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Les fausses interprétations du marxisme

31 août 2017, 07:58, par Robert Paris

Leó Frankel l’explique dans « Karl Marx, penseur et agitateur » :

Dans son travail intitulé : De la question juive, qui est une critique de l’étude de Bruno Bauer sur la même question, et dans celui intitulé : De l’aptitude des juifs et des chrétiens d’aujourd’hui à s’affranchir. Marx, contrairement à Bauer, considère la question juive non comme religieuse ou théologique, mais bien comme laïque.
La religion est d’après Marx la conscience qu’a l’homme de soi-même. Ce n’est pas la religion qui fait l’homme, mais au contraire l’homme qui fait la religion. L’homme en tant qu’être collectif, c’est-à-dire la société, l’Etat « produisent la religion, une conscience du monde intervertie, parce qu’ils constituent eux-mêmes un monde renversé ». (Introduction à la critique de la philosophie de Hegel). La religion est donc considérée par lui non comme la cause, mais comme la manifestation de l’étroitesse d’esprit universelle. « L’émancipation politique de l’homme religieux consiste par suite à émanciper l’Etat de la religion. L’Etat en tant qu’Etat s’émancipe de la religion en s’émancipant de la religion d’Etat, c’est-à-dire en ne reconnaissant en tant qu’Etat aucune religion. »
« Quel est le fond temporel du judaïsme, demande Marx ? » Et il répond : « C’est le besoin matériel, l’intérêt personnel. Le judaïsme atteint son apogée dans l’achèvement de la société bourgeoise, dont le principe est également le besoin matériel, l’égoïsme, mais la société bourgeoise n’arrive à son expression complète que dans le monde chrétien. »
Le christianisme est sorti du judaïsme mais a été absorbé de nouveau par lui. Le chrétien fut tout d’abord le juif théorisant, c’est pourquoi le juif est un chrétien pratique, et le chrétien est redevenu juif. Non seulement dans le Pentateuque ou dans le Talmud, mais encore dans la société actuelle, nous retrouvons l’essence du juif contemporain, non seulement dans l’étroitesse du juif, mais aussi dans l’étroitesse juive de la société. La nationalité chimérique du juif, c’est la nationalité du marchand, et en général de l’homme d’argent.
Marx ne dit pas comme Bruno Bauer, qu’à moins de s’émanciper radicalement du judaïsme les juifs ne pourront s’émanciper politiquement, il prétend que précisément parce qu’ils peuvent s’émanciper politiquement sans dépouiller complètement le judaïsme, l’émancipation politique en elle-même ne sera pas l’émancipation de l’homme. « L’émancipation sociale du juif, écrit Marx, en terminant la Question juive, se fera le jour où la société se libérera du judaïsme. »

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