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Pourquoi l’impérialisme américain choisit actuellement une politique de prix pétroliers en baisse ?

31 janvier 2015, 17:57

Si certains pays comme la Chine, premier importateur mondial, le Japon ou l’Allemagne et ses voisins européens se frottent les mains de l’allégement de leur facture énergétique (relativisée, toutefois, par un dollar fort), les exportateurs de pétrole se retrouvent, eux, en fâcheuse posture. La récession guette la Russie, des membres de l’OPEP souffrent, tels le Venezuela, au bord du précipice, l’Algérie, l’Iran, le Nigeria, l’Angola, la Libye. À la tête d’une faramineuse réserve de richesses de 750 milliards de dollars, l’Arabie saoudite, elle, peut tenir le choc et étrangler ainsi son indésirable concurrent yankee.

Car c’est aux États-Unis qu’un séisme économique menace. Appâtées par des taux d’intérêt à ras le plancher et un prix du baril qui s’envolait à 110 dollars jusqu’en juin dernier, les entreprises américaines ont massivement emprunté pour investir dans l’exploitation du pétrole de schiste. Mais, à l’inverse du pétrole dit conventionnel, celui-ci coûte très cher à extraire et n’est rentable qu’à partir de 70 à 85 dollars le baril. De plus, les puits s’assèchent au bout d’un ou deux ans et de nouveaux forages onéreux doivent être réalisés. Résultat : nombre de compagnies fortement endettées sont en très grande difficulté depuis que le prix est tombé sous les 60 dollars. À en croire la Deutsche Bank, 30 % pourraient faire faillite dans les deux ans. Moult projets pétroliers ont été suspendus, correspondant d’après Goldman Sachs à une baisse d’investissement de 1.000 milliards de dollars dans les prochaines années. La production pétrolière américaine a augmenté de 65 % en cinq ans. Plus de la moitié des emplois créés depuis trois ans aux États-Unis lui sont liés. Le groupe Baker Hugues va licencier 7.000 salariés, le Franco-Américain Schlumberger 9.000, Halliburton un millier.

Selon Benjamin Louvet (Prim’Finance), spécialiste des matières premières, la prochaine crise financière pourrait être déclenchée par le secteur pétrolier : ces sociétés constituant 16 % du marché des high yields (obligations à haut rendement mais à risque élevé), si le tiers d’entre elles périclitent, les répercussions sur les banques seront cataclysmiques. Et même pires que 2008, murmurent les plus pessimistes. « Environ 5.400 milliards de dollars ont été engagés ces cinq dernières années pour le forage d’exploration et les infrastructures dans le secteur des énergies alternatives – c’est-à-dire dans le secteur du fracking », précise l’économiste Jim Rickards (Agora Financial). « Tout cela a été largement financé par les dettes des entreprises et des banques. »

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