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Plus la gauche gouvernementale donne du crédit aux forces policières et militaires, plus elles veulent de pouvoir

11 décembre 2016, 03:27

Il n’y a pas qu’en France que les généraux veulent gouverner les anciennes démocraties !

Avant de nommer Kelly, Trump nomma conseiller à la sécurité nationale le lieutenant-général férocement antimusulman Mike Flynn, l’ancien directeur de la Defense Intelligence Agency [renseignements militaires].

Il a également annoncé son choix de l’ancien chef du Commandement central des États-Unis, le général de marine en retraite James Mattis, surnommé « Mad Dog » (chien enragé) pour ses déclarations répétées exprimant sa passion pour tuer, à la tête du département de la Défense. Pour entériner la désignation de Mattis en tant que Secrétaire de la défense, le Congrès doit approuver une dérogation l’exonérant d’une loi qui interdit aux officiers militaires qui ont servi en uniforme au cours des sept années précédentes de prendre le poste. Mattis a pris sa retraite en 2013 et a pris un siège au conseil d’administration d’un des principaux fournisseurs privés de l’armée, General Dynamics.

Il y a d’autres « officiers supérieurs » qui attendent dans les coulisses. Le général retraité David Petraeus, également ancien chef du Commandement central des États-Unis qui a brièvement servi comme directeur de l’Agence centrale de renseignement (CIA), est apparemment pressenti pour le poste de Secrétaire d’État, bien qu’il ait besoin d’une dérogation parce qu’il a quitté sa fonction active il y a moins de sept ans. Il devra également obtenir l’autorisation de son contrôleur judiciaire pour travailler à Washington ou voyager à l’extérieur des États-Unis. Il a été condamné à deux ans de probation l’année dernière après avoir plaidé coupable dans une affaire de remise de documents des renseignements classés secrets à sa maîtresse.

Le général à la retraite James Stavridis, ancien commandant suprême des forces alliées de l’OTAN, qui a rencontré Trump à New York jeudi, aurait également été envisagé pour le poste de secrétaire d’État. Avant la campagne électorale, il fut un temps pressenti comme candidat à la vice-présidence sur le ticket de la démocrate Hillary Clinton. Et l’amiral Michael Rogers, actuellement à la tête de l’Agence de sécurité nationale, serait un concurrent pour le poste de Directeur du renseignement national.

Le nombre d’officiers supérieurs qui sont rassemblés dans le Cabinet Trump fait ressembler l’administration entrante de plus en plus à une junte militaire latino-américaine. La remise du Département de la Défense, qui supervise la machine de guerre massive des États-Unis, et du Département de la Sécurité intérieure, qui coordonne un appareil d’État de police en croissance accélérée, entre les mains de deux généraux récemment retraités du corps des Marines des États-Unis, est particulièrement glaçante. Elle suggère un gouvernement qui vise à coordonner sans distinction la guerre à l’étranger et la répression à l’intérieur, sous le contrôle étroit d’une camarilla militaire.

Trump, l’escroc milliardaire qui a obtenu cinq reports pour éviter la conscription pendant la guerre du Vietnam, semble se réjouir de s’entourer de hauts gradés, de crier idiotement « Mad Dog Mathis » dans les rassemblements, comme si l’association avec l’architecte du massacre de Falloujah renforcera son image. Mais il y a une cause objective de la montée des militaires aux premières positions du gouvernement.

C’est la nécessité pour la classe dirigeante de se préparer aux révolutions sociales qui menaceraient l’ordre capitaliste à l’annonce de l’effondrement économique de la prochaine crise, face à laquelle les états et les banques centrales seront désarmés financièrement.

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