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Qui était Hocine Aït Ahmed ?

14 janvier 2016, 19:56

A propos de la révolte de 1988...

Deux semaines avant le déclenchement des premières révoltes, surgit la rumeur d’une grève générale pour le 5 octobre. Celle-ci s’amplifie une semaine après, alors même que n’existe aucun tract ou mot d’ordre d’une quelconque organisation, comme le relèvera Abed Charef, journaliste et observateur attentif des événements. Pourtant, les grèves restent limitées à certains secteurs : SNVI (Société nationale de véhicules industriels), Air Algérie, PTT ; et elles cessent le 5 octobre.

En fait, les premières émeutes ont déjà lieu le 3 octobre à El-Harrach, un quartier d’Alger. Un dispositif de sécurité renforcé est déjà mis en place pour prévenir toute extension des manifestations.

Dans la nuit du 3 au 4 octobre, interviennent les premières arrestations de militants de gauche (comme Kamel Kateb, enseignant à l’École polytechnique d’architecture et d’urbanisme). Mais c’est surtout à partir du 5 qu’elles seront nombreuses. Le PAGS (Parti de l’avant-garde socialiste, ancien parti communiste algérien, opérant dans une semi-clandestinité depuis l’indépendance) publie le 9 octobre une déclaration pour annoncer que :

« Depuis le 27 septembre, des dizaines de militants ou de sympathisants de ce parti ont été arrêtés, interpellés, ou sont recherchés par les services de répression. »

Le 4 octobre au soir, à Alger, des émeutes se déclenchent à Bab-el-Oued, qui aboutissent quelques heures plus tard à des confrontations violentes avec les forces de l’ordre.

Le lendemain, vers 8 h 30, des marches de lycéens sont organisées au centre-ville. Se rallient des centaines de jeunes qui sillonnent les rues et bloquent les véhicules, dans une ambiance bon enfant. Les policiers présents n’interviennent pas, partout les magasins ont ouvert normalement, les terrasses de café sont pleines. Ce n’est que deux heures après que les émeutes débutent et se propagent dans toute la ville. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, M. El Hadi Khediri, relate :

« Tout le monde croit que les événements ont éclaté le 5 alors que nous étions mobilisés depuis que, le 3 octobre, des perturbations s’étaient déclarées à El-Harrach. En outre, une grève générale avait été lancée un mois auparavant à Rouiba. [.] La police était donc déjà mobilisée bien que dispersée. Elle devait, en effet, faire face aux manifestations d’El-Harrach, à la grève de Rouiba et aux émeutes de Bab el-Oued qui avaient commencé le 4 octobre vers 18 heures. »

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