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Quand les historiens bourgeois reconnaissaient la lutte des classes

26 décembre 2020, 05:10, par P.

La révolution anglaise de 1640 vue Par Guizot :

« Les partis politiques et religieux n’étaient pas seuls aux prises. Leur lutte couvrait une question sociale, la lutte des classes diverses pour l’influence et le pouvoir. non que ces classes fussent, en Angleterre, profondément séparées et hostiles entre elles, comme elles l’ont été ailleurs.
Les grands barons avaient soutenus les libertés populaires avec leurs propres libertés, et le peuple ne l’oubliait point. Les gentilshommes de campagne et les bourgeois des villes siégeaient ensemble depuis trois siècles, au nom des communes d’Angleterre, dans le parlement. Mais, depuis un siècle, de grands changements étaient survenus dans la force relative des classes diverses au sein de la société, sans que des changements analogues se fussent opérés dans le gouvernement. L’activité commerciale et l’ardeur religieuse avaient imprimé, dans les classes moyennes, aux richesses et aux idées, un prodigieux élan. On remarquait avec surprise, dans l’un des premiers parlements du règne de Charles 1er, que la chambre des communes était trois fois plus riche que la chambre des lords. La haute aristocratie ne possédait plus, et n’apportait plus à la royauté, qu’elle continuait d’entourer, la même prépondérance dans la nation. Les bourgeois, les gentilhomme de comté, les fermiers et les propriétaires de campagne, alors fort nombreux, n’exerçaient pas, , sur les affaires publiques, une influence proportionnée à elur importance dans le pays. Ils avaient grandi plus qu’ils ne s’étaient élevés. De là, parmi eux et dans les rangs au-dessous d’eux, un fier et puissant esprit d’ambition, prêt à saisir toutes les occasions d’éclater. Laguerre civile ouvrait un vaste champs à leur énergie et à leurs espérances. Elle n’offrit point à son début l’aspect d’une classification sociale exclusive et haineuse. Beaucoup de gentilshommes de campagnes, et parmi les grands seigneurs eux-mêmes, plusieurs des plus considérables, marchaient à la tête du parti populaire. Cependant la noblesse d’une part, , la bourgeoisie et le peuple de l’autre, se rangeaient en masse, les uns autour de la couronne, les autres autour du parlement ; et des symptômes certains révélaient déjà un grand mouvement social au sein d’une grande lutte politique et l’effervescence d’une démocratie ascendante se frayant un chemin à travers les rangs d’une aristocratie affaiblie et divisée. »

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