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Que se passe-t-il chez Renault en janvier 2018 ?

10 avril 2018, 07:05

Officiellement, Carlos Ghosn accepte finalement une baisse de 30%. "J’ai dit très clairement à M. Ghosn que nous ne pouvions pas voter pour un dirigeant qui avait des rémunérations aussi élevées", explique Bruno Le Maire, successeur d’Emmanuel Macron à Bercy, sur CNews, qui s’attribue le mérite de cette baisse.

Mais qu’en est-il vraiment de cette baisse de salaire ? En ce qui concerne la partie française de son salaire, en tant que patron de Renault – car le PDG est aussi à la tête des constructeurs automobiles japonais Nissan et Mitsubishi – il s’agit plutôt d’une baisse de 20% et non de 30%. Mais quand on regarde en détail, cette baisse apparente dissimule bien autre chose : en effet, Carlos Ghosn a accumulé au fil des ans des centaines de milliers d’actions de Renault, ce qui lui permet de considérablement gonfler son revenu en réalisant ses stock-options.

"Le cours de l’action Renault a beaucoup augmenté ces dernières années, explique Loïc Dessaint, analyste dans une société de conseil en investissement. Le 16 décembre 2017, Carlos Ghosn a dégagé une plus-value de 6 millions d’euros sur l’exercice de stock-options. En 2020, il pourra même bénéficier de 8 millions supplémentaires s’il revend les 100 000 actions gratuites obtenues en 2016." Une rémunération en stock-options qui s’ajoute donc à son salaire de PDG. Cette addition de revenus lui permet de gagner environ 15 millions d’euros en 2017, une jolie somme comparée aux autres patrons du CAC 40.
Carlos Ghosn est le maître de la discrétion dès qu’il est question de son salaire. Il a longtemps refusé de communiquer le montant de sa rémunération versée par Nissan. "Dévoiler le salaire de Carlos Ghosn au Japon était contraire aux coutumes et à la pratique japonaise", défend Louis Schweitzer, ancien patron de Renault. Une position peu crédible selon certains observateurs qui ne vise qu’à préserver le secret de la rémunération du PDG. Il a fallu que la loi japonaise s’impose pour que la transparence se fasse enfin. En matière de montages financiers, là aussi la discrétion règne, comme le montre l’affaire des super-bonus néerlandais révélée par l’agence Reuters en juin 2017.

Un banquier d’affaire londonien aurait proposé à Carlos Ghosn un schéma permettant d’apporter un complément de rémunération aux six principaux dirigeants de "L’Alliance" Renault-Nissan-Mitsubishi, via une fondation aux Pays-Bas qui aurait capté 80 millions d’euros, permettant ainsi de contourner le contrôle des rémunérations par les actionnaires. Malgré le démenti de Carlos Ghosn, ce projet était bel et bien sur les rails. Carlos Ghosn maîtrise parfaitement les clés de ce capitalisme financier, ce que confirme un autre épisode.

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