Pour en revenir à l’impôt sur la Bourse, nous n’avons pas besoin de nier l’« immoralité » de la Bourse et l’escroquerie qu’elle représente ; nous pouvons même la dépeindre de façon fort suggestive comme le couronnement de l’accaparement capitaliste, le lieu où la propriété se ramène directement au vol, mais il faut conclure ensuite qu’il n’est pas du tout dans l’intérêt du prolétariat de briser cette belle fleur de l’économie actuelle, mais bien plutôt de la laisser s’épanouir en toute liberté, afin que même le plus bête comprenne à quoi aboutit l’économie actuelle. Laissons donc l’indignation morale à ceux qui sont assez cupides pour aller à la Bourse, sans être eux-mêmes des Boursiers, et qui, comme il se doit, se font plumer. Et si ensuite la Bourse et les « affaires sérieuses » se mettent à se disputer et si le Junker, qui essaie lui aussi de se lancer dans le petit jeu des papiers en Bourse et qui nécessairement y perd sa chemise, est le troisième larron dans ce combat que se livrent mutuellement les trois fractions principales de la classe des exploiteurs, alors nous serons le quatrième, celui qui rit le dernier.
Karl Marx à Bernstein :
Pour en revenir à l’impôt sur la Bourse, nous n’avons pas besoin de nier l’« immoralité » de la Bourse et l’escroquerie qu’elle représente ; nous pouvons même la dépeindre de façon fort suggestive comme le couronnement de l’accaparement capitaliste, le lieu où la propriété se ramène directement au vol, mais il faut conclure ensuite qu’il n’est pas du tout dans l’intérêt du prolétariat de briser cette belle fleur de l’économie actuelle, mais bien plutôt de la laisser s’épanouir en toute liberté, afin que même le plus bête comprenne à quoi aboutit l’économie actuelle. Laissons donc l’indignation morale à ceux qui sont assez cupides pour aller à la Bourse, sans être eux-mêmes des Boursiers, et qui, comme il se doit, se font plumer. Et si ensuite la Bourse et les « affaires sérieuses » se mettent à se disputer et si le Junker, qui essaie lui aussi de se lancer dans le petit jeu des papiers en Bourse et qui nécessairement y perd sa chemise, est le troisième larron dans ce combat que se livrent mutuellement les trois fractions principales de la classe des exploiteurs, alors nous serons le quatrième, celui qui rit le dernier.