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Que savons-nous du passage de l’inerte au vivant ?

2 mars 2017, 08:57

Des microfossiles vieux de 3,77 milliards d’années ont été découverts au Canada.

Décrites dans la revue Nature du 2 mars, ces formes microscopiques sont présentées par l’équipe internationale qui les a étudiées comme les plus anciens microfossiles connus.
« Notre découverte renforce l’idée que la vie a émergé de sources hydrothermales chaudes au fond des océans, peu de temps après la formation de la Terre [il y a environ 4,5 milliards d’années]. Cette apparition rapide concorde avec d’autres indices comme la découverte récente de formations sédimentaires vieilles de 3,7 milliards d’années qui auraient été créées par des micro-organismes », souligne le thésard Matthew Dodd (University College London, UCL-London Centre for Nanotechnology, LCN), premier signataire de l’article dans Nature.

Les stromatolites ne sont pas à proprement parler des fossiles : ces formations calcaires résultent de l’activité métabolique de bactéries, dont la trace directe n’a pas subsisté.
En revanche, la nouvelle découverte porte sur les restes de micro-organismes eux-mêmes, fossilisés dans la roche. En l’occurrence, celle de la « ceinture de roches vertes de Nuvvuagittuq », située sur la côte est de la baie d’Hudson, au Québec. En 2008, les plus anciennes de ces roches ont été datées à 4,3 milliards d’années (et au minimum à 3,77 milliards d’années), ce qui en fait les plus vieilles connues et accessibles. Jonathan O’Neil (Université d’Ottawa), cosignataire de l’article de Nature, avait contribué à les caractériser.
Les plus anciens microfossiles stricto sensu avaient jusqu’à présent été trouvés dans l’ouest de l’Australie et dataient de 3,46 milliards d’années – mais leur statut reste débattu, certains considérant qu’ils pourraient être le produit de réactions géochimiques.

Les nouveaux venus se présentent sous plusieurs formes, tubes et filaments, faits d’hématite, une forme oxydée de fer, mais aussi des rosettes produites par leur activité. Là aussi, des processus non biologiques auraient pu aboutir à des structures similaires, mais les auteurs assurent avoir écarté cette possibilité.

Ils estiment que les formes prises par les microfossiles et d’autres traces géochimiques évoquent celles des micro-organismes que l’on trouve aujourd’hui encore au fond des océans, à proximité des « fumeurs », ces cheminées hydrothermales qui exhalent des eaux chargées en nutriments assurant la subsistance d’oasis de vie sous-marine. Ces tubes et filaments seraient des assemblages de cellules individuelles.

« Ces structures sont composées de minéraux dont on attend qu’ils se forment par putréfaction, et elles sont bien documentées dans les archives géologiques, depuis les origines jusqu’à aujourd’hui, avance Dominic Papineau (UCL, LCN). Le fait que nous les ayons déterrées dans une des formations géologiques les plus anciennes suggère que nous avons découvert une des plus anciennes formes de vie. »

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