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Domination de la France en Afrique : la fin ?

30 avril 2018, 06:13

Le scandale Bolloré sent la fin de règne...

Le continent africain est une pépite pour le trust Bolloré qui s’est rendu incontournable dans pas moins de 46 pays. C’est un véritable empire que le groupe Bolloré a bâti en Afrique depuis quarante ans. Prenant souvent le relais d’États défaillants dans les ports ou les plantations, le groupe se déploie aujourd’hui dans la logistique et les services portuaires, les plantations de palmiers à huile, la culture et le cinéma via Vivendi et le transport ferroviaire.

Pour défendre son pré carré africain, l’industriel breton sait jouer de son influence et s’y comporte en flibustier comme ces ancêtres bretons auxquels il se réfère parfois. « Les ministres, on les connaît tous là-bas. Ce sont des amis. Alors de temps en temps, je vais être clair, on leur donne, quand ils ne sont plus ministres, la possibilité de devenir administrateur d’une de nos filiales. C’est pour leur sauver la face. Et puis, on sait qu’un jour ils peuvent redevenir ministres », expliquait Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré dans un entretien au journal Libération en 2008.

Mais un grain de sable vient parfois gripper la machine. En 2015, le groupe n’est pas retenu lors du premier tour de l’appel d’offres pour la concession du port en eau profonde de Kribi au Cameroun. Vincent Bolloré active alors ses réseaux français. C’est François Hollande qui, avec succès, lors d’un voyage officiel au Cameroun plaidera la cause de Vincent Bolloré et permettra son repêchage.

Dans un groupe qui pèse aujourd’hui 18 milliards de chiffre d’affaires pour un résultat d’exploitation de 1,1 milliard d’euros, l’Afrique joue un rôle moteur dans les résultats. De Conakry en Guinée en passant par Pointe-Noire au Congo ou Lomé au Togo, il gère directement une dizaine de ports à conteneurs et est associé à seize autres dans le cadre de partenariats public-privé.

Depuis le rachat de la Scac en 1986 puis la prise de contrôle de la Banque Rivaud et plus récemment Vivendi, le groupe Bolloré dit avoir investi quatre milliards d’euros sur le continent africain et « plus de deux milliards d’euros au cours des huit dernières années dont 360 millions pour la seule année 2017 ».

Depuis plusieurs mois, le groupe français est sous pression. Plusieurs enquêtes faites par des ONG ont critiqué les conditions de travail dans les plantations de la Socfin. Et certains syndicalistes africains et asiatiques regroupés dans « L’alliance internationale des riverains des plantations Socfin Bolloré » n’ont pas hésité à manifester devant le siège à Paris lors des assemblées d’actionnaires.

La justice de son côté enquête sur les conditions dans lesquelles ont été obtenues les deux concessions portuaires de Lomé (Togo) et Conakry (Guinée). Vincent Bolloré et deux autres cadres du groupe Gilles Alix, directeur général de Bolloré et Jean-Philippe Dorent responsable du pôle international de l’agence Havas ont été placés en garde à vue mardi 24 et mercredi 25 avril dans le cadre de cette affaire.

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