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La réalité de la dette de la SNCF

28 février 2018, 17:55

Le rachat de la dette par l’Etat ne sauvera pas la SNCF en tant que Service Public ! Au contraire, il sert à casser le service public du rail !

Le rachat de la dette de la DB par l’Etat allemand est souvent pris en exemple. Comme si cela résoudrait le problème de la privatisation. N’en déplaise le rachat n’a pas empêché la DB de devenir une Société Anonyme (SA).

C’est une fausse solution que de faire peser sur l’Etat la dette de la SNCF comme de l’ensemble des SP. Celle-ci ne fera qu’accentuer la dette de l’Etat français et donnera du grain à moudre à tous ceux qui veulent diminuer les dépenses publics. Qu’on le prenne dans un sens ou dans un autre, rembourser la dette c’est la faire peser soit sur les cheminots soit sur l’ensemble de la population.

L’Etat est responsable de la dette de la SNCF

Dans le 4 pages de Solidaires (page 4), il est écrit : « cela doit être fait pour que ce ne soit pas la productivité (déjà très élevée) des cheminots, les suppressions de poste qui paie la « dette » au mépris de la sécurité ferroviaire ».

Mettre en avant que l’Etat doive reprendre la dette SNCF c’est oublier qui est à la tête de la SNCF. Pepy prend ses ordres (sa feuille de route) de l’Etat. Aussi l’Etat est responsable de la dette de la SNCF comme celle de RFF d’ailleurs.

C’est donner l’illusion que l’Etat qui est à la manœuvre pour casser les SP pourrait être une solution. Ce qui n’est pas le cas. Nous n’avons rien à attendre de l’Etat. Il est au service privé des capitalistes. D’un certain point de vue l’Etat est privatisé dans le sens où il sert des intérêts privés et non ceux de la population. Ce n’est pas la mainmise de l’Etat que nous défendons dans le service public à 100%, c’est le fonctionnement au service de la collectivité qui ne doit pas être au service du capital privé, même au travers de l’Etat. Et au final que la dette pèse sur l’Etat ou la SNCF, il faut toujours rembourser.
Rembourser la dette c’est rembourser le capital financier ! Annulation de la dette !
Or rembourser la dette, c’est rembourser les intérêts de celle-ci au capital financier. Le seul mot d’ordre viable face au capital financier qui ruine les entreprises publiques, les peuples comme en Grèce, c’est l’annulation pure et simple de la dette et à service public, investissement public à taux zéro.

Non à la titrisation des subventions du STIF !

Non à l’investissement de capitaux privés

A Service Public, Investissement Public à taux zéro

Crédit Agricole et Natixis titrisent les subventions du STIF, les capitalistes applaudissent !
Dans un communiqué de presse du Crédit Agricole et de Natixis en date du 5 février 2013, nous apprenons que les deux banques sont intervenues « en qualité de teneurs de livre associés dans le cadre d’une émission obligataire structurée au profit du groupe SNCF. (…)D’un montant de 952 millions d’euros et à échéance 2019, ces obligations sont adossées à des créances irrévocables payables mensuellement que SNCF détient sur une autorité organisatrice de transports. Ces créances, d’un montant d’un peu plus d’un milliard d’euros, concernent des contributions d’investissements fixes sur du matériel roulant. (…) Une structure ad hoc a été créée afin de permettre la monétisation des créances par un placement obligataire sur les marchés de capitaux. (elle est) cotée sur Euronext Paris. » « Cette émission obligataire (…) a reçu un bon accueil de la part des investisseurs français, y compris de banques, de gestionnaires d’actifs et de compagnies d’assurance. » Autrement dit les capitalistes applaudissent.

En décrypté, la SNCF a reçu du STIF une subvention d’investissement de 1.026 milliard d’euro sur 8 ans. La SNCF a émis des titres sur ces créances détenues par l’EPIC et les a placés sur le marché. Ces titres ayant trouvé preneur auprès des investisseurs, la SNCF encaisse en une seule fois des rentrées d’argent qui auraient dû s’étaler sur les huit prochaines années. Cela permet à la SNCF de faire baisser l’endettement du groupe. Mais la contrepartie sera une dégradation de la marge opérationnelle. Et pour maintenir cette marge, la direction de la SNCF a lancé un plan de réductions des coûts qui vise à économiser 150 millions d’euros dès 2013 (Les Echos, 31/12/2012).

Par contre ce que nous ne savons pas c’est le montant remboursé mensuellement par la SNCF, le taux d’intérêt et notamment s’il est fixe ou variable. Nous avons posé ces questions au Crédit Agricole et à Natixis qui n’ont pas souhaité répondre ainsi qu’à la direction régionale qui a fait mine qu’on racontait n’importe quoi.

Désinvestissement Public : La SNCF sous la coupe des marchés financiers
C’est le manque organisé d’investissement public depuis des décennies qui pousse et présente les marchés comme une solution de financement incontournable pour les Services Publics. Alors que cette politique n’a d’autres buts que de rendre rentables des SP qui par essence ne le sont pas du point de vue capitaliste en rentabilisant leur dette. Et ce n’est pas les 2 milliards d’investissement de l’Etat qui va réduire le manque d’investissement criant dans le transport ferroviaire et empêcher la SNCF de tomber sous les fourches caudines du capital financier.

Avec cette titrisation, la SNCF est plus que jamais sous la coupe des marchés financiers de capitaux. Bref sous l’apparence de faire diminuer sa dette, la SNCF ne fait que l’augmenter. Tout le monde sait qu’emprunter aux marchés coûte de l’argent. A n’en pas douter, la SNCF n’hésitera pas à se servir de cette situation pour présenter de nouvelles réformes inévitables dans le futur sous prétexte que les marchés nous étranglent alors que c’est elle-même qui nous aura passer la corde autour du cou.

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