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Le monde est-il pris de folie ?

17 octobre 2016, 14:06, par Robert Paris

On ne peut pas éviter que le capitalisme en ressente la nécessité face à son effondrement économique systémique et aux risques sociaux et politiques qui en découleront nécessairement. On ne peut qu’éviter de se lier pieds et poings au système qui coule. On peut se battre au sein de la classe ouvrière et dans ses organisations, au sein de la population, on peut développer nos explications et arguments et éviter déjà à soi-même et à un petit milieu autour de nous d’être piégés, ce qui est inévitable si on n’a pas des perspectives révolutionnaires à défendre en face, et pour cela si on n’a pas d’analyse de la signification de la crise du système. Renoncer à analyser celle-ci sous prétexte que des horreurs plus immédiates nous frappent : misère, chômage, dégradations sociales de toutes sortes, violences de toutes sortes, est une erreur. Il ne faut pas se contenter de combattre les effets mais comprendre les causes et savoir que moins que jamais il ne sera possible d’améliorer les conditions d’existence au sein du système et il sera inévitable d’en sortir. Le fait qu’il s’effondre, que sa dynamique soit morte ne signifie pas, bien entendu, qu’il sera immédiatement plus facile de convaincre les gens du communisme, des perspectives révolutionnaires, ni d’aucune idée véritablement radicale, c’est-à-dire s’attaquant aux fondements même de la vieille société maitenant périmée. Ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Cela signifie seulement qu’il ne faut pas être trop impatients et travailler doucement et tranquillement nos analyses et nos explications, de même que leur diffusion. N’aurons des succès immédiats de leur groupe que des organisations opportunistes qui développent au contraire des politiques de caution au réformisme du genre : « il y a de l’argent, répartissons-le » ou encore « on peut créer des emplois », ou bien « la crise est un prétexte pour nous voler notre argent et nos emplois ». Ces arguments qui prétendent soi-disant redonner le moral aux travailleurs ne peuvent qu’envoyer les luttes ouvrières dans la même impasse que d’habitude. Nous devons, au contraire de ces politiques, être conscients que, dans cette situation, les luttes syndicales ne pourront mener qu’à des défaites de plus en plus cuisantes, si les travailleurs ne choisissent pas de déborder ce cadre étouffant des stratégies dites intersyndicales des bureaucraties des appareils syndicaux, liés pieds et poings à l’Etat et à la classe capitaliste qui finance des appareils. Le but essentiel des luttes ouvrières doit être la construction de l’autonomie des travailleurs par rapport à l’Etat et à la bourgeoisie et l’auto-organisation des luttes. On fait, dans ces conditions, plus progresser la conscience et l’organisation en aidant des petits groupes de travailleurs à se réunir pour discuter de la situation, des revendications, des méthodes de lutte et tout ce qui préoccupe les travailleurs, de manière indépendante des appareils, de ceux des syndicats, des patrons et de l’Etat.

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