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Quand la bourgeoisie voulait faire crever de faim autant qu’étouffer sous les calomnies le révolutionnaire Karl Marx…

26 mars 2017, 08:47

Le journal bourgeois « Les Echos » du 19/08/2013 :

« Contraint de s’exiler à Londres, privé de ressources, il s’installe avec sa famille dans un deux-pièces près de Soho Square. Ce sont les années noires. Trois enfants meurent sous le coup des privations. Marx est brisé. Deux personnages l’aideront à traverser cette période dramatique. Sa femme, d’abord, Jenny von Westphalen, baronne de son état. Elle est belle, cultivée, sensible, courtisée par tous les jeunes héritiers de la haute société prussienne. Mais c’est Marx qu’elle a choisi, son ami d’enfance, son « sanglier noir ". Rien ne séparera ce couple fusionnel. Ni les drames, ni la pauvreté, ni la liaison que, selon plusieurs sources, Marx entretient un temps avec Hélène Demuth, la gouvernante, entrée très jeune au service de son épouse, qui suivra les Marx jusqu’au bout de l’exil et dont le philosophe, dit-on, eut un enfant. Lorsqu’il ne travaille pas jusqu’à une heure avancée de la nuit au milieu d’un capharnaüm de livres et de papiers, lorsqu’il n’arpente pas son bureau de long en large, creusant à force d’usure un chemin sur son tapis, lorsqu’il ne s’accorde pas quelques moments de « détente » en lisant une vie de Spartacus en grec dans le texte, Marx est un père aimant et tendre. Bien après sa mort, l’une de ses filles révélera un jeu de questions-réponses auquel il s’était livré pour faire plaisir à ses enfants. Une forme d’autoportrait rarissime chez cet homme pudique, direct, peu porté sur l’introspection. A la question : « votre idée du bonheur », Marx a répondu « lutter ». Quant à son « idée du malheur », il la résume en deux mots : « se soumettre ». L’autre personnage qui l’accompagnera toute sa vie d’homme, c’est Friedrich Engels, l’alter ego, le frère d’armes, rencontré en août 1844. C’est lui, l’héritier de l’entreprise de textile familiale de Manchester, qui le soutiendra financièrement dans les années de misère. Lui avec qui Marx écrira le « Manifeste du parti communiste » en 1848. Lui, surtout, qui l’aidera à accoucher du fameux « Capital » qu’il lui faudra vingt ans pour écrire. Vingt années d’un travail harassant, minutieux, précis jusqu’à l’obsession. Acharné à démonter les rouages les plus intimes du capitalisme, à en percer les faiblesses, Karl Marx va plonger au plus profond des documentations les plus improbables. Pour écrire les 10 pages du « Capital » consacrées à la législation sur la protection du travail en Angleterre, il compulse l’intégralité des rapports produits par les inspecteurs des fabriques. Epuisé par des céphalées chroniques, accaparé par ses activités de dirigeant de la Première Internationale, inhibé par l’angoisse d’écrire une phrase ou un paragraphe qui ne soit pas scientifiquement juste, Marx, malgré l’insistance amicale d’Engels, ne parvient pas à « lâcher " ses manuscrits. Le livre I est publié en 1867. Les livres II et III en 1885 et 1894, après sa mort. Rien de mieux n’a jamais été écrit depuis sur la formation du profit, la valeur d’usage et d’échange, la journée de travail... L’écriture est laborieuse, rébarbative. Mais Marx est devenu une star. Au Highgate Cemetery de Londres, il ne se passe plus un jour sans que des anonymes fleurissent sa tombe. »

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