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Qui cherche à détruire la psychanalyse de Freud et pourquoi ?

28 novembre 2016, 07:43

Annoncée par le documentaire « Le mur » de Sophie Robert, qui a usé de procédés anti-déontologiques de plan et de montage pour détourner et transformer complètement le sens des propos d’éminents praticiens, partisans d’approches plurielles, dans le but de ridiculiser l’approche psychanalytique, l’attaque se poursuit dans le champ politique. Le 24 janvier 2012, le député UMP du Pas de Calais, Daniel Fasquelles dépose devant le Parlement une proposition de loi visant à abolir l’usage de toute approche psychanalytique dans l’accompagnement des enfants autistes. Sommes-nous encore dans un pays démocratique ? L’Etat va-t-il nous imposer une pratique de soins et de prise en charge qui relève jusqu’à présent d’une décision médicale ? Le discours d’exposé des motifs de M. Fasquelles à l’Assemblée nationale est diffamatoire à l’encontre des médecins des secteurs sanitaires et médico-sociaux. Il affirme que la psychanalyse, « imposée » dans les CMP, HDJ et IME, capte l’ensemble des moyens financiers et qu’elle freine la mise en place des traitements éducatifs et comportementaux ; il accable les patients suivis dans ces structures d’un destin désastreux, d’absence « d’une véritable perspective de vie » !

À l’écouter, nous, professionnels de l’enfance, dans le service public ou privé, nous « sur-handicapons » les enfants que nous suivons depuis de nombreuses années, c’est-à-dire que nous serions non seulement incompétents mais dangereux. Cela dénote un total manque de respect pour notre travail et notre conscience professionnelle mais également pour les enfants et leurs parents que nous suivons. Une fois de plus, la psychiatrie a à subir ce qu’aucune autre discipline médicale n’aurait à tolérer c’est-à-dire, comme le souligne le SPH, « l’ingérence de n’importe quelle personne sans compétence médicale pour décider de la pertinence ou non des traitements en psychiatrie, et qui plus est en utilisant l’appareil législatif ». Cela témoigne également d’une grande méconnaissance des pratiques sur le terrain et de leur évolution. Pourquoi les enfants autistes seraient-ils les seuls à ne pas pouvoir bénéficier des apports de la psychanalyse qui, sans être bien entendu le traitement exclusif de l’autisme, reste une modalité de soins qui montre son intérêt pour un certain nombre d’entre eux ?

Le cœur du débat est ainsi, d’emblée, faussé. Seules les approches comportementales ont une couverture médiatique. Ces dernières années, les médias donnent à voir le plus souvent la promotion exclusive de telle ou telle approche comportementaliste (ABA en particulier), qui serait infailliblement efficace. Le format se réduit à un message publicitaire, sans débat contradictoire. Les témoignages sont assénés comme des vérités scientifiques sans référence sérieuse à la littérature internationale dans la plupart des cas. Est-ce uniquement lié à leur meilleure lisibilité relativement aux autres approches ? Ou bien s’agit-il d’une véritable stratégie de communication, de type marketing, visant la conquête exclusive du « marché » ? Les autres approches souffrent pour le moins d’un véritable déficit de communication, sur lequel elles devraient réfléchir. Toujours est-il que les enjeux du débat se situent sur le glissant terrain des résultats.

L’HAS a pourtant réaffirmé, dans ses dernières recommandations, qu’aucune approche ne peut prétendre à elle seule « guérir » l’autisme. Nous pouvons donc parler de désinformation lorsqu’une approche affirme, avec un grand effet persuasif, détenir une technique infaillible.

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