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Révolution dans l’empire austro-hongrois

26 janvier 2018, 07:25

Une calomnie répandue affirme que les dirigeants russes auraient abandonné sciemment la révolution hongroise aux forces armées pro-impérialistes, notamment roumaines et tchécoslovaques, ne lui apportant pas le soutien militaire de son armée rouge !

Absolument pas ! C’est une affirmation absurde et fausse.

Le comité exécutif de l’Internationale communiste (troisième internationale) déclarait le 18 mars 1919 :

« En Hongrie, tout le pouvoir a été transféré à la classe ouvrière… Il n’y a pas de calomnies que ces messieurs les bourgeois n’aient inventé contre la République socialiste soviétique de Hongrie, tout comme ils l’ont fait pendant seize mois contre la République soviétique de Russie. Le gouvernement français a l’intention d’envoyer ses soldats en bataille contre les ouvriers hongrois, ainsi que des troupes roumaines et tchécoslovaques. Ce plan infernal réussira-t-il ? Le sort de la Hongrie travailleuse dans l’avenir immédiat et, dans une grande mesure aussi, le sort immédiat de la révolution prolétarienne dans tous les autres pays européens dépend de la réponse à cette question. Au nom de l’Internationale communiste, nous en appelons aux ouvriers de tous les pays pour venir en aide à nos frères, les ouvriers et les paysans de Hongrie. Ouvriers et soldats de France ! Les yeux des ouvriers du monde entier sont tournés vers vous. En ce moment, la bourgeoisie française est la plus réactionnaire de toute l’Europe… Ouvriers et soldats français, on vous force à agir en bourreaux, à étrangler la révolution socialiste hongroise. La bourgeoisie française veut se servir de vos mains pour étrangler la révolution prolétarienne à Budapest et ainsi pour conjurer la révolution prolétarienne qui mûrit à Vienne, Berlin, Paris et Londres… Que la révolution socialiste hongroise devienne un avertissement menaçant pour la bourgeoisie de tous les pays ! Bas les pattes devant la Hongrie rouge ! »

Un télégramme du 18 avril 1919 en témoigne. Il est signé de Lénine et Trotsky et adressé à Rakovsky, à Kiev et aux dirigeants de l’Armée rouge en Ukraine :

« Au président du Conseil des commissaires du peuple d’Ukraine, Rakovsky, au Commissaire du peuple aux affaires militaires Podvoisky, au Commandant du front ukrainien Antonov-Oseenko :

« Nous considérons comme absolument essentiel que les principaux efforts des troupes ukrainiennes soient concentrés sur les lignes de progression du Donetz et en Bubovine en direction de Tchernovitz. Sur la ligne de progression du Donetz, c’est la question de l’élimination d’une menace majeure. Sur la ligne de progression de Tchernovitz, la question est d’alléger la situation de la Hongrie. »

Un autre point a été déterminant, mis à part l’impossibilité des troupes russes d’intervenir directement…

C’est l’absence de liaison entre la révolution hongroise et la révolution en Autriche et en Bavière, due à la trahison de la social-démocratie.

En pleine révolution hongroise, une situation révolutionnaire se développait en Allemagne, et particulièrement en Bavière. Cela faisait suite à l’assassinat par un officier réactionnaire du dirigeant social-démocrate du gouvernement bavarois, Kurt Eisner. Le 7 avril 1919, la république de Bavière était proclamée par les dirigeants social-démocrates sous la pression de la révolution. Les communistes, dirigés par Léviné, n’étaient pas entrés dans ce gouvernement « de gauche ». Ce faux gouvernement des soviets tombait le 9 avril ! Le parti communiste qui, entre temps avait appelé à former des soviets et à armer les travailleurs, appela à constituer un gouvernement des soviets le 13 avril… Il dû abandonner le pouvoir le 29 avril… Le dirigeant communiste Léviné fut arrêté à Munich le 13 mai et condamné à mort.

Bavière et Hongrie auraient pu joindre leurs révolutions. Ce sont les socialistes autrichiens, dits austromarxistes, qui portent la responsabilité de l’échec de la révolution d’Autriche-Hongrie-Bavière, sans parler de l’énorme responsabilité des sociaux-démocrates allemands, les « chiens sanglants » comme ils se sont appelés eux-mêmes en écrasant dans le sang les conseils ouvriers d’Allemagne !

La réussite du combat ouvrier contre le putsch de Kapp aurait dû, comme la réussite du combat ouvrier en Russie contre le putsch de Kornilov, permettre la montée au pouvoir des conseils ouvriers et soldats. Mais la social-démocratie s’est mise en travers du mouvement ainsi que son appui immense dans les syndicats !

Le comité exécutif de l’Internationale communiste lançait fit la déclaration suivant le 5 août 1919, lors de la chute de la Hongrie soviétique :

« L’Internationale communiste, pleurant la chute de la République soviétique en Hongrie et la perte de son glorieux leader Tibor Samuely, appelle tous les prolétaires du monde à se rallier encore plus étroitement autour de la bannière du communisme pour renforcer encore l’offensive contre la forteresse capitaliste… La sanglante leçon de Hongrie a enseigné aux prolétaires du monde entier qu’il ne peut y avoir de coalition, de compromis avec les sociaux-capitulards ! La couche de misérables dirigeants opportunistes doit être balayée… »

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