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La chute de l’empire Tiahuacano-Huari - La caída del império Tiahuanaco y Huari

31 mai 2019, 12:16, par Robert Paris

En voici un :

« L’organisation de la production affiliée

« Prétendre que les artisans spécialistes de la zone urbaine du site Huacas de Moche travaillaient dans uncontexte d’affiliation à l’élite ne donne qu’une idée très vague du contexte en jeu. En effet, les artisans peuvent être affiliés directement à l’État et aux membres de l’élite suprême, à une élite secondaire, ou encore à des dirigeants urbains se trouvant à la tête de familles, de lignages ou de groupes corporatifs et ayant eux-mêmes une relation d’affiliation hiérarchique à une élite qui leur est supérieure.

Cette question rejoint les travaux de certains archéologues qui ont étudié la spécialisation artisanale dans les contextes précis de la vallée de Chicama (Russelet Jackson 2001) et de l’occupation Moche V de la vallée de Lambayeque (Shimada 2001), en s’appuyant sur des études ethnohistonques se rapportant à la période de la conquête espagnole. Les études ethnohistoriques, menées par Netherly dans les années 1970 à partir de documents administratifs coloniaux, ont permis de reconstituer l’organisation politique de la côte nord du Pérou à la fin de la préhistoire, soit pendant la domination Chimé-Inca et, par analogie, pendant la domination Chimu (Netherly 1984 ; 1990). À la période de la conquête espagnole, les hiérarchies des entités politiques côtières étaient caractérisées par des rangs précis et par une organisation dualiste et pyramidale dans laquelle les groupes sociaux, appelésparcialidades, appartenant aux rangs inférieurs étaient intégrés par paires ou moitiés aux groupes sociaux des rangs supérieurs de l’organisation politique (Netherly 1984 : 230 ; 1990 463). Les parcialidades les plus basses dans la hiérarchie politique incluaient de nombreux petits groupes familiaux se distinguant par des activités économiques particulières comme l’agriculture, la pêche ou la production artisanale. Les parcialidades de chaque échelon étaient dirigées par des chefs possédant plus de pouvoir que ceux appartenant à l’échelon précédent, jusqu’aux membres de l’élite dirigeante des entités politiques. Les dirigeants de chaque parciaÏidad se voyaient également intégrés à tous les niveaux hiérarchiques inférieurs à leur échelon. Par conséquent, les dirigeants les plus élevés dans la hiérarchie appartenaient à plusieurs échelons simultanément (Netherly 1984 : 231 ; 1990 t463). Alors que certains auteurs considèrent que les moitiés appartenant à un même échelon hiérarchique détenaient un statut équivalent, d’autres considèrent que ces moitiés étaient asymétriques, l’une détenant une autorité supérieure (Moore1995 t175, 177). De tels groupes sociaux, existant autant chez l’élite que dans la population générale, s’apparentent aux aylÏus Incas définis par les ethnohistoriens comme des groupes corporatifs endogames et inégaux, englobant plusieurs lignages patrilinéaires, qui détenaient des droits sur des terres qu’ils exploitaient collectivement pour leurs propres besoins et pour en tirer de quoi verser un tribut (Carrasco1982 t29 ; D’Altroy 2002 t32 ; Rowe 1963:255). »

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