Roumanie : La chute de Ceausescu a été détournée par l’impérialisme occidental pour éviter une révolution sociale
11 novembre 2019, 08:35
L’inculpation pour « crimes contre l’humanité » de l’ex-président ravive les divisions concernant les heures troubles du soulèvement de 1989.
Le chef d’accusation est lourd : « crimes contre l’humanité ». L’ex-président Ion Iliescu, l’un des personnages symboles de la révolution qui renversa le régime de Nicolae Ceausescu, a été inculpé, en avril 2018, par le procureur général, au terme de son enquête sur le soulèvement de décembre 1989.
Trente ans plus tard, la Roumanie reste hantée par un passé qui ne passe pas, par les ombres entourant cette étrange « révolution », qui fut tout à la fois un mouvement populaire et un coup d’Etat. Cas unique parmi les ex-démocraties populaires, la chute du communisme roumain fut sanglante, loin de la « révolution de velours » tchécoslovaque, de l’ouverture du mur à Berlin, de la longue montée en puissance de Solidarnosc en Pologne ou de la révolution de palais à Sofia. Le jugement et l’exécution sommaires de l’ancien dictateur et de son épouse, Elena, après quelques heures de cavale, constituent aussi un exemple singulier.
« Le moment fondateur du retour à la démocratie était, d’entrée de jeu, marqué par le mensonge et la manipulation », explique Jacques Rupnik, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste de l’Europe centrale et orientale. Il relève que cette mémoire trouble pèse d’autant plus lourd « que la Roumanie fut le pays où le communisme fut le plus totalitaire et le plus fou ». Il n’y a encore aucun consensus sur les origines et les principaux épisodes du soulèvement de décembre 1989.
L’inculpation pour « crimes contre l’humanité » de l’ex-président ravive les divisions concernant les heures troubles du soulèvement de 1989.
Le chef d’accusation est lourd : « crimes contre l’humanité ». L’ex-président Ion Iliescu, l’un des personnages symboles de la révolution qui renversa le régime de Nicolae Ceausescu, a été inculpé, en avril 2018, par le procureur général, au terme de son enquête sur le soulèvement de décembre 1989.
Trente ans plus tard, la Roumanie reste hantée par un passé qui ne passe pas, par les ombres entourant cette étrange « révolution », qui fut tout à la fois un mouvement populaire et un coup d’Etat. Cas unique parmi les ex-démocraties populaires, la chute du communisme roumain fut sanglante, loin de la « révolution de velours » tchécoslovaque, de l’ouverture du mur à Berlin, de la longue montée en puissance de Solidarnosc en Pologne ou de la révolution de palais à Sofia. Le jugement et l’exécution sommaires de l’ancien dictateur et de son épouse, Elena, après quelques heures de cavale, constituent aussi un exemple singulier.
« Le moment fondateur du retour à la démocratie était, d’entrée de jeu, marqué par le mensonge et la manipulation », explique Jacques Rupnik, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste de l’Europe centrale et orientale. Il relève que cette mémoire trouble pèse d’autant plus lourd « que la Roumanie fut le pays où le communisme fut le plus totalitaire et le plus fou ». Il n’y a encore aucun consensus sur les origines et les principaux épisodes du soulèvement de décembre 1989.