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Contre-espionnage et antiterrorisme : des failles ou la politique de l’Etat français ?

20 janvier 2016, 12:25

Assaut à Saint-Denis : Ni Abaaoud ni sa cousine n’ont été touchés par les 5000 tirs du Raid. Par contre, des innocents ont été frappés et la cousine n’est pas forcément une terroriste !!!

Deux mois jour pour jour après l’assaut mené par le Raid contre la planque des terroristes à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), de nouveaux éléments mettent en lumière les coulisses d’une opération à haut risque.

Une réussite opérationnelle — elle a permis de mettre hors d’état de nuire deux des assassins sur le point de repasser à l’action —, mais une intervention décriée. La polémique porte sur trois points principaux. L’intensité des tirs (5 000 cartouches tirées). Le récit effectué à chaud par le patron de l’unité, Jean-Michel Fauvergue. Et les blessures infligées à deux étrangers en situation irrégulière, sans lien avec les terroristes. Ceux-ci n’ont pas été touchés par des balles perdues. Un rapport du Raid de quatre pages, daté du 20 novembre et versé à l’enquête, impute leurs blessures à des tirs de « neutralisation » de snipeurs, visant les bras.

En lançant l’assaut, le 18 novembre, à 4 h 17, les hommes du Raid savent qu’ils ont affaire à Abdelhamid Abaaoud, coordonnateur des attentats, à sa cousine Hasna venue l’aider, ainsi qu’à un autre djihadiste, alors non identifié. Selon le rapport, les policiers essuient des « tirs nourris » à travers la porte de l’appartement du 3e étage occupé par le trio. Mais des inconnus sortent des logements attenants. Des grenades sont lancées dans les escaliers, blessant plusieurs fonctionnaires.

Dans la confusion, un homme « essayait alors de sortir sur le toit malgré les injonctions faites de rester immobile ». « Il présentait une attitude combative et déterminée, ignorait les injonctions faites par les tireurs haute précision et esquissait alors un geste laissant présager un nouveau jet de grenades, assure Jean-Michel Fauvergue dans sa note. Un tireur haute précision [...] effectuait un tir de neutralisation à son encontre. » Il s’agissait, en réalité, d’un étranger en situation irrégulière paniqué. Pris en charge médicalement, celui-ci se trouve hors de danger.

Une scène identique se reproduit vers 10 heures après qu’un homme se présentant comme « l’Egyptien » s’est manifesté depuis un autre appartement. Les policiers lui demandent de se montrer torse nu à la fenêtre. Or, selon le Raid, celui-ci se présente « vêtu d’une veste épaisse, tout en dissimulant une partie de son corps ». « Un tireur de haute précision, placé à l’extérieur, lui donnait des injonctions afin qu’il montre ses mains. L’homme [...] n’obtempérait pas, faisait un mouvement brusque et pivotait pour se diriger vers la porte d’entrée de son appartement. » « Afin d’assurer la protection de ses collègues, le tireur déclenchait un tir de neutralisation, qui atteignait l’homme au bras gauche », dit le rapport. Cet Egyptien, un peintre en bâtiment de 63 ans, a raconté la scène au « Parisien » — « Aujourd’hui en France » (nos éditions du 23 novembre). Lui, comme l’autre occupant atteint par un snipeur, a relaté un déroulé des faits différent de celui du Raid. Ces deux hommes ont toujours nié avoir eu une attitude ou des gestes hostiles vis-à-vis des forces de l’ordre.

Après la fin de l’assaut, les experts de la police scientifique ont retrouvé des éclats de grenade, des traces d’explosif mais une seule arme de poing (un pistolet Browning 9 mm) alors que le patron du Raid parlait, dans l’après-midi du 18 novembre, de tirs en « rafales ou en coup par coup ».

D’où l’hypothèse d’une confusion auditive, depuis le PC, avec l’action de ses propres hommes. En tout cas, au début de l’intervention, Raid et police judiciaire étaient persuadés que les tueurs disposaient de kalachnikovs, ce qu’avait d’ailleurs rapporté un témoin. Quant à l’utilisation de 5 000 cartouches, le Raid insiste sur la nécessité de tenir à distance des terroristes décidés à se faire exploser au plus près des forces de l’ordre. Les trois personnes retranchées ont d’ailleurs été tuées par l’explosion d’un gilet explosif. « Ce qui était un appartement à l’origine n’est plus qu’un tas de gravats sans plus qu’aucune cloison entière ne délimite les pièces qui n’ont plus ni porte ni fenêtre », note la police judiciaire.

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