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Les travailleurs de Renault

21 décembre 2016, 13:34

Confronté aux revendications de ses ouvriers dans son usine Oyak, en Turquie, Renault a choisi la voie de la répression. La firme automobile française a annulé les élections syndicales prévues le 29 février, licencié des dizaines d’ouvriers dont plusieurs délégués syndicaux, et appelé la police à la rescousse pour briser leurs manifestations.

L’usine Oyak de Renault, qui affiche une capacité de production de 360 000 véhicules par an, est une joint-venture entre Renault et le fonds de pension de l’armée turque. Située dans la ville de Bursa, elle emploie environ 5000 ouvriers.

Des élections syndicales devaient s’y tenir le 29 février dernier, qui ont été annulées à la dernière minute par la direction de l’usine. Celle-ci a allégué des pressions exercées par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale de Turquie. Selon la Confédération syndicale IndustriALL, Renault a annoncé en même temps la mise à pied de dix ouvriers, dont deux représentants du personnel.

En réponse, les ouvriers ont fait grève et bloqué l’usine. Choisissant la manière forte, la direction de Renault a appelé la police pour déloger les manifestants, ce qui a donné lieu à des affrontements et des tirs de gaz lacrymogène. Une vingtaine d’ouvriers ont été arrêtés, et plusieurs dizaines d’autres ont été soit licenciés, soit mis à pied. Effet de cette atmosphère de terreur ? Le travail a repris dans l’usine le 2 mars.

Au printemps 2015, l’usine de Renault à Bursa avait été le point de départ d’un conflit social de deux semaines, qui s’était étendu à d’autres usines automobiles de la région. Au terme de leur mouvement, les ouvriers avaient obtenu des augmentations de salaires, ainsi que le droit de choisir librement leurs représentants.

À l’arrière-plan de ce conflit social, il y aurait aussi la volonté de Renault et du gouvernement turc de préserver la mainmise du syndicat « officiel » proche du gouvernement AKP, au détriment du syndicat Birlesik Metal-Is, indépendant et affilié à IndustriALL. Les faits survenus à Bursa seraient donc à remettre dans le contexte de la vague de répression qui s’abat actuellement sur la société civile turque.

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