton (une exportation majeure du Soudan), donc elle représente les femmes actives en ville ou dans le secteur agricole », décrypte Hind Makki, une éducatrice américano-soudanaise spécialisée sur le dialogue interreligieux sur son compte Twitter.

Le « New York Times » ajoute que cette tenue blanche a été adoptée par de nombreuses manifestantes depuis le mois dernier. « Depuis, ces femmes en blanc ont souvent été appelées ’Kandaka’, en référence aux reines nubiennes », ces souveraines ayant marqué l’histoire de la région dans l’Antiquité.

Les disques dorés à ses oreilles sont quant à eux des bijoux traditionnels de mariage, symbole de féminité. « L’ensemble de sa tenue est un rappel aux tenues de nos mères et grands-mères des années 60, 70 et 80 qui s’habillaient ainsi lorsqu’elles manifestaient contre de précédentes dictatures militaires », conclut Hind Makki.
La présence en nombre des femmes souligne aussi que les revendications des manifestants se sont élargies depuis le déclenchement de la révolte, après une hausse du prix du pain. Aux revendications économiques initiales s’est ajouté l’appel à un changement de régime après trente ans d’un régime islamiste, qui applique la charia dans certaines régions.

Selon des ONG du pays, 15.000 Soudanaises ont été condamnées à la flagellation sur la seule année 2016. Le Programme des Nations unies pour le développement classe de son côté le Soudan se situe au 167e rang mondial sur son indice d’inégalité de genre.
Ihsan Fagiri, affirme que les jeunes femmes qui osent manifester reçoivent des menaces de viol ou de violences physiques. « Nous, les plus âgées, on nous menace de ne plus revoir nos familles. » Elle-même a été détenue pendant deux mois et demi, affirme-t-elle. Arrêtée dans la rue alors qu’elle s’apprêtait à rejoindre les manifestations, elle raconte avoir été emprisonnée avec neuf autres femmes dans une pièce de six mètres sur quatre, équipée de seulement cinq lits et éclairée par deux petites fenêtres de vingt centimètres sur douze.
Diabétique, elle n’a pas pu prendre son traitement pendant quinze jours et n’a pas eu de contact avec sa famille pendant un mois. « Mon fils pensait que j’étais morte », confie-t-elle. Elle a finalement été relâchée le 8 mars « pour la Journée internationale des Droits des Femmes », rit-elle avec amertume.

Le président Bachir avait en effet ordonné ce jour-là la libération de toutes les femmes détenues depuis le début des manifestations, mais le nombre de libérations n’a pas été communiqué. Selon elle, avec « tous ces gens qui se rassemblent, c’est une question de jours ou de semaines » pour que le régime tombe. Aujourd’hui, elle affirme :
"« Peut-être qu’ils m’arrêteront encore… Ils ne m’effraient plus. "

Pour les Soudanaises, la révolution en cours est l’opportunité de conquérir leur liberté. D’ailleurs Alaa Salah a prévenu sur son compte Twitter : le départ d’Omar El Béchir n’était que « le premier objectif » de la révolution.

Commentaire de M&R :
ce qui plait aux classes dirigeantes occidentales et à leur presse , c’est de relever la violence réelle des régimes autocratiques militaires s’appuyant sur la doctrine religieuse...islamiste. Mais par contre, quand il s’agit de condamner le Vatican et l’Eglise Chrétienne pour crimes et complicité de crimes contre les femmes , les enfants et de la condamner historiquement pour avoir soutenue tous les régimes nazis de la planète, là on peut attendre un bout de temps. De même pour vendre des armes à toutes ces dictatures (peu importe leur caractère d’Etat religieux du moment qu’ils ont les moyens financiers) et organiser des génocides avec ces régimes fascistes, là ils se font discret.
Dans tous les cas, la violence économique rejoint la violence sociale contre certaines parties de la population laborieuse, y compris dans la petite bourgoisie. Ce qui changent actuellement dans le monde , c’est que des révolutions unissant la classe ouvrière et paysanne à la partie plus urbaines des travailleurs indépendants, des employés, des cadres sont en cours et ne se contentent pas d’un changement de marionnette. En Algerie aussi , le peuple travailleur ne se laisse abuser par les manœuvres du pouvoir national bourgeois.
D’amérique en Afrique, d’Europe à l’Asie, seule la constitution d’un pouvoir ouvrier& paysans organisé par la fédération des assemblées, des comités révolutionnaires, d’usines, de quartier, militaires revendiquant la hausse des salaires, l’embauche des chomeurs, l’expropriation des licencieurs, des banques & institutions financières, la fin des privatisations, l’arrêt immédiat des guerres contre les peuples et la vente d’armes à tous les gouvernements capitalistes.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.