Le mouvement des gilets jaunes grandit et choisit ses orientations
13 janvier 2019, 07:58
Appel des Gilets jaunes aux salariés des entreprises
Nous, Gilets jaunes, mobilisés sur les ronds-points, dans les manifestations, rassemblements et assemblées, nous adressons aujourd’hui à vous parce que le combat que nous menons est celui de tous ceux qui ne vivent que de leur travail, qui n’exploitent personne et n’ont que leur travail pour vivre ou survivre, qui ont du mal à exister avec un salaire bas, avec un emploi précaire, avec une petite pension, avec des allocations chômage ou sans.
Cela signifie que notre combat est aussi le votre, que notre lutte, si elle a déjà obtenu quelques résultats, et d’abord celui de rendre audible la colère du monde du travail qui restait étouffée et de nous faire craindre de tous les bandits profiteurs de leurs copains au pouvoir, elle a besoin pour triompher de la participation des entreprises, de la convergence dans la lutte de tous les travailleurs.
Certains aimeraient bien voir dans une convergence des luttes entre les gilets jaunes et les salariés des entreprises un appel aux appareils syndicaux pour organiser et structurer les gilets jaunes et, éventuellement, les ramener à des méthodes dites classiques des syndicats et intersyndicales, méthodes qui ont fait la preuve de leur incapacité et de leur inutilité.
Il est doit donc être clair que, si les militants syndicalistes sont déjà nombreux au sein des Gilets jaunes et y ont tout à fait leur place, les méthodes, les buts, les limites des bureaucraties syndicales ne sont pas compatibles avec les méthodes, les principes et les buts des gilets jaunes, bases déterminantes de notre mouvement et que nous n’avons nullement l’intention de brader sur l’autel de l’unité à tout prix.
Si les Berger et les Martinez crachent toujours sur notre mouvement, continuent à affirmer que nous ne sommes respectables et fréquentables, eh bien ce n’est pas grave : nous ne comptions pas sur les corps intermédiaires, sur ces institutions de la société des milliardaires et de leur Etat, pour se battre à nos côtés et nous préférons que ces faux amis des travailleurs se dévoilent clairement pour ce qu’ils sont : de vrais ennemis !! Des militants de SUD nous rejoignent et c’est tant mieux, mais cela ne doit pas signifier une tentative centrale du syndicat SUD pour mettre la main sur la direction du mouvement.
En mettant en avant un appel à la grève générale des salariés des entreprises aux côtés des gilets jaunes, il doit être bien clair que nous ne souhaitons nullement cautionner la vieille stratégie des journées d’action syndicales dont il a été maintes fois prouvé qu’elles ne mènent que dans le mur.
Bloquer les entreprises fait certes partie des moyens d’action que nous nous sommes donnés depuis le début, de la même manière que le blocage des ronds-points, des péages autoroutiers, des centres-villes et bien d’autres. Cela ne signifie pas que nous comptions demander l’autorisation des bureaucraties syndicales, qui se sont révélées des corps intermédiaires du pouvoir pour agir. Nous voulons, par contre, agir en coordination avec les salariés de ces entreprises qui ont, comme nous, tout intérêt à la victoire de la lutte, alors que ces bureaucraties sont dirigées par des patrons payés par l’argent du gouvernement et celui des trusts, bien plus que celui des adhérents.
Nous ne voulons pas non plus accepter la méthode consistant à déléguer notre pouvoir collectif à des individus qui nous dirigent sans nous rendre aucun compte, comme cela se pratique dans tous les syndicats lors des grèves des salariés dans les entreprises.
Au contraire, en nous adressant à vous, ce sont nos méthodes de lutte, nos méthodes d’organisation, nos buts économiques, sociaux comme politiques que nous vous proposons de rejoindre, d’adopter, de prendre pour vôtres afin de vous organiser vous-mêmes dans vos entreprises comme pour nous rejoindre dans le comité ou l’assemblée de gilets jaunes la plus proche.
Nous ne nous contentons pas des négociations avec nos ennemis dont les appareils syndicaux ont toujours fait l’objectif de leurs demandes. Nous ne voulons même pas négocier avec le pouvoir. Nous ne voulons pas lui soumettre nos projets d’action ou de manifestation. Nous ne quémandons aucune autorisation de nos ennemis, même pour nous réunir, pour nous rassembler ou pour agir. Cela fait partie du caractère à part de notre mouvement, de son mode insurrectionnel et non suppliant, pleurnichard ou réformiste. Ils ont assez réformé sur notre dos au point que notre vie est devenue impossible. Nous ne l’accepterons plus et ne comptons donc pas renoncer à ce qui fait la particularité fondamentale du mouvement actuel pour obtenir un soutien syndical.
Nous n’avons pas besoin de converger avec les syndicats mais de gagner des salariés à notre lutte.
Pour que cela se passe sur des bases claires, nous rappelons ici les buts sociaux de notre mouvement :
– Augmentation générale des salaires (dont le SMIC), des retraites et des allocations chômage. Vivre dans la misère alors que la richesse des grandes fortunes grimpe en flèche est intolérable !
– Il est scandaleux que de l’argent public serve des intérêts privés des grandes fortunes. Tous les cadeaux d’Etat aux milliardaires (CICE et autres) doivent être abolis et les milliards donnés aux banques et aux trusts depuis l’effondrement de 2007-2008 doivent être remboursés.
– Il est inadmissible que les services publics (santé, transports, éducation, communication, énergie, etc.) soient abandonnés progressivement par l’Etat et livrés à des intérêts du grand capital.
– Refusons que tous ceux qui vivent de leur travail paient des impôts et des taxes à la place des riches ! Pas d’impôt sur le travail sans impôt sur le capital !
– Refusons un Etat au service exclusif des milliardaires !
– Pas d’obéissance à des « forces de l’ordre » qui nous violentent et défendent l’ordre des profiteurs !
– Aucun sacrifice pour les plus démunis tant que les riches se gobergent !
– Supprimons toutes les attaques récentes contre le droit du travail, contre les fonctionnaires, contre les aides sociales, contre les retraites, contre les chômeurs, etc.
– Refusons aux grands patrons le droit aux licenciements, le droit aux fermetures d’usines, le droit au blocage des salaires, le droit de pressionner les salariés, y compris jusqu’au burn-out et au suicide.
– Les richesses produites par la population doivent profiter à la population et pas à moins d’un pourcent de profiteurs et licencieurs.
– Imposons notre démocratie, celle des ronds-points, celle des assemblées, celle des comités de gilets jaunes et refusons celle prétendument démocratique des institutions au service des milliardaires !
– Cessons d’être des sans-dents, des bouches cousues, des interdits de paroles que nous étions, devenus tels grâce au pouvoir, aux capitalistes, aux banquiers, aux médias et aux appareils syndicaux et politiques.
– Aucun appareil syndical, politique, associatif, institutionnel ou étatique ne peut nous diriger, ne peut nous manipuler, ne peut nous influencer. Soyons nous-mêmes nos propres maîtres !!!
Voilà sur quelles bases nous vous appelons à nous rejoindre dans les manifestations, dans les blocages, dans les assemblées mais aussi en fondant votre propre comité de gilets jaunes de votre entreprise et en vous attribuant à vous-mêmes la direction de vos grèves et de vos luttes !!!
Appel des Gilets jaunes aux salariés des entreprises
Nous, Gilets jaunes, mobilisés sur les ronds-points, dans les manifestations, rassemblements et assemblées, nous adressons aujourd’hui à vous parce que le combat que nous menons est celui de tous ceux qui ne vivent que de leur travail, qui n’exploitent personne et n’ont que leur travail pour vivre ou survivre, qui ont du mal à exister avec un salaire bas, avec un emploi précaire, avec une petite pension, avec des allocations chômage ou sans.
Cela signifie que notre combat est aussi le votre, que notre lutte, si elle a déjà obtenu quelques résultats, et d’abord celui de rendre audible la colère du monde du travail qui restait étouffée et de nous faire craindre de tous les bandits profiteurs de leurs copains au pouvoir, elle a besoin pour triompher de la participation des entreprises, de la convergence dans la lutte de tous les travailleurs.
Certains aimeraient bien voir dans une convergence des luttes entre les gilets jaunes et les salariés des entreprises un appel aux appareils syndicaux pour organiser et structurer les gilets jaunes et, éventuellement, les ramener à des méthodes dites classiques des syndicats et intersyndicales, méthodes qui ont fait la preuve de leur incapacité et de leur inutilité.
Il est doit donc être clair que, si les militants syndicalistes sont déjà nombreux au sein des Gilets jaunes et y ont tout à fait leur place, les méthodes, les buts, les limites des bureaucraties syndicales ne sont pas compatibles avec les méthodes, les principes et les buts des gilets jaunes, bases déterminantes de notre mouvement et que nous n’avons nullement l’intention de brader sur l’autel de l’unité à tout prix.
Si les Berger et les Martinez crachent toujours sur notre mouvement, continuent à affirmer que nous ne sommes respectables et fréquentables, eh bien ce n’est pas grave : nous ne comptions pas sur les corps intermédiaires, sur ces institutions de la société des milliardaires et de leur Etat, pour se battre à nos côtés et nous préférons que ces faux amis des travailleurs se dévoilent clairement pour ce qu’ils sont : de vrais ennemis !! Des militants de SUD nous rejoignent et c’est tant mieux, mais cela ne doit pas signifier une tentative centrale du syndicat SUD pour mettre la main sur la direction du mouvement.
En mettant en avant un appel à la grève générale des salariés des entreprises aux côtés des gilets jaunes, il doit être bien clair que nous ne souhaitons nullement cautionner la vieille stratégie des journées d’action syndicales dont il a été maintes fois prouvé qu’elles ne mènent que dans le mur.
Bloquer les entreprises fait certes partie des moyens d’action que nous nous sommes donnés depuis le début, de la même manière que le blocage des ronds-points, des péages autoroutiers, des centres-villes et bien d’autres. Cela ne signifie pas que nous comptions demander l’autorisation des bureaucraties syndicales, qui se sont révélées des corps intermédiaires du pouvoir pour agir. Nous voulons, par contre, agir en coordination avec les salariés de ces entreprises qui ont, comme nous, tout intérêt à la victoire de la lutte, alors que ces bureaucraties sont dirigées par des patrons payés par l’argent du gouvernement et celui des trusts, bien plus que celui des adhérents.
Nous ne voulons pas non plus accepter la méthode consistant à déléguer notre pouvoir collectif à des individus qui nous dirigent sans nous rendre aucun compte, comme cela se pratique dans tous les syndicats lors des grèves des salariés dans les entreprises.
Au contraire, en nous adressant à vous, ce sont nos méthodes de lutte, nos méthodes d’organisation, nos buts économiques, sociaux comme politiques que nous vous proposons de rejoindre, d’adopter, de prendre pour vôtres afin de vous organiser vous-mêmes dans vos entreprises comme pour nous rejoindre dans le comité ou l’assemblée de gilets jaunes la plus proche.
Nous ne nous contentons pas des négociations avec nos ennemis dont les appareils syndicaux ont toujours fait l’objectif de leurs demandes. Nous ne voulons même pas négocier avec le pouvoir. Nous ne voulons pas lui soumettre nos projets d’action ou de manifestation. Nous ne quémandons aucune autorisation de nos ennemis, même pour nous réunir, pour nous rassembler ou pour agir. Cela fait partie du caractère à part de notre mouvement, de son mode insurrectionnel et non suppliant, pleurnichard ou réformiste. Ils ont assez réformé sur notre dos au point que notre vie est devenue impossible. Nous ne l’accepterons plus et ne comptons donc pas renoncer à ce qui fait la particularité fondamentale du mouvement actuel pour obtenir un soutien syndical.
Nous n’avons pas besoin de converger avec les syndicats mais de gagner des salariés à notre lutte.
Pour que cela se passe sur des bases claires, nous rappelons ici les buts sociaux de notre mouvement :
– Augmentation générale des salaires (dont le SMIC), des retraites et des allocations chômage. Vivre dans la misère alors que la richesse des grandes fortunes grimpe en flèche est intolérable !
– Il est scandaleux que de l’argent public serve des intérêts privés des grandes fortunes. Tous les cadeaux d’Etat aux milliardaires (CICE et autres) doivent être abolis et les milliards donnés aux banques et aux trusts depuis l’effondrement de 2007-2008 doivent être remboursés.
– Il est inadmissible que les services publics (santé, transports, éducation, communication, énergie, etc.) soient abandonnés progressivement par l’Etat et livrés à des intérêts du grand capital.
– Refusons que tous ceux qui vivent de leur travail paient des impôts et des taxes à la place des riches ! Pas d’impôt sur le travail sans impôt sur le capital !
– Refusons un Etat au service exclusif des milliardaires !
– Pas d’obéissance à des « forces de l’ordre » qui nous violentent et défendent l’ordre des profiteurs !
– Aucun sacrifice pour les plus démunis tant que les riches se gobergent !
– Supprimons toutes les attaques récentes contre le droit du travail, contre les fonctionnaires, contre les aides sociales, contre les retraites, contre les chômeurs, etc.
– Refusons aux grands patrons le droit aux licenciements, le droit aux fermetures d’usines, le droit au blocage des salaires, le droit de pressionner les salariés, y compris jusqu’au burn-out et au suicide.
– Les richesses produites par la population doivent profiter à la population et pas à moins d’un pourcent de profiteurs et licencieurs.
– Imposons notre démocratie, celle des ronds-points, celle des assemblées, celle des comités de gilets jaunes et refusons celle prétendument démocratique des institutions au service des milliardaires !
– Cessons d’être des sans-dents, des bouches cousues, des interdits de paroles que nous étions, devenus tels grâce au pouvoir, aux capitalistes, aux banquiers, aux médias et aux appareils syndicaux et politiques.
– Aucun appareil syndical, politique, associatif, institutionnel ou étatique ne peut nous diriger, ne peut nous manipuler, ne peut nous influencer. Soyons nous-mêmes nos propres maîtres !!!
Voilà sur quelles bases nous vous appelons à nous rejoindre dans les manifestations, dans les blocages, dans les assemblées mais aussi en fondant votre propre comité de gilets jaunes de votre entreprise et en vous attribuant à vous-mêmes la direction de vos grèves et de vos luttes !!!
Ensemble, nous vaincrons !!!